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Alexandra Cade (Traducteur)
EAN : 9782253933762
158 pages
Le Livre de Poche (27/06/2003)
3.85/5   85 notes
Résumé :
Voici, réunis pour la première fois en un volume, les plus beaux textes des dernières années de Hermann Hesse. Son œuvre d’écrivain accomplie, il se consacre désormais à l’ultime défi de sa longue vie d’écrivain : accepter avec grâce la vieillesse et l’approche de la mort. Souvenirs intimes, esquisses croquées sur le vif, petits poèmes en prose et en vers, portraits (tel celui d’une vieille paysanne avec laquelle il aime bavarder), aphorismes, courts traités philoso... >Voir plus
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Durant les dernières années de sa vie, Hermann Hesse fut un homme serein, capable encore de porter sur le monde un regard émerveillé. En témoignent ces textes et poèmes écrits sur le tard et regroupés dans cet "Eloge de la vieillesse". A 75 ans, ayant accompli sa grande oeuvre, il ne lui reste désormais plus rien à prouver. Il se retire alors loin des mondanités et du vacarme des villes, dans sa propriété de Montagnola. Et c'est dans cette campagne suisse que la mort viendra chercher celui qui l'attendait depuis déjà 10 ans.

Aucune aigreur, aucun regret dans ces textes et poèmes. Hermann Hesse fait preuve d'une grande lucidité et d'une profonde humilité face au temps qui passe, à la vie qui s'effrite peu à peu. Il parvient même à nous faire rire des petites misères du corps humain, en nous narrant sa cure thermale à Baden-Baden et le réconfort qu'il ressent à être le moins souffrant et le plus alerte des curistes. Sentiment bas, certes, mais terriblement humain qu'il nous avoue sans aucune honte, faisant de nous ses joyeux complices.

Ainsi, loin de l'auteur tourmenté que l'on imagine avoir écrit "Le Loup des steppes", le lecteur découvre ici un homme simple, préférant aux salons littéraires le dialogue avec son jardinier. Et tout avec lui, nous ressentons la douceur d'une promenade en forêt, la chaleur d'un café pris chez une vieille dame ou la colère de voir les promoteurs immobiliers envahir les coins les plus sauvages. Nous partageons ces fragments de vie, de cette vie qui va maintenant à petits pas. Il faut beaucoup d'intelligence d'esprit et de coeur pour rire de ses douleurs et ne pas s'irriter de son propre déclin. Hermann Hesse réussit cela, en grand homme qu'il a toujours été. Ses récits sont une leçon d'humilité et d'humanité pour nous tous.

Alors si plus tard, quand je serai bien vieille, au soir, à la chandelle, je n'ai plus que mes livres pour converser, nul doute que je relirai cet "Eloge de la vieillesse". Qui sait, peut-être y trouverais-je la sérénité nécessaire pour continuer à voir la beauté du monde.
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J'avais lu ce petit livre il y a quelques années. J'ai éprouvé le désir de le reprendre et il me parle avec plus de force, sans doute parce que j'ai pris de l'âge. Je le parcours en l'ouvrant au hasard sans ordre et c'est un bonheur. A chaque page sur laquelle je m'arrête je tombe sur un passage à méditer et retenir. Ce mélange de poèmes et de textes parmi les derniers de Hermann Hesse sont très émouvants et aussi apaisants.
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Un message positif sur la vieillesse, ni idéaliste ni aigri, spirituel sans être ésotérique.

Des pensées, des poèmes et de courts textes portant sur l'âge et les saisons. de belles métaphores, des observations de la nature, des mots du quotidien et des sentiments humains.

L'auteur souffre dans son corps et ne nie pas les douleurs et les renoncements, mais il est riche de sa mémoire remplie de beautés, d'images et d'amitiés.

