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4,08

sur 1144 notes
🧝‍♀️ Il était une fois un roman de Stephen King dont la belle couverture bleue m'a tapée dans l'oeil. Un escalier en colimaçon dont le centre et les pavés m'ont fait penser à un oeil de dragon avec ses écailles.
Pourtant, point de dragon dans ce roman.

🧝‍♀️ Un très long roman dont la première partie est très addictive.
Une construction très lente qui, dans le premier temps, place l'histoire et le suspense montant.

🧝‍♀️ Un jeune homme, Charlie, perd sa maman dans un tragique accident. Il sera une aide précieuse pour son papa, puis un jour pour un homme plutôt acariâtre, Monsieur Bowditch, qui s'est cassé la jambe et dont la chienne, Radar, a une importance primordiale dans ce roman.

🧝‍♀️ Il faut attendre le quart du roman pour que la partie fantastique apparaisse.
Le second quart, fait référence à beaucoup de contes de fées.
La troisième partie est beaucoup trop longue à mon goût et a ce côté déprimant qui est dû à ce qu'on y lit.
La fin relève la lecture même si elle a un côté un peu convenu. le happy end des contes de fées.
De jolies illustrations accompagnent des chapitres.

🧝‍♀️ Je suis donc un peu déçue par ce décalage entre début et fin.
Les personnages de Charlie, son père et Radar sont très attachants mais je n'ai pas eu de sentiments particuliers pour ceux de l'autre monde. Trop ternes ? Non pourtant !
Mais un côté plus trash, vulgaire et violent à la fois.

🧝‍♀️ Un bon roman mais qui, pour moi, aurait gagné en qualité avec quelques longues descriptions en moins.
Mais peut-être que ce conte de fées vous conviendra plus qu'à moi.

🧝‍♀️ THE END.
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À chaque fois, que je vois le dernier livre de Stephen King sortir, je me jette dessus. Il n'y a que deux auteurs qui me font un tel effet, lui et Donato Carrisi.

Je le savais rien que par le titre et la couverture que ce recueil n'était pas vraiment fait pour moi.

Mais il fallait que je le lise. Un ouvrage qui ressemble plus ou moins « les yeux du dragon » un roman jeunesse. Cet ouvrage je l'ai offert à ma fille. Elle le voulait parce qu'il est magnifique. Et pour elle un livre est un chef-d'oeuvre qu'elle éparpille dans sa chambre pour la décorer… Je ne sais pas de qui elle tient pour aimer autant les livres :-).

Ce livre a une autre qualité indéniable, il y a de belles illustrations à chaque chapitres, un plaisir à feuilleté.
Sinon l'histoire ne m'a pas stupéfait tant que cela… Rien d'étonnant, rien de flagrant et rien ne m'a fait peur… Je me suis même ennuyé… Un roman jeunesse…

Un conte que je ne regrette pas d'avoir lu ! Je ne regretterais jamais de lire un Stephen King !

Bonne lecture !
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Charlie Reade a supporté malgré lui l'alcoolisme de son père survenu suite à la mort accