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Critiques les plus appréciées

Le Réseau Jane

Les faits se déroulent au Canada, à Toronto.
Nous remontons dans le temps en 1960 à Saint-Agnès, un institut dirigé par une soeur diabolique. Des jeunes filles enceintes arrivent pour abriter leur grossesse des regards et faire adopter leur enfant. Leurs parents veulent les cacher.
Elles vivent le martyre, conduisent leur grossesse à terme, s'attachent au bébé qui grandit en elle et le voient une dernière fois avant leur départ. le supplice !
Elles vont découvrir des secrets sur cette institution . Cela mènera deux d'entre elles jusqu'au drame.
Parmi elles, une jeune fille tricote des chaussons jaunes avec un petit message pour " Jane " sa petite fille qu'elle ne connaîtra jamais.
Bien plus tard, des jeunes filles viendront avorter clandestinement grâce au " réseau Jane " et devront demander le docteur Evelyn Taylor qui a bien sûr un lien avec l'institution de 1960 en réaction à celui-ci.
La légalisation de l'avortement arrivera très tard au Canada, en 1988. le docteur Evelyn Taylor, fondatrice du réseau Jane est bien fatiguée après toutes ces années de clandestinité.
Le dénouement du roman arrive et il est absolument surprenant quoique, si on fait bien attention à qui a tricoté les chaussons, il y a anguille sous roche.
En résumé, voici les trois femmes clés du récit :
- Angela qui découvre la lettre adressée à Nancy. Elle lutte pour avoir un enfant.
- Nancy qui entre en contact avec le docteur Evelyn Taylor, vit un avortement puis désire et a un enfant par la suite. Elle découvre le secret de son adoption et les fameux chaussons jaunes bien enfermés dans une boîte avec un code.
- Le docteur Evelyn Taylor, à la tête du réseau Jane, qui permet des avortements clandestins, dont on devine le parcours avec les dernières surprises de la fin.
Heather Marshall fait le tour de la maternité non voulue, voulue, impossible des années 1960 à nos jours au Canada anglophone.
Les faits sont imaginés mais se rapprochent très fort de faits réels.
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Un amour de vague

« le remède à tout est l'eau salée :
la sueur, les larmes ou la mer »
Karen Blixen

La mer n'est pas simplement un décor pour moi. Elle appelle au rêve, à l'imagination. Ses embruns, la mélodie de son souffle, son parfum iodé, le roulement de sa houle sont un baume pour les naufrages de la vie. Elle est une présence immuable et douce, invitant au réconfort, à sécher ses larmes, à porter son regard vers l'horizon.
Alors, ce bel album jeunesse à la couverture particulièrement poétique ne pouvait qu'attirer mon attention.

*
Cette histoire m'a emmenée en Norvège, un pays où la mer de Barents gèle en hiver. Là vit Oddmund, un petit garçon capricieux, colérique et provocateur qui cause bien des soucis à ses parents.
Ce jour-là, l'air est glacial et l'océan dessine une toile infinie d'un calme plat. L'enfant a échappé à la surveillance des adultes et le voilà au bord de la plage à vitupérer et provoquer la mer en lui lançant des galets.

C'est alors qu'une vague un peu espiègle se forme et l'arrose avant de lui murmurer doucement son nom, Kymô. L'enfant apeuré et trempé des pieds à la tête s'enfuit, mais honteux d'avoir montré sa frayeur, il revient seul au bord de l'eau.

Libre et vagabonde, la petite nymphe marine lui apparaît, «Kymô … est resplendissante. Les chauds rayons de l'astre se reflètent en elle et mille couleurs la parent : elle est verte, et bleue, et dorée, et blanche, elle incarne toute la beauté des mers ». Elle ondule au rythme du flux et du reflux, elle pourrait déferler sur l'enfant, l'engloutir et l'emporter dans ses profondeurs.

*
Ainsi, Jean-François Chabas emporte ses lecteurs dans le monde magique et envoûtant des contes et de la mythologie.
Ce récit initiatique plein de tendresse est une belle leçon de vie sur l'amitié et le sacrifice, la solitude et la séparation. Il parle aussi de la fascination de l'homme pour la mer, de la relation étroite entre l'homme et cet élément qui représente tour à tour la beauté, la fascination, la peur, le mystère, l'infini, l'amour, la vie et la mort.

