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4,04

sur 1195 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
D'une plume sans artifice, simple et robuste, claire et sans détour, Jim Harrison dépeint dans ce recueil de 3 grosses nouvelles, trois univers reliés par un lien ténu, celui de la vengeance qui donne un titre au premier récit , mais aussi cohérents au regard de l'écriture, superbe.

Avec Une vengeance, l'auteur conjugue amour et violence, par le truchement d'une histoire d'adultère avec une erreur de casting sur le choix du cocu, magnat du commerce de substances illicites, avec ce que cela implique du soutien de réseaux tentaculaires. Autrement dit, l'amant pourrait y laisser la peau, et c'est ainsi que débute le propos : un homme mourant est secouru par un paysan et sa fille. le temps de panser ses blessures, l'homme mûrit son plan de route pour retrouver sa belle et punir son agresseur

L'homme qui changea de nom est la plus moderne, la plus contemporaine des trois, se déroulant en milieu urbain, loin des grands espaces du Montana. Un homme mûr danse, seul, sans grâce mais avec entrain. Et c'est le flashback pour nous restituer le cheminement du personnage de son enfance à sa solitude présente, en passant par ses premières amours, et par sa réussite sociale que reflète son conformisme d'apparat .

Jim Harrisson est le chantre des peuples disparus, sacrifiés sur l'autel de la conquête légitimée. Avec Légendes d'automne, c'est un simple sursis qui est accordé aux descendants des conquérants. L'éphémère tient lieu d'éternité, malgré l'incarnation intense des personnages.
Le fils rebelle, dans une fuite perpétuelle, et tout aussi vaine, crée la dissonance face à à l'ancrage familial, mis à mal par les coups du sorts. Tous sont fous de chagrin, malades de regrets. Il faut une béquille surnaturelle pour ne pas imploser à chaque malheur inique : celui qui ne tire qu'une fois est cet homme là. Mais chacun des personnages est en lui même un héros même si c'est Tristan qui capte l'attention tel un trublion agité. le deuil a des séquelles complexes.

Il faut parfois une disparition pour se pencher sur l'oeuvre d'un écrivain, fut-il mondialement célébré et reconnu comme un talent exceptionnel.
Le recueil Légendes d'automne offre cet avantage de mettre en évidence ce talent à travers trois récits différents, qui soulignent l'éventail varié des productions écrites. Et incitent à poursuivre plus loin l'exploration de l'univers romanesques de cet écrivain de légende (et pas seulement d'automne).




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Jim Harrison est un personnage à lui tout seul, un oncle d'Amérique que l'on aurait aimé avoir, attendant son retour avec impatience, nous racontant de vieilles légendes indiennes ou ses parties de pêche à la mouche dans le Montana, le tout avec ses mots à lui, parfois crus mais jamais vulgaire.
" légendes d'automne " est le livre qui l'a révélé en France.
Dans ce roman se trouve trois récits avec pour fil conducteur la vengeance.
La première histoire n'est pas la plus intéressante à mes yeux je ne m'y attarderai pas.
Le deuxième récit " l'homme qui abandonna son nom " m'a fait penser au roman de Douglas Kennedy " l'homme qui voulait vivre sa vie ".
Nordstrom est un homme désabusé, il a de l'argent, un métier intéressant, mais son mariage est un échec. Pour tuer son ennui et gérer son stress il danse seul devant sa glace.
Il va se venger à sa manière de cette vie sans intérêt en léguant son argent et en recommençant sa vie à zéro.
Une belle histoire où la danse et la cuisine ont une belle place dans le récit.
Je finirais ma critique par " légendes d'automne " la plus belle histoire du roman, une magnifique fresque familiale.
William Ludlow a trois fils, Alfred l'aîné, Tristan le puîné et Samuel le cadet.
Peut-être avez-vous remarqué dans une portée de chiots il y en a toujours un plus actif que les autres, Tristan est ce jeune chiot exubérant.
Les trois frères vont s'engager dans l'armée et combattre aux côtés des canadiens, nous sommes en 1915.
" légendes d'automne c'est l'histoire de Tristan qu'un chagrin va anéantir, il quittera le Montana aura une vie d'aventurier et se moquera de la mort.
J'ai aimé tous ces personnes et j'ai aimé le Montana, le fait de savoir que d'autres romans d'oncle Jim m'attendent me met du baume au coeur.
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« Les romans de Harrison font entrevoir en chacun de nous l'ombre portée du criminel, du tricheur et du saint. » écrit Yann Queffélec en 4ème de couverture.
3 nouvelles ; 3 coups de poing littéraires violents.
Le premier uppercut fut le plus puissant. « Une vengeance » est une dissection humaine rarement aussi précise. La vie a-t-elle un sens ? Dans cet univers abominable qui nous est dépeint, 2 hommes s'affrontent à mort. Heureusement la rédemption existe ! Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue.
Le deuxième coup est plus vicieux et nous atteint sur le côté. Dans « L'homme qui abandonna son nom », un homme doit refaire sa vie après son divorce. Là encore, des questionnements existentiels l'amèneront à changer radicalement l'orientation de sa vie. Lui-aussi, d'une certaine manière, sera illuminé par la rédemption.
Le troisième coup, qui a pour titre celui du recueil, achèvera le lecteur à travers les pérégrination du personnage de Tristan Ludlow. Sorte de parcours initiatique qui lui ouvrira les portes de la vie.
Je viens de découvrir l'univers de Jim Harrison. J'y vois un lointain cousinage avec la Beat Generation. Réflexions sur le conformisme. Harrison joue avec la morale, les bons sentiments, les codes sociaux… La mort n'est jamais très loin, pour nous faire prendre conscience de la vie. Comme le dit Queffélec, Harrison nous révèle à nous-même dans toutes les facettes qui nous composent. A nous de révéler notre propre humanité, sans quoi nous ne sommes pas plus que le coyote ou le bison aperçus dans les intrigues. D'ailleurs, dans le premier texte, l'homme est souvent vu à travers le prisme des animaux. Et dans la troisième intrigue, le vieil indien nous rappelle sans cesse notre lien animal.
Je peine encore à m'en relever. A lire de toute urgence.
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Légendes d'Automne, qui ne connaît pas le film ? Magique, impossible à oublier... Mais le livre du même nom est en fait un recueil composé de trois nouvelles (ou courts romans, je ne sais pas trop, je laisse le soin aux spécialistes de trancher).

Trois histoires de vengeance et surtout une écriture, mais quelle écriture : un style puissant, une narration parfaitement maîtrisée, une plume concise sans fioriture. Les thèmes abordés sont la vengeance, la violence, la trahison, la nature et la brutalité de la vie. Jim Harrison nous conte des histoires d'amour malheureuses, des aventures héroïques. L'ensemble est très compact, très dense, c'en est presque surprenant.

En fait, j'ai envie de dire que son écriture est avant tout virile. Sans doute aussi parce que les personnages masculins sont prépondérants, les femmes restent des faire-valoir et souvent des catalyseurs pour... tous les ennuis à venir mais aussi pour trouver le chemin de la rédemption. Non je ne parlerai pas de machisme, il s'agit d'hommes bousculés par la vie voilà tout. Des hommes en prise avec la faiblesse de leur nature, la cruauté de la société, l’absurdité de l'Histoire ; des hommes qui cherchent leur salut en se repaissant de leur impérieuse vengeance.

J'ai beaucoup aimé la première légende, moins la seconde et j'ai dévoré la dernière. En voici de courts résumés :
* Une Vengeance... :
Dans les années 70, un homme a l'excellente idée de tomber amoureux de la femme d'un magna de la drogue mexicain qui s'avère pas franchement partageur ni très pacifiste d'ailleurs.
* L'homme qui abandonna son nom :
Comment un cadre sup. largue les amarres pour se trouver et, prenant des chemins de traverse, fait quelques mauvaises rencontres.
* Légendes d'automne :
En 1914, 3 frères quittent leur ranch du Montana pour aller s’enrôler dans l'armée. La guerre, la mort du cadet changeront tout. C'est la vengeance du second fils, Tristan qui façonnera le destin de la famille.

J'ai fermé le livre secouée par ma rencontre avec l'indomptable, le libre Tristan, rêveuse et transportée au cœur des grands espaces du Montana car la plume de Jim Harrison est un superbe hymne à Dame Nature, à chaque page le lecteur peut la respirer. De ses légendes il est impératif de prendre de grandes bouffées. À bientôt M. Harrison et chapeau bas l'artiste ! 
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Légendes d'automne est un recueil de trois novellas, âpres et violentes, où l'on retrouve la plume de Jim Harrison, des histoires peut-être plus proches de nous que certaines autres même si elles restent étrangères à notre culture.

