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Alain Renaut (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080707154
203 pages
Flammarion (25/01/1994)
3.92/5   24 notes
Résumé :
De la fondation de l'éthique à l'éthique appliquée : ainsi pourrait-on caractériser le projet de la Métaphysique des mœurs ; La Fondation (1785) part de l'expérience morale telle qu'elle est vécue par la conscience commune jusqu'à ce qui, permettant d'en rendre compte, apparaît comme le " principe ultime de la moralité ", c'est-à-dire l'autonomie de la volonté.
Formalisme et rigorisme d'une morale qui, comme le voudrait une légende tenace, serait incapable de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Toute l'existence kantienne a été vouée au Souverain Bien et toute sa philosophie en découle: « Il n'y a nulle part quoi que ce soit dans le monde, ni même en général hors de celui-ci, qu'il soit possible de penser et qui pourrait sans restriction être tenu pour bon, à l'exception d'une volonté bonne. »(59)
Or, la question du bien ne doit pas être abordée d'une manière qui ne lui convienne pas. Défendre, par exemple, le Bien par le biais d'arguments esthétiques ou religieux, ou pire, par le biais d'une argumentation manipulatrice et mensongère ne peut absolument pas convenir. Il faut s'assurer de procéder honnêtement, de faire la recherche pour soi-même d'abord avant de la présenter comme une libre possibilité à d'autres.
Ceci dit, sur une question métaphysique de la sorte, même la recherche la plus honnête risque d'entraîner irrésistiblement l'humain qui la fait vers le dogmatisme ou le scepticisme, lieux où la moralité disparaît, car le scepticisme n'y croit pas et parce que le dogmatisme y croit dans l'illusion. Afin d'éviter de sombrer dans l'une de ces impasses morales, il est donc nécessaire d'établir d'abord clairement quelles sont les ouvertures et les limites de la raison humaine afin d'établir fermement une position critique où la moralité pourra être poursuivie en toute sûreté. Pour ce faire, Kant écrira sa Critique de la raison pure.
Par la suite, sans craindre de sombrer dans la ratiocination métaphysique, il devrait ensuite pouvoir enfin se permettre d'aborder la question qui lui tient le plus à coeur : celle de la moralité.
Pourtant, dans sa Fondation de la métaphysique des moeurs il semble se contenter d'aborder uniquement les quelques questions préliminaires en exposant l'analogon de sentiment qu'est le « respect » et en présentant diverses formulation de l'impératif catégorique, avant de tenter une déduction de la liberté dans la 3e partie. Et c'est sans aucun doute l'échec de sa déduction de la liberté qui l'a retenu quelque temps d'écrire sa Métaphysique des Moeurs. La moralité est en effet impossible si la liberté n'est pas présente.
Mais puisque le contenu de la moralité nous est rendue présente par le biais de l'impératif catégorique, comment se fait-il que la liberté, qui devrait nécessairement l'accompagner, ne peut en être déduite? C'est que toute déduction appartient au monde amoral de la logique et de la nécessité, tandis que la liberté implique un saut dans la réflexion ou dans l'existence. Elle échappe, en son essence même, à toutes nécessités et à toutes causalités.
Ce saut, Kant n'est pas encore prêt à l'assumer dans son écriture lorsqu'il produit sa Fondation de la métaphysique des moeurs. On pourra observer le surgissement de ce saut, si on a l'oeil fait pour cela, dans les premières parties de sa Critique de la raison pratique qu'il écrira trois ans plus tard.
Je ne veux toutefois pas abuser de la patience des gens qui ont l'amabilité de lire cette petite réflexion qui se veut explicative sur cette pièce très importante de la philosophie kantienne.
L'ensemble constitue une lecture incontournable à quiconque s'intéresse, pour sa propre vie ou par simple curiosité, à la moralité ou à la philosophie en général. Et pour les autres, ça se lit très bien (pour du Kant) et ça constitue un très bel (et bon) exercice de réflexion.
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C'est Kant, donc la lecture est difficile tant le niveau d'abstraction des raisonnements théoriques est élevé.
Je reconnais être passé à coté d'une partie des analyses et réflexions.

Malgré cela, le philosophe nous expose une vision de la morale que l'on pourrait qualifier de déontologique.
Son critère d'évaluation des actions se concentre sur les intentions qui les motivent plutot que les conséquences qu'elles engendrent.

Kant nous propose un outil pratique pour juger nos actions: la dichotomie entre impératif catégorique et impératif hypothétique.
Toute action commandée par altruisme ou spontanéité rentre dans l'impératif catégorique.
Les actions effectuées avec une arrière pensée ou un objectif personnel obéissent à l'impératif hypothétique.

Au delà de ce système de catégorisation des actions humaines, une bonne partie du livre est une dissertation sur la raison, la liberté et la volonté pour essayer de déterminer les causes de nos actions.

La lecture de cette ouvrage est ardue, mais c'est un pilier de la philosophie morale.
Chose assez rare pour être noté, les concepts qu'ils contient peuvent être mis en pratique évaluer notre comportement et celui des autres.
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D un point de vue personnelle et avec le temps une bonne volonte et une bonne intention peuvent provoquer parfois des catastrophes.
Alors que l inverse est vrai une mauvaiae volonté et une intention de nuire peuvent apporter des bonnes choses.
Pour le naufrage dernierement des migrants on a pu voir des tweets d une jeune empreint de bonne volonté qui avait vraiment l intention de les aider et essayait de dire qu il fallait leur apporter de l eau mais un bateau ayant jete des gourdes d eau au lieu de leur porter secours les a tous tués , en se precipitant sur les gourdes ils ont fait chavirer le navire ce qui est loin de l intention kantienne.
Il faut donc une intention peut etre pure intense et totale pour que l acte et la consequence soit morale.
Enfin ce livre est à lire et à mettre dans toutes les mains pour retrouver un peu d essentiel dans un monde un peu deshumanisé
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il n'y a ... qu'un unique impératif catégorique, et c'est celui-ci: Agis seulement d'après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.(97)
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Il se pourrait qu'aucune action morale n'ait jamais été commise ! Parce qu'aucune action humaine réellement désintéressée n'a peut-être existé.
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Videos de Emmanuel Kant (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuel Kant
C'est l'une des découvertes essentielles de Kant, l'idée qu'il existe un mobile sensible, qu'il nomme le respect, susceptible de relier les êtres humains à la loi morale. Une exigence qui est au coeur de l'éthique contemporaine, du rap au sport en passant par les luttes contre les discriminations.
Martin Legros, rédacteur en chef à Philosophie magazine, présente cette notion en vidéo ! Retrouvez son article en intégralité dans notre hors-série spécial Kant, en kiosque jusqu'au 8 mai.
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