L'auteur, considéré comme l'un des auteurs français majeurs de la littérature jeunesse contemporaine, s'adresse à un jeune public mais malgré tout, j'avoue avoir craqué sur l'histoire et les couleurs en le découvrant.
Le texte est intelligent, juste, simple, touchant ; l'écriture est belle, poétique et musicale.

Les illustrations à la peinture acrylique de Christel Espié ajoutent au charme du récit. Elles sont belles dans leur simplicité et dans la profondeur des couleurs. Les tons bleutés de l'océan forment un écrin et ajoutent une touche de poésie et d'onirisme. A la fois délicates, touchantes et sensibles, elles sont une vraie réussite sur le plan visuel !

*
Jean-François Chabas nous raconte une rencontre émouvante et tendre entre un petit garçon et la mer. La dernière page est de toute beauté, tant dans les mots que le dessin.
Un vrai moment de douceur !

***
Un grand merci à @Ileauxtresors qui m'a permise de découvrir cet album.
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Jean Jacob, l'homme de 120 ans

Ce livre s'est lancé à la rencontre d'un vieil homme, un inconnu au destin pourtant exceptionnel.
Jean Jacob est venu à Paris.
Il a été présenté en octobre 1789 au roi, aux députés et montré aux parisiens comme une bête curieuse du fait de son grand âge.
Qui était Jean Jacob ?
Était-il le dernier serf opprimé par la barbarie féodale, un symbole politique judicieusement exhibé par la révolution française naissante ou tout bonnement un imposteur fabriqué par l'appât du gain de sa famille ?
"Jean Jacob, l'homme de 120 ans" est un essai historique d'Antoine de Baecque et de Jacques Berlioz.
Il a été publié en décembre 2019 aux éditions "Tallandier".
Mais le "Le centenaire du Mont Jura" n'est pas tout à fait un inconnu puisque déjà G. Lenotre avait raconté son histoire le 28 décembre 1927 dans le journal "Le Temps".
Cette chronique du grand historien de la "Petite Histoire" a d'ailleurs été ultérieurement reprise dans le sixième volume de la série "Vieilles maisons, vieux papiers" parue également autrefois aux éditions"Tallandier".
Né dans le bourg de la Charne, près de Clairvaux-les-Lacs, Jean Jacob aurait donc atteint l'âge canonique de 120 ans ...
C'est un journaliste qui, le premier, lui consacra un long article dans "Le journal de Paris".
Joseph-Antoine Cerutti, un homme de lettres de son temps, journaliste et écrivain aujourd'hui bien oublié, avait publié sur trois pages une "Lettre sur un vieillard âgé de 118 ans" dans le seul quotidien de l'Ancien Régime.
La gloire vint au veil homme, ainsi que la richesse et la renommée.
Il fût bringuebalé par sa famille jusqu'à Paris où fatalement il mourut ...
Cette enquête est menée de manière très rigoureuse.
Elle est est exposée de manière un peu austère mais sans toutefois être ennuyeuse.
Et finalement après tiré sur tous les fils de cette pelote de mystère, les deux auteurs se sont fait une opinion.
L'Histoire aura tranché ...
Mais ne comptez pas sur moi pour en dévoiler plus que ce qui l'a déjà été !
Que Dieu me savonne et que Mathusalem me pardonne, il aura vécu plus que centenaire celui qui me prendra en flagrant délit de divulgachage !
En postface, l'ouvrage est agréablement illustré et farci de notes, d'index de personnes et de lieux, d'une légende d'iconographie, d'une table des crédit, et même de quelques branches d'arbre généalogique.
On serait un solide et sérieux livre d'Histoire à bien moins que ça !
Y a peut-être manqué un peu de souffle de conteur pour que le compte y soit vraiment.
Pourtant la lecture est agréable et vivante, mais les deux plumes et les quatre mains ont un tantinet megotté sur l'ardeur et le bouillonnement.
Et peut-on vivre aussi longtemps sans ardeur, ni bouillonnement ? ...



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Mauvais genre

Cette BD raconte l'histoire vraie de Paul, déserteur de la Grande Guerre, devenu Suzanne pour échapper à la "justice". Paul/Suzanne peine à passer par dessus ses syndromes post-traumatique.

