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4,05

sur 12478 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le spectacle du feu illumine les yeux du lecteur, comme le soleil. Les maisons ignifugées, les foyers des hommes, sont les proies de la Salamandre. Tout s'embrase, tout s'embrasse, dans l'esprit du pompier qui se consume, Montag. Insidieux, se glisse le souci consciencieux de Montag. Il assiste, spectateur impuissant,aux immolations de ceux qui ne participent pas au monde du spectacle, qui rejettent l'artificieuse existence qui les condamne à la solitude. La famille n'est plus ce qu'elle était et les hommes et les femmes s'isolent. Mildred, la femme de Montag, la capricieuse, l'anxieuse, parce qu'elle s'ennuie, se laisse séduire par les écrans – mais qui ne se laisserait pas séduire par ce déluge de lumière – elle se réfugie dans le monde virtuel alors que Montag, lui, se reconnecte petit à petit au monde réel. Sa mission sacrée, celle de détruire par les flammes la littérature et les idées, les brûlots, lors du rituel de l'autodafé, il la rejette, étant charmé par le chant des livres ; il reste cependant fasciné par la danse des flammes.
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Je me souviens avoir vu, il y a très longtemps, l'adaptation cinématographique de ce roman (je crois qu'il s'agissait de celle de François Truffaut) et j'en ai gardé un souvenir teinté de violence et d'oppression, d'une vision d'un monde qui m'horrifiait et qui ressurgissait à chaque fois que l'on me parlait d'autodafé, de livres interdits ou détruits. Pour tout amoureux (se) des livres, de la littérature et de la lecture, c'est un sujet très sensible et il provoque en moi comme une amputation d'une partie essentielle de ma vie.

451° Farenheit est la température à laquelle le papier entre en combustion et dans cette oeuvre de science-fiction datant de 1953, l'auteur imagine une société où les livres sont bannis car sources de pensées, de pertes de temps, de connaissances et de réflexion. Les autodafés sont de règle et les pompiers, dont fait partie Montag, sont là pour faire respecter la loi. Mais un jour Montag rencontre Clarisse, sa jeune voisine de 17 ans, tellement différente des autres femmes qu'il côtoie. Elle va lui ouvrir des portes sur un monde, un savoir qui va remettre en question toute sa vie, un monde où les pompiers éteignaient les feux au lieu de les allumer et quand elle va disparaître Montag va commencer à douter.

J'ai été tout d'abord impressionné par la prémonition de l'auteur sur ce que risquait de devenir la vie des humains dans le futur (pour lui à l'époque) : écouteurs, écrans, abrutissement par les médicaments, régimes totalitaires etc....

Mais ce qui est à la fois inquiétant et intéressant c'est l'évocation de l'interdiction des livres de quelque sorte dans les foyers car sources, pour les dirigeants, de révoltes, de questionnements, d'évasion et de rêves, en résumé de savoir et d'incontrôlabilité. Un monde sans livres, où lire est un délit dans cet univers autoritaire, à l'aube d'une guerre et où les vies de chacun sont totalement prises en charge et codifiées. le personnage de Mildred, la femme de Montag en est le symbole, où l'humain est devenu une machine à recevoir, à diriger, à programmer.

Grâce à des "résistants" tels que Faber, un ancien professeur et des marginaux en fuite, Montag découvre qu'il y a des hommes qui perpétuent le contenu des livres au risque de leurs vies, en les apprenant par coeur, morceaux par morceaux, pour assurer leurs transmissions et que lui-même doit également s'engager dans cette lutte afin que d'autres découvrent, comme lui l'a fait grâce à Clarisse, la richesse des mots, du savoir, des histoires et la liberté qu'apporte la lecture.

Que de symboles dans ce roman que ce soit sur un régime totalitaire qui, en interdisant la lecture, supprime toute pensées, ouvertures d'esprit et imaginaire. Farenheit 451 est le roman d'une certaine forme d'oppression et d'apocalypse où les livres sont les seuls dangers que redoute le pouvoir mais aussi d'espoir grâce à ceux qui perpétuent, qui résistent. Montag prend conscience qu'il existe d'autres possibles et que la liberté, la conscience et la réflexion passent par la littérature et inutile de vous dire que j'en suis très largement convaincue.

Farenheit 451 est important par les idées qu'il développe plus que pour l'écriture. C'est très puissant quant aux messages, au monde que Ray Bradbury imagine (n'oublions pas qu'il a été écrit à la sortie de la deuxième guerre mondiale où le nazisme a usé des autodafés) où les hommes sont gouvernés par des machines, des écrans et où ils n'ont plus leur libre arbitre.

A lire et à relire, pour ne pas oublier le pouvoir des livres (et c'est bien pour cela qu'ils sont parfois une des premières victimes sous certaines dictatures), pour tous ceux qui aiment lire mais aussi pour éveiller ceux qui ne comprennent ou ne savent pas pourquoi nous aimons lire et pourquoi les livres sont essentiels....

