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EAN : 9782070136551
104 pages
Gallimard (06/02/2014)
3.52/5   26 notes
Résumé :
"Il y avait une vieille à Jérusalem. Une magnifique vieille comme vous n’en avez pas vue de toute votre vie. Elle était vertueuse et elle était sage, elle était gracieuse, et modeste aussi. Ses yeux n’étaient que bonté et compassion, et les rides de son visage, toutes de bénédiction et de paix."
Tehila est âgée de 104 ans lorsque le narrateur, lui-même écrivain, fait sa connaissance au cœur de la vieille ville de Jérusalem. Immédiatement ébloui, il nous racon... >Voir plus
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Livre pas du tout fait pour moi, mais voilà, le hasard des lectures, surtout quand on sait que l'auteur est prix Nobel de littérature, on est tenté de prime abord. Nouvelle courte de 1950 grâce à laquelle on suit, dans la vieille ville de Jérusalem, la rencontre entre notre narrateur et Tehila, centenaire et juive. Au fil des pages, on va apprendre pourquoi elle veut rédiger précisément une lettre à un homme. Si on peut y voir un peu de sagesse et de belles lettres, c'est quand même noyé dans de la religiosité hébraïque à tout bout de champ, voire de la bigoterie. Roman court pour lequel certains ont trouvé mille beauté ! Soit. Heureusement, Tehila a réussi à écrire sa lettre.
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Prix Nobel de littérature 1966.

A Jérusalem, le narrateur, un jeune homme, croise sur son chemin une vieille dame très gentille, pieuse, sage et humble, qui le touche.
Il apprend que la gentille centenaire, nommée Tehila, dite Tili (signifiant "psaume") était autrefois riche et a eu une vie remplie de tragédies, alors qu'elle ne le laisse pas paraître et qu'elle passe son temps à accomplir de bonnes actions, des mitsvot, autour d'elle.

Elle va demander au narrateur d'écrire pour elle une lettre à son ex fiancé, Shraga. Pour qu'il l'écrive au mieux, elle lui raconte alors son histoire :
Le mariage avec Shraga ne s'est jamais fait, du fait de l'opposition du père de la jeune femme au dernier moment, pour des raisons religieuses. Un mari de substitution va lui être trouvée in extremis.
En Israël, les Hassidim, dont fait partie Shraga, sont opposés aux Mitnagdim.

Les malheurs vont alors frapper la famille de Tehila, comme une malédiction.
Malgré tout, Tehila est restée constamment dévote et a accepté son sort lié, selon elle, à l'annulation de son mariage.

Ce récit est pur, empli de bienveillance et de poésie. Les notes du traducteur sont très utiles pour tous les novices comme moi de la religion juive et des termes en hébreu.
Agnon maîtrise l'art du récit et nous dresse un superbe portrait de cette vieille dame, un portrait qui montre toute sa sagesse et sa gentillesse désintéressées.
Une vraie leçon de bonté.

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Dans la Palestine des années 1920, placée sous mandat britannique, l'auteur nous dévoile par petites touches l'existence singulière de Tehila. Âgée de 104 ans, elle mène une vie charitable et suscite l'admiration du narrateur et des personnes qui croisent son chemin dans les rues de Jérusalem.
Lauréat du Prix Nobel (partagé avec Nelly Sachs en 1966), Shmuel Yosef Agnon est né dans l'actuelle Ukraine et rejoignit la Palestine bien avant la création d'Israël en 1948. A la différence d'Isaac Bashevis Singer (autre lauréat du Prix Nobel qui n'écrivait qu'en Yiddish), Agnon a choisi de rédiger toute son oeuvre littéraire en Hébreu. Mobilisant de nombreuses références à la Torah et aux écritures sacrées, Agnon se révèle davantage comme un écrivain de la Judaïté que comme un écrivain israélien à proprement parler. de fait, il est souvent nécessaire de se référer au glossaire pour saisir les évocations symboliques de son propos. de même, la lecture de la postface (remarquablement écrite par Dan Laor) met en valeur nombre de subtilités qui auraient pu échapper aux lecteurs qui ne maîtrisent pas parfaitement la culture juive.
C'est probablement le principal défaut d'un tel ouvrage. Loin de proposer une vision universaliste, l'histoire de Tehila semble recroquevillée sur elle-même, sur le petit monde de Jérusalem, sur la pesanteur des usages religieux propres au Judaïsme.
A la différence des écrits de Bashevis Singer ou (bien plus tard) d'Amos Oz, ce court ouvrage de S.J. Agnon donne parfois le sentiment de célébrer la bigoterie du personnage principal, au détriment de l'histoire belle et tragique de cette centenaire.
Facile à lire mais complexe à appréhender dans toute sa finesse, ce livre laisse donc un sentiment partagé : ancré dans un symbolisme religieux et une mystagogie trop souvent hermétique, cet ouvrage ne saurait être recommandé à des lecteurs qui ne disposent pas d'un minimum de savoirs préalables sur le monde juif.
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Le narrateur rencontre par hasard une très vieille habitante de Jérusalem, âgée de 104 ans, Tehila, très croyante, dont il nous dresse un magnifique portrait, tout en finesse et en poésie : cette vieille dame est toute en simplicité et gentillesse naturelle, charitable et désintéressée. Avec l'auteur-narrateur nous découvrons son histoire, belle et triste à la fois.
Heureusement qu'il y a une postface pour éclairer le récit ainsi que les notes du traducteur, car les références à la Torah, le symbolisme religieux et les termes spécifiques au judaïsme sont omniprésents. La culture juive est omniprésente, le poids des devoirs religieux aussi et surtout de la règle qui est au coeur de cette histoire : il faut réparer les erreurs de ses parents. La plume est belle, poétique, mais la lecture est d'un abord quelque peu difficile.
Finalement ce que j'ai le plus apprécié dans ce récit, c'est le vertige temporel qu'il suscite. Ecrite en 1950, cette histoire se situe dans la Palestine des années 1920, placée sous mandat britannique, ce qui est déjà dépaysant. Mais l'histoire de Tehila prend sa source quand elle a 11 ans, 93 ans plus tôt, dans la première moitié du 19ème siècle, probablement dans l'Est de l'Europe, deuxième dépaysement, vertigineux. C'est une plongée profonde dans un autre monde, une autre culture… éloignée dans le temps, mais en même temps pas tant que cela : le récit pourrait être celui d'un grand-père qui raconte ce que sa grand-mère lui a rapporté.
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Samuel Joseph Agnon est un écrivain juif ashkenaze, arrivé dès 1908 en Palestine (alors sous administration turque), qui a été lauréat du Prix Nobel en 1966. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu lire un texte de cet auteur presque inconnu en France. Pour ce premier essai, j'ai choisi une nouvelle.
L'action se passe quelques années après l'indépendance d'Israël. Tehila (qui, en hébreu, signifie "psaume") est une très vieille habitante de Jérusalem, que le narrateur rencontre par hasard. Elle est décrite comme vertueuse et dévote, accomplissant avec simplicité et bonté ses "mitsvot". La clé de ce texte est le récit qu'elle fait de sa longue vie. Alors qu'elle était très jeune, elle a été promise à un homme. Mais comme celui-ci faisait partie du mouvement religieux des "hassidim" (auquel son père s'opposait catégoriquement), elle a dû épouser un autre homme. Sa vie conjugale s'est passée d'une manière normale, mais elle n'a jamais oublié son premier fiancé. Au cours de son existence, elle a subi une série de deuils qu'elle interprète comme une sorte de châtiment. A la demande de Tehila, le narrateur rédige une lettre destinée au fiancé (pourtant mort depuis longtemps), juste avant le décès de la vieille femme.
Un récit qui met en scène une personne attachante dans un milieu juif pratiquant. Des personnes extérieures au judaïsme peuvent être surprises par l'omniprésence des devoirs religieux dans le discours et l'action des personnages.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Qu'elle est loin, l'époque où nous étions comblés de temps et où il était plaisant de pouvoir dépenser une heure de trop en conversation. A présent tout le monde est pressé, tout le monde se dépêche et court. On s'entraîne à courir.
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Les monts de Jérusalem sont déserts, on n'y voit ni palais ni forteresses. Depuis le jour où nous avons été exilés de notre terre, les nations viennent les unes après les autres et sèment la destruction. Pourtant, les monts se dressent dans toute leur splendeur et sont réunis en une broderie chamarrée, parés de bijoux précieux, et parmi eux le mont des Oliviers, qu'aucune forêt ne couvre, mais qu'enveloppent des tombeaux de justes qui, dans leur vie comme dans leur mort, ont eu pour seul source la terre d'Israël.
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Je me promenais de-ci de-là en respirant l'odeur de la pluie qui tombait allègrement, enveloppée de brumes diaprées, qui retentissait entre les pierres des rues, tambourinait contre les murs des maisons, dansait sur les toits et gouttait, formant des flaques tantôt troubles et tantôt limpides et étincelantes sous l'effet des rayons du soleil qui pointaient par intermittence entre les nuages pour voir si les eaux avaient diminué, car à Jérusalem, même par temps de pluie, le soleil entend remplir sa mission.
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Celui qui renouvelle dans Sa bonté chaque jour l'acte de la création renouvelle à chaque heure Sa ville. On ne construit pas de nouvelles maisons, on ne plante pas de nouveaux arbres, mais Jérusalem ne cesse de se renouveler. A chaque occasion que j'ai de me rendre dans la ville, elle me paraît neuve. J'ignore pourtant ce qu'elle a de nouveau.
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Combien d'aventures avait-elle connues ! Elle avait l'habitude de dire qu'elle avait vu de belles choses et de plus belles encore. On m'avait raconté qu'elles étaient tout sauf belles. C'est à son propos que le sage a dit : "Les justes portent leur deuil au cœur et l'allégresse sur le visage."
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Video de Samuel-Joseph Agnon (1) Voir plusAjouter une vidéo

Prix nobel de littérature - Israël
Un membre de l'Académie suédoise annonce les lauréats du prix nobel de littérature 1966. Il s'agit de Nelly SACHS et de Samuel Joseph AGNON (dont on aperçoit quelques images en famille à Jérusalem).
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