La seconde pièce de ce petit recueil, "L'orchestre" est, aussi, une pièce courte.
Elle est le contrepoint de la première, "Monsieur Barnett".
Elle commence comme un médiocre badinage d'orchestre, fait de rivalités, de jalousies et autres petites mesquineries pour finir en drame de l'amour.
Le pianiste, homme faible marié à une infirme qu'il ne peut tuer en la quittant, entretient une relation orageuse avec Suzanne délicias, tandis que madame Hortense, femme opulente et chef d'orchestre du groupe, lui fait insolemment des avances.
Patricia et Paméla, respectivement premier et second violon, se fendent, durant tout le morceau, de commentaires, parfois drôles, souvent grinçants sur leur propre vie.
Tout ce petit monde évolue, au rythme de la musique, sous l'oeil menaçant du patron de café qui les surveille.
Et le drame de la jalousie surgit soudain, avec ce coup de feu que l'on entend éclater à travers la porte des toilettes condamnée de l'intérieur.
Jean Anouilh nous parle, dans cette pièce, de l'ironie tragique de la condition humaine, du naufrage de l'existence.
C'est un texte profondément triste et pessimiste, mais si brillant et intelligent que son auteur nous réconcilie avec nos propres travers.
Le style est rapide, incisif et efficace.
Jean Anouilh fait preuve,ici, d'un talent formidable de dramaturge.