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EAN : 9782070777242
272 pages
Gallimard (21/08/2006)
3.72/5   70 notes
Résumé :
"On n'a plus eu de ses nouvelles depuis ce temps-là, et voilà comment je suis demeuré fils unique", écrit dans ses Confessions Jean-Jacques Rousseau en évoquant son frère aîné, ce François Rousseau contraint de quitter Genève où les choses pour lui avaient mal tourné.

Jean-Jacques tenait François pour un polisson et un libertin. Ce dernier apparemment ne l'a jamais démenti, qui n'a pas jugé nécessaire de nous laisser récit de sa vie. Il m'a semblé in... >Voir plus
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Dans les « Confessions » Jean Jacques Rousseau évoque rapidement l'existence d'un frère qui aurait disparu sans laisser de traces.
Stéphane Audeguy a imaginé la vie de ce François Rousseau, ce qui n'est qu'un prétexte pour nous décrire le XVIIIème siècle qui a connu tant de changements.
Au milieu de tous les évènements du moment, on rencontre quelques noms connus et en particulier Sade, découvert en même temps que la vie à la Bastille.
On navigue entre la fiction du personnage reconstitué et l'histoire respectée et analysée par le petit bout de la lorgnette.
François est un libertin bien installé dans ce siècle ( Les esprits chagrins passeront leur chemin).

Le style de l'auteur est soigné, façon XVIIIème et le livre très bien écrit. Certains passages sont, il faut bien l'avouer, carrément pornographiques, mais dans le style et avec les mots de l'époque. (Cette lecture m'a fait penser à un moment à « Héloïse, Ouille… » de Jean Teulé).
Mais c'est justement ce qui donne à l'ensemble un ton très alerte et très enlevé.
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J'avais lu La théo­rie des nuages avec une sorte de délec­ta­tion non conte­nue, dans le bon­heur de trou­ver un auteur. J'avais suivi comme une ombre la terne Vir­gi­nie Latour, ren­con­tré avec elle cet excen­trique cou­tu­rier d'Akira Kumo… Comme elle je res­tais sus­pendu aux lèvres de cette Shé­hé­ra­zade d'un genre nou­veau et sui­vais avec pas­sion les his­toires enche­vê­trées de Luke Howard et de Richard Aber­com­bie. le tout avec comme fil direc­teur et coton­neux de simples et extra­or­di­naires nuages. Ce livre m'avait lit­té­ra­le­ment souf­flé par son inven­ti­vité, certes, mais plus encore par ce pou­voir nar­ra­tif qui s'exerce sur le lec­teur, cette espèce de voix sin­gu­lière qui exerce au fil de la lec­ture une étran­geté fami­lière, quelque chose de proche et loin­tain comme un nuage et enfin qui donne ce rare sen­ti­ment qu'on ne veut plus quit­ter le livre, pour rien au monde.

C'est dire si j'abordais Fils Unique avec une grande crainte. Pour­tant sans avoir rien lu sur lui, ni même la qua­trième, je l'ai acheté cet été… sans l'entamer de suite. J'aime bien retar­der par­fois la lec­ture, savoir que le livre est là, ouvert à ma curio­sité, dis­po­nible en quelque sorte. Par­fois il m'arrive même de l'oublier, mais comme je le mets suf­fi­sam­ment en évidence pour qu'il se rap­pelle à moi, cela ne dure guère très long­temps. Ce corol­laire amou­reux du livre par­ti­cipe à me mettre aussi en posi­tion de gour­met face au livre, de désir du lire.

J'avoue que le début m'a tota­le­ment dérouté : je ne m'attendais pas du tout à un roman “his­to­rique” et pica­resque écrit dans une langue tel­le­ment dif­fé­rente que celle de la Théo­rie, une langue pour­tant très bien maî­tri­sée qui embrasse le XVIIIe siècle, en pas­tiche les pour­tours sans tom­ber dans la lourde cari­ca­ture. En même temps, force est de recon­naître que Sté­phane Aude­guy n'est pas un auteur à recette et qu'il joue dés son second roman à sur­prendre le lec­teur avec un uni­vers et un style tota­le­ment différent.