Le genre de livre à avoir dans toute bibliothèque et à transmettre.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Je ne l'avais jamais lu, les "souvenirs" que j'en avais devaient remonter au film de Truffaut. Pourtant si le récit et le style sont souvent poétiques, ce roman se distingue aussi par de longues ratiocinations... Ce qui m'a le plus surpris : l'importance accordée au Limier, sorte de machine qui flaire les lecteurs et les assassine, la noirceur bien plus grande que ce que j'attendais de ce roman qui au final ne s'illusionne pas tant que ça sur la nature humaine et sa propension à tout détruire. le personnage de Clarisse, jeune fille un peu fantomatique qui fait que Montag commence à se poser des questions, est bien dessiné et sa disparition rapide est une surprise. La fin du roman est assez étonnante aussi avec sa course poursuite entre Montag et les forces de police, sa rencontre avec les hommes-livres mais aussi la destruction complète de la ville... Même si j'ai des réserves, je dois reconnaître que ce roman tient sacrément bien le coup plus de soixante ans après sa parution.
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Fahrenheit 451, bien qu'écrit en 1953 (tandis que les Etats Unis étaient en pleine phobie maccartiste), reste un modèle de dystopie (à l'inverse de l'utopie, la dystopie propose une vision pessimiste de l'avenir) intemporel. Si dans ce futur la littérature est bannie c'est aussi la communication qui fait défaut, pour éviter de se poser trop de questions l'on s'abrutit devant la télévision et la publicité (une vision futuriste malheureusement en passe de devenir bien réelle à l'ère des télé réalité de plus en plus insipides). le plus inquiétant dans cette vision du futur c'est que le “bannissement” du livre s'est fait quasiment sans heurts, un nivellement culturel par le bas accepté par la masse populaire. Une relecture qui m'a paru plus enrichissante que lors de son premier passage entre mes mains, peut être que la nouvelle traduction y est pour quelque chose mais je préfère songer que c'est le résultat d'un regard plus mature. Une piqûre de rappel nécessaire pour nous rappeler d'aimer et de respecter les livres, parce que franchement si je devais vivre dans cet avenir je crois que je préférerai me foutre en l'air plutôt que subir ce vide neuronal permanent…
Alors que généralement je n'accorde qu'un faible intérêt aux préfaces je dois reconnaître que celle de Jacques Chambon est particulièrement pertinente en guise de mise en bouche. Pas grand chose à ajouter sur le roman à proprement parler, une lecture aisée et une vision bien glauque de l'avenir mais d'où ressortent quelques lueurs d'espoir. Pas de risque que cet avenir devienne réalité même si la sous-culture mass-média est bel et bien réelle, mais ça n'empêche pas de se poser des questions et de réfléchir en refermant le bouquin.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Il y a pas mal de temps que je voulais découvrir ce célèbre ouvrage de SF. C'est chose faite à présent et je comprends maintenant le prix reçu et l'enthousiasme qu'il a suscité et suscite encore.

Je ne vais pas développer l'histoire, ni même tenter de donner une analyse détaillée du contenu. Vu le nombre de critiques déjà postées sur ce livre, je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus. Je me limiterai donc simplement à ce que j'ai ressenti.

Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit au début. Ce découpage en seulement 3 parties et pas de chapitres m'enquiquinaient dans mon rythme de lecture, m'obligeant à l'interrompre un peu n'importe quand.
Mais ce n'est qu'un détail, car je fus vite prise par cette tension croissante dans l'histoire, cette course éperdue de Montag qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin.

Mes réflexions sur ce roman sont encore chamboulées, je n'ai pas encore eu le temps de bien les digérer, ça part un peu dans tous les sens. Beaucoup de choses sont dites, dénoncées dans ce livre, on ne reste pas indifférent.

Une des choses qui m'a marquée, c'est ce «gavage» d'images sur les grands murs pour empêcher les gens de penser et réfléchir. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec la programmation, malheureusement trop souvent «bêtifiante» et incitant au voyeurisme, de certaines chaines de télévision aujourd'hui. Quand la (télé-)réalité rejoint la fiction...

J'ai aimé cette idée de «réceptacle» qu'est le livre, un moyen comme un autre de conserver nos connaissances du monde, de notre Histoire et de la nature humaine. On brûle les livres ?! Qu'à cela ne tienne : on utilisera la mémoire de chaque homme ! «C'est ce que l'homme a de merveilleux ; il ne se laisse jamais gagner par le découragement ou le dégoût au point de renoncer à se remettre au travail...». Une note d'espoir dans un livre si sombre...

