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Georges Sédir (Traducteur)
EAN : 9782070426799
128 pages
Gallimard (02/01/2003)
3.2/5   56 notes
Résumé :
Être invité aux dîners du vendredi chez la comtesse Fritouille est un immense honneur : convives élégants, nourriture végétarienne et délicate, conversation raffinée. Mais certaines réceptions peuvent être surprenantes…
Avec un humour décapant, Gombrowicz nous fait pénétrer dans un monde où la fable grimaçante côtoie le grotesque et la réalité frôle sans cesse l'absurde.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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"Ce potage aurait été assez bon
Si le cuisinier n'était pas un..."
(p. 70)

Ah, trêve de métaphores culinaires ! Je ne fais pas, bien sûr, allusion à Witold Gombrowicz, mais à Philippe, cuisinier de la comtesse Fritouille, celui-même qui prépare un excellent chou-fleur lors de dîners mondains philosophico-lyrico-végétariens organisés une fois par mois chez ladite comtesse. C'est un grand honneur d'y être convié, mais si le sang bleu ne coule pas dans vos veines, toute la finesse de vos manières ne vous servira à rien, au contraire... Vous allez même remarquer deux, trois choses étranges, comme si tout ce petit monde décadent vêtu de dentelles jaunies avait des secrets bien à lui.
Ceci dit, Gombrowicz a aussi ses secrets, et j'ai presque l'impression que ses livres sont accompagnés d'une mystérieuse malédiction, que ce soient "Les Envoûtés" ou ce recueil de trois nouvelles : je m'en délecte vraiment pendant la lecture, mais une fois l'ouvrage refermé, je n'ai pas la moindre idée ce que je pourrais en dire.

Dans "L'art du roman", Milan Kundera parle de cet auteur polonais avec beaucoup d'estime : Gombrowizc fait partie d'une poignée d'auteurs qui ont su perpétuer l'héritage du roman européen, tout en lui apportant la modernité et l'originalité nécessaires pour les faire sortir du lot. Je vois aussi en quoi il peut être considéré comme un précurseur du drame absurde. Mais seuls "Les Envoûtés" ne sont sans doute pas suffisants pour se faire une image juste de Gombrowicz-auteur. Lui-même concède avoir écrit ce roman uniquement pour de l'argent, et pour prouver que même un écrivain "sérieux" de sa trempe peut écrire un livre qui enchantera "les petites bonnes et les chauffeurs de taxis". "Les Envoûtés" sont donc un jeu littéraire d'un "mauvais goût" délibéré, qui rend hommage aux romans gothiques du 19ème tout en les parodiant ; quelque chose que le Tchèque Josef Váchal a réussi à mener au paroxysme dans son "Roman Sanglant". Et "Le festin chez la comtesse Fritouille" m'a fait pratiquement le même effet, car on y trouve encore une fois ce mélange hardi d'absurde, de grotesque, d'épouvantable et de psychologique.

Au premier regard, tout ceci ne semble pas voler bien haut et à vrai dire, on comprend à peine ce qui se passe vraiment. Mais Witold est un rusé renard, et il nous a en réalité concocté trois petites merveilles dont la force consiste dans une gradation progressive et très machiavélique. Ce qui commence comme une histoire réaliste et ordinaire va se mettre à rouler comme une boule de neige qui va ramasser au passage toutes sortes de saletés et de bizarreries, et à la fin elle va éclater en libérant dans l'air pur une indéfinissable odeur d'oeuf pourri. Odeur un peu théâtrale, certes, mais pour mes goûts littéraires de "petite bonne" c'est tout à fait réjouissant.

Qu'avons nous donc dans ce petit Folio à 2 euros ?
"Meurtre avec préméditation" a un léger sous-ton kafkaïen, sauf que ce n'est pas une histoire de K. mais de H., un juge d'instruction invité chez un riche client pour régler une affaire d'héritage. Malheureusement, celui-ci vient juste de décéder - d'une mort on ne peut plus naturelle - et H. est accueilli par une famille en deuil. Cette mort et ce deuil ont un côté tellement banal que cela semble suspect au juge : il doit s'agir d'un meurtre... il ne reste plus qu'à démasquer, coûte que coûte, le meurtrier !
"Le festin chez la comtesse Fritouille" flotte quelque part entre une satire sur l'ancienne noblesse polonaise, un récit totalement burlesque et une histoire de cannibalisme, à vous de voir.
Et dans "Virginité", vous allez enfin apprendre pourquoi les jeunes vierges se sentent obligées de sourire même quand on leur jette des pierres, tout en fantasmant sur des choses qui n'ont rien à voir avec l'image qu'on se fait d'elles.
Un peu comme chez Kafka (même si la parenté entre les deux est assez lointaine) on peut interpréter ces histoires comme bon nous semble, au premier degré ou comme métaphores psychanalysables, ce qui les rend d'autant plus intrigantes. Mais il serait probablement inutile d'y chercher une quelconque morale.

Comment noter cet invraisemblable festin polonais ? En quelque sorte, ce menu livret a changé ma vie, car je ne verrai plus jamais le chou-fleur ni les vierges du même oeil, ce qui mérite d'être pris en considération. Donc 4/5, ou, pour ceux qui préfèrent tout compliquer comme maître Gombrowicz, 266,64/333,3.
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Bienvenue en Absurdie!!!

Gombrowicz est un des auteurs dont fait l'éloge Kundera dans l'Art du roman, comme un des auteurs de l'Europe dite centrale ( à côté de Musil, Broch,..) qui ont retrouvé la liberté de ton qui était celle de Cervantes, ou Sterne, ou Diderot.

De lui, je n'ai lu, il y a quelques années, que l'extraordinaire Ferdyduke, ce roman absolument déjanté, qui m'a laissé un souvenir mémorable sur la dérision salutaire et nécessaire à l'égard de la bêtise qui asservit l'être humain, et donc, pas seulement à cause de son « cucul », et de son « zut à qui le lira! » qui termine le livre. A ce propos, je digresse, comme à mon habitude, je rappelle qu'il y a sur Babelio deux critiques géniales de ce livre par les duettistes Bobby The rasta lama et Hordeducontrevent.

Revenons à ce petit livre acheté pour une bouchée de pain (encore que le prix du pain augmente beaucoup en ce moment!) à mon Emmaus voisin.
Il s'agit de trois nouvelles extraites du recueil Bakakai.

Dans la première, «Meutre avec préméditation », on va voir un juge obsédé de découvrir un crime là où il ne semble de toute évidence qu'il n'y a que mort naturelle, jusqu'à ce que l'oppression qu'il produit sur une maisonnée ne vienne transformer sa fiction en réalité.

Dans la seconde, «Le festin chez la Comtesse Fritouille », un narrateur n'appartenant pas à l'aristocratie, et à qui une comtesse fait la grâce de l'inviter à ses banquets, va se trouver un jour confronté à un bien étrange festin, à un étrange chou-fleur, et… au mépris des aristocrates.

Dans la troisième, « La virginité », un fiancé qui fait l'éloge de la virginité, va, après quelques années au loin, retrouver sa vierge promise habitée d'étranges pulsions.

Je n'en dis pas plus, j'en ai déjà trop dit.
Mais c'est loufoque, grotesque, grinçant, absurde.
On aime ou on n'aime pas cette façon décalée de raconter une histoire, personnellement j'aime beaucoup.

J'y retrouve pour ma part avec plaisir cette façon unique qu'a l'auteur de se moquer de l'obsession humaine à vouloir tout expliquer, de la cruauté des différences sociales, de la bêtise des conventions de toutes sortes que la société nous impose.
Et puis, c'est remarquablement écrit pour déconcerter le lecteur, avec des sous - entendus qui ne veulent rien dire, d'absurdes envolées lyriques, etc..

Le seul reproche, c'est trop court, on en redemande, j'espère que les autres nouvelles de Bakakai sont du même niveau, et sinon, j'ai toujours à mon programme Cosmos, et Cours de philosophie en six heures et quart.
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Outre celle du titre, ce recueil contient deux autres nouvelles extraites de Babakai : «Meurtre avec préméditation» et «Virginité». Les trois ont en commun des récits loufoques tournant en queue de poisson, des situations floues où les personnages principaux s'enferment dans des spirales de raisonnements tordus, des surenchères de doutes nettement obsessifs, frôlant le délire pathologique. On est plongé dans le royaume de la démesure, l'enfer des incertitudes : qu'a vraiment mangé ce bourgeois chez la comtesse, le meurtre est-il possible sans matérialité, l'idéalisation de la virginité est-elle compatible avec l'amour. . . Autant de questions avec lesquelles les acteurs devront se débrouiller, et le lecteur aussi, puisque l'auteur ne donne aucune piste de solution.

