AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,33

sur 984 notes
5
85 avis
4
34 avis
3
8 avis
2
7 avis
1
0 avis
Un roman américain comme je les aime. Un peu barré, un peu de politique et beaucoup de saleté !
Non, je ne parle pas de Bukowski mais bien de ce "Seigneur des porcheries"
Une amie me l'avait prêté et elle a très bien fait.
Là dessus vous me rajouté une Eglise qui flambe, des gars crasseux qui picolent, une grève, un plan fomenté par un génie... vous faites de moi une lectrice comblée !

Commenter  J’apprécie          90
Livre misanthrope à souhait, le seigneur des porcheries nous parle de la ville de Baker et du comté de potville. La vision du monde donnée par ce livre est simple : Il y a les cons (genre de bofs et tout ce qui va avec (racisme, jalousie, chauvinisme, alcool, gueulante, jugement a l'emporte pièce) et les autres qui sont les victimes des cons. La première espèce est évidemment en surnombre (comme toute espèce parasite type pigeon, chacal, vautour rat et autres nuisibles que le lecteur aura loisir de côtoyer dans les pages puantes de la dernière partie). le combat semble donc perdu d'avance.

si le livre a quelque longueurs, il ne manque pas d'humour même si bien sur, le nauséabond et surtout l'injuste le parcours de part en part. On suit les déboires d'un "juste" parmi les "veaux gras" qui par sa pugnacité et le refus de se plier au code sociaux se met à dos la grande majorité de baker, , excepté les torches colline (les éboueurs du coin) avec qui il se retrouve a travailler. Torches collines qui semblent être trop abrutis par la charge de travail pour avoir le temps d'être stupide. (Car le livre ne laisse a peine entrevoir une autre possibilité, sauf éventuellement pour un des personnage particulièrement proche du personnage principale qui a l'air d'avoir une once d'humanité, c'est a dire une forme de respect bâtit sur l'altérité et l'humilité et non par l'effet d'une jalousie, d'un profit potentiel ou d'une quelconque forme de domination subit ou infligé.)

Bon alors certes, craché de la sorte une bile misanthrope est un peu facile a certain égard, mais ici la façon est plutôt captivante, sous la forme d'une apocalypse grandissante totalement déraisonnable et donc jouissive qui arrive a frôler le burlesque mais tout en restant ancré dans le désolant et le véritable. La ville de Baker va implosé et explosé, dans un ridicule digne de la bouffonnerie ambiante.

Tout cela se termine dans un trou, par une scène porteuse d'un humour noir qui nous laisse totalement désabusé tout en nous donnant sinon une lueurs d'espoir, au moins l'énergie d'en rire.
Commenter  J’apprécie          90
Un avant et un après !
C'est le genre de commentaire qui revenait lorsque je consultais les avis Babelio, sur ce livre inconnu jusque-là et qui faisait partie des recommandations régulières de lecteurs aux goûts similaires.
Une fois refermé je ne peux que confirmer, ce récit me marquera également.
John vit seul avec sa mère dans la ferme familiale, à la suite du décès accidentel de son père.
C'est un enfant précoce et débrouillard qui à 8 ans a déjà rénové toute la ferme, les outils agricoles dont le tracteur, et a construit un grand poulailler pour se lancer seul dans l'élevage.
John semble souffrir d'une forme d'autisme, accentuée par un système éducatif absurde et défaillant.
Surdoué et autodidacte, il tente de se construire malgré la comparaison permanente avec un père dont la réputation est glorieuse au sein de la vallée.
Aux apprentis écrivains, on conseille souvent de donner de l'émotion au lecteur. Et bien en voici un parfait exemple !
Le récit prend aux tripes, notre colère monte avec celle de John au fur et à mesure des injustices.
Le combat de John à son retour dans la ville de Baker devient le nôtre.
Un grand et beau roman que le seigneur des porcheries.
Pour finir j'ajouterai un petit mot sur le travail de traduction que j'ai trouvé d'excellente qualité.
Commenter  J’apprécie          80
Je sors de ce livre ému et bouleversé. Quel regard pénétrant sur notre société car il ne faut pas s'y tromper, ce que l'auteur dit des travers et égarements de la communauté de « Baker », une petite ville dans le Midwest américain, peut s'appliquer peu ou prou dans le monde où nous nous mouvons quotidiennement, ici et maintenant. C'est un roman social mais c'est aussi un roman d'aventure avec de nombreux rebondissements. C'est encore un roman, on le comprend vraiment à la fin, sur l'amitié et l'espoir. Il y a quelques livres qu'il faut avoir absolument lu dans une vie, je pense que celui-ci fait certainement partie de cette liste où, personnellement, j'avais déjà inscrit « Les raisins de la colère », « La conjuration des imbécile », « Au revoir là-haut » et « Les Racines du ciel ».
Commenter  J’apprécie          80
Quel bon livre, je l'ai sélectionné dans la liste des livres les mieux notés de Babelio.
Grand bien m'en a pris !

Ha au fait définition d'un bon livre, chacun la sienne, pour moi, c'est le livre que j'ai hâte de retrouver, après chaque interruption.

Pour le « Seigneur des porcheries » pas de temps mort.
Alors de quoi s'agit-il ? D'un personnage atypique, c'est le moins que l'on puisse dire, John Katelbrunnel qui va cristalliser toutes les interrogations et toutes les haines de cette petite ville américaine de BAKER faussement puritaine, située dans le MIDWEST.

Pour ce roman on pourrait parler :
- de déterminisme social (une définition intéressante : le déterminisme considère que le hasard et la liberté n'existent pas, n'ont aucun effet. Les évènements sont le fruit de causes et conséquences nécessaires et systématiques) intéressant, non, et à mon humble avis s'applique parfaitement à ce roman.

- D'effet papillon « le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas » pour le cas présent, le battement d'ailes d'un John Katelbrunnel à BAKER city provoquera un cataclysme à BAKER city.

- de théorie du chaos.

- de lutte des classes.

- de haine farouche envers l'église méthodiste locale.

- de vengeance.

Le tout agrémenté d'un style, précis, fluide avec parfois une dose d'humour, c'est vrai que cela fait penser à une fresque sociale à la STEINBECK.
Je conseille vivement, je n'ai pas mis 5 car, j'ai regretté qu'il n'y ait plus trace du mammouth à la fin….ceux qui ont lu le livre ou le liront comprendront.



Commenter  J’apprécie          81
Ne vous laissez pas décourager par l'interminable et obscure 1ère phrase qui ouvre « le seigneur des porcheries ». Les mystérieux termes qui y sont employés –« trolls, Village des nains, Hessiens des Coupe-gorge et autres citrons »-, vous seront expliqués en temps voulu, tout comme les événements qui ont mené à l'effroyable « crise » dont il y est question vous seront minutieusement exposés.
Mais d'abord, nous allons faire la connaissance de John Kaltenbrunner, héros anti-conventionnel qui, pour son malheur, est né à Baker, l'archétype du patelin de bouseux, où la médisance, la bigoterie, l'intolérance, l'hypocrisie et la bêtise règnent en maîtres depuis toujours. Enfant unique de la veuve d'un cadre des exploitations minières de la ville, John affiche dès son plus jeune âge sa différence : ainsi, à 8 ans, alors que ses professeurs le considèrent comme un attardé, il a remis à flot la ferme familiale délaissée par sa mère, et mis sur pied un élevage florissant de volailles. Investi corps et âme dans les projets d'extension dudit élevage, il aurait pu s'accommoder de sa solitude, du rejet subi de la part des autres enfants, mais une succession de malheurs, survenue alors qu'il n'est encore qu'adolescent, va irrémédiablement changer le cours de sa vie…

