AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782848592022
126 pages
Zinedi (10/09/2019)
5/5   3 notes
Résumé :
Dans le fond, il n'y a qu'une seule chose que je regrette : ne pas avoir brûlé le Louvre derrière nous. Le mot Bleu, on le sait, ne tache pas les doigts. C’est sans doute pour cela que les personnages des nouvelles de ce recueil, qu’ils soient de pure fiction, connus de tous tels Claude Monet et Chaïm Soutine, ou à même de le devenir demain comme Franciam Charlot et Roger Cosme Estève, ont recours à la peinture pour exprimer leur colère, soulager leur peine ou clam... >Voir plus
Que lire après Brûler le LouvreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre, petit en volume...mais"très épais" en style et observations sur
l'art et l'oeuvre de certains peintres, mis en avant par Didier Goupil :
Monet, Roger Cosme Estève, Franciam Charlot...sous forme de
nouvelles...ou courtes proses poétiques....

"En exergue
"Demain je vais dessiner jusqu'à ce qu'arrive la couleur." ---Van Gogh, Arles, 1888 "

Un joli rayon de soleil en ouvrant ma boite aux lettres en ce lundi matin [9 septembre 2019 ], avec ce nouveau recueil de nouvelles de Didier Goupil autour de la Peinture et des artistes... que je suis enchantée de découvrir à sa parution !

Un grand merci aux éditions Zinedi et à sa directrice, Fabienne Germain, pour ce S.P. d'un auteur que j'avais beaucoup apprécié dans un texte antérieur, en 2013, "Les Tiroirs de Visconti"....qui parlait aussi du monde de l'art, dans le domaine des Antiquités et des collectionneurs !!

Des nouvelles insolites... qui débutent par de très courtes fictions d'êtres dans la douleur, la guerre et le refuge de familles dans des caves pour se protéger des bombes, un enfant différent, diminué mentalement dans une famille où le père pour conjurer sa douleur, passe ses journées à photographier les nuages...en noir et blanc...et puis une progression
tangible d'êtres dans la souffrance et la quête d'un sens, d'un oubli dans la beauté... Beauté de la photographie, beauté de la peinture...

Mais ce qui m'a le plus captivé ce sont les nouvelles concernant directement les peintres admirés par Didier Goupil, dont il parle avec talent et un lyrisme merveilleux !

Double joie de lire ces nouvelles et de découvrir cette maison d'édition !...

"Alors, vous avez séquestré la peinture dans cet atelier qui tenait à la fois de la remise et de la serre et c'est là que, saison après saison, bien loin des rumeurs de la grande Ville, ignorant d'un même mépris les somptueuses pénombres des salons et les murs moisis des musées, vous vous êtes expliqué avec elle, seul à seule, sans public ni critiques, sans marchands. Je crois que vous l'avez bien malmenée. Vous l'avez honnie, écharpée, saccagée. En un mot, adorée." (p. 86) "L'Ogre ou le Deuil de l'orgueil "[ Monet ]

Dans ces nouvelles,j'ai découvert grâce à Didier Goupil, l'artiste contemporain, Franciam Charlot, dont l' oeuvre plastique est issue de la douleur... Comme Chaïm Soutine, présent dans une des brèves de l'écrivain...comme j'ai appris à connaître non pas Maurice Estève, mais
Cosme Estève... [ autour duquel Didier Goupil a publié un autre texte, "Journal d'un caméléon", qu'il me reste à lire ! ]...

"Ensuite vous l'avez renvoyée [La peinture ] dans le Grand Monde- ou bien on est venu vous la reprendre : on ne sait jamais véritablement qui de l'artiste ou du monde vient chercher l'autre. (...) Après l'avoir entourée de son tumulte, l'avoir invectivée, interrogée, appréciée dans l'éclat des lustres et des parures, à mille lieux des brousses provinciales, méprisant d'un même revers de gant beurre frais le vent vif des vergers et vos mains
gercées, le Grand Monde a décidé de l'admirer. Dès lors vous aviez du génie. Il ne vous restait plus qu'à vaincre les murs médusés des musées. Vous ne vous en êtes pas inquiété, vous avez continué à peindre avec
orgueil." (p. 89) "L'Ogre ou le Deuil de l'orgueil "[ Monet ]

De magnifiques lignes sur l'acte de peindre ...ainsi que sur la complexité de toute création artistique ! J'allais omettre la jaquette couleurs très réussie ornée d' un tableau de Roger Cosme Estève ...

