AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

François Maspero (Traducteur)
EAN : 9782020864817
192 pages
Points (20/04/2006)
3.84/5   144 notes
Résumé :
Frédéric et Michel, deux jeunes et fougueux hussards, s'apprêtent à mener leur première grande bataille. La tête pleine d'idéaux, ils rêvent de gloire et d'héroïsme. Après tout, ne se battent-ils pas aux côtés de l'Empereur Bonaparte ? Ils se voient déjà vainqueurs de ce peuple espagnol d'un autre temps, encore sous le joug de l'Église et de la royauté...
Un récit férocement romanesque, bariolé et savoureux, par l'auteur du Maître d'escrime et de La Peau du t... >Voir plus
Que lire après Le HussardVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 144 notes
5
8 avis
4
11 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
Arturo Perez-Reverte, journaliste de guerre, écrit en 1983 son premier roman sous le patronage littéraire de Céline et de son "Voyage au bout de la nuit" : il y dénonce la guerre en général à travers le prisme particulier de la Guerre d'Espagne, ce bourbier sans nom qui sonna le glas des ambitions de Napoléon…
J'ai cru que les personnages de l'aristocrate provençal Michel de Bourmont et du roturier alsacien Frédéric Glüntz allaient reprendre les rôles de Brett Sinclair et Daniel Wilde de "The Persuaders!" / "Amicalement Vôtre"… Oui mais non, en fait tout est raconté du point de vue du jeune Frédéric qui est venu en Espagne dans le corps prestigieux des hussards pour récolter honneur et gloire. En quelques heures, toutes ses certitudes vont voler en éclats et il ne va récolter que douleur et folie avant de SPOILER… Pas mal de points communs donc avec le film "Bruc", une oeuvre de Daniel Benmayor que j'aime beaucoup qui mais semble être à la fois autant méconnue que mésestimée, où les résistants catalans et les soldats napoléoniens qui se voyaient les uns comme les autres comme des héros nationaux ne récolaient finalement que peines et douleurs dans un survival ou chacun lutte pour sauver sa peau…
L'auteur espagnol est donc très couillu d'avoir abordé un moment douloureux de son histoire nationale en racontant le destin de personnages appartenant à l'envahisseur honni. Ça rend finalement l'ensemble plus humain, voire carrément universel, en évitant les écueils du manichéisme, du nationalisme et du chauvinisme. L'histoire courte et intense, bien plus proche de la nouvelle que du roman, est un impitoyable compte à rebours et le chapitrage reflète bien cela : « la nuit », « l'aube », « la matinée », « l'escarmouche », « la bataille », « la charge », « la gloire ». Il s'agit donc d'un récit en temps réel, assez proche dans l'esprit du reportage ou du docu-fiction, qui n'est entrecoupé de quelques flashbacks que pour présenter les rêves et les espoirs de son personnage narrateur et la situation de l'Espagne sous la coupe de Napoléon.


Flandres et Italie au XVIe siècle, Espagne et Russie sous Napoléon, Verdun et Stalingrad durant les guerres mondiales, Irak et Afghanistan au début du XXIe siècle, Syrie et Libye parmi tant d'autres aujourd'hui… Plus les choses changent et plus elle reste les mêmes, et la guerre reste et restera toujours la guerre : boue, sang, merde, et rien de plus… Et ceux qui disent le contraire sont des menteurs, et rien de moins… (Saloperies de novlangue et de propagande qui ont failli nous faire croire aux mythes de « la guerre propre » et du « zéro mort » !)
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          580
Deux hussards, liés d'une solide amitié, tout jeunes lieutenants, nous emmène à leur suite pour une bataille lors de la guerre d'Espagne en 1808. Bien que d'origine familiale très différente, l'un, Frédéric Glüntz est roturier, l'autre, Michel de Bourmont, aristocrate, ils ont construit des liens forts, les liant dans cette volonté de combattre et de sortir en héros. Au cours des avancées sur le terrain ils dialoguent et nous participons ainsi par leur entremise à l'exposé plutôt objectif de certaines positions de l'auteur sur la guerre d'Espagne et sur la guerre en général. Les descriptions des attaques générales et combats singuliers sont d'une horrible atrocité, reflétant avec réalisme pur les atrocités de la guerre. L'auteur a des expériences en la matière ayant été reporter de guerre dans plusieurs grands conflits récents. Un roman magnifiquement bien écrit, plaisant à lire.
Commenter  J’apprécie          330
Premier livre de Arturo Perez-Reverte, publié en français avec des années de retard, après le succès du Club Dumas et des livres suivants, le Hussard est un récit où l'auteur concilie son amour de l'histoire, période napoléonienne, et son estime pour le sursaut nationaliste espagnol qui accompagna la conquête française. Perez-Reverte utilise son expérience de reporter de guerre pour imaginer quel pouvait être le quotidien d'un simple hussard français lancé en 1808 en Andalousie dans des batailles qui le dépassent, mais qui sont aussi l'occasion de quitter son statut pour gagner le corps de officiers.
Le souffle de la Révolution souffle encore. Tout semble possible. Mais les Espagnols n'entendent pas se faire dicter sa loi par l'empereur français.
Un bon Perez-Reverte, ambitieux, mais moins alerte toutefois que les suivants.
Commenter  J’apprécie          290
Bonjour tout le monde. Aujourd'hui nous allons suivre Frédéric jeune hussard de 19 ans, qui s'est lié d'amitié avec Michel, 20 ans.

