Habituellement on désigne
Edgar Allan Poe comme l'inventeur du roman policier, avec le fameux 'whodunnit' le
double assassinat dans la rue Morgue publié en 1841. Mais en réalité cet honneur revient à
E.T.A. Hoffmann et sa nouvelle '
Mademoiselle de Scudéry', rédigée et publiée en 1818, donc vingt-trois ans plus tôt que la nouvelle de
Poe.
Hoffmann met en scène la romancière
Mademoiselle de Scudéry qui se voit impliquée contre son gré dans l'affaire des meurtres mystérieux qui bouleversent la ville de Paris en 1680, encore traumatisée par l'affaire des poisons. Telle une Miss Marple elle va mener l'enquête pour empêcher qu'un innocent soit torturé et décapité à la Place de Grève.
Cette nouvelle d'Hoffmann était déjà traduit en langue française en 1823 par
Henri de Latouche. Traduction tronquée toutefois, parue sous le nom de Latouche et portant le titre 'Olivier Brusson', l'homme qui était désigné comme coupable dans la série de meurtres et d'avoir assassiné son maître, l'orfèvre André Cardillac.
Le récit commence dans l'obscurité de la rue Saint-Honoré où vit
Mademoiselle de Scudéry qui a inventé dans son roman Clélie la fameuse Carte du Tendre, reprise sur la couverture de ce beau livre de poche de la collection Libretti.
Un inconnu frappe à la porte de l'illustre romancière âgée. Qui est-il et pourquoi il insiste à ce que
Mademoiselle de Scudéry l'aide ? Quel rapport Olivier Brusson a-t-il avec elle ? Et puis quel rôle a joué Cardillac qui semble possédé par ses propres chefs-d'oeuvre d'orfèvrerie et qui s'écrie tel Gollum dans le Seigneur des Anneaux : "Ils sont à moi !" ?
Vous le découvrirez dans ce récit passionnant qui porte l'empreinte typique d'Hoffmann avec comme toile de fond le morbide, le suspense et la folie.