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EAN : 9782070374267
160 pages
Gallimard (16/12/1982)
3.43/5   14 notes
Résumé :
Monsieur Barnett a tout : la fortune, la puissance. Mais pas l'amour. Il a tout essayé, en vain. Cet homme si important se confesse et meurt dans un fauteuil de coiffeur, devant une petite manucure.Sous la direction de Madame Hortense, l'orchestre de brasserie joue Songerie brillante et Impressions d'automne. Mais un drame passionnel éclate, comme un intempestif coup de cymbales. Deux incursions d'Anouilh dans le registre du café-théâtre.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'Orchestre est une des bonnes pièces d'Anouilh: elle offre à mon avis un double avantage: sa brièveté qui rend le trait comique à la fois plus rapide et plus grinçant qu'un des crins-crins dudit orchestre, et sa "féminité" -un seul rôle masculin, et terriblement effacé!

Les troupes d'amateurs , souvent exclusivement féminines, devraient tirer un bon parti de cette pièce drôle et féroce -assez misogyne aussi, il faut en convenir.

Les hommes sont au front, les femmes se languissent, et même les musiciennes...alors un pauvre pianiste de thé dansant, tout fluet et timide c'est toujours un homme à se mettre sous la dent...et elles ont la dent vorace, ou dure, ou aiguisée, c'est selon, les dames de l'orchestre d'Anouilh..
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La seconde pièce de ce petit recueil, "L'orchestre" est, aussi, une pièce courte.
Elle est le contrepoint de la première, "Monsieur Barnett".
Elle commence comme un médiocre badinage d'orchestre, fait de rivalités, de jalousies et autres petites mesquineries pour finir en drame de l'amour.
Le pianiste, homme faible marié à une infirme qu'il ne peut tuer en la quittant, entretient une relation orageuse avec Suzanne délicias, tandis que madame Hortense, femme opulente et chef d'orchestre du groupe, lui fait insolemment des avances.
Patricia et Paméla, respectivement premier et second violon, se fendent, durant tout le morceau, de commentaires, parfois drôles, souvent grinçants sur leur propre vie.
Tout ce petit monde évolue, au rythme de la musique, sous l'oeil menaçant du patron de café qui les surveille.
Et le drame de la jalousie surgit soudain, avec ce coup de feu que l'on entend éclater à travers la porte des toilettes condamnée de l'intérieur.
Jean Anouilh nous parle, dans cette pièce, de l'ironie tragique de la condition humaine, du naufrage de l'existence.
C'est un texte profondément triste et pessimiste, mais si brillant et intelligent que son auteur nous réconcilie avec nos propres travers.
Le style est rapide, incisif et efficace. Jean Anouilh fait preuve,ici, d'un talent formidable de dramaturge.
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L'édition rassemble deux pièces moins connues et sûrement moins jouées que les chef-d'oeuvres d'Anouilh. Et, il est vrai que je n'ai pas retrouvé la poésie et la force d'Antigone par exemple... Effectivement, les deux pièces sont courtes, en un acte, ce qui ne permet pas de développer la psychologie des personnages. Cela tient aussi au genre, du café-théâtre, non de la tragédie. le but est donc de faire rire, principalement par des allusions à la sexualité, de façon assez vulgaire : M. Barnett est chez le coiffeur, et doit supporter les bavardages plats, grossiers voire troupiers, de la manucure et du coiffeur. de même, dans l'Orchestre, les musiciennes ne parlent elles aussi que de sexe. J'ai retrouvé dans ces deux pièces ce que je n'apprécie pas beaucoup dans le théâtre de boulevard, à savoir des personnages assez caricaturaux, du comique de répétition qui semble lourd. M. Barnett est ainsi un self-made-man parti de rien, valet de ferme devenu homme d'affaires très riche, mais traumatisé par son amour de jeunesse. Madame Hortense, dans l'Orchestre, est une matrone qui dirige d'une main de fer les musiciennes de son orchestre et son pianiste qu'elle harcèle sexuellement. Je n'ai pas apprécié non plus les évocations racistes des bordels coloniaux, ou a musicienne qui se plaint d'être en charge de sa mère âgée qu'elle maltraite, ne la changeant pas ou la privant de bonnes choses à manger.