L'idée cen­trale donc est de suivre Fran­çois Rous­seau, frère “dis­paru” du célèbre Jean-Jacques, à peine évoqué dans les Confes­sions dudit Jean-Jacques qui, par la cruauté d'un désir oedi­pien, laisse son frère pour mort (jusque devant le notaire pour héri­ter sans par­tage) afin de deve­nir l'enfant unique de son père. Ce frère inconnu, pro­ta­go­niste et nar­ra­teur du roman, va tra­ver­ser le siècle, sur­vivre à ce frère qui le nia, voir et vivre ce siècle des Lumières de l'autre côté de la lor­gnette, gran­dir avec la science, se bai­gner dans le liber­ti­nage, assis­ter de très près à la Révo­lu­tion, à ses corol­laires, ses mythes et ses dégé­né­res­cences les plus abs­conses, pour être au final un témoin pri­vi­lé­gié au plus près de ce siècle des lumières.

Auto­bio­gra­phie apo­cryphe et pica­resque, Sté­phane Aude­guy joue avec la fron­tière ténue qui sépare la fic­tion et l'Histoire, sa fic­tion et le livre des Confessions.

Le roman est dense en per­son­nages bros­sés avec pré­ci­sion, four­mille d'anecdotes et d'histoires enchâs­sées dont je vous laisse la surprise…

On assiste à l'éducation sexuelle et sen­ti­men­tale de Fran­çois qui, en bon liber­tin, goûte à tout ce qui peut appor­ter une jouis­sance : depuis sa mère et Saint Fonds qui lui donnent ses pre­miers émois sexuels ; à Denise, la pay­sanne avec qui il découvre que le cli­to­ris est la “preuve irré­fu­table de l'inexistence de Dieu” (for­mule qui pour­rait être un pré­cepte du liber­ti­nage et sur lequel il veut fon­der une phi­lo­so­phie) ; jusqu'à Sophie, la fémi­niste révo­lu­tion­naire, avec qui il découvre à 86 ans pour la pre­mière fois la pro­fon­deur du sen­ti­ment amou­reux. En paral­lèle son appren­tis­sage de la science des méca­nismes prend le même che­min liber­tin : d'abord hor­lo­ger, il uti­lise ensuite ses connais­sances pour inven­ter diverses machines à jouir qui font le bon­heur de la société pari­sienne… Sa folie concep­trice le pousse à ima­gi­ner pou­voir créer un auto­mate capable de foutre comme un homme : l'Hercule. Obligé d'user de super­che­rie (et oui le rêve démiur­gique a ses limites) pour arri­ver à cette fin (par l'adjonction d'un nain bien mem­bré caché dans l'automate), il finit à la Bas­tille où il passe 30 ans de sa vie pour liber­ti­nage… en com­pa­gnie du Mar­quis de Sade (ce qui donne l'occasion de scènes cocasses et tru­cu­lentes) dont il sau­vera, juste avant la des­truc­tion de la pri­son, le manus­crit des 120 Jour­nées de Sodome.