En fait, c'est un livre à lire, par les réflexions et le regard qu'il nous impose sur nos sociétés, nos modes de vie, notre rapport avec les autres, ou encore la connaissance de notre Histoire pour agir à notre tour...
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Fahrenheit 451. Un classique du genre. Un sentiment de malaise. le monde de Bradbury est épuré, mais surtout glaçant. Epuré d'histoire, de culture, de politique, de littérature. C'est un monde blanc. Un monde où l'on recherche uniquement le plaisir de masse, la vitesse, le spectacle. Bref, un plaisir instantané. Les maisons ignifugées regorgent de murs (télécrans). Plus on a de murs, plus on rit. On rit avec sa famille, tous ces visages et voix portés par les écrans, qui vous appellent même par votre prénom (une simple histoire de réglage..). Ces voix si importantes qu'elles peuvent vous suivre grâce à de simples oreillettes reproduisant au besoin le bruit des vagues, annonçant les divertissements ou les guerres à venir (n'est-ce pas la même chose au final ?). Où est la culture ? Abandonnée depuis bien longtemps...A quoi peuvent bien servir les pompiers dans cette étrange cité s'il n'y a plus de feu à combattre ? A brûler les livres pardi ! Ils sont tellement peu nombreux et si dangereux !
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Histoire déroutante et brûlante d'une société future où tous détenteurs ou lecteurs de livres est interdits.

Pour ce faire les pompiers sont là pour brûler et les livres et les maisons qui en contiennent et même parfois leurs propriétaires.

Montag est de ceux là, il a toujours connu cet état de fait mais un jour la curiosité est plus forte que tout.

" On ne peut bannir ni la littérature, ni l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable".

Très intéressant livre de science fiction.
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Je me suis lancé dans la lecture de ce classique de la SF du milieu du siècle dernier après avoir lu un peu plus tôt cette année 1984 de George Orwell .
J'ai toujours un peu de mal avec le style de l'écriture d'anticipation, mais je dois avouer que j'ai vraiment accroché avec le thème. Brûler des livres ? Mon coeur de livrovore saigne en lisant cela !
Dans un futur indéterminé, la culture et le divertissement ne sont régis que par les écrans de télévision, et la lecture est considérée comme inutile voire subversive.
Les pompiers ont dorénavant comme tache d'incendier les maisons où sont présents des livres, avec parfois leurs habitants…
Guy Montag, l'un d'eux, prend un jour conscience de l'horreur et de l'absurdité de son métier et se met à voler et lire quelques livres. Sa vie en devient bouleversée et il est alors traqué pour ce crime…

Dans le monde actuel où les écrans sont omniprésents ( TV, ordinateurs, tablettes, smartphones) et les livres un peu délaissés, cette oeuvre classique fait douloureusement echo aux nouveaux modes de vie et de divertissement de notre société…
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Beaucoup de monde a déjà entendu parler de FAHRENHEIT 451 de Ray Bradbury, c'est la raison pour laquelle j'avais acheté ce livre en le rangeant dans ma PAL et en me disant que je le lirai un jour, pour moi il fait partie des incontournables qui doivent être lu.

Et bien, je n'ai pas été déçu, le style d'écriture n'a pas pris une ride, la lecture est vraiment très plaisante et on tourne les pages sans même sans rendre compte.

Ce livre qui a été écrit il y a plus de 60 ans reste d'actualité puisque la question principale de ce livre est l'avenir des gens si ceux-ci ne s'intéressent plus du tout à la culture, n'ont plus de curiosité et n'ont même plus de véritables amis ou simplement de famille.

Les personnages de ce roman ne semblent plus possédaient de réels sentiments tels que l'amour, la joie, la compassion, la tristesse... Leur monde est virtuel, ils ne s'intéressent plus du tout aux autres, la mort ne leur fait plus peur, ils vivent dans leur bulle où il n'y a pas de place pour les autres.

Ne sommes nous pas en train de faire la même chose avec nos téléphones portable, Internet, les réseau sociaux ?

Ce roman même 60 ans plus tard continue de nous faire réfléchir.

Je recommande donc ce livre, qui se lit très vite, et remercie Ladyshania de me l'avoir fait sortir de ma PAL plus tôt que je ne l'aurais fait moi-même.

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Je l'avais lu il y a une bonne quarantaine d'années (!) et ne me souvenais guère que du sujet.
J'ai eu plaisir à le relire, avec une vision assez différente cette fois.

En cette période où on sent remonter tous les extrémismes, je suis plus concernée et plus inquiète que je ne l'étais à 20 ans, où j'étais surtout horrifiée il me semble par les livres qui brûlent !
C'est vrai aussi que certains passages ne sont plus vraiment de la science-fiction, et que si j'aime le progrès, on en voit ici les dérives.
Je trouve que le livre a cependant bien vieilli, même si certains passages sont parfois un peu moins intéressants à lire à mon goût.
Curieusement, j'ai eu un peu de mal avec les paroles du vieil homme, qui pourtant sont extrêmement importantes et bien vues.

Je suis un peu perplexe : j'ai en main une vieille édition (1987) de la collection 1000 soleils/Gallimard et il est mentionné en première page : "Nouvelle traduite ..."
159 pages écrites très petit, ça me parait excéder le format d'une nouvelle pour moi !
Est-ce une erreur à partir du faux ami "novel" (si je ne me trompe, je suis assez nulle en anglais) ? Ce serait curieux de la part d'un éditeur comme Galimard.

En résumé, je suis bien contente que le club m'ait donné l'occasion de relire ce texte.
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