Un court recueil d'environ 150 pages, un livre à garder sous la main pour le relire dans quelques années…
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J'aurais aimé connaître la date de chaque texte pour savoir à quel moment Hesse a écrit tel ou tel texte, à quel moment de sa vie. Car on ne sait pas trop de quelle "vieillesse" on parle. Je ne vais pas nier que la curiosité m'a fait acheter ce recueil pour me confronter à la pensée tardive de l'auteur. Bien évidemment être "vieux" à notre époque n'a pas la même connotation que dans les années 50 ou 60. Hesse est mort en 62 à 85 ans. Donc il est important de replacer ses propos dans le contexte des années 60.
Les textes peuvent se classer en deux catégories : d'abord des réflexions basées sur des expériences vécues, des souvenirs, notamment dans le village suisse près de Lugano où il s'était retiré, et un choix de poèmes liés à la vieillesse. Il en ressort une impression étrange. D'abord parce que d'un côté, Hesse est considéré à cette époque comme un intellectuel, il a reçu le prix Nobel, et comme un sage. Puis, par ailleurs, Hesse se considère comme un vieillard, se plaignant de ses rhumatismes, de l'urbanisation de son village, des avancées technologiques et ne cesse de se comparer à la "jeunesse". Pour autant, ces deux aspects ne se contredisent pas et même se complètent. Ses propos ne sont pas radicaux et bien souvent le "vieux sage" enjoint son "vieux" lecteur, de ne pas rester en arrière et de savoir accepter le changement inhérent à la marche du monde. On reconnaît bien là cette notion d'impermanence que l'auteur expérimente depuis ses voyages en Inde et ses expériences spirituelles. C'est dans certains poèmes que l'on sent poindre une certaine interrogation face à la mort. L'allégorie des saisons se prête très bien à ce thème. L'automne et l'hiver se font plus insistants au fil du recueil, induisant un certain malaise chez le lecteur. Alors, en résumé, "L'éloge de la vieillesse", tel que présenté par Hesse n'est pas simplement une vie qui tire à sa fin mais un âge où les souvenirs et le vécu servent de socle à l'instant présent où les sentiments et les sens sont toujours aussi présents, même s'ils aboutissent à un réel différent. Tout est encore possible, jusqu'à la fin. Hermann Hesse, de toute manière, est devenu immortel.
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Dans le cadre de ma période "lectures buissonnières", c'est après avoir lu une belle critique du dernier livre de Laure Adler sur ce thème des "vieux", et dans l'attente de le lire, que je me suis replongé dans ce livre de ma bibliothèque. Eloge de la vieillesse rassemble des textes divers de l'auteur de Siddartha et du Loup des steppes, parvenu à la maturité de l'âge, et qui ne publiera plus de romans après qu'il a reçu le Prix Nobel en 1946, mais seulement des essais, poèmes, petits récits. Tel est le cas des écrits rassemblés ici. On y trouve des petites histoires racontant sa vie quotidienne, la rencontre avec une amie, ou de belles descriptions des paysages qu'il voit au cours de ses promenades au fil des saisons, ou le portrait d'un petit ramoneur. Aussi des petits poèmes sans prétention, souvent pleins de gaité avec parfois un brin de provocation, comme celui que je cite ici. et enfin des réflexions sereines sur la vieillesse et la mort, sur la nécessité de s'attacher au présent et non au passé, des critiques du "jeunisme", de la frénésie du monde et de la spéculation foncière. C'est écrit de façon très simple et d'une lecture facile, et cela dégage beaucoup de joie.
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne devons pas nous efforcer de retenir le passé ou de le reproduire. Il faut être capable de se métamorphoser, de vivre la nouveauté en y mettant toutes nos forces. Le sentiment de tristesse qui naît de l'attachement à ce qui est perdu n'est pas bon et ne correspond pas au véritable sens de la vie.
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C'est seulement en vieillissant que l'on s'aperçoit que la beauté est rare, que l'on comprend le miracle que constitue l'épanouissement d'une fleur au milieu des ruines et des canons, la survie des œuvres littéraires au milieu des journaux et des cotes boursières.
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FEUILLE MORTE

Toutes les fleurs veulent se changer en fruits,
Toute matinée veut devenir soirée,
Sur terre rien n’est éternité,
Si ce n’est le mouvement, le temps qui fuit.

Même le plus bel été veut voir une fois
La nature qui se fane, l’automne qui vient.
Reste tranquille, feuille, garde ton sang-froid
Lorsque le vent veut t’enlever au loin.

Poursuis tes jeux et ne te défends pas,
Laisse les choses advenir sans heurts,
Laisse enfin le vent qui te détacha
Te conduire jusqu’à ta demeure.
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Je connais bien le sentiment de tristesse qu'inspire la précarité de toute chose, je l'éprouve à chaque fois qu'une fleur se fane. Mais il s'agit là d'une tristesse sans désespoir.
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À l'écoute

Une musique douce, une brise nouvelle
Parcourt la grisaille de la journée,
Elle semble effarouchée comme un battement d'ailes
Hésitante comme un parfum printanier.

Venus de très loin, de l'aube de l'existence,
Nombre de souvenirs soudain affluent,
Comme une ondée d'argent sur l'océan immense
Ils font frémir les airs et ne sont plus.

Le présent, le passé nous semblent bien distants
Mais les choses oubliées ne sont pas loin,
Les temps merveilleux, le monde d'antan
Sont là, tels un jardin ouvert, sans fin.

Peut-être qu'à cette heure mon ancêtre veille,
Lui qui repose depuis déjà mille ans,
Sa voix est désormais à la mienne pareille,
Son corps reprend vigueur dans mon sang.

Peut-être qu'un messager attend devant l'entrée,
Et qu'il pénétrera bientôt sous mon toit ;
Peut-être bien qu'avant la fin de la journée
Je rentrerai pour toujours chez moi.


(éd. Livre de Poche, 2000, p. 10)
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