C'est aussi un connard de première.

Paul s'est marié à Louise juste avant la guerre et une grande partie de la BD explore la relation toxique du couple dans leurs défis qu'ils ne surmontent finalement pas.

Louise est réellement présentée comme la victime dans cette relation. Cela s'explique par le fait que c'est en quelque sorte elle la narratrice du livre.

C'est une histoire complexe, aux personnages peu attachants, avec un certain intérêt historique.
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Le mystère de la ferme abandonnée

Louise, Manon, Mattéo et Hugo, quatre adolescents partent camper au bord d’une rivière. Mais des évènements vont venir troubler la tranquillité des quatre amis.
Auteur reconnu de polars, Nel Mourot se lance dans la littérature jeunesse et ce premier roman est une vraie réussite. Le format, le nombre de pages et l’écriture parfaitement adaptée en font un livre qui va plaire aux enfants dès huit ans. Les quatre personnages intrépides sont sympathiques et le jeune lecteur va partager avec plaisir leur aventure pleine de mystère. L’auteur sait habilement entretenir le suspense, le lecteur va rapidement s’identifier aux quatre héros pour tenter de résoudre cette énigme.
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Une veuve de papier

J’adore cet auteur !

Je n’étais pas sûr d’aimer ce livre, parce que l’histoire ne me plaisait pas trop. Comme c’est John Irving qui l’a écris, je me suis lancé.

Et bien, je n’ai pas vu le temps passé, je ne me suis pas ennuyé, j’ai même souvent souris au intrigue un peu douteuse. Parce que j’ai eue l’impression qu’il se moquait des lecteurs qui se choquent voir qui se scandalisent quand un auteur se permet de parler de certains sujet dit : féministe, trop personnel…etc… et il y a une ribambelle de personnes qui s’offusquent d’un rien.

Car les personnages principaux sont presque tous des auteurs : Ted Cole (père) écrivain de livres pour enfants, Ruth Cole (fille) devient écrivaine, Eddie (amant de la mère) devient écrivain et Marion (mère) devient écrivaine (en secret)…

Tout tourne autour du récit de Ruth, on suit son périple de son enfance à l’age adulte… L’histoire débute quand elle a 4 ans et que ses parents sont presque séparés, enfin ne se supportent plus depuis que leurs deux garçons de 16 et 15 ans meurt dans un accident… J’ai trouvé les événements triste, personne ne peut se remettre d’une perte si atroce... La vie de cette jeune romancière est bouleversante, inattendu et touchante.

Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir et je vous souhaite… une...

Bonne lecture !

CHALLENGE PAVES 2024
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La division

Club N°56 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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Enquête menée par l'historienne Claire Praslin en 1995 mise en BD.

Celle-ci se lance à la recherche des survivants de la Division Charlemagne durant la 2eme guerre mondiale.

Cette division était composée de français qui ont revêtus le costume des SS.

Très instructif.

Mel
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Roman graphique, très instructif qui se lit avec plaisir.

Wild57
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Excellent scénario, une réalité qui ne doit pas s'oublier...

Vincent
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Lou ! Sonata, tome 1

Ah, quel bonheur lorsque j'ai vu qu'une jeune lectrice me rapportait cet ouvrage emprunté dans une autre médiathèque que celle dans laquelle je travaille (mais vu que je suis en réseau, cela ne posait pas de problèmes), car sans elle, je n'aurais probablement jamais entendu parler de ce premier intégral de la vie de Lou adulte.

Ce qui est super, c'est que l'on n'est as obligé d'avoir tout lu pour retomber sur ses pattes (heureusement pour moi, j'en avais tout de même lu quelques-uns, sinon, je n'aurais jamais emprunté cet ouvrage d'ailleurs) et même si il y a quelques épisodes que je n'ai pas lus, cela ne change rien au charme de l'histoire. Cette fois-ci, ça y est, Lou quitte le confort douillet familial pour prendre son envol et entamer une vie d'adulte responsable (enfin, si l'on peut dire), en déménageant à Tygre où elle va entamer ses études supérieures dans on ne sais trop quelle branche (je crois que elle-même l'ignore), mais va surtout avoir un appartement rien qu'à elle.

