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Alexandra Cade (Traducteur)
EAN : 9782702125281
220 pages
Libella Maren Sell (10/01/1996)
3.77/5   22 notes
Résumé :

Y'a-t-il un meilleur observatoire de la nature humaine que la promiscuité d'une cure à Baden-Baden ? Hesse y observe avec tendresse et philosophie la succession de scènes étranges et amusantes, de tableaux tour à tour comiques et tragiques. Ce regard d'entomologiste confère à la peinture du microcosme balnéaire une dimension universelle. Mais le récit de cette cure est en même temps un admirable portrait d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Baden-Baden est une ville de cure. le narrateur qui n'est autre que l'auteur lui-même, y séjourne afin de profiter des bienfaits des eaux thermales. L'arrivée à l'hôtel le poste face à lui-même car il souhaite une chambre au calme et en émet la requête. Lorsque le réceptionniste lui fait diverses propositions, il se rend compte qu'il doute face à chacune d'elle et se dit qu'il aurait finalement dû laisser faire le hasard pour déterminer la chambre qu'il occuperait. Cependant, il se dit que fuir la passivité et donc émettre une requête le rend acteur de son destin ou lui en donne l'illusion car il fait l'expérience que la réalité est inévitablement guidée par le hasard. En l'occurrence la chambre pour laquelle il opte ne lui assure pas le calme qu'il recherchait. Toutefois, tenter d'interagir donne à l'être humain la sensation de liberté, de libre choix quant au déroulement de son quotidien.

Herman Hesse cherche à analyser les rapports humains, la solitude, la quête de bien-être dans ce livre. le sujet de la cure est un sujet simple, qui requiert pour le commun peu de matière à philosopher et pourtant l'auteur va au détail et sans que cela soit indigeste, décortique la pensée humaine dans ses méandres.

Cette façon de détailler le mouvement de la pensée humaine la plus intime s'avère être, dans cet écrit, scientifique voire mathématique telle une démonstration logique d'un problème arithmétique ou géométrique. L'écriture d'Hermann Hesse y ajoute des ingrédients délicieux telles que la poésie, la musique, la beauté de belles phrases.

A travers ces pages, l'auteur tente d'analyser des faits dont il est spectateur, acteur ou même victime. Il sait user de la remise en question et nous offre le cheminement de ses pensées face à certaines considérations qui pourraient sembler banales de prime abord.
Ses réflexions attisent les nôtres et font de ce récit un petit traité de philosophie plutôt qu'un roman.

En fin d'ouvrage, Hermann Hesse reprend la lecture de son écrit vingt ans plus et y porte un jugement positif. « Cette relecture attentive m'a servi au moins à quelque chose. Elle m'a permis de découvrir avec satisfaction que mon témoignage n'avait rien d'ennuyeux et de pesant. Au contraire, je me suis aperçu qu'il était écrit dans un style agréable, alerte, et j'avoue que je serais bien incapable d'en faire autant aujourd'hui ».

La lecture de ce livre m'a beaucoup plu, on se sent imprégné de l'ambiance qui règne dans ces endroits et l'état d'esprit des curistes. En plus de cela, les considérations psychologiques voire sociologiques de Hermann Hesse ouvrent à l'introspection et au questionnement et ont aussi quelque chose de rassurant.
Un livre de Hermann Hesse peu connu alors qu'il en mérite amplement le détour et la lecture.
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Hermann Hesse est un écrivain un peu oublié, proche de Thomas Mann, et surtout l'auteur génial de "Damian" et
"le loup des steppes".(parmi plus de 70 oeuvres)
Il nous confie ses pensées lors d'une cure médicale dans la célèbre station de Baden Baden où il s'ennuie un peu et observe beaucoup ses condisciples tous plus ou moins bancales et qui lui inspirent, comme à son habitude, ironie
lucidité et une bonne dose de misanthropie qu'il s'efforce de corriger.
C'est sincère et très drôle.

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Dans ce roman court écrit à la première personne, Hermann Hesse offre une vision de la société. Il exerce un regard critique et interroge la nature humaine. Ce sont à la fois des observations menées par le touriste, qui est dans une situation propice du fait de la proximité des autres hommes, et des moments d'une réflexion plus profonde, philosophique et métaphysique.
L'écriture est toujours claire et riche. Les références culturelles propres à guider l'interprétation.
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Une perle : il est rare de voir Herman Hesse si détendu...
Le passage sur les hollandais vaut mille
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Hermann Hesse était avant toute chose un fervent apôtre de la dualité des choses et de leur unité.