Une vengeance : Cochran est tombé amoureux de la femme qu'il ne fallait pas, Miryea. le mari de Miryea a beau faire partie des hommes les plus riches du Mexique, l'origine de sa fortune n'en est pas moins douteuse, et acquise dans un milieu violent. C'était naïf de la part de Cochran d'imaginer que le mari trompé ne se rendrait compte de rien et qu'il ne réagirait pas.

L'homme qui abandonna son nom : aujourd'hui, on dirait que Nordstrom traverse une crise de la quarantaine, mais c'est plus complexe. Parce que la femme qu'il aime le quitte après des années de bonheur, Nordstrom remet en cause jusqu'à son identité, non sans se fourrer dans des situations inextricables et non sans violences.

Légendes d'automne : les trois fils du colonel Ludlow ont décidé de s'engager dans le conflit européen contre le Kaiser. le plus jeune, Samuel est tué, sa mort a un impact profond sur Tristan. Ses démons ne cessent de le poursuivre, alors qu'Alfred vit une carrière politique réussie.

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Ce livre est chez moi en attente depuis cet été, alors bien que je répugne généralement à me jeter sur un livre parce que l'auteur vient de mourir, j'ai décidé de m'y plonger.
C'est un recueil de trois longues nouvelles.

Une vengeance
Affrontement entre deux hommes auparavant amis pour une femme qui est l'épouse de l'un et la maitresse de l'autre. Mais au Mexique, la vengeance est telle qu'elle ferait peur à n'importe quel sicilien.

L'homme qui abandonna son nom
Un homme s'est construit une vie que beaucoup considèreraient idéale, il a épousé une très belle femme, l'entente est parfaite entre eux, intellectuellement et physiquement, il réussit merveilleusement dans sa carrière d'homme d'affaire et gagne beaucoup d'argent.
Mais un jour sa femme demande le divorce, et c'est le début d'une remise en question de toute sa vie, que peu à peu il va élaguer jusqu'à ne garder que ce qu'il considère essentiel.
Beaucoup d'interrogation sur le sens de la vie dans cette nouvelle.

Légendes d'automne
Surement la plus connue des trois, ne serait-ce que par le film qui en été tiré. Trois fils partent à la guerre sur la terre de France pendant la première guerre mondiale. L'un d'eux y meurt, et c'est tout l'équilibre de la famille qui est remis en cause. En particulier pour Tristan, qui a toujours été un peu sauvage, très près de la nature. Il alterne entre vie de famille et vie aventureuse dans une Amérique où l'on règle ses différends sans secours de la loi, avec un fusil.

J'ai beaucoup aimé le style d'Harrison que je découvrais avec ce livre. J'ai trouvé les histoires denses et prenantes.

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Composé de trois nouvelles, ce recueil inclassable par son mélange de genres, s'articule autour de la vengeance et du rapport entre l'homme et la nature.

L'automne évoque l'arrière-saison, celle de la maturité, des questionnements et des regrets. Il éveille la conscience du temps qui passe et de l'imminence de la mort.

J'ai particulièrement aimé la noirceur de certains personnages qui, dans la peine, n'ont trouvé que la vengeance comme véritable exutoire.

Jim Harrison se confirme comme un excellent passeur de savoir et de sentiments. Son verbe fait jouer saveurs et sens et l'environnement devient son terrain de jeux.

Sa prose simple et concise alliée au lyrisme continue de me subjuguer.


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Décidément j'apprécie beaucoup cet auteur pour sa sensibilité à fleur de peau, son approche lucide, souvent désenchantée de l'âme humaine, sa manière de peindre les êtres tels qu'ils sont : dans leur complexité, leur inertie, avec leurs doutes ou leurs obsessions. L'écriture sophistiquée, tourmentée, jamais inutile papillonne entre les êtres et les sentiments. L'omniprésence de la nature donne un écho magique aux hommes en souffrance, établit avec eux un lien invisible, une sorte de respiration complice.
Nordstrom le solitaire, inapte à communiquer, à partager, se recroqueville sur lui-même, semble extraire de ses propres cellules la sève qui lui permet d'exister. Il erre, tel un spectre, dans un monde qui ne le perçoit pas et qui pour lui est un décor sans âme.

Le drame accompagne chacun des pas de Cochran, type qui a vécu plusieurs vies et continue de tracer sans se retourner, sans rêve ni envie jusqu'à ce qu'il rencontre la femme de son meilleur ami. Pas de rédemption : la violence le rattrape et fracasse la passion qui aurait dû le sauver.