Prise de responsabilités, prise de conscience, Lou se questionne beaucoup sur son avenir mais en aménageant seule (c qu'elle désirait plus que tout même si elle adore sa mère et son petit frère), elle va se rendre compte qu'elle a besoin de contacts humains. C'est Marie-Emilie, sa vieille amie, qui en venant passer quelques jours chez elle, va l'amener à rencontre du monde et à découvrir l'envers du décor de ce monde des études, à savoir les after ou si vous préférez les fêtes jusqu'à pas d'heure et malheureusement parfois, les conséquences qui s'ensuivent !

Un tome que j'ai vraiment beaucoup aimé, admirablement bien dessiné avec des couleurs pastel que j'adore et Julien Neel a su rester dans le thème de ses premiers albums, sans que cela soit rébarbatif...au contraire puisque l'on y voit la jeune Lou du début grandir, faire ses propres choix, évoluer et qui n'hésite pas à se remettre en question ! Bref, j'adore et je ne peux que vous recommander lecture de cet ouvrage ! Quant à moi,;, je vais veiller attentivement les ouvrages disponibles dans le réseau des médiathèques pour lequel je travaille, voir pas curiosité si ils n'auraient pas la suite par hasard !
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La maison Usher (BD)

Club N°56 : BD non sélectionnée
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Ambiance glauque bien rendue par le graphisme et le choix des couleurs : on baigne dans l'univers de Poe.

Xel
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Belle ambiance, graphisme réaliste mais le parti-pris scénaristique qui consiste à faire intervenir Poe dans la nouvelle qu'il écrit me laisse complètement froid.

Benoit
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Une énième adaptation de la Chute de la Maison Usher d'Edgar Allan Poe mais avec quelques libertés scénaristiques, qui renouvellent quelques détails de cette nouvelle du 19eme siècle.

Dessins plutôt classiques mais de qualité, on est en terrain conquis et ça reste une adaptation agréable, même si dispensable.

Greg
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Bonne adaptation.

La volonté de faire apparaître l'auteur m'a surprise...

Virginie
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Glauque et surprenant, une adhésion au graphisme au service d'une histoire horrifique...

Vincent
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Dans les coulisses des aventures de Tintin


L’auteur a réussi, en exactement 50 pages, la prouesse de faire le tour de la vie et l’œuvre d’Hergé et sa création principale Tintin, de façon à que ceux qui comme moi, qui ont lu la collection complète et certains albums plusieurs fois, y trouvent plein d'informations et de faits qu’ils ignoraient de leur héros de jeunesse.

Il est vrai que très peu de personnes ont connu Hergé aussi bien que Benoît Peeters, qui comme gosse en Belgique dévorait les albums de Tintin, y a consacré sa thèse à l’université et a eu maints entretiens avec lui. La toute dernière interview qu’Hergé, vieux et malade, a accordée fut d’ailleurs à Benoît Peeters. C’est aussi lui qui, en 2006, a publié la biographie d’Hergé la plus complète : "Hergé, fils de Tintin" de 629 pages.

Hergé, pseudo choisi par Georges Rémi, né le 22 mai 1907 à Etterbeek, une commune de Bruxelles, lorsqu’il avait à peine 15 ans, en renversant les initiales de son nom de naissance : G.R. et R.G.

Son héros légendaire, Tintin, lui est né le 10 janvier 1929, lorsqu'il l’a dessiné pour la toute première fois pour le magazine "Le Petit Vingtième" avec son compagnon Milou. Anecdote amusante : le chien parlant doit son nom au diminutif du nom de la fille dont Hergé était tombé amoureux et qui se prénommait Marie-Louise.

La vie sentimentale d’Hergé n’a pas été des plus simples. Il a été marié de 1932 à 1977 avec Germaine Kieckens, la secrétaire de son chef à l’époque, et ensuite jusqu'à sa mort d’une sorte d’anémie le 3 mars 1983, avec Fanny Vlamynck, héritière unique de l’empire Hergé.
Les albums de Tintin ont été traduits en plus de 100 langues et c’est actuellement en Chine que ses albums se vendent le mieux.

Hergé n’a pas voulu qu’après sa mort d’autres dessinateurs continuent "ses" Tintins et Fanny, devenue Rodwell, y veille attentivement.

Dans cette première partie du livre, l’auteur trace la vie d’Hergé et l’apparition de tous les albums de Tintin. Dans la deuxième partie (une bonne quarantaine de pages), il répond à une ribambelle de questions au cours d’une conférence à l’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine) à Paris, le 17 mars 2018, et au Nouveau Théâtre de Montreuil, le 2 février 2019.

Des réponses données à certaines questions compliquées ou traîtres, paraît l’incroyable maîtrise de Benoît Peeters de son sujet : le père de la BD européenne.
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Le Meunier hurlant (BD)

Club N°56 : BD non sélectionnée
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C'est décalé, très décalé.

Déjanté même...

Mais plaisant, si on accepte ce dessin particulier (c'est effectivement "lourd") et si on arrive à entrer dans l'histoire en dépassant les 20 à 30 premières pages.

Laurent
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J'ai bien aime.

C'est l'esprit des livres de Paasolina et d'ailleurs c'est tiré d'un de ces livres.

un One shot, et drôle : ça fait du bien !

Nol
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Livre assez marrant mais pas indispensable.

JH
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La perte en héritage

1986, dans le nord-est de l'Inde. A Kalimpong, dans la région de Darjeeling sur les pentes du Kanchenjunga, la situation politique est instable : les Gorkhas, ethnie majoritaire d'origine népalaise, revendiquent la création d'un état indépendant, le Gorkhaland.

C'est dans ce contexte tendu qu'on suit les mésaventures de Sai, orpheline de 16 ans, élevée dans un couvent de religieuses avant d'être envoyée chez son grand-père, ancien juge à la retraite, un homme aigri et égoïste qui vit avec sa chienne – qu'il adore – et son cuisinier, qu'il méprise. Pendant que le cuisinier, une vraie mère-poule, à la fois fier et inquiet pour son fils Biju parti tenter sa chance aux USA, Sai tombe amoureuse de Gyan, jeune étudiant engagé pour être son précepteur de mathématiques. On suit également le triste parcours (ou absence de parcours) d'émigré clandestin de Biju à New York, qui n'a d'autre choix que de travailler et de loger dans des endroits sordides et précaires, une situation beaucoup moins glorieuse que ce qu'il laisse croire à son père.

« La perte en héritage » est un roman sur le choc entre deux cultures, l'indienne et l'occidentale, et leurs rapports de fascination/répulsion réciproques. Les trois personnages principaux tâtent ou ont tâté de l'Occident, surtout pour le pire. le grand-père, parti étudier à Cambridge du temps où l'Inde appartenait à l'Empire britannique, y a connu le racisme et n'est pas parvenu à se réintégrer à son retour au pays, se sentant étranger partout, profondément humilié. Sai, éduquée à l'occidentale chez les bonnes soeurs, découvre la réalité de son pays, qu'elle a bien du mal à comprendre, et ne rêve que de fuite. Quant à Biju, tout aussi inadapté aux USA que le grand-père de Sai l'était en Angleterre, il subit aussi le racisme ambiant, mais ne peut décemment avouer son échec et rentrer au pays sans argent ni statut social, la queue entre les jambes. Sans oublier Gyan qui, s'il n'a jamais quitté l'Inde, n'est pas moins en quête d'identité, tenté de délaisser son parcours universitaire prometteur pour s'engager dans le mouvement révolutionnaire des Ghorkas.

Aucun des personnages ne trouve sa place, chacun rêve de liberté et d'accomplissement sans avoir ou sans se donner les moyens d'atteindre cet ailleurs. On ressent beaucoup de frustrations, générées par le poids des traditions, les attentes déçues parce que fondées sur la fausse croyance que l'Occident est un Eldorado garanti.

Migration, inégalités sociales, racisme, conséquences du colonialisme, de l'indépendance et de la partition de l'Inde, nationalismes, il y a un peu de tout cela dans ce roman dont les chapitres alternent entre les personnages et les époques. Cela se lit avec une certaine fluidité mais aussi un certain ennui : il n'y a pas grand-chose qui rende les personnages sympathiques, tous dépressifs, déprimants, coincés dans leurs solitudes et leurs vies étriquées de façon plus ou moins irrémédiable. Quand aux événements politiques, l'auteure a présupposé qu'ils étaient connus du lecteur. En ce qui me concerne, j'ai dû faire des recherches pour comprendre de quoi il retournait précisément.

