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Philippe Giraudon (Traducteur)
EAN : 9782081233454
150 pages
Flammarion (10/03/2010)
3.39/5   198 notes
Résumé :
Victoria et les Staveney
Victoria n'a jamais oublié sa rencontre, à l'âge de neuf ans, avec une riche famille blanche, les Staveney. Ce souvenir entêtant la poussera, des années plus tard, à entamer une liaison avec leur fils, Thomas. De cette histoire naîtra Mary, petite fille à la peau claire et au sourire radieux. En adoration devant l'enfant, les Staveney proposent de l'accueillir chez eux de plus en plus souvent. Victoria, toute à la réalisation de la c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,39

sur 198 notes
Je l'avoue, j'ai beaucoup de difficultés à rédiger la critique de ce roman. Cela fait dix minutes que j'essaie d'écrire la première phrase, peine perdue.
Donc me voilà déjà à la troisième phrase, et je n'ai encore rien expliqué.

Essayons de commencer par l'histoire.
Victoria est une petite fille noire que nous suivrons tout au long (enfin, c'est beaucoup dire parce que le roman est TRES court et les ellipses sont nombreuses, ainsi que les résumés) de son enfance, son adolescence et sa vie de jeune femme jusqu'à trente ans.
Elle vit à Londres, élevée par sa tante car sa mère est morte très jeune, tante qui tombera malade très vite et dont elle devra s'occuper jusqu'à la mort de celle-ci, lorsque Victoria aura quatorze ans. Victoria ne restera jamais seule, non. Et elle se souvient avec précision d'un épisode de son enfance (raconté dès la première page) où un jeune garçon blanc, l'ainé de la famille Staveney, a ressenti de la compassion à son égard. le hasard fait bien (ou mal ?) les choses, elle rencontrera encore un membre de cette famille, des années plus tard…

Je n'ai pas réussi à ressentir une once de sensation positive ou négative. Peut-être est-ce dû à l'extrême brièveté du roman, probablement, oui. Les sentiments sont évoqués et expliqués de façon très juste, mais il me manque l'étoffe, le velours qui enrobe l'histoire. J'ai davantage l'impression de lire un exposé sociologique s'attachant à un point de vue, celui de Victoria qui à elle seule symbolise la condition féminine noire et pauvre.
Exposé très vrai et bien décrit au demeurant, mais ….

Voilà que je ne parviens pas non plus à trouver la dernière phrase de ma critique, celle qui devrait laisser un léger sillage (du moins c'est toujours ce que j'espère). J'en reste donc là.
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Ouvrage encore une fois piochée au hasard sur les étalages de la médiathèque, parce qu'il se trouvait à côté d'un autre que j'étais en train de ranger, je l'ai emprunté car je me suis laissée séduire par la couverture, n'ayant pas fait le rapprochement avec le fait qu'il s'agissait d'une auteur qui avait reçue le Nobel il y a exactement onze ans de cela.

Ici, plongée au cour de deux mondes que tout oppose et ce, à plus d'un titre : d'un côté le monde des blancs et de leur côté bourgeois, de l'autre celui des noirs et de leur condition de vies misérables (cela fait un peu cliché, je vous l'accorde mais l'on a trop tendance à oublier que cela fut tellement vrai et durant de longues années). Les exemples de ces oppositions sont admirablement sont de la famille Staveney, un couple divorcé avec deux enfants et bien qu'extrêmement riches, ces derniers fréquentent l'école municipale du quartier - volonté de monsieur le père bien que ce dernier soit rarement à la maison - et non pas une école huppée dans laquelle ils n'auraient pas été confrontés à la dure réalité de la vie. de l'autre côté des barreaux, effectivement, il y a Victoria. Ayant perdu sa mère très tôt, celle-ci a toujours vécu avec sa tante et comme elle, celle-ci est de couleur noire. Suite à l'annonce de la maladie de cette dernière, Victoria, en tant qu'adorable petite fille de neuf ans, a toujours pris soin de sa tante mais, entre temps, elle a pu côtoyer l'espace d'une nuit, l'univers du luxe et de l'opulence en dormant dans la maison des Staveney. Elle a vu ce que c'était et s'est toujours jurée de passer de l'autre côté, surtout depuis le jour où , suite au décès de sa tante, elle a été recueillie par l'une de ses amies et n'a jamais eu sa propre chambre à elle. Quel luxe ce serait alors, se disait-elle. Oui, un jour, elle aurait sa propre chambre...De plus, elle n'a jamais oublié Edward, l'aîné des Staveney, ce garçon qui était venu la chercher à l'école ce tragique soir, qui l'avait prise sur ses genoux afin de la réconforter et de lui raconter des histoires comme si elle était encore un bébé. CE soir-là d'ailleurs, elle n'a jamais autant apprécié ce faire passer pour tel mais lorsque les années se seront écoulées, se souviendra-t-il encore d'elle, petit fille noire insignifiante recueillie dans cette maison comme tant d'autres avant elle ? Rien n'est moins sûr mais ce qui est certain, c'est qu'elle, ne l'oubliera jamais...