Fina­le­ment ce qui m'a le plus tou­ché c'est de voir fina­le­ment qu'avec un des­tin si com­plè­te­ment éloi­gné de son frère, Fran­çois est au moins aussi phi­lo­sophe que le Rous­seau que nous connais­sons tous. A cette dif­fé­rence près que la phi­lo­so­phie de Fran­çois est plus prag­ma­tique, plus pro­saïque, qu'elle s'incarne dans les corps. Car pour juger les hommes, pour s'ériger en mora­liste, il ne faut pas se conten­ter de les obser­ver : il faut les côtoyer de près, se fondre et être en eux, et pas tou­jours avec ce qui les élève et les rend meilleurs. Et Fran­çois, de ce point de vue, accom­plit une immer­sion com­plète dans son siècle : bonne et mau­vaise société, noblesse déca­dente, mai­son de cor­rec­tion, bour­geoi­sie dévote, bor­del chic, la Bas­tille et son mar­quis de Sade, com­mer­çant véreux, mou­ve­ment fémi­niste révo­lu­tion­naire, hos­pice de la Sal­pê­trière… tout y passe. Ce qui per­met égale­ment au lec­teur de se faire une idée assez com­plète et assez crue du XVIIIe siècle : l'Histoire (avec un grand H) ici se bâtit avant tout avec les petites his­toires des petites gens médiocres, elles-même alors balayées par la vague de fond que forment les événe­ments de la grande Histoire.

La der­nière par­tie, où l'on voit la déca­dence qui a suivi très rapi­de­ment la liesse révo­lu­tion­naire, est d'un pes­si­misme noir (“Je mar­chais sans but dans ces nuits pari­siennes où il n'y avait plus que des citoyens ; et j'avais toutes les peines du monde à y recon­naître des hommes”) : embras­sant par amour la cause des suf­fra­gettes menée par Sophie (“Il fal­lait bien que je par­ti­ci­passe à la Révo­lu­tion si je vou­lais par­ti­ci­per à la vie de cette femme-là”), Fran­çois qui a tou­jours été assez opti­miste, tout du moins stoïque ou indif­fé­rent, va s'éveiller au milieu du cau­che­mar de la stu­pi­dité du peuple devenu sou­ve­rain (“tous ces chiens hai­neux se récla­maient de toi, Jean-Jacques”) et de la Ter­reur. La cause de la liberté des femmes étant per­due, lui et Sophie vont vou­loir ten­ter d'améliorer la condi­tion des pros­ti­tuées par­quées à la Sal­pê­trière puis à Bicêtre. le trai­te­ment tota­le­ment inhu­main des femmes véro­lées qu'ils vont y décou­vrir les hor­ri­fie et les font renon­cer. S'attaquant au pro­blème à la
racine leur club va s'occuper des pros­ti­tuées avant qu'elles ne sombrent et finissent à l'Hospice. La pros­ti­tu­tion deve­nant pro­hi­bée et Sophie gênante, une cote­rie est mon­tée contre elle et elle finit par mou­rir dans un attentat…

Ces pages montrent un Fran­çois beau­coup plus lucide, sur lequel le monde ne glisse plus aussi légè­re­ment comme aupa­ra­vant, lucide mais com­plè­te­ment dés­illu­sionné sur les notions qui lui sont les plus chères : la liberté, l'égalité. Il se décide alors à écrire ce récit : ce qu'il réa­lise “en six mois sans se relire” (contrai­re­ment sans doute à Audeguy).

Le roman finit là où il a com­mencé, par la pro­ces­sion qui emmène Jean-Jacques au Pan­théon. Fran­çois est décidé : ses restes iront nour­rir la terre qui a connu son frère et le manus­crit sera enterré dans la pre­mière tombe de celui-ci et le récit s'achève par ces mots :

“Les gouttes d'eau les plus ténues viennent à bout des roches les plus dures, si l'on veut consi­dé­rer l'immensité du temps. J'ai fait ce que j'ai pu pour ajou­ter, avec dou­ceur, au désordre de ce monde. Rira bien qui rira le der­nier.”

En un mot comme en mille, j'ai adoré ce roman. Plein d'ironie et de pers­pi­ca­cité, ce roman, qui fait véri­ta­ble­ment oeuvre de fic­tion, nous enri­chit de sa voix.
Lien : http://www.labyrinthiques.ne..
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Si vous avez lu Les confessions de Jean-Jacques Rousseau, vous vous souvenez peut-être qu'il avait un frère, très vite disparu, à peine plus qu'un souvenir fugace, une ombre qui se dissipe vite en fumée.