Sur le thème de la quête d'identité et de dignité, entre drame et dérision, un roman réaliste qui dépeint un portrait plutôt sombre de l'Inde de la fin du 20ème siècle.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Au-delà du Pont

Un premier roman touchant et un auteur prometteur.
Le début est flamboyant, on est emporté par le récit et par le personnage, de très belles pages sensibles.
Et après, la plus grande partie du récit notamment la romance entre le petit gars de la province et the upper side girl, la vie à New-York est plate, banale, je me suis baladée entre Friends, une revue mondaine et un guide touristique.
Il y a aussi des coquilles et des maladresses de style qui ne sont pas en accord avec les premières pages, j'ai poursuivi ma lecture et la fin est excellente aussi.
Pourquoi ce passage à vide pour mettre en relief les aléas de la vie de Marc ? En effet, notre héros est orphelin de père, a été victime de harcèlement, souffre d'un complexe d'infériorité, préfère la solitude et les livres, connaît les crises d'angoisses et la dépression.
Dans les derniers paragraphes, Kevin Gogh fait preuve d'empathie et rend le récit passionnant jusqu'à la dernière ligne. J'attendais et espérais retrouver ce qui m'avait tant plus au début et ce fut le cas.
Du coup quatre étoiles et surtout lisez ce roman !
Merci pour ce SP via SimplementPro.
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Stalker

Un bon thriller young adult !

J’avais repéré ce roman il y a un petit moment car les avis le concernant étaient plutôt bons. De plus, la thématique du harcèlement dans les thrillers me plaît beaucoup, alors je me suis laissée tenter.

Stalker met en scène une jeune fille de dix-sept ans nommée Tash. Elle a une vie normale malgré une enfance peuplée de cauchemars.
La cause ?
Un être effrayant qu’elle a surnommé « Moineau » apparaissait notamment la nuit pour l’épier et lui susurrer des mots.
Mais depuis son enfance, les adultes lui ont répété qu’il provient uniquement de son imagination.
Une imagination débordante ou la réalité ?
Comme lorsqu’elle pense avoir assisté dans son enfance à l’enlèvement de la fillette Mallory Fisher.
Est-ce encore une fois l’œuvre de « Moineau » ?
Bizarrement, depuis le retour de la famille Fisher en ville, les traumatismes de Tash refont surface…

L’auteure alterne les chapitres entre les évènements d’« avant » qui retracent l’enfance de Tash et ceux de « maintenant ».
On ne s’ennuie pas avec cette lecture.
Sarah Epstein parvient à placer ponctuellement des scènes où le suspense est bien présent sans trop en faire.
On doute avec Tash en se demandant si quelqu’un est malveillant dans son entourage.

Chaque personnage est soupçonné d’avoir un rôle dans les angoisses de Tash :
Est-ce Morgan, le beau garçon ténébreux qui est souvent présent lors d’évènements tragiques ?
Ou Sadie, la meilleure amie de Tash qui semble tout prendre à la légère ?
Ou bien Rachael, l’ex-amie de Tash avec qui il y a des étincelles ?
Ou encore Ally, la tante imprévisible qui vit dans la maison de Willow Ceeek où les cauchemars ont commencé ?
Ou Elaine, la mère de Tash qui lui en veut en permanence ?
Ou finalement est-ce Tash qui imagine qu’on la traque et qui sombre peu à peu dans la folie ?
On se pose de nombreuses questions sur les personnages et sur leur sincérité. Mais également sur la possible identité de « Moineau ».

J’avais deviné en partie qui était derrière tout cela vers la moitié du roman, mais j’étais loin d’imaginer les détails de la cause.
L’intrigue est très bien ficelée.
Pour résumer, je pense que ce roman peut beaucoup plaire à ceux qui se lancent dans le thriller !
À lire.
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La bombe (BD)

La folie humaine dans toute sa splendeur ! ...

C'est le cœur retourné et complètement dégoûtée que j'ai refermé ce très épais roman graphique, se consacrant à l'histoire de la bombe atomique, de sa création jusqu'à l'éradication des villes d'Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 8 août 1945.