J'ai trouvé cette lecture déconcertante par ses thèmes, mais fascinante dans la mesure où l'auteur nous tient sur le fil du rasoir; un peu plus d'intensité, le lecteur risquerait fort de décrocher devant trop d'absurdité, un peu moins, la fébrilité engendrée par le suspense s'évanouirait. Un auteur à suivre.
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Ne connaissant absolument pas la littérature polonaise, j'ai décider d'y faire mes premiers pas avec ce recueil de trois nouvelles intitulées "Meurtre avec préméditation"; "Le festin chez la comtesse Fritouille" et enfin "Virginité".
a première 'impression que j'ai ressenti suite à la lecture de ce petit ouvrage ? Je dirais "étrange". Pourquoi étrange ? Tout simplement parce que j'avoue que je n'ai pas perçu toute la portée du texte et la morale que l'auteur voulait faire passer.
Autant la première nouvelle m'a enchantée (me rappelant par moments l'écriture de Truman Capote dans sa nouvelle "Cercueils sur mesure"), autant les deux autres m'ont laissée perplexe et méditative, à la limite même de l'écoeurement. C'est donc par choix que je ne vous parlerai ici que des deux nouvelles qui m'ont laissées dans l'incompréhension la plus totale.

La seconde nouvelle qui a donné son nom à ce petit livre nous parle de l'aristocratie. Ces gens-là, que l'on croit, à tord ou à raison, très distingués et n'ayant jamais une parole déplacée, se livrent ici à un étrange festin, un gueuleton où toutes les bonnes manières finissent petit à petit par disparaître tellement ils se ruent sur la nourriture et son enivrés par quelque plaisir malsain.

La troisième nouvelle, elle, fait référence, à une jeune fille vierge, Alice qui attend son fiancé parti à la guerre. Lorsque l'auteur emploie le mot de vierge, il l'utilise à bon escient car cette jeune demoiselle n'a non seulement jamais eu de relations sexuelles mais est aussi extrêmement naïve et ignore tout de la violence et de ce qui se passe dans le monde. Aussi décide-t-elle, un beau jour, à la grande surprise de son promis, qui s'en retrouve même choqué, de découvrir ce que sont réellement la vie et l'amour mais, dans son ignorance ou peut-être est-elle passé d'un extrême à l'autre, en décidant de découvrir les choses las plus sales et répugnantes de ce monde. Il est vrai que l'apprentissage de la vie se fait malheureusement comme cela mais en est-il de même pour l'amour ? Sur ce point, je ne suis pas tout à fait d'accord avec le point de vue de l'auteur.

Une lecture néanmoins plaisante, très bien écrite mais dont je n'ai certainement pas saisi tout le sens et c'est ce qui fait que je n'ai probablement pas apprécié ce recueil de nouvelles à sa juste valeur, ce qui justifie par conséquent ma note relativement mitigée. Cependant, cela ne m'empêchera pas de creuser un peu plus en profondeur du côté de la littérature polonaise !
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Personnellement j'ai trouvé ce recueil de 3 nouvelles assez étrange. Je connaissais déjà (et adore) cet auteur. Mais je ne suis vraiment pas entré dans ces histoires. Il faudra sûrement le relire plus tard.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Et je revins dans la salle à manger où, dans un immense plat d'argent, s'exhibaient les restes du chou-fleur. Le ventre de la comtesse aurait pu faire croire qu'elle était au septième mois, le baron plongeait presque dans son assiette son organe de nutrition et la vieille marquise mâchait, mâchait infatigablement, en remuant les mâchoires comme - oui, je dois le dire - comme une vache.
- Divin, merveilleux ! Répétaient-ils. Charmant, incomparable !
Tout à fait désorienté, je goûtai de nouveau le chou-fleur, avec réflexion, avec attention, mais je cherchai en vain quelque chose qui pût justifier, ne fût-ce qu'en partie, l'attitude si étonnante de la compagnie.
-Mais qu'est-ce que vous lui trouvez donc ? demandai-je en toussotant, timide, un peu honteux.
-Ha, ha, ha ! il le demande ! s'écria d'une voix aiguë le baron qui mangeait tout son saoul, d'excellente humeur.
-Est-ce que vraiment vous ne sentez pas, jeune homme ? demanda la marquise sans s'arrêter un seul instant d'avaler.
-Vous n'êtes pas gastronome ! remarqua le baron avec une nuance de regret, courtois, mais moi... Moi je ne suis pas gastronome, je suis gastrosophe !
Et, à moins que mes sens ne m'aient trompé, quelque chose en lui s'enfla tandis qu'il prononçait cette phrase en français, de sorte qu'il fit sortir de ses joues gonflées le mot "gastrosophe" avec une fierté toute nouvelle.
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Sur ce, quelqu'un fait son entrée. Je regarde. Est-ce une reine en exil ? Mais non, c'est la mère, Mme K. Elle avance avec majesté, elle me tend une main glacée, elle m'examine avec une ombre d'auguste surprise et elle s'assied sans un mot. C'est une personne corpulente, petite, épaisse même, du type de ces vieilles matrones provinciales, inexorables sur les principes et notamment sur ceux de la vie en société. Elle me considère sévèrement, avec un étonnement sans bornes, comme si une sentence inconvenante était écrite sur mon front. Cécile ébauche de la main un geste qui veut expliquer, ou justifier, mais ce geste se brise aussitôt et l'atmosphère devient encore plus artificielle et tendue.