Trois frères, trois destins emportés dans le souffle morbide de la guerre, aux passions mort-nées ou avortées. le jeune Samuel décède sous les balles allemandes, Alfred semble survivre dans une existence sans éclat, faiblement éclairée par son amour pour une femme au mental fragile qui en aime un autre : son frère. Et ce troisième frère donc, Tristan, exalté, écorché vif, brûle la vie par les deux bouts, se lance dans des entreprises périlleuses voire insensées et danse avec la mort pour la défier tandis qu'elle s'acharne à lui retirer des êtres chers. Récit terrible et bouleversant, à l'instar de l'épitaphe concernant celui qui dans la fratrie a vécu le plus longtemps : « Toujours seul, à l'écart, résolument solitaire, Tristan est enterré en Alberta. »
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Trois nouvelles, j'ai adoré la troisième!
Il ne fait pas bon pour Cochran de séduire Miryea, l'épouse de son ami Tibey, caïd mexicain de la drogue, quoiqu'il arrive que ce dernier aie des remords...

Deuxième: Nordstroem a fait de la danse classique mais après 18 ans de mariage et de réussite, suite à leurs ambitions, leurs chemins se séparent. S'ensuit un humble questionnement sur sa virilité, son manque d'imagintion. Il donne tout à sa fille et son ex-épouse pour aller faire cuistot aux Caraïbes.

La troisième , ma préférée, est un récit coloré une vraie saga, où se rencontrent beaucoup d'existences différentes sous un halo de mystère cheyenne.

On est en 1914. Lundlow, colonel à la retraite et propriétaire d'un ranch au Montana envoie ses trois fils à la guerre.

J'ai beaucoup apprécié le style 'à l'américaine', sobre, une humilité de l'auteur, une économie de mots qui laisse l'histoire avancer. (contrairement à certains auteurs qui cherchent à vous en mettre plein la vue en remplissant si bien de beaux mots une histoire assez creuse.)

Et c'est un véritable tour de force que réalise Jim Harisson, de nous livrer, en une centaine de pages, une vraie saga, avec des histoires de guerre, de famille, d'amoures et de deuils, de trafic d'alcool et de tour du monde en bateau.

J'enchaîne, suite à certaines critiques Babélio, avec 'L'amour aveugle' de Patrick Cauvin ou il raconte les slips et les chaussettes qu'il met dans sa valise pour partir en vacance..... et c'est autre chose...

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Après avoir été subjuguée par ses romans , "Dalva" et "La route du retour", quel bonheur de replonger dans l' univers de Harrison,où le désir, les paysages et la bonne chère se disputent la première place.

"Légendes d'automne" est l'un des recueils de nouvelles les plus connus de Harrison, notamment si comme moi vous avez suivi de près la filmographie de Brad Pitt, et b̵a̵v̵é̵ ̵d̵e̵v̵a̵n̵t̵ admiré sa prestation dans le rôle de Tristan dans l'adaptation de la nouvelle éponyme.

J'ai encore une fois été conquise par l'écriture brute et poétique de Harrison, qui forge des histoires qui bousculent, et raconte les passions et les souffrances qui fondent l'identité des Etats-Unis.

Dans les trois novellas : "Vengeance", "L'homme qui changea de nom" et "Legendes d'automne", ce sont bien ces passions qui balaient tout sur leur passage, particulièrement la vengeance. Celle de trois hommes trahis par ceux qu'ils aiment, qui prennent en main leur destin et agissent pour leur liberté, souvent désireux d'un retour à la nature, à la simplicité et une propension certaine à bien profiter des plaisirs de la vie. Il y a toujours un bon petit plat qui mijote dans les pages de Harrison, une fille qui fait tourner la tête, ou une bonne bouteille qu'on s'apprête à descendre, mais il n'y a pas que ça. La profondeur des questionnements existentiels qui traversent chacun de ses textes, l'humour, et la beauté, que Harrison sait déceler dans la nature qui l'environne, font de ses textes des incontournables de ma bibliothèque.

Si j'ai aimé la tension de "Vengeance" à la frontière mexicaine et l'histoire de la famille Ludlow au fin fond du Montana (le personnage de Tristan et son amitié pour Un-coup ❤️), j'ai été vraiment séduite par la 2e nouvelle, et je garderai longtemps en tête l'image de cet homme qui danse chez lui, seul.

Ecrivain de la nature et de la folie de l'existence, du retour à la terre et de la bonne bouffe, j'ai déjà hâte de poursuivre la découverte de son oeuvre!
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