Tout commence par deux scientifiques : l'un juif hongrois, Leo Szilard, et l'autre italien, Enrico Fermi, s'exilant tous deux aux États-Unis à la fin des années 1930, fuyant l'un l'Allemagne nazie et l'autre l'Italie fasciste. C'est avec eux, et bon nombre d'autres scientifiques physiciens (de grande renommée, et prix Nobel pour certains), que commencera ce qu'on appelle aujourd'hui la course à la bombe. À savoir qui des États-Unis ou de l'Allemagne réussira à fabriquer la première bombe atomique ? Il est clair que pour les États-Unis et l'Angleterre, il faut impérativement y arriver avant l'Allemagne, Hitler étant déjà suffisamment incontrôlable.

Ce qui s'en suit après, je vous laisse le découvrir par vous-mêmes, tellement je ne trouve pas les mots pour en parler. Les injections de plutonium faits sur des êtres humains à leur insu, les milliers et milliers de morts et blessés suite au largage des bombes, le "patriotisme" de certains qui prend des dimensions très excessives, et encore plein d'autres horreurs... Comment y mettre des mots là-dessus, sans avoir la nausée ?

Inhumain. Innommable. Tels sont les seuls mots qui tournent en boucle dans ma tête...

Il y aurait pourtant de quoi dire, "La bombe" m'ayant tenu éveillée plusieurs heures. C'est bien la première fois que je passe autant de temps à venir à bout d'un livre graphique, autant qu'un roman en fait. Et non pas parce qu'il m'ennuyait, non juste parce qu'il est très complet et qu'il ne se lit pas comme une BD lambda. Les auteurs ont mis cinq ans pour mener à bien leur projet : complet et sacrément bien documenté, on ne peut que les féliciter pour leur travail, qu'ils ont tenté de rendre le plus réaliste et le plus véridique possible.

Et c'est très réussi. Les "acteurs" sont nombreux, les événements également, et j'imagine bien toute la difficulté à les encastrer les uns aux autres, tout en faisant en sorte de ne pas perdre le lecteur. Et ils y parviennent : le côté scientifique n'est pas rébarbatif, grâce aux explications simples ; on finit par s'habituer aux nombreux protagonistes ; les dessins en noir et blanc vont à l'essentiel pour n'en être que plus percutants ; et le texte, sous forme de dialogues principalement, rend la lecture très fluide. On y reste longtemps, mais le temps passe vite.

Il est fait un parallèle à la fin, que j'ai trouvé horrible et poignant en même temps. Américains ravis d'un côté. Ruines et "fantômes" d'Hiroshima de l'autre. Dialogues de félicitations chez les premiers pendant que les seconds se passent de tout texte. J'en avais des sueurs froides...

C'est une lecture à la fois enrichissante, dans laquelle j'ai beaucoup appris, et exceptionnelle quant au travail des auteurs, aussi percutante que monstrueuse et glaçante. Une lecture qui ne laisse pas indifférent et qui me marquera à jamais. Une lecture qui fait froid dans le dos, encore plus quand on sait qu'actuellement neuf pays possèdent l'arme nucléaire et que, maintenant perfectionnée (on n'arrête pas le progrès !), elle ferait beaucoup plus de dégâts...
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Fac off

Ce premier roman retrace la carrière d’un universitaire en sciences humaines, du doctorat aux dernières années de professorat. ● Les universitaires, en France, étant presque aussi mal payés que les professeurs du secondaire, ils se rattrapent sur tout ce qui est honorifique : bureaux, voyages, présidence de ceci ou de cela, direction de revue… et cela fait de ce monde l’un des pires paniers de crabes. ● Il y avait là matière à un récit très corrosif et Frédéric Sojcher manque en partie sa cible. Son très bref récit se lit très bien, mais j’ai eu l’impression qu’il restait à la surface des choses, qu’il n’allait pas assez loin dans sa critique du monde universitaire, comme David Lodge avait pu le faire dans son délicieux cycle de romans (Changement de décor, Un tout petit monde et Jeu de société). ● Le récit reste très centré sur le narrateur, les personnages secondaires, souvent désignés par un sobriquet, manquent de profondeur ; on aurait envie d’en savoir davantage ; le récit est trop court. ● Il y a aussi un certain nombre de fautes de langue qu’une relecture éditoriale plus attentive aurait pu corriger. ● La fin est très (trop) politiquement correcte ; on sent que l’auteur ne veut pas se mettre les wokes à dos. ● Annotation sur la copie : « aurait pu mieux faire »…
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Le ciel pour conquête

J'ai beaucoup aimé l'univers graphique de Yudori. En noir et blanc, les dessins sont limpides, lumineux avec des personnages très expressifs, peut-être un peu modernes pour illustrer la Hollande du XVIème siècle.