Et bien Stéphane Audeguy imagine ce qu'aurait pu être la vie de ce frère du grand philosophe des Lumières, ses expériences et pensées. Il nous dépeint par la même ce prodigieux XVIIIem siècle, son effervescece intellectuelle, ses grandeurs et ses violences, du point de vue d'un homme autodidacte mais d'une certaine culture, travaillant de ses mains, mais aimant les choses de l'esprit, libertin de corps et de pensée, sans préjugés mais non sans idéaux.

Nous rencontrons quelques célèbres personnages de l'époque, comme le marquis de Sade, nous participons à des événements essentiels comme la prise de la Bastille. Tout cela dans un langage, un style, un vocabulaire, qui sont ceux du moment où se passent les événements et qui maintenant ont le charme désuet des choses passées mais non point mortes.

C'est un plaisir constant que de suivre la vie de ce François Rousseau imaginé par Stéphane Audeguy, qui certes n'a rien de historique, mais les personnes évoquées par Jean-Jacques dans ses Confessions ne sont-ils pas d'une certaine façon également transformées par son imaginaires et bien loin des personnes réelles?

C'est un exercice de style brillant, aussi spirituel que les salons de l'époque, et qui d'une certaine façon prend par moments le contre-pied du sentimentalisme de Jean-Jacques. Ici, il faut que je confesse que je n'ai que peu de goût pour son oeuvre, et encore moins pour l'homme tel que le montrent Les confessions, complaisant vis à vis de lui-même, par moment haineux vis-à-vis des autres, au point de développer par moments une véritable paranoïa, persuadé d'être un grand musicien, et se permettant d'attaquer le grand Rameau.

Mais le sujet du livre de Stéphane Audeguy c'est François, et c'est un très bon choix, l'auteur de la Théorie des nuages parvient encore à nous surprendre dans un livre très différent de son premier roman, et qui me donne envie de guetter ses prochaines parutions.
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Ce récit ne prend tout son sens que si on le relie aux CONFESSIONS de Jean-Jacques Rousseau auxquelles il renvoie régulièrement et apparaît même comme un correctif à cette autobiographie célèbre .
Le narrateur : François, le frère dont il est peu question dans LES CONFESSIONS, se réintroduit ainsi dans la vie de du célèbre écrivain "Quant à ton frère François, tu ne le mentionnais que trois ou quatre fois . Pour un homme qui prétendait dire la vérité toute entière, tu te faisais d'elle un image bien singulière, à telles enseignes que je pensai qu'il serait plaisant d'administrer à ces pompeuses confessions la correction qu'elles méritaient " .
Lui, n'écrit pas pour répondre à des attaques, pour se justifier ou paraître vertueux, comme Jean-Jacques dans lequel il voit ne voit qu'un des « plats raisonneurs qui veulent apparaître comme des sages » . Il ne se confesse pas; il relate seulement sa vie, celle d'un"débauché patenté" à qui le titre LES CONFESSIONS déplut parce qu'il "puait la sacristie et l'encens refroidi " . Son récit, à lui, dégage une odeur de libertinage, bien dans la tradition des récits licencieux du 18e siècle .

Il comble les vides des CONFESSIONS en relatant les difficultés du couple des parents : Suzanne /Isaac Rousseau démythifiant ainsi quelque peu l'image du père donnée par Jean-Jacques . de plus, il revendique sans vergogne d'être l'auteur de la détérioration du peigne de Mademoiselle Lambercier et jette un regard ironique sur cette scène fondatrice pour la personnalité de Jean-Jacques, emboîtant ainsi le pas aux premiers lecteurs des CONFESSIONS " Cette historiette, en faire une histoire ? Tes anciens amis, les Encyclopédistes se moquaient de toi "
Un règlement de compte entre frères, en quelque sorte …...