J'ai néanmoins trouvé plus de qualité à l'Orchestre, plus long, avec un peu plus de personnages. L'intrigue reste très simple, des musiciennes se chamaillent entre elles pendant qu'elles sont sur scène pour divertir des curistes, mais plusieurs histoires potentielles sont suggérées : une musicienne parle beaucoup de la façon dont elle se plaint auprès de son mari qui ne s'intéresse pas à elle et n'écoute même pas ses reproches, une autre a dû abandonner sa fille, une autre semble toute dévouée à sa vieille mère mais regrette de rester seule, le pianiste qui trompe sa femme invalide tout en faisant preuve d'une grande lâcheté... Et il y a aussi un contexte particulier, quelques années après la fin de la guerre, ce qui pose une question sensible : quel a été le comportement de ces femmes pendant l'Occupation ? Laquelle a résisté et comment, laquelle a collaboré ? Malheureusement, ces pistes ne sont qu'effleurées et non approfondies, ce qui aurait pu donner plus de corps – et d'intérêt selon moi – à la pièce.
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Je n'ai pas lu L'orchestre : je l'ai vue jouée dans un cadre magnifique par des acteurs professionnels de grande qualité. Mais j'ai été déçue par la pièce que j'ai trouvée médiocre. Les personnages sont vulgaires, mesquins et graveleux. Pourquoi aller au théâtre si c'est pour se croire au café du commerce ? Et encore, le commerce est bien plus intéressant. La pièce décrit la bassesse du commun des mortels. Quelques rares spectateurs ont ri. Moi pas, alors que je suis généralement bon public. Je ne savais pas que Jean Anouilh avait écrit ce genre de vaudeville pseudo humoristique raté.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Une musique brillante ; le rideau baissé. Puis le rideau se lève sur un orchestre de femmes sur une estrade, dans une brasserie de ville d'eaux qu'on ne voit pas.
Elles sont vêtues de robes demi-habillées qui témoignent toutes d'une certaine recherche dans le mauvais goût.
Au piano, de dos, on ne le remarquera pas tout de suite, un petit homme falot et maigrichon.
Sur un côté un chevalet où est posée une pancarte portant le chiffre 3. Le morceau brillant se termine peu après le lever du rideau.
Dès qu'ils ont fini de jouer les musiciens parlent....
(lever de rideau de "L'Orchestre" parue chez "Folio" en 1982)
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Le rideau se lève sur un homme enveloppé d'un peignoir sur un fauteuil chez le coiffeur, dos au public. Accroupie sur un tabouret près de lui, la manucure qui lui fait les mains.
La manucure
- Oh ! avec vous, rien ne m'étonne, monsieur Barnett.
Monsieur Barnett
- Il me dit cinquante mille, je lui dis bon.
La manucure
- Eh bien, monsieur Barnett !
Monsieur Barnett
- Je laisse courir le bruit que j'avais un acheteur à deux cents.
La manucure
- Tout de même, monsieur Barnett, vous êtes toujours le plus fort !
Monsieur Barnett
- Mais voilà qu'Abidjean le dit à l'autre.
La manucure
- Aïe ! monsieur Barnett !
Monsieur Barnett
- Au moment de signer, il me raconte que son associé de Londres refuse. C'est devenu deux cent mille. Je dis bon.
La manucure
- Oh ! monsieur Barnett !
Entre le coiffeur, préparant le savon à barbe.....
(lever de rideau de "Monsieur Barnett" paru chez "Folio" en 1982)
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Ah! je l'ai vécue la vie moderne! Ah! J'ai été une femme libre, affranchie de tous préjugés — comme on dit. Quelles chaînes sur les femmes libres! Quelles chaînes de montre... J'ai été une femme libre surchargée de chaînes de montre!
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Vidéo de Jean Anouilh
Le voici, le deuxième épisode de notre série Dans Les Pages avec le grand romancier et journaliste Sorj Chalandon.
Merci à lui d'être venu nous parler de ses livres préférés, de G. Simenon, de F. Aubenas, De W.B. Yeats, d'Anouilh et de J. Vallès.
Tous les livres sont disponibles à la librairie et "l'enragé", le dernier roman de Sorj Chalandon est édité @editionsgrasset7893!
Bon épisode !
Arthur Scanu à la réalisation au montage et à la prise de son et Antoine Daviaud au mastering
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