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4,05

sur 12482 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Seconde lecture pour ce classique qui, après quelque trente années, ne m'avait laissé qu'un vague bon souvenir. Et, chose étonnante, très peu de détails se sont rappelés à moi, hormis l'un des plus insignifiants qui soient : le nom des personnages : Montag, Clarisse, Mildred, Faber !

Le roman est assez court, et les techniques narratives adaptées. Ainsi, la focalisation interne permet à l'auteur (et au lecteur) de se concentrer sur le personnage principal et ses seules actions. le découpage en scènes bien définies évite, lui, une dilution du récit qui ferait perdre au propos de sa force. le découpage en trois parties n'est d'ailleurs pas sans rappeler les actes des pièces de théâtre.

Avec le recul, je pense que ce statut acquis de « classique » tient pour beaucoup à l'exemplarité dans la conception, la structure et le scénario de l'oeuvre, et dont l'aspect épuré souligne son côté apologue.

Je suis maintenant obligé de nuancer un peu plus mon ressenti, car je n'adhère pas totalement au style de Bradbury (sans nul doute impeccable par ailleurs). En cause : la touche poétique… Et oui, j'ai souvent du mal de ce côté-là ! Loin de plomber l'expérience, la créativité littéraire de l'auteur se ressent néanmoins de manière très nette dans certains longs passages qui s'invitent régulièrement au cours de la lecture, et qui dans mon cas l'ont quelque peu ralentie.

Côté personnages, Clarisse, Mildred et Beatty m'ont paru bien trop caricaturaux, et cela se ressent particulièrement dans leurs échanges avec le personnage principal, Montag. On cerne très vite et très bien ces personnages, et pourtant l'auteur semble avoir pris plaisir à faire durer artificiellement certains dialogues, qui ont fini par m'agacer. À l'inverse, j'ai aimé le traitement de Montag et Faber, davantage en nuances.

Comme dans toute dystopie qui se respecte, la critique de la société reste bien évidemment l'aspect central de ce roman, et sur le contenu je n'ai aucune critique à apporter (je conseille à ce propos la lecture de la courte préface, excellente). Sur la forme, par contre, j'ai trouvé la réalisation trop directe et trop dense : pour un si court roman, cela m'a paru un peu étrange de voir certains personnages se mettre régulièrement à assener de longues tirades moralisatrices.

