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EAN : 9782070361748
224 pages
Gallimard (23/08/1972)
3.48/5   85 notes
Résumé :
1919, Extrême-Orient. Après avoir parcouru la moitié du monde pour servir en Sibérie, deux lieutenants aviateurs français regagnent leur patrie. Ils sont très jeunes, ardents à vivre vite et fort : alcool, jeu, rixes et femmes.
Ils embarquent à Kobé (Japon) sur un vieux cargo hollandais, la Rose de Java, qui doit les mener à Shanghaï. Ils croyaient y trouver quelques jours de repos, mais ils découvrent à bord une jeune femme surnaturellement belle, séquestrée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Deux aviateurs français regagnent leur patrie, après la première guerre mondiale. Pour gagner Shanghai où ils doivent prendre un paquebot, ils embarquent sur la Rose de Java. Et dans une cabine toujours fermée, il y a une femme superbe qui devient l'enjeu de leur rivalité et de leur faim presque animale.
C'est un bouquin étrange. Je ne pensais pas un jour trouver bon un livre où le narrateur à un tel rapport à la séduction, traitant les femmes comme des proies. Cependant, l'écriture de Kessel est excellente, l'ambiance vous drogue et on se laisse entraîner…
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La lecture de ce roman de Joseph Kessel a été pour moi une petite déception. En premier lieu parce que je n'y ai pas trouvé l'histoire d'amour et d'aventure que je m'attendais à découvrir. Pourtant, avec son décor extrême oriental et ses personnages bien typés (l'ignoble contrebandier, les héros de la grande guerre et la troublante eurasienne), il y avait largement de quoi faire. Mais l'auteur a préféré s'en tenir à un huis-clos trouble et étouffant à bord d'un navire, nous embarquant dans un drame psychologique beaucoup moins passionnant à mon goût.
Le second point qui m'a un peu surpris est la façon dont les femmes sont traitées tout au long du livre. Volages, vénales et soumises, le moins que l'on puisse dire est qu'elles ne sont pas présentées sous leur aspect le plus flatteur. Pour autant, la façon dont les personnages masculins se conduisent envers elles est proprement ignoble. A leurs yeux elles ne constituent qu'un vaste troupeau dans lequel ils peuvent puiser sans remords pour satisfaire leurs désirs. de simples objets qu'ils peuvent acheter, violenter, prendre et laisser...
Je veux bien admettre que les héros de Kessel soient de jeunes hommes ayant survécus à la grande boucherie de 14-18 qui souhaitent s'étourdir dans l'alcool, le jeu et les femmes pour oublier les horreurs par lesquelles ils sont passés, mais leur comportement dépasse de beaucoup le simple égoïsme du séducteur.
On ne sent heureusement nulle sympathie de l'auteur à leur égard. Pas de condamnation non plus. Il se contente d'exposer les faits dans toute leur crudité. A nous de voir quel jugement porter sur leur attitude.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Ma dernière lecture de Kessel doit remonter au "Lion", lu il y a plusieurs années et dont je garde un vague souvenir. Il faut avouer qu'avec la rose de java, l'écart est grand entre ces deux romans.

Il se dégage de cette lecture une "puissance de vivre" monstrueuse, portée par un jeune héros dont le Désir submerge tout le reste : le respect, la dignité. Des autres et de soi même...

Cette tension est à son paroxysme dans la chaleur étouffante de la rose de java. Paquebot qui n'en a que le nom, tellement son état laisse à désirer et qui emmène nos deux héros à Shangai. Toutes les tensions sont exacerbées. Les protagonistes se noient dans l'alcool ou le vice pour se fuir, et mieux cacher leur propre nature.

Cette bulle explose à l'arrivée. Quelques respirations salutaires avant de se perdre dans un tsunami de débauches, de vices, d'alcool et de fêtes.

La morale n'a pas sa place dans la rose de java, elle est balayée par le Désir et la Passion qui consomment tout sur leur passage. Brûlant...
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A la fin de la première guerre mondiale, 2 jeunes aviateurs rejoignent la France en bateau. Ils vont y rencontrer une belle femme et voudront à tout prit en faire la conquête.

Je n'ai pas du tout aimé ce livre qui m'a mis mal à l'aise. J'avais tellement aimé le Lion, que je me suis trouvée désemparée devant la description d'un amour tout à fait immoral aux conséquences désastreuses.
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« Ma jeunesse, pour violente qu'elle fût, ne connaissait que les désirs nets et sains. » (157)

Je ne vais pas faire ma féministe, mais tout de même, pour un roman dont l'impulsion motrice est le désir de violer une jeune-femme, la déclaration est douteuse. On est ici dans de l'animalier, le brame des cerfs qui se défient pour s'accaparer les biches, les amas de crapauds mâles qui s'agglutinent sur une femelle jusqu'à la noyer. Ce devrait être rebutant et pourtant, en excellent conteur, Joseph Kessel arrive à nous emporter dans ses bras puissants. Sa franchise désarme la désapprobation. Moi la grande prudente, j'ai été prise d'une certaine fascination pour ces mauvais garçons qui dévorent tout sur leur passage, se souciant des autres et des conséquences comme d'une guigne. Par un jour de pluie, plonger dans un livre usé et poussiéreux retrouvé au fond de la bibliothèque, pas très bon et d'un autre temps, peut procurer un plaisir douillet de mornitude générale.