Il est à la veille de sa première bataille et il a hâte d'en découdre ; bon, avouons qu'il a une petite boule à l'estomac, mais Michel lui explique que c'est tout à fait normal, que ça ne l'empêchera pas d'être vaillant sur le terrain. Ah, comme il est fier, ce brave Frédéric, qui va enfin pouvoir mettre en pratique tout ce qu'il a appris !

Et puis c'est la bataille, et le pauvre Frédéric perd peu à peu ses illusions ; il y a un monde entre la théorie et la pratique. Il se rend compte de ce qu'est réellement une bataille, où il y a plus d'attente que de combat, où il n'y a pas vraiment d'initiative pour le soldat qui est à la merci des ordres des gradés. Et ce pauvre Frédéric va passer de son idée romantique de la guerre, à la triste réalité…

Bref un roman sur la fin d'un rêve qui dénonce les ordres souvent donnés par des gens bien à l'abri.

À lire confortablement installé(e) sur un lit de camp, en dégustant des biscuits secs accompagnés de Cognac. Bonne lecture !


Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes

La_cath_a_strophes est également sur Facebook
Commenter  J’apprécie          260
Espagne, 1808. Frédéric Glüntz, dix-neuf ans est affecté comme sous-lieutenant au 4ème régiment de hussards. Il rêve de participer à une bataille, à une charge ou il pourra avec ses orgueilleux frères d'armes triompher des Espagnols, pour la France, pour l'Empereur, pour la Gloire.
Mais il va apprendre à ses dépends que la réalité est bien différente.

C'est un roman dur, qui montre la camaraderie entre les soldats mais aussi la réalité des combats avec le sang, la boue, la mort.
On suit le parcours de Frédéric dans les heures qui précédent sa première bataille et ses faits d'armes pendant le combat. Il est très attachant, jeune, naif avec ses idéaux ses idées préconçues et des rêves et des espoirs plein la tête.

Le récit est court, un peu moins de deux cents pages, mais très immersif et pendant toute la durée de l'intrigue on est plongé au sein du 4° hussards dans la tête de Frédéric qui exprime ses questionnements et ses doutes sur la guerre, discute avec Michel de Bourmont son ami et compagnon d'armes.

C'est un roman intense également ou se succedent tout une palette d'émotion qui vont de la fierté à la terreur en passant par la haine, un roman puissant dans sa conclusion qui exprime une véritable pensée antimilitariste et qui relate une guerre sale ou les deux camps commettent des atrocités et ou la victoire, l'honneur et la gloire ne sont que des mots.



Commenter  J’apprécie          181

Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Frédéric savait que depuis des temps immémoriaux l’homme s’était battu contre ses semblables pour des raisons souvent matérielles et immédiates : la nourriture, les femmes, la haine, l’amour, la richesse, le pouvoir… Ou même simplement parce qu’on le lui commandait, et, fait étrange, la peur des punitions se superposait fréquemment à la peur de la mort qui pouvait le guetter dans la guerre. À maintes reprises, il s’était demandé pourquoi des soldats aux sentiments grossiers, peu enclins aux motivations d’ordre spirituel, ne désertaient pas en plus grand nombre ou ne refusaient pas de faire leur service quand ils étaient appelés. Pour un paysan qui ne voyait pas plus loin que sa petite terre, sa chaumière ou la nourriture indispensable à la survie de sa famille, partir pour des pays lointains défendre des monarques tout aussi lointains devait représenter une entreprise stérile, absurde, dans laquelle il n’avait rien à gagner et beaucoup à perdre, y compris son bien le plus précieux : la vie.
Commenter  J’apprécie          260
Frédéric tenta de se mettre à la place de ces hommes qui parcouraient l’Europe à pied, dans la boue jusqu’aux chevilles ou sous le soleil impitoyable d’Espagne : une infanterie aux semelles trouées et aux mollets durcis par les marches harassantes et interminables. Pour eux, l’officier de hussards qui n’abîmait pas ses bottes et se déplaçait sur le dos d’un beau cheval, vêtu de l’élégant uniforme d’un prestigieux régiment, constituait à coup sûr un contraste irritant avec leur triste condition de chair à canon informe et anonyme, mal habillée et plus mal nourrie encore, constamment houspillée par les aboiements de sergents hargneux. Et c’étaient eux, les fantassins du 8e léger, qui devaient faire le plus dur, pour qu’ensuite, le gros du travail terminé, les brillants hussards arrivent sur leurs chevaux et distribuent çà et là quelques coups de sabre en poursuivant l’ennemi que d’autres avaient mis en fuite et en se réservant la plus grande part de gloire. Le monde était mal fait, et l’armée française plus mal faite encore.
Commenter  J’apprécie          120
J’ai découvert que la guerre, c’est un peu d’action et beaucoup, beaucoup trop d’attente. On te fait lever avant le jour, on te promène en long et en large, on te conduit sur un champ de bataille sans que tu puisses comprendre qui est en train de gagner ou de perdre… Il y a des escarmouches, tu t’ennuies, tu es fatigué. Mais personne ne peut te garantir que, quand tout aura été terminé, ta contribution au résultat final aura eu quelque valeur. Il y a même des tas de soldats qui assistent à une bataille sans tirer un seul coup de feu, sans donner un seul coup de sabre.
Commenter  J’apprécie          200
— Jamais je ne dépouillerai un cadavre, dit Frédéric, la mine sombre.
Philippo haussa un sourcil.
— Pourquoi ? Les morts s’en fichent bien.
— C’est indigne.
— Indigne ? – Philippo éclata d’un rire aigu. – C’est la guerre, mon cher. Naturellement, ce sont là des choses que l’on n’apprend pas à l’École militaire. Mais vous apprendrez, je vous l’assure… Imaginez, Glüntz, que vous marchiez sur un champ de bataille après une dure journée sans avoir avalé une bouchée et que vous trouviez un soldat mort, le sac bien garni. Vos scrupules vous empêcheront-ils de vous restaurer ?
— Je préfère mourir de faim, dit Frédéric avec une conviction absolue.
Philippo hocha la tête, réprobateur.
— Je vois que vous n’avez guère eu faim dans votre vie, mon vieux…
Commenter  J’apprécie          140
— Nous livrons une guerre étrange qui ne figure pas dans les livres que nous avons étudiés à l’École militaire. Tu te rappelles notre conversation de cette nuit ? Il est difficile de renoncer à des guerres loyales, contre des ennemis parfaitement identifiables et bien alignés en face de nous.
— Des guerres propres, résuma Bourmont.
— Oui. Des guerres propres, où les curés ne battent pas la campagne avec leur soutane retroussée et un tromblon à l’épaule, où les vieilles n’arrosent pas nos soldats d’huile bouillante. Où les puits contiennent de l’eau et non des cadavres de camarades assassinés.
— Tu demandes beaucoup, Frédéric.
— Pourquoi ?
— Parce qu’à la guerre, on hait. Et c’est la haine qui motive les hommes.
Commenter  J’apprécie          130

Videos de Arturo Pérez-Reverte (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arturo Pérez-Reverte
Il n'avait ni patrie ni roi, mais une poignée d'hommes fidèles. Ils ne cherchaient pas la gloire, seulement à apaiser leur faim. Ainsi naquit le mythe. Ainsi se raconte une légende.
Après avoir été banni du royaume de Castille par le roi Alphonse VI, Ruy Díaz vend, au mieux offrant, les services de sa troupe de soldats dévoués. Dans cette lutte pour la survie en territoire hostile, sa force de caractère et ses faits d'armes lui vaudront rapidement le surnom de Sidi Qambitur, maître triomphateur.
Avec son talent habituel, Arturo Pérez-Reverte nous plonge dans l'Espagne du XIe siècle, celle des rois rivaux, des batailles sanglantes et des jeux d'alliances entre chrétiens et Maures. Loin du mythe manichéen du Cid patriote, Sidi est le portrait d'un chef de guerre hors pair, d'un formidable meneur d'hommes et d'un stratège au sens de l'honneur inébranlable. Un roman haletant, épique et magistral, une immersion au coeur de l'Histoire.
Traduit de l'espagnol par Gabriel Iaculli
« Un récit magnifique, du pur Pérez-Reverte. » El Mundo
Arturo Pérez-Reverte, né à Carthagène, Espagne, en 1951, a été grand reporter et correspondant de guerre pendant vingt et un ans. Avec plus de vingt millions de lecteurs, il est l'auteur espagnol le plus lu au monde, et plusieurs de ses romans ont été portés à l'écran. Il partage aujourd'hui sa vie entre l'écriture et sa passion pour la navigation. Il est membre de l'Académie royale d'Espagne.
En savoir plus : https://bit.ly/3ViUsSE
+ Lire la suite
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
autres livres classés : littérature espagnoleVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (297) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous Arturo Pérez-Reverte ?

De quelle nationalité est-il ?

espagnole
argentine
colombienne
mexicaine

8 questions
133 lecteurs ont répondu
Thème : Arturo Pérez-ReverteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..