L'histoire m'a moins plu que les dessins. Il faut dire que l'héroïne, Amélie, m'a semblé peu attachante. Obnubilée par son désir de voler, elle n'accorde que peu d'attention à ceux qui l'entourent et même lorsqu'elle s'entiche de la jeune esclave, c'est parce qu'elle lui ouvre de nouvelles perspectives sur sa foi, sur la possibilité de voler...

Mais le grand sujet du livre, c'est la place des femmes dans la société hollandaise du XVIème siècle. Le statut de l'épouse n'est pas si différent de celui d'une esclave, comme le découvre Amélie lorsque son mari rapporte d'un de ses voyages une esclave qui est aussi sa maîtresse...

Le dénouement est un peu confus, on ne sait pas trop ce que devient Amélie, ni ce que l'autrice voulait faire passer comme message exactement...

Je ressors de cette lecture avec une légère déception, sans doute parce que j'avais des attentes trop fortes...
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Monica

J'ai été très attirée par la couverture et le graphisme très seventies.

Par contre, le livre m'est rapidement tombé des mains.

Virginie
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Je n'ai pas terminé la BD.

Par désintérêt ou par incompréhension...

Jean-François
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Malgré la lecture de son interview dans la revue Les Chiers de la BD : https://www.librairie-gallimard.com/livre/9791096119769-les-cahiers-de-la-bd-n-25-etes-vous-prets-pour-l-apocalypse-collectif/

et l'écoute attentive de MAUVAIS GENRE :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/mauvais-genres/monica-ou-l-apocalypse-rencontre-avec-daniel-clowes-6350122

je ne comprends rien à cette BD ni finalement ne porte pas d'intérêt à ce qui m'ai raconté...

Mais c'est peut-être parce que je n'entends pas mon grand-père décédé sur la radio de mon oncle de la Motte...

Benoit
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Wahkan (BD)

Club N°56 : BD non sélectionnée
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C'est le genre de BD vers lequel je vais tout de suite !!

Belle couverture, donne vraiment envie.

Sauf que là, je pense qu'il y a trop de mélange des genres (Polar, Steampunk, western, etc.).

Idem pour le dessin qui hésite entre franco-belge, manga et comics.

Je suis sûr que les auteurs vont se rattraper sur leur prochaine oeuvre car on sent le potentiel...

Aaricia
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J'ai assez peu aimé.

De l'humour, mais je n'ai accroché ni à l'histoire, ni au graphismes.

Laurent
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Vert samba

Après avoir lu le premier tome "Bleu Calypso" en mars 2021 et le deuxième tome "Rouge tango" en mai 2021, il s'est passé du temps pour la lecture du tome 3 "Vert samba". A cette occasion, j'ai relu mes critiques des tomes 1 et 2 qui étaient enthousiastes. Celui-ci m'a un peu moins plu, mais peut-être en attendais-je plus ?
J'ai lu dans plusieurs avis sur ce tome 3, qu'on pouvait les lire indépendamment mais je ne suis pas vraiment d'accord. Bien sûr c'est chaque fois un nouveau crime, mais les personnages récurrents évoluent dans ce petit coin de paradis près de Sète. Des trois tomes, j'ai préféré le tome 2 qui était pour moi, le plus aboutit.
Mais je vais vous faire un résumé de celui-ci.
On a retrouvé deux cadavres d'ostréiculteurs avec sur leurs bras un même tatouage nazi. On peut difficilement dire que ces deux meurtres ne sont pas liés.
Niels Hogan, notre héros ainsi que Lizzy sa compagne, enquêtent accompagnés de leurs pères respectifs, Paddy et Vieux Bob. Sans oublié, Malkovitch, leur ami mais néanmoins gendarme de profession.
C'est un récit plutôt tranquille, du moins au début, et qui va crescendo au fur et à mesure que l'enquête avance. C'est un polar doux et non violent, pas d'hémoglobine à outrance.
Un polar que je recommande, une lecture tranquille et sans trop de pression.
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