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EAN : 9782081201897
94 pages
Flammarion (17/01/2007)
3.99/5   48 notes
Résumé :
Pour Todorov, la littérature est le meilleur moyen de connaître le monde humain et elle peut apprendre à mieux vivre. Selon lui, en France, une conception étriquée de la littérature s'est imposée ces dernières années. Evoquant quelques auteurs clés, Todorov révèle les sources anciennes de l'image de la littérature, du temps des Lumières, chez les romantiques ou dans les avant-gardes du XXe siècle.

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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Suite à l'usage abusif que j'ai commis en me servant de "Critique de la critique" pour exprimer mes opinions sur la question, bafouant le travail de chercheur d'un expert en littérature, je me devais de découvrir les écrits de M. Tzvetan Todorov, sans me laisser impressionner par ce nom imprononçable.
Je remercie le hasard qui m'a fait croiser son chemin, car j'ai enfin compris, avec " La Littérature en péril" pourquoi le programme de Français du lycée m'était souvent un calvaire, alors que je me plongeais allègrement dans le bain de la littérature, par pur plaisir et non pour obtenir une bonne note au bac.
Au lycée, on se contrefiche de réfléchir sur le sens des oeuvres étudiées; on les dissèque, on les autopsie, on les passe à la moulinette, on en fait de la chair à pâté, on se tape de la sémiotique, de la rhétorique, de la pragmatique, et autres joyeuseté.
Après quoi, on se demande pourquoi l'élève moyen déteste Stendhal, Hugo et autres "classiques" qui deviennent un pensum détestable.
En conclusion, ce livre est hautement instructif, il aborde des tas d'autres sujets, et je l'ai lu comme on boit du petit lait.
M. Todorov, je vous aime.
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Quels sont les périls qui guettent la littérature aujourd'hui?
C'est fondamentalement la question que se pose Todorov tout au long de ce court livre. Sa réponse principale tient essentiellement en un argument: on privilégie trop la forme des romans, la façon dont ils sont écrits, au dépens du fond, du contenu qui est, comme l'affirme volontiers l'auteur, la raison d'être de toute bonne littérature. Cette réponse simple et de bon sens fait cependant dresser l'oreille de ceux qui savent que Todorov doit une grande partie de sa notoriété à la diffusion en France des formalistes russes et qu'à leur suite il est devenu un champion de l'analyse théorique des textes français, (prouesse qui est à saluer de la part d'un auteur dont la langue maternelle est le bulgare!); Il nous apprend d'ailleurs qu'il est un spécialiste de cette approche de la littérature car, dans les pays sous le joug communiste de sa jeunesse, c'était " l'une des rares voies qui permettaient d'échapper à l'embrigadement général". Heureusement, il nous précise que la connaissance de la littérature n'est pas une fin en soi, la vraie et bonne littérature c'est d'abord une expression artistique de l'homme et que son analyse ne vient qu'en renforcer et en approfondir le plaisir qu'on en retire.
Mais pour lui, le péril demeure non pas dans la disparition du livre ou de la lecture mais dans la perte de la transmission (principalement par l'école) du plaisir de la lecture et de l'apprentissage artistique qu'elle constitue. En effet, l'enseignement semble en faire un système de codes à déchiffrer, une sorte de science et non une des voies essentielle de connaissance de l'être humain.
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Historien et essayiste contemporain d'origine bulgare, Tzvetan Todorov, peu enclin dans sa jeunesse à "se plier aux exigences de l'idéologie regnante", jugeant son amour de la littérature limité par le régime totalitaire, a préféré fuir la censure et habiter Paris "de l'autre côté du rideau de fer" en 1963 où il a réalisé des traductions russes pour le compte du CNRS.
La littérature en péril revient sur son passé de fils de bibliothécaires, baigné dés son plus jeune âge dans la lecture; réfléchit sur l'enseignement;s'émaille de différentes références littéraires et philosophiques et surtout (ce qui m'a intéressée en tant que lectrice assidue mais non enseignante) évoque les principales raisons (non restrictives sous peine de mise en péril) qui font que lire est bon pour tous.
Elargir le champ de vision grâce à des vécus différents,intéresser à des cultures différentes,donner l'accés à des notions de morale,aider à vivre et à mieux vivre,rendre humain,faire éprouver des sensations et émotions,faire rêver,manier des concepts,favoriser la liberté d'expression,faire vivre des expériences singulières,permettre de rencontrer d'autres individus,de se construire à travers une image cohérente du monde pour l'adolescent,de nuancer et complexifier pour l'adulte,connaître l'être humain, de communiquer,favoriser l'abstraction,stimuler l'imaginaire,tirer vers le haut: voilà en gros les points développés par Tzvetan Todorov qui n'a "rien vécu d'aussi dramatique que Charlotte Delbo".
Ignorant tout de Charlotte Delbo, je ne retiendrai que le mot vécu.
Vécu, oui il s'agit bien de vie, le vrai lecteur vit ses lectures, pense ce que l'écrivain lui propose, d'où l'importance de ne pas mettre la littérature en péril.
Un essai très intéressant et fort complet que j'espère,dés lecture, comparer avec le non moins intéressant Pourquoi lire? de Charles Dantzig.
La littérature en péril appartient à la collection Flammarion Café Voltaire qui tente, à travers ses essais, de faire revivre le célèbre Café Voltaire de l'époque, lieu "où l'on boit,où l'on cause,où l'on rêve" où se réunissaient des intellectuels français pour un brassage d'idées lumineuses.
Tzvetan Todorov est l'auteur (entre autres) de Introduction à la littérature fantastique, Mémoire du mal,tentation du bien et d'une autobiographie intellectuelle.
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« La littérature en péril », Tzvetan Todorov (Flammarion, 90p)
Il est toujours intéressant d'avoir un point de vue de quelqu'un qui a une double culture sur n'importe quel phénomène national, ici la littérature plus spécifiquement française. Tzvetan Todorov, d'origine bulgare, mais parfaitement intégré à la société et au monde intellectuel français nous livre donc un regard critique sur ce qu'il perçoit de l'état de la littérature dans notre pays. Pour lui c'est assez simple, ceux qui font le monde littéraire (les critiques, les éditeurs, et au final les auteurs), perdent, pour une grande partie d'entre eux, le sens profond de la littérature. L'auteur, dans un langage accessible, a une bonne manière de poser des questions simples, et sa thèse est assez claire. A trop vouloir s'attacher à une analyse didactique, technique, méthodologique, le monde littéraire risque de perdre de vue l'essentiel, c'est que la littérature peut donner un sens à la vie, celle de l'auteur comme celle du lecteur. Or aujourd'hui « les études littéraires ont pour but premier de nous faire connaitre les outils dont elles se servent. » Alors que « le lecteur non professionnel (…) lit ces oeuvres non pas pour mieux maîtriser une méthode de lecture, ni pour en tirer des informations sur la société où elles ont été créées, mais pour y trouver un sens qui lui permette de mieux comprendre l'homme et le monde, pour y découvrir une beauté qui enrichisse son existence. » Et c'est lui qui a raison. « de quelle manière faut-il s'y prendre pour déployer le sens d'une oeuvre, et révéler la pensée de l'artiste ? Touts les méthodes sont bonnes, pourvu qu'elles restent moyen au lieu de devenir fin en soi. »
Il ancre son point de vue dans une approche historique, s'intéressant à la création des musées au XVIIIème siècle, à l'esthétique des Lumières, au romantisme. Et il prend ses distances avec une forme de littérature moderne tournée vers l'autofiction ou le récit de vie, quand l'auteur est le sujet même de son propre texte (que pensait-il d'Annie Ernaux, je ne sais pas).
Un petit ouvrage intéressant.

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Constatant que les programmes des études littéraires en France font la part belle aux outils dont elles se servent plus qu'au contenu des dites oeuvres, Todorov s'intéresse aux méthodes utilisées dans d'autres disciplines, et parcourt l'histoire pour comprendre comment tout cela a dévié de son cours de départ. Il n'est pas question de jeter le bébé avec l'eau du bain, mais de ne pas confondre la fin et les moyens. On s'amusera à retrouver ces conceptions dans la littérature contemporaine, parfois tentée par le formalisme, le nihilisme ou du solipsisme (une des variantes étant l'auto-fiction).

"La littérature peut tout. Elle peut nous tendre la main quand nous sommes profondément déprimé, nous conduire vers le autres êtres humains autour de nous, nous faire mieux comprendre le monde et nous aider à vivre. (...)
Le lecteur ordinaire, qui continue de chercher dans les oeuvres qu'il lit de quoi donner sens à sa vie, a raison contre les professeurs, critiques ou écrivains qui lui disent que la littérature ne parle que d'elle-même, ou qu'elle n'enseigne que le désespoir."

Ce petit livre (90 pages fort accessibles, mais riches et denses) est une ode à la littérature et réjouira le lecteur ordinaire en le conduisant sur des pistes de réflexion.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Si je me demande aujourd'hui pourquoi j'aime la littérature, la réponse qui me vient spontanément à l'esprit est : parce qu'elle m'aide à vivre.
Je ne lui demande plus tant, comme dans l'adolescence d'épargner les blessures que je pourrais subir lors des rencontres avec des personnes réelles ; plutôt que d'évincer les expériences vécues, elle me fait découvrir des mondes qui se placent en continuité avec elles et me permets de mieux les comprendre. Je ne crois pas être le seul à la voir ainsi. Plus dense, plus éloquente que la vie quotidienne mais non radicalement différente, la littérature élargit notre univers, nous incite à imaginer d'autres manières de le concevoir et de l'organiser. Nous sommes tous fait de ce que nous donnent les autres êtres humains : nos parents d'abord, ceux qui nous entourent ensuite ; la littérature ouvre à l'infini cette possibilité d'interaction avec les autres et nous enrichit donc infiniment. Elle nous procure des sensations irremplaçables qui font que le monde réel devient plus chargé de sens et plus beau. Loin d'être un simple agrément, une distraction réservée aux personnes éduquées, elle permet à chacun de mieux répondre à sa vocation d'être humain.
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La littérature peut beaucoup.Elle peut nous tendre la main quand nous sommes profondément déprimés,nous conduire vers les autres êtres humains autour de nous,nous faire mieux comprendre le monde et nous aider à vivre.Ce n'est pas qu'elle soit,avant tout,une technique de soins de l'âme;toutefois,révélation du monde,elle peut aussi,chemin faisant,transformer chacun de nous de l'intérieur.
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De nombreuses oeuvres contemporaines illustrent la conception formaliste de la littérature ; elles cultivent la construction ingénieuse, les procédés mécaniques d'engendrement du texte, les symétries, les échos et les clins d'oeil (...) Un autre courant influent incarne une vision du monde qu'on pourrait qualifier de nihiliste, selon laquelle les hommes sont bêtes et méchants, les destructions et les violences disent la vérité de la condition humaine, et la vie est l'avènement d'un désastre (...) on passe facilement du formalisme au nihilisme ou inversement, et l'on peut même cultiver les deux simultanément.
Une autre pratique littéraire provient d'une attitude complaisante et narcissique, qui amène l'auteur à décrire par le menu ses moindres émois, ses plus insignifiantes expériences sexuelles, ses réminiscences les plus futiles : autant le monde est répugnant, autant le soi est fascinant ! (...) On pourrait qualifier cette troisième tendance, après le formalisme et le nihilisme, de solipsisme.(...) L'une de ses variantes récentes est ce qu'on appelle l'autofiction.
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Je suis entré en 1956 à l'université de Sofia; parler des livres deviendrait ma profession.
La Bulgarie faisait alors partie du bloc communiste et l'étude des humanités se trouvait sous l'emprise de l'idéologie officielle. Les cours de littérature étaient faits pour moitié d'érudition, pour moitié de propagande : les oeuvres passées ou présentes étaient mesurées à l'aune de la conformité au dogme marxiste-léniniste.
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La littérature peut tout. Elle peut nous tendre la main quand nous sommes profondément déprimé, nous conduire vers le autres êtres humains autour de nous, nous faire mieux comprendre le monde et nous aider à vivre. (...)
Le lecteur ordinaire, qui continue de chercher dans les œuvres qu'il lit de quoi donner sens à sa vie, a raison contre les professeurs, critiques ou écrivains qui lui disent que la littérature ne parle que d'elle-même, ou qu'elle n'enseigne que le désespoir."
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Videos de Tzvetan Todorov (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tzvetan Todorov
Avec Stoyan Atanassov & André Comte-Sponville Rencontre animée par Catherine Portevin
Tzvetan Todorov, né en 1939 à Sofia, arrivé à Paris au début des années 1960, a vécu la plus grande partie de sa vie en France et écrit son oeuvre en français. Mais il se voyait toujours comme un « homme dépaysé ». Cette expérience a nourri son intérêt pour le dialogue entre les cultures et sa vigilance à l'encontre de toutes les tentations totalitaires. Quelle part bulgare avait-il gardé en lui, quelles relations entretenait-il avec son pays natal ? Comment aujourd'hui ses livres sont-ils lus et perçus en Bulgarie ? Pour évoquer les passages de Todorov entre Sofia et Paris, sont réunis pour la première fois ses amis et spécialistes de son oeuvre, des deux côtés de la frontière qui fut naguère rideau de fer : Stoyan Atanassov, Professeur de littérature romane à l'Université de Sofia et traducteur en bulgare de l'oeuvre de Todorov et André Comte-Sponville, philosophe, grand lecteur et ami de Todorov, préfacier de son livre posthume Lire et Vivre (Robert Laffont/Versillio, 2018). Une édition augmentée de son fameux Dictionnaire philosophique est paru en 2021 aux PUF.

À lire – Tzvetan Todorov, Lire et Vivre, Robert Laffont / Versilio, 2018 – Tzvetan Todorov, Devoirs et délices. Une vie de passeur, Entretiens avec Catherine Portevin, le Seuil, 2002, rééd. Points 2006.
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