Alors qu’il était en cure à Baden, un homme qui lui était particulièrement antipathique, s’adressa à lui en ces termes :
« Bonjour, vous m’avez l’air bien joyeux aujourd’hui ! »
« C’est vrai, je suis gai…j’ai découvert que la réalité avait encore une place à Baden ! »
Inutile de préciser que mon interlocuteur me fit très mauvaise figure…
« Vous avez donc cru que la réalité n’existait plus ! Mais puis-je vous demander ce que vous entendez par réalité ? »
« Oh », dis-je, « c’est une question bien difficile à résoudre si on l’envisage d’un point de vue philosophique. Par le terme de réalité j’entends presque la même chose que ce qu’on désigne sous le nom de nature. La réalité est étrangère aux histoires de cure et de maladie, aux romans qui ne parlent que de rhumatismes et aux drames de la goutte. »
« Comment cela ? Les curistes eux-mêmes n’ont pas de réalité pour vous ? Moi qui vous parle en ce moment, je ne suis pas réel ? »
« Je suis désolé, je ne veux surtout pas vous blesser, mais les choses sont bien ainsi…Vous existez, monsieur, je ne peux le nier…Vous partagez en cela le même sort que vos proches et que vos chers parents ; je veux parler de la vertu, de la raison, de l’impératif catégorique et de tous les idéaux de l’humanité que vous chérissez tant ; nous sommes fiers de vous, mais vous n’avez malheureusement aucune existence réelle…Sous votre gilet se trouve bien le menu du repas de midi, mais pas un cœur. Votre crâne tellement bien imité qu’on le croirait authentique renferme bien un esprit mais pas une parcelle de nature. Jamais encore je n’ai rencontré un personnage comme vous, espèce de malade perclus de rhumatismes, espèce de curiste ! Vous êtes tellement inexistant que vous en devenez grotesque…Mon pauvre vieux, on ne trouve décidément rien en vous que des journaux et des feuilles d’impôts, des œuvres de Kant, de Marx, de Platon et des tables de calculs d’intérêt. Un souffle et vous disparaissez ! Vous n’êtes ni un objet, ni un être humain. Vous êtes une idée, une abstraction totalement vide. »
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Heureux les naïfs qui peuvent s'aimer eux-mêmes et haïr leurs ennemis ; heureux les patriotes qui ne doutent pas de leurs convictions, qui ne se sentent jamais le moins du monde responsables de la misère et des malheurs de leur pays, car ils pensent tout naturellement que les véritables fautifs sont les français, les russes ou bien encore les juifs ; d'ailleurs, peu importe la personne ; ils accusent toujours l'autre, l"ennemi". Ces hommes qui représentent tout de même les neuf dixièmes de l'humanité sont peut-être plus heureux grâce à leur religion primitive et barbare. Il est possible qu'ils mènent une existence enviable, joyeuse et facile sous leur carapace de bêtise et d'hostilité extrêmement subtile envers la pensée, mais j'en doute au plus haut point.
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Les hommes qui se préfèrent aux autres appartiennent à la catégorie des égoïstes, des cupides, des capitalistes et des bourgeois.Ils amassent de l'argent et concentrent toujours plus de pouvoir, mais ils ne connaissent pas le véritable bonheur ; les joies de l'âme les plus raffinées et les plus délicieuses leur restent interdites.
Certains par contre préfèrent les autres à eux-mêmes. Ce sont de pauvres diables qui sont écrasés par un sentiment d'infériorité et qui cherchent à aimer tout le monde. Ils sont plein de rancune envers leur propre personne, ils se torturent l'esprit et vivent un véritable enfer qu'ils entretiennent eux-mêmes jour après jour.
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Voilà que je me suis encore égaré dans des considérations qui nous éloignent de notre sujet principal. Cela semble être malheureusement le destin de cet ouvrage. Je n'arrive pas à traiter des problèmes dans le détail jusqu'à ce qu'ils soient résolus. Les pensées affluent à mon esprit et s'enchainent sur le papier au hasard des associations d'idées. Mais je suppose que cela fait justement partie de la psychologie du curiste.
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Le matin est un moment bien connu de fraîcheur et de renouveau où l'on se sent stimulé par une énergie nouvelle et joyeuse ; malheureusement , i a sur moi un effet fâcheux.
Il me met de mauvaise humeur et j'ai du mal à le supporter ; bref, nous ne faisons pas bon ménage
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