Un ouvrage poignant, bien écrit et vite lu dans lequel le racisme, l'inégalité entre les hommes et tant d'autres sont dénoncés entre les lignes. Un ouvrage qui n'est ni trop larmoyant mais devant lequel on ne peut que s'émouvoir et être indigné face à cette dure réalité de la vie. A découvrir et à faire découvrir !
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J'ai lu presque d'une traite ce livre assez mince et j'aurais volontiers attribué la note de 4+ si elle existait.
Doris Lessing nous raconte la vie d'une jeune femme noire marquée par un épisode de son enfance dans lequel elle découvre fortuitement la vie d'une famille de riches blancs londoniens.
A mots couverts, très finement, deux mondes sont évoqués, avec double langage et racisme latent.
Sa fille métisse, pour laquelle Victoria souhaite le meilleur, devra choisir entre ces deux mondes que tout oppose.
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"Le garçon rougit violemment. Il semblait ne plus savoir où se mettre. C'était ce point précis qu'il se reprochait amèrement. il avait bien vu une fillette noire, mais on lui avait dit d'aller chercher une petite fille et il n'avait tout simplement pas imaginé qu'il pût s'agir d'elle."

L'histoire de Victoria, et des Staveney ne commence pas sous les meilleures auspices.
En effet, aussi loin que remonte sa mémoire, Victoria se sent de trop, jamais à sa place, petite orpheline à la charge de tous, hébergée sur des canapés. Elle abrège sa scolarité pour aller très vite travailler.
De son aventure avec le plus jeune fils des Staveney, nait Mary, une petite fille métisse, qui n'a pas de mal à s'intégrer dans cette famille blanche et riche, dans laquelle Victoria se sent écartée.
Doris Lessing, écrivain britannique engagé, prix Nobel de littérature en 2007, nous raconte dans ce court roman, une histoire simple et touchante. Elle met en scène, sans porter de jugement, juste en posant sous nos yeux les éléments d'un sobre récit, les préjugés sociaux et raciaux d'un monde policé, qui se prétend tolérant. Avec délicatesse, sans effet spectaculaire, elle nous fait percevoir la déchirure de Victoria, et la terrible inconscience des Staveney.
Un petit chef-d'oeuvre tout en nuance, que j'ai eu plaisir à lire pour découvrir une grande dame de la littérature.
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Victoria est un jeune fille de neuf ans. Elle est hébergée par sa tante malade, c'est sa seule famille. Un jour, sa tante doit se rendre d'urgence à l'hôpital pour des soins durant quelques jours. C'est là qu'elle fera la connaissance d'une riche famille, les Staveney. le souvenir de cette rencontre restera intacte tout au long de sa vie.
C'est ainsi que devenue une jeune femme, elle fréquente le plus jeune des Staveney. de leur relation naîtra une fille métisse, Mary. Mais Victoria n'a pas souhaité en informer le père pour l'instant.
Elle reprend le cours de sa vie et fait bientôt la rencontre de son futur mari, Sam avec qui elle aura un fils. Sam meurt tragiquement dans un accident de voiture.
Victoria en vient à se poser des questions quant à l'avenir de sa fille. Elle a envie qu'elle ne suive pas le même chemin qu'elle par le passé dans ce quartier difficile. Est-il temps qu'elle rencontre son père? Pourra-t-il lui fournir une éducation plus convenable? La différence de couleur de peau et de classe social ne sera-t-il pas un obstacle?