« le seigneur des porcheries » est un roman dense, foisonnant, difficile aussi, en raison de son intense dimension tragique.
Deux phases principales se distinguent dans l'histoire de John. Dans un premier temps, il cumule une poisse de tous les diables et de telles vicissitudes que l'on se demande où il trouve la force de ne pas sombrer dans la folie, voire tout simplement de survivre… La deuxième partie sera celle de la revanche, celle où John mettra le nez des péquenots de Baker dans leur merde, au sens propre comme au figuré…
Et à ce moment-là, Tristan Eglof est si bien parvenu à nous gagner à la cause de son anti-héros, que l'on applaudit des deux mains ! On se réjouit de voir les plus miséreux, les plus méprisés, avoir pour une fois l'avantage sur ceux qui habituellement les conspuent. le sous-titre du roman est d'ailleurs éloquent : « le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes ».
L'auteur semble avoir exprimé dans ce roman tout son dégoût pour une société profondément injuste, toute son amertume envers un système où les plus faibles sont anéantis, toute sa haine pour ceux qui, se croyant détenteurs d'une morale infaillible, font preuve d'étroitesse d'esprit et de méchanceté.
Rien n'échappe à sa plume acérée, et surtout pas les instances censées représenter les fondements de la communauté de Baker : l'école est « un reliquat pétrifié du principe de Satan le malin géré par des créationnistes irréductibles, des paranoïaques de la guerre froide », la justice condamne les innocents et laisse courir les coupables, et tout est à l'avenant, Tristan Eglof usant d'un ton à la fois désespéré et grinçant, et nous livrant une véritable orgie de métaphores irrésistibles.

C'est à la fois à rire et à pleurer !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          80
Ce livre à la lecture difficile (il a fallu que l'ami qui me l'avait conseillé insiste, tant les premières pages m'avaient semblées incompréhensibles).
Rassurez-vous, ce sentiment disparaît rapidement, le temps de rentrer dans le monde de l'auteur.
J'ai aimé ce livre et ce n'était pourtant pas gagné, car j'ai plutôt tendance à aimer les écritures concises ; l'auteur, ici, aime à prendre une idée, la triturer dans tous les sens pendant plusieurs pages, mais ça fonctionne. En partie grâce à une certaine dose d'humour noir dans la description des sentiments humains (noirs également).
J'ai cependant trouvé la description de la déliquescence finale un peu longue. D'autres y trouveront peut-être une certaine jubilation dans la démesure. A chacun de voir ;-)
Commenter  J’apprécie          82
en ces temps de révolte populaire, ou populiste, dirigée de main de maitre par les politiques, Tristan Elgoff nous propose une révolte d'éboueurs, emmenée par un anti héros exécrant les religieuses.
Quel régal, de la bagarre, de l'alcool, des déchets, une vengeance sourde avec une belle bande de bras cassés.
Le rythme peut sembler parfois lent, mais pour être un beau salopard il faut savoir prendre le temps.
Commenter  J’apprécie          80
John Kaltenbrunner va me manquer, cet homme doté d'un QI exceptionnel va subir les foudres d'une idiote population le réduisant à presque rien , la plébe de Baker.Si vous mettez avec ça le fanatisme religieux vous avez avec ça tous les ingrédients pour une explosion finale magistrale;La fin est appropriée je trouve ça n 'aurait pas pu continuer comme ça.Grand hommage à Tristan Egolf.
Commenter  J’apprécie          80
Y aurait-il une corrélation entre le talent et la mort? Entre le génie et la souffrance psychique? On est en droit de s'interroger au vu du nombre de suicides parmi les artistes reconnus. Mais restons dans la sphère littéraire. On peut citer parmi les écrivains ayant connu une mort volontaire, Ernest Hemingway, Virginia Wolf, Romain Gary, Stefan Zweig, John Kennedy Toole et bien d'autres. Et si on rajoute les écrivains « tourmentés » comme Verlaine, Edgar Allan Poe, Baudelaire, Jack London, Maupassant, Kafka, la liste s'allonge considérablement. Bon, cet article n'a pas pour visée de se lancer dans un analyse psychologique mais le sujet mériterait d'être creusé… Toute cette digression pour en arriver au fait que l'auteur du roman que je présente ici, Tristan Egolf, s'est également donné la mort alors qu'il n'avait que trente-trois ans. le seigneur des porcheries– avec pour sous-titre très énigmatique le temps venu de tuer le veau gras et d'armer les justes– est son premier roman et je ne peux que regretter sa disparition puisqu'il propose un récit très singulier où l'on perçoit clairement le talent de l'écrivain.