Signalons toutefois que à ce frère qu'il n'a guère apprécié dans sa jeunesse, il rend un réel hommage en le présentant comme un des esprits novateurs dont se sont réclamés les révolutionnaires . Il juge même d'un oeil amusé les excès d'admiration que ceux-ci lui portaient.
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Je reprends mes notes du 8 avril 2007.
Je referme ce livre avec une légère frustration. Comme s'il n'avait pas livré toute l'étendue de sa promesse. le frère oublié de Jean-Jacques Rousseau construit sa propre vie, son propre chemin, de rencontres en amitiés, mais ans jamais accepter le joug de quiconque. Absolu de l'Homme qui grandit par sa capacité à recevoir pleinement ce que lui apportent les autres. de Genève à Paris, de M. de Saint-Fonds à Sophie, il grandit par les autres, sans jamais pourtant renoncer à sa solitude. Avec une méthode radicalement différente de son frère, il découvre à sa façon la science contre l'obscurantisme. Horlogerie, mouvement perpétuel, anatomie, il pousse loin les investigations, au-delà de toute considération morale. Les Lumières sans morale ? L'idée de liberté est constamment présente. J'ai pensé au Valet de Sade de Frobenius, qui décrit plus une destinée qu'un homme libre. J'ai pensé aussi à L'homme sans postérité de Stifter, qui quitte sa vallée dans un grand voyage d'initiation.
Je relirais ce livre différemment aujourd'hui. La théorie des nuages d'Audéguy en dit peut-être un peu plus de sa fascination d'une époque où la science définit le progrès de l'Homme.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je creusai moi-même une fosse, en pleine terre, que je comblai soigneusement. Je semai sur elle des glands et la recouvris de feuilles, afin que son emplacement disparût à la vue de ceux qui sur la terre étaient censés être nos semblables. Je ne pleurai pas. Je ne me suis pas consolé. D'événements aussi funestes la philosophie, telle que je la conçois, n'est pas destinée à apporter une quelconque justification : laissons les religions proposer ces mensonges infâmes. Rien ne peut ni ne doit diminuer le beau scandale de l'existence, sa grâce et son horreur absolue, et surtout pas la mort.
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[...] La France sait reconnaître ses penseurs, mais c'est quand ils sont morts. Ainsi elle épargne aux vivants la peine de les lire.
[...] Je crois que la variété des cons et des corps n'est pas moins grande ou moins plaisante que celle des visages. Une tête après tout a moins de plis charmants qu'un con; il est des sexes imbéciles, mornes et sans expression, d'autres, au contraire, avenants et joyeux comme des visages amis. Enfin jai trouvé que cette face-là mentait moins que l'autre; et c'est peut-être pourquoi l'on cache la première et que l'on montre la seconde.
[...] J'assistai donc, d'une des fenêtres de l'Hôtel municipal, au premier usage de la guillotine. Lorsque le couperet tomba, il y eut une rumeur sinistre dans la foule. Je crus qu'elle s'indignait, et je me méprenais. Un vieil officier municipal me détrompa : la foule grondait devant un spectacle aussi bref et aussi dépouillé, et elle regrettait les potences, les tortures, les cris et les contorsions des condamnés. [...] D'ailleurs l'inhumanité du procédé m'apparut dans toute son horreur; l'avenir montra que cette mécanisation poussait les juges plus facilement à la condamnation.
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La mort ne m'est rien d'autre qu'une fin absolue : je n'estime pas les plats raisonneurs qui prétendent paraître devant elle en sages. Je mettrai à la mienne les derniers feux de ma vie : cette joie que procure une existence accomplie, de la colère si j'en éprouve, de la peur s'il m'en vient.
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Et voilà ce dont je suis le plus fier, quand je jette un regard en arrière sur ce monde où bientôt je ne serai plus : j'ai vécu ma vie. Combien d'hommes ont-ils conquis le droit d'écrire cela ?
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Je paraissais soixante ans, j'en comptais un peu plus de quatre-vingts. Je pensais ma mort prochaine, et j'espérais qu'elle me saisirait en bonne santé, n'ayant aucune appétence pour la souffrance.
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