P. 18
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"Comme l'esprit humain est riche et divers ! Les uns construisent leur morale sur la probité, d'autres sur la bonté du coeur ; pour Paul l'alpha et l'oméga, le fondement et le sommet de tout était la virginité."
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Croyez-moi, mes bons amis, l’aspect physique de l’acte, les marques sur le corps, le désordre dans la pièce, les prétendus indices de toute espèce, ce sont des détails tout à fait secondaires, c’est à proprement parler un simple complément du meurtre véritable, une formalité médico-légale, une politesse du criminel à l’égard de la justice et rien de plus.
Le meurtre proprement dit s’accomplit toujours dans les âmes.
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"Ah, ce n'est pas bien de s'enfuir, ma chère demoiselle, la vérité vous rattrape toujours !"
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Videos de Witold Gombrowicz (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Witold Gombrowicz
Witold Gombrowicz : Entretiens avec Gilbert Maurice Duprez (1967 / France Culture). Diffusion sur France Culture du 14 au 20 janvier 1970. Photographie : L'écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969), portrait daté de 1967. - Sophie Bassouls/Sygma/Sygma via Getty Images. Ces entretiens avec le grand écrivain polonais, disparu en 1969, ont été enregistrés en 1967 et diffusés pour la première fois du 14 au 20 janvier 1970. Witold Gombrowicz a enregistré cette série d'entretiens avec Gilbert Maurice Duprez en juin 1967 alors qu'il venait de se voir décerner le prix international de littérature "Formentor". Plutôt que d'y voir une tentative d'exégèse de son œuvre par lui-même, il faut plutôt considérer ces entretiens comme une suite d'esquisses en vue d'un autoportrait que l'on pourrait intituler : Witold Gombrowicz par Witold Gombrowicz. L'écrivain polonais est mort en 1969 des suites d'une grave affection cardiaque. Gombrowicz n’a jamais pu jouir pleinement du succès de son œuvre, notamment à l’étranger. C’est en France, grâce notamment au vif succès des représentations du "Mariage" au théâtre Récamier en 1964 et de "Yvonne Princesse de Bourgogne" au théâtre de France en 1965, que son œuvre trouve l’un des retentissements les plus rapides. Polonais mais antipatriote visant une forme d’universalité humaine, il était important pour Gombrowicz que son œuvre dépasse les frontières de son pays. Witold Gombrowicz : « Mon histoire est celle-ci : j'ai quitté la Pologne en 1939, après j'ai passé vingt-trois ans en Argentine, puis après une année à Berlin je me suis établi ici, à Vence, à cause de ma santé qui n'est pas très bonne. Exilé ? Oui, premièrement je suis un exilé politique à cause du régime communiste en Pologne, mais aussi dans un sens spirituel. C'est-à-dire que je veux être un écrivain universel et dépasser ma situation particulière de Polonais, même je ne voudrais pas être un écrivain européen. Ma philosophie est de dépasser la nation. Je suis dans un certain sens un antipatriote. » Grâce à ces entretiens, enregistrés en juin 1967, soit un an et demi avant sa mort, on découvre un Gombrowicz certes fatigué, à la voix enrouée, mais toujours plein de la vivacité intellectuelle et de cette lucidité presque déconcertante qui irrigue son œuvre. Posant un regard critique sur la société et notre façon d’être au monde, on y découvre un Gombrowicz qui exècre beaucoup de ses contemporains et la littérature moderne en général, déclarant la guerre à Joyce ou au nouveau roman, dont la forme trop complexe brouille toute possibilité d’une vraie expérience de lecture. Ces enregistrements sont des ressources rares et précieuses qui permettent aux auditeurs et auditrices d’entrevoir les mouvements intimes de l’un des esprits les plus excentriques et fascinants de la littérature européenne du XXe siècle.
Source : France Culture
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