Chose assez cocasse, cet auteur américain n'a pas été découvert par ses pairs. La conjugaison entre une rencontre fortuite avec la fille de Patrick Modiano et le flair et l'audace d'une maison d'édition française, Gallimard, apporte la reconnaissance tant attendu par Tristan Egolf. le risque paye puisque le roman connaît un succès dès sa publication en 1998. Les soixante-dix maisons d'éditions américaines à l'origine du refus premier du manuscrit ont certainement du s'en mordre les doigts…

« C'est rare un style, un style y'en a un, deux ou trois par génération. Y'a des milliers d'écrivains, ce sont de pauvres cafouilleurs, ils répètent ce que l'autre a dit, ils choisissent une bonne histoire. C'est pas intéressant. », déclarait Louis Ferdinand Céline. S'il était encore de ce monde, cela ne m'aurait pas étonnée qu'il classe Tristan Egolf parmi les écrivains ayant du style. C'est indéniable et cela saute aux yeux du lecteur embarqué dans ce roman singulier. Pour reprendre Céline, on peut déplorer, en effet, dans la littérature actuelle, une tendance au plagiat, à la redite, aux récits très nombrilistes et égocentriques où l'auteur ne fait que parlait de lui en se contentant de changer uniquement les noms. Les écrivains ne parlant que d'eux mêmes et non plus des autres. Mais où sont passés les Zola, Hugo ou Balzac? Tristan Egolf plante son style dès la première partie « préliminaire » intitulée Argument. Pendant une vingtaine de pages, on n'y comprend vraiment rien! Tout cela donne l'impression que l'auteur a balancé une série de phrases les unes à la suite des autres, sans vraiment réfléchir à la cohérence et l'enchaînement logique de celles-ci. Les autres parties du roman amènent les éclaircissements sur ce début plus obscur de manière très subtile, un peu à la manière de Faulkner dans le bruit et la fureur.

Tristan Egolf utilise un langage cru, gras, ordurier, avec pour fil conducteur un pessimisme ambiant teinté d'humour noir. Point d'envolées lyriques ou romantiques, point de petits oiseaux survolant de verts pâturages, point de romance fleur bleue. Non, vous l'aurez compris, ici tout n'est que crasse, misère, violence, puanteur. Ce sont les bas-fonds, les plus vils comportements et vices de l'homme dont il est question ici.

Prenant pour cadre une petite ville agricole et industrielle du Midwest, l'auteur se lance dans une critique acerbe de la société américaine, ayant pour trame de fond, le parcours d'un jeune homme, John Kaltenbrunner, rejeté et méprisé par les siens. Tristan Egolf y aborde de nombreux travers de l'Amérique: le racisme très ancré dans la mentalité d'une partie des habitants et ce depuis plusieurs générations; le puritanisme et la bigoterie; l'inefficacité et l'incohérence de la justice; l'inaction, l'irresponsabilité et la désolidarisation du gouvernement; la désorganisation des services publics. D'autres thèmes plus généraux sont abordés notamment l‘alcoolisme et la violence gratuite. L'apothéose de cette critique sociale est la grève des torche-collines, entendez par là, les éboueurs de la ville, dont John fait partie. Cet événement singulier est l'élément qui déclenchent les foudres de la foule qui finit par se transformer en meute assoiffée de violence et de meurtre. Les pulsions et instincts primaires de l'homme explose à la face du monde. Il dénonce la stupidité, l'intolérance et l'égoïsme de l'homme. L'auteur se pose comme un défenseur de la cause ouvrière, ce petit peuple souvent oublié des grands.


Avec le seigneur des porcheries, Tristan Egolf en fin observateur de la société se pose comme un naturaliste des temps modernes. Son style cru et acerbe amène le lecteur à s'interroger sur les travers de l'homme et de la société américaine en particulier. Roman pessimiste sur la condition humaine, il frappe par sa singularité et son originalité. le « final », digne de l'apocalypse, aurait mérité d'être moins long, c'est le seul point noir au tableau de ce roman qui délectera plus d'un lecteur…à condition que vous aimiez plonger dans une montagne d'ordures pestilentielles grouillant d'asticots. La vengeance est un plat qui se mange froid…
Lien : https://www.uneplumesurunpar..
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (2481) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1823 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}