En conclusion, je dois dire que j'ai dû chercher un certain temps pour trouver à y redire : cela reste un excellent roman à mon avis, qui a dû influencer tant de dystopies ultérieures ! Mais je pense qu'il y a eu mieux depuis. Je pense par exemple à Un bonheur insoutenable, du maître Ira Levin, dans un style plus efficace et une atmosphère oppressante inimitable. Plus près de nous (géographiquement et temporellement), je pense à La Ballade de Lila K, l'émouvante dystopie toute en finesse de Blandine le Callet.
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Salut les Babelionautes
Je ne me rappelle plus en quelle année j'ai lus ce livre, écrit un an avant ma naissance, et que je viens de relire pour la énième fois.
Notre quotidien ressemble de plus en plus a l'inhumanité décrite dans ce récit car si on analyse toutes ces émissions de télé-réalités que tant de gens ingurgitent sans prendre la peine de réfléchir, cela fait froid dans le dos.
J'e viens de fêter mes soixante cinq ans, je ne regarde la télé que pour quelques émissions ciblées telle que "Thalassa" ou "rendez-vous en terre inconnue".
j'ai parfois l'impression d'être un extra-terrestre même au sein de ma famille.
Nous n'en sommes pas encore a brûler les livres mais dans certains pays c'est ce qui se produit chaque jour quand ce n'est pas des trésors archéologiques détruits a coups d'explosif.
En le relisant j'ai pensé tout a coup a un autre livre écrit par Christian Grenier dont le titre est "Virus L.I.V.3 ou la mort des livres" ou le concept de départ est diamétralement opposé car c'est la lecture qui est obligatoire et tout ce qui est électronique interdit.
tout ça pour dire que la mise au ban de l'un ou de l'autre de ces moyen d'expression n'est pas une solution mais qu'il faut prendre le meilleur des deux.
Je salue l'excellente traduction de Jacques Chambon, malheureusement décédé a peine un an après avoir pris sa retraite.
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imaginez ! une société où les pompiers ne sont plus nos gentils héros qui nous sauvent du feu, mais bien au contraire, viennent brûler les maisons des personnes qui ont des livres chez eux, et brûler aussi les livres ! horreur !! car oui, posséder des livres est devenu criminel... dans cette société, réfléchir, lire, ressentir des émotions, est strictement interdit ! pour nous qui aimons les livres et lire, cela représente le cauchemar absolu...
le roman nous fait suivre Montag, pompier de son état, ses interrogations par rapport à cette société et son revirement... petit à petit, il se révolte et finit poursuivi comme un criminel !
j'ai bien aimé, c'est bien écrit... j'ai juste trouvé que le revirement de Montag est un peu rapide, on ne sait pas grand chose de lui, j'aurais aimé avoir plus de temps pour le comprendre, le suivre dans ses pensées....
à lire néanmoins !
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Fahrenheit 451 nous raconte l'histoire de Guy Montag, pompier. Dans cette société dystopique, les pompiers n'éteignent plus les feux, ils les allument. Les livres, et le savoir qu'ils contenaient, ont été bannis, considérés comme dangereux pour la paix et l'équilibre de la nation. Les pompiers sont donc chargés de débusquer les criminels et de brûler les livres. Mais Montag se prend à penser, à s'interroger sur ce qu'on lui raconte. Les livres sont-ils vraiment si dangereux ? Pourquoi ? C'est ainsi qu'il va finir par en subtiliser et qu'un monde nouveau va s'ouvrir à lui. Mais cette révolution intérieure le conduira à sa perte et fera de lui un criminel traqué.
Lecture d'un classique de la littérature, notamment SF/dystopie. J'avais beaucoup entendu parlé du livre et de son adaptation ciné par Truffaut, mais je n'avais jamais mis le nez dedans. Et vraiment, je comprends son statut de référence. Ce livre pose des questions intéressantes sur la place du livre et du savoir certes, mais il interroge surtout sur la culture de masse, sur ce qu'en tant que société, nous sommes prêts à consentir au nom d'une satisfaction personnelle, de l'illusion du bonheur. La marche vers un régime totalitaire peut venir progressivement, par la base, et non par un acte de violence, un acte de force. Dans le livre, les intellectuels, bien qu'ayant vu et compris ce qu'il allait advenir, n'ont rien fait, ne se sont pas manifestés. Ainsi, le personnage de Faber dit lui-même qu'il est devenu coupable par son silence.
Ce qui m'intéressait aussi avec la lecture de Fahrenheit 451, c'était de comprendre pourquoi des personnes citent Fahrenheit 451 comme un cri d'effroi face à des livres dans une benne à ordure ou lorsqu'ils apprennent que des ouvrages sont régulièrement pilonnés par des bibliothèques ou éditeurs. le roman de Ray Bradbury érige effectivement le livre, en tant qu'objet, au rang de quelque chose de sacré car victime de la censure d'un état totalitaire qui souhaite asservir les masses. le livre serait donc le symbole de l'opposition, de la lutte, de la liberté et quelque part de la vérité. Ce qui est renforcé par le fait que les pompiers pyromanes de l'histoire brûlent les livres, nous rappelant les heures sombres de l'Histoire et ses autodafés.
Mais ce serait faire l'impasse sur une citation qui m'a marqué dans ce livre : « Ce n'est pas des livres que vous avez besoin, mais de ce qu'il y avait autrefois dans les livres. [...] Les livres n'étaient qu'un des nombreux types de réceptacles destinés à conserver ce que nous avions peur d'oublier. Ils n'ont absolument rien de magique. Il n'y a de magie que dans ce qu'ils disent, dans la façon dont ils cousent les pièces et les morceaux de l'univers pour nous en faire un vêtement. ».