J'ai retrouvé dans ce court roman la force d'écriture de l'auteur que j'avais découvert dans le roman "Les Grand-Mères". Doris Lessing sait analyser la psychologie des personnages et retransmettre toutes les émotions. Elle ne mâche pas ses mots, elle entre dans le vif du sujet sans passer par des détours et c'est appréciable. Les thèmes abordés sont le racisme, l'ambition, la différence de classe social.
A découvrir.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
L'infirmière lui déclara qu'elle serait récompensée au Ciel pour ce qu'elle faisait pour sa tante, et Victoria garda le silence. La réponse qu'elle avait envie de faire aurait été trop brutale.
Tout était si difficile. Essayer d'aller à l'école, faire ses devoirs alors que sa tante ne cessait de l'interrompre en gémissant : "Victoria, tu es là ?" Il arrivait qu'elle ne pût quitter la malade, car l'aide ménagère ne semblait pas devoir venir. C'était fréquent, tant les aides étaient surmenées, chargées d'un trop grand nombre d'êtres désemparés. Souvent aussi les infirmières ne restaient pas. Elles vérifiaient les pilules, ou lavaient le corps qui sentait la maladie, puis elles filaient. "Je ne serai pas infirmière, jamais", se promettait Victoria.
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"Elle songea combien il était étrange que sa propre fille, qu'elle aimait évidemment comme la chair de sa chair, fût séparée d'elle par un gouffre immense d'incompréhension.
Jamais le fossé entre les générations n'était aussi cruel que pour des parents qui ont peiné pour procurer l'aisance et la sécurité à leurs enfants,lesquels n'ont pas conscience du sort auquel ils ont échappé."
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Voici ma petite crème caramel, mon petit éclair au chocolat !
lança-t-il envoyant arriver Mary. Il s’aperçut que Victoria semblait nerveuse –
en fait, elle se rappelait les métaphores culinaires que Sam affectionnait.
— Quand je dis que je vais te manger, assura-t-il à Mary, tu ne dois y voir que l’expression légitime de mon sincère attachement. Après le départ de Victoria et Mary, Edward dit à son père :
— Si tu ne comprends pas pourquoi tu devrais éviter de la comparer à du chocolat,
c’est vraiment que tu n’es pas en phase avec ton époque.
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"Les enfants en savent toujours plus long que les adultes ne l'imaginent, même s'il leur arrivent de mal comprendre ce qu'ils savent."
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La question de la couleur de peau … non, on ne pouvait y échapper, même si Victoria était pardonnable de croire que les Staveney – en dehors de Thomas, bien sûr – n’avaient jamais remarqué qu’il pouvait s’agir d’un facteur de différence, et même souvent polémique, tant ils étaient persuadés que tout ce qui avait pu se produire (malheureusement) dans le passé n’avait plus aucune influence sur les affaires humaines.
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Videos de Doris Lessing (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Doris Lessing
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la Bibliothèque nationale de France, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. Javier Cercas, auteur de Terra Alta qui lui valut en 2019 le 68e prix Planeta, est à l'honneur de cette nouvelle séance du cycle « En lisant, en écrivant ».
QUI EST JAVIER CERCAS ? Né en 1962 à Ibahernando, dans la province de Cáceres, Javier Cercas est un écrivain et traducteur espagnol. Après des études de philologie, il enseigne la littérature à l'université de Gérone, pendant plusieurs années. En 2001, son roman Les Soldats de Salamine – sur fond de Guerre civile espagnole – remporte un succès international et reçoit les éloges, entre autres, de Mario Vargas Llosa, Doris Lessing ou Susan Sontag. Ses livres suivants, qui s'inspirent souvent d'événements historiques et de personnages ayant réellement existé, rencontrent le même accueil critique et sont couronnés de nombreux prix : Prix du livre européen (2016), Prix André Malraux (2018), Prix Planeta (2019), Prix Dialogo (2019). Son oeuvre est traduite en une vingtaine de langues. Il est également chroniqueur pour le quotidien El País.
De Javier Cercas, Actes Sud a publié : Les Soldats de Salamine (2002), À petites foulées (2004), À la vitesse de la lumière (2006), Anatomie d'un instant (2010), Les Lois de la frontière (2014, prix Méditerranée étranger 2014), L'Imposteur (2015), le Mobile (2016), le Point aveugle (2016), et le Monarque des ombres (2018). Son nouveau roman, Terra Alta, paraîtra en mai 2021.
En savoir plus sur les Masterclasses – En lisant, en écrivant : https://www.bnf.fr/fr/master-classes-litteraires
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