--------------------------------------------
N.B ***Précision de l'éditeur : certaines de ces nouvelles ont été publiées sous une forme différente aux éditions Alfil (1995)

Les éditions Zinedi ont été créées en 2002, publie des inédits...(d'où
son appellation ) Un catalogue très attractif dont un texte de cette rentrée que je note pour une prochaîne lecture... Fiction autour de la peinture, et plus particulièrement celle de Courbet..."Le Dernier Courbet" de Joëlle Tiano- Moussafir...





Commenter  J’apprécie          530

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
L'Ogre ou le Deuil de l'orgueil [ Monet ]

Alors, vous avez séquestré la peinture dans cet atelier qui tenait à la fois de la remise et de la serre et c'est là que, saison après saison, bien loin des rumeurs de la grande Ville, ignorant d'un même mépris les somptueuses pénombres des salons et les murs moisis des musées, vous vous êtes expliqué avec elle, seul à seule, sans public ni critiques, sans marchands. Je crois que vous l'avez bien malmenée. Vous l'avez honnie, écharpée, saccagée. En un mot, adorée. (p. 86)
Commenter  J’apprécie          150
L'Ogre ou le Deuil de l'orgueil [ Monet ]

Ensuite vous l'avez renvoyée [La peinture ] dans le Grand Monde- ou bien on est venu vous la reprendre : on ne sait jamais véritablement qui de l'artiste ou du monde vient chercher l'autre. (...) Après l'avoir entourée de son tumulte, l'avoir invectivée, interrogée, appréciée dans l'éclat des lustres et des parures, à mille lieux des brousses provinciales, méprisant d'un même revers de gant beurre frais le vent vif des vergers et vos mains gercées, le Grand Monde a décidé de l'admirer.
Dès lors vous aviez du génie. Il ne vous restait plus qu'à vaincre les murs médusés des musées. Vous ne vous en êtes pas inquiété, vous avez continué à peindre avec orgueil. (p. 89)
Commenter  J’apprécie          80
Charlot se lève tôt

Franciam peint le plus souvent avec ses mains, quand ce n'est pas avec ses poings.
Franciam Charlot vit comme il peint, à mains nues, et son atelier devient vite un ring, sa toile un punching-ball autour duquel il trépigne, emporté dans une étrange transe. (p. 97)
Commenter  J’apprécie          130
Est-ce ainsi que les peintres vivent ?

[ Roger Cosme Estève ]

Ses toiles n'ont jamais été aussi abstraites. Et aussi noires. (...)
Le noir, aime-t-il à répéter, c'est la couleur de l'univers. Contrairement à ce que croit le quidam, le noir ne signifie pas la nuit, l'obscurité, mais au contraire ouvre sur la lumière, sur sa transcendance. (p. 108)
Commenter  J’apprécie          90
Etre ou l'Art de dresser les pierres

Elle peint tous les jours. Ou plus exactement toutes les nuits. Après le dîner, chacun retourne à ses occupations. (...) Camille, elle, rejoint le petit atelier qu'elle s'est aménagé sous les toits. Elle s'y sent ailleurs, en dehors du temps. A l'abri du monde et du malheur. (...) Elle qui ne peint jamais en extérieur, qui s'attelle à peindre ses ciels intérieurs- des ciels sombres aux longues traînées brumeuses qui ne sont pas sans rappeler Constable, Turner ou Zao Wou-Ki, qu'elle admire et qui l'inspirent- a trouvé dans l'acrylique la transparence qu'elle recherchait. Si un tableau à l'huile peut être retouché à l'infini, l'acrylique, elle, vous pousse au résultat immédiat et, comme le travail à l'encre qu'elle affectionne également, ne laisse pas de place à l'erreur. Ce qui correspond bien à son tempérament, elle qui cite volontairement les mots d'Antonin Artaud : "Là où d'autres proposent des oeuvres, je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit. " (p. 50)
Commenter  J’apprécie          20

Lire un extrait
Videos de Didier Goupil (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Goupil
[Rentrée littéraire de printemps 2022] Didier Goupil
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}