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J'ai reçu pour mon anniversaire une affiche qui dit les 100 livres à avoir lu dans sa vie. Celui ci en fait partie. Quand j'ai vu qu'il parlait de livre je me suis lancée. Cette dystopie qui imagine un monde où l'on ferait en sorte que les gens n'est plus le temps de réfléchir par eux même par le moyens d'écrans et de radio continuellement semble encore tellement imprégné de réalité et modernité. Ça a été pour moi une révélation incroyable. J'ai été complétement happé, ce roman m'a amené à une réflexion intense sur notre monde actuel, un monde où les écrans seront bientôt greffé à notre peau tellement on ne sait plus vivre sans...
Je mettrais un bémol sur la fin que je n'ai pas su comprendre parce que les métaphores sont omniprésentes et parfois un peu complexe pour mon niveau de compréhension.
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Voilà longtemps que je n'avais pas lu de dystopie adulte. Je viens de refermer Fahrenheit 451 et les premières choses qui me viennent à l'esprit sont toutes les différences entre ce genre, qui me laisse souvent un goût doux-amer dans la bouche, et les young adults, que j'apprécie de moins en moins.
Le postulat de départ est le même : une société futuriste injuste contre laquelle le personnage principal va se rebeller (avec plus ou moins d'énergie). Mais les dystopies adultes sont souvent des textes engagés qui m' inspirent des sentiments d'impuissance et de fatalisme : le héros ne change pas son univers, il n'est qu'un rouage – à l'inverse des young adults, qui exaltent, stimulent, encouragent, romancent, plantes des scènes d'action, des idylles et nous fournissent cette certitude agaçante que le/a protagoniste saura toujours se sortir de toutes situations (Hunger Games, donc, mais aussi Divergente, Mission Nouvelle Terre, La Déclaration…). Quelques fois, j'ai le sentiment que le contexte est moins là pour nous permettre de réfléchir sur la société actuelle que de dramatiser les aventures d'un héros quelconque.
Et donc, Fahrenheit 451 n'est pas un récit héroïque dans lequel le personnage principal changera sa société à la seule force de ses poignets. le but est de parler des injustices et des erreurs de notre présent en présentant une société futuriste aux caractéristiques exagérées.

Ce classique de la science-fiction est une magnifique histoire traitant des dérives des nouvelles technologies. Publié pour la première fois en 1953, l'auteur tirait déjà la sonnette d'alarme et annonçait qu'elles se substitueront au contact humain et à notre capacité à raisonner.
Car dans le monde de Montag, les livres n'existent plus, ils ont été remplacés par les « murs-écrans », les « familles » et les « coquillages » au nom du bien-être général. Dans ce futur étrange, n'avoir rien à faire est très mal vu : il faut toujours être distrait par quelque chose et surtout, ne pas réfléchir. Les hommes ne sont plus que des boîtes vides recevant continuellement des émissions radios ou télévisuelles. Emetteurs et récepteurs bien distincts…
Montag est pompier de son état. Son rôle est d'allumer des incendies afin de brûler les oeuvres impies qui auraient échappé à la censure. Un rôle simple et juste, qui lui convient parfaitement.
Parfaitement ?
Peut-être pas tant que ça…
A travers sa prise de conscience, Ray Bradbury explore les ravages que les écrans font dans les rapports humains. Montag et sa femme, Mildred, sont des étrangers l'un pour l'autre, la majorité des gens ne comprennent pas leurs émotions et leurs besoins et s'enfoncent dans une mélancolie hallucinée, étouffée par les hurlements de la télévision, par le consumérisme obligatoire et par les divers antidépressifs et somnifères. Les citoyens sont des enfants capricieux, coincés dans un mal-être dont ils ne savent rien.

L'histoire est happante, elle se lit très vite. Très accessible, elle n'en reste pas moins bien écrite – la beauté des figures de style me faisait relire quelques passages pour en savourer les images.

Même si les personnages sont complexes, ils ont pourtant tous un rôle bien défini à jouer que je n'ai pas pu m'empêcher de comparer à la Seconde Guerre mondiale :
- Beatty incarne les SS : supérieur hiérarchique de Montag, son rôle d'oppresseur lui donne une allure de « méchant », même s'il est lui-même une victime de cette société étouffante. Il oeuvre activement contre la culture littéraire, ce qui ne l'empêche pas d'être cultivé, intelligent et charismatique. Il se bat donc en toute connaissance de cause, en sachant ce qui se cache dans les livres et en ayant choisi de le refuser. Il fait donc un opposant attachant, très différent des dystopies young adults : il n'est pas responsable de l'état du monde. le renverser ne changerait rien – il y a d'autres casernes, d'autres pompiers et d'autres dirigeants, et tous ces rouages lutteront contre le changement ;
- Montag est un résistant. Il prend peu à peu conscience de la cage dans laquelle il vit, de son propre étouffement et décide d'agir en conséquence (parfois très stupidement, mais j'y reviendrai) ;
- Mildred, sa femme, représente la partie de la population qui accepte totalement cet état d'enfermement et prend ses pilules bien comme il faut. Cette situation ne lui convient pas du tout, mais elle n'est pas assez consciente d'elle-même pour s'en rendre compte. Droguée aux nouvelles technologies, c'est un personnage immature et égocentrique qui s'est coupé de sa propre sensibilité afin d'étouffer sa propre souffrance. le changement de son mari ne fait que réveiller son mal-être, et elle le repousse naturellement. Elle fait partie de la catégorie des collaborateurs ;
- Faber incarne la majorité d'entre nous : ceux qui désapprouvent ce nouveau gouvernement, mais qui n'ont pas assez de courage pour aligner leurs actes sur leurs convictions. Les résistants passifs, qui trichent un peu en gardant quelques livres, mais pas trop pour ne pas avoir à payer. Par conséquent, son estime de lui est au plus bas et il lui faut des excuses pour n'avoir pas agi.

Malgré la beauté de la langue et les propos percutants qui s'adressent à mon coeur de révoltée, quelques détails ont refroidi mon enthousiasme, en particulier le comportement surréaliste de Montag :
Et puis, malgré la brièveté de ce classique de la science-fiction, quelques scènes un peu longuettes et prévisibles ont freiné mon intérêt.

Malgré tout, c'était une belle redécouverte du genre, et la confirmation que les lectures young adults ne pourront plus me satisfaire.
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"Fahrenheit 451", j'aime bien les dystopies tel "Kallocaine" de Karin Boye, "1984" de Georges Orwell, "Le meilleur des mondes" de Aldous Huxley, etc...
Une mise en garde de Ray Bradbury publié en 1955 toujours d'actualité.
Mais "N'espérez pas vous débarrasser des livres" comme le disent si bien Umberto Ecco et Jean-Claude Carrière dans leurs livre.
J'ai lu qu'une "association" estudiantine sont contre les livres, qu'ils en brûlent même! Il souhaiteraient un monde sans livre! Je n'ai pas trouvé la source merci de me le dire si quelqu'un le sait.
Pour en venir au roman, dans leurs découverte Montag et Mildred découvrent la lecture. Peu à peu Mildred se désintéresse des livres et se tourne de nouveau vers les écrans. N'est-ce pas le danger de notre époque? Combien de lecteurs se sont perdu finalement vers les écrans?
Donc l'autodafé à mon sens est bien plus que les brûler, mais bien de les oublier..
A lire un classique!

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Fahrenheit 451 fait partie de ces monstres sacrés que tout le monde connait sans l'avoir jamais lu. Je fais partie de ces lecteurs pas vraiment versés dans la SF, dont on en a rabattu les oreilles au lycée, puis à la fac (formidablement adapté par la troupe de théâtre du reste).
Et le Challenge Variétés m'amène à le lire (enfin!), en langue originale pour compenser le fait de déjà connaître l'histoire. Les subtilités de la langue anglaise ne me sont que peu connues mais la magie des mots a tout de même opéré, je découvre la science fiction poétique, et j'aime ça!
Quant au fond même de l'histoire, peut être aujourd'hui plus que jamais: les livres et l'éducation sont les clés, prenons garde de ne pas les perdre et de les distribuer.
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Fahrenheit 451est de ces livres mythiques pour qui aime ou côtoie la science-fiction. le découvrir a été pour moi un véritable plaisir : ce livre a le charme désuet des livres d'anticipation écrit dans un passé (1953) qui s'éloigne chaque jour un peu plus. Il est de cette mouvance qui voit le futur comme un échec, l'homme finissant par être prisonnier du monde qu'il a créé.
Ici, ce ne sont pas de machines qui prendront le contrôle, mais la dictature s'appuiera sur la suppression de la culture, obtenue faisant brûler tous les livres existants, où qu'ils soient, par les pompiers, devenus pyromanes d'état.
C'est l'un d'eux justement que l'on va suivre, et qui petit à petit, refusera de continuer sa tâche mortifère, pour sauver ce qui peut encore l'être, quelques livres dérobés lors des perquisitions et des autodafés.
Dans ce monde apocalyptique, posséder un livre peut conduire à la mort ; et les sauver de l'oubli, un acte d'héroïsme.
On est un peu dans le même univers que « Ravage » de René Barjavel, ou, d'une certaine façon de « Malevil », de Robert Merle.
Un bon moment de lecture, et de réflexion.
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Montag est pompier. Dans ce monde futuriste, sa brigade doit brûler les livres. Les écrits menacent ce monde standardisé où les écrans règnent. Quand Montag se met à lire, il découvre le pouvoir de la littérature et se transforme alors en criminel.

Ce roman, un classique de la science-fiction, a énormément de résonance plus de 50 ans après sa publication. Un monde où les livres seraient censurés, une société ou la pensée unique règne, où nous sommes contrôlés par un gouvernement abusif sans même nous en rendre compte...

N'hésitez pas, plongez dans ce court roman accessible, réfléchissez, ne vous laissez pas hypnotiser par les écrans, faites marcher votre imagination, libérez-vous !
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