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
De grandes jonques passaient, ventrues et légères, portées par leurs bizarres voiles, comme des monstres angéliques. Sur les mâts, dans les cordages, s'agitaient des matelots venus de toutes les côtes et de toutes les iles de l'Extrême-Orient. Dans leur sillage, on croyait sentir une odeur d'épices, de riz et d'opium. Elles avaient levé l'ancre dans des ports inconnus. Elles allaient vers des ports inconnus. Et l'eau ruisselante s'attardait aux sculptures qui hérissaient leurs proues et leurs flancs.
"Pourquoi ne sommes-nous pas un bateau pirate? me demandai-je avec chagrin. Nous prendrions ces bâtiments merveilleux à l'abordage, nous les emmènerions dans une crique déserte : là commencerait l'orgie. Il y a sûrement de belles Chinoises à bord."
Les souvenirs livresques des flibustiers se mêlaient aux images toutes fraîches que j'avais de l'Orient, et je me pris à construire des poursuites, des pillages et des viols...
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Il est des femmes qui, même si elles prennent plaisir aux échanges sensuels, ne s'y livrent jamais de toutes leurs fibres, de toute leur moelle. Elles semblent assister à cette mêlée pleine de délices et de ténèbres, et passives, s'en laisser arracher le prix.
D'autres, au contraire, sont créées pour la joie de la chair. Sans rien demander à l’expérience, elles savent prendre et offrir. Leurs corps ont une prédestination. Chez elles, la forme des membres, la chaleur du sang, l'instinct de la volupté composent une science qui ne s'acquiert pas. Elles ont le don, elles ont la grâce.
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Nous étions ivres d'être vivants, d'être trop jeunes et de traîner les signes de la victoire accrochés à nos uniformes.
Je parle pour Bob comme pour moi. De tous nos camarades, nous étions les plus frénétiques.
Lui, du moins, il avait l'excuse d'être revenu deux fois au terrain sur les genoux de son pilote tué, manœuvrant les commandes à la place d'un cadavre. Cela peut ébranler les nerfs de l'homme le plus sensé.
Mon cas était plus simple. Je cédais sans résistance aux sollicitations d'un tempérament dangereux pour moi-même et pour les autres. La violence à vivre, à vingt et un ans, est dans sa pleine fleur.
Le pire et le plus noble - j'en étais capable au même degré, presque en même temps et sans faire de différence. Pourvu que l'acte fût un élan effréné du cœur, du sang, des nerfs ou de la sensualité, il me paraissait nécessaire. Il fallait qu'il s'accomplit immédiatement. La qualité ne m'importait en rien. Seule comptait l'intensité
Comme critère à ma conduite, je n'admettais que le culte du courage et de la camaraderie. À part cela mon bon plaisir me gouvernait.
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Cet éclairage eût été sans miséricorde pour une chair moins parfaite. Elle donnait au contraire sa pleine valeur, son sens véritable à une peau, couleur d'ivoire foncé, qui, par la finesse et a douceur, semblait un mélange de fleur et de soie. Le dessin des narines et des lèvres faisait songer au charme des jeunes bêtes voluptueuses, mais il y avait dans le front lisse et noble, au fond des grands yeux noirs qui fuyaient légèrement vers les tempes, une immobilité grave d'idole.
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J'ai rarement rencontré depuis une femme qui appelât autant que celle-ci le désir le plus immé-diat, le plus primitif. C'était une métisse d'Européen et de Chinoise. Sa haute et flexible taille montrait qu'elle ne pouvait devoir ses yeux d'Extrême-Orient au sang japonais. La figure était d'une couleur si mate, si lisse, la peau d'un grain si uni, si délicat, qu'elles semblaient exiger. tout ensemble, la caresse et la morsure. La gorge pleine et les reins fiers étaient d'un dessin qui troublait invinciblement. Chaque mouvement dispensait autour de cette créature, certainement marquée pour un destin d'amour, une volupté contenue, sourde, intense, qui était presque insupportable. Le cou avait un élan et une finesse de tige saine. La forme des lèvres faisait penser aux plus beaux, aux plus enviables secrets. Cette fille semblait se tenir à l'extrême limite où l'espèce humaine plonge dans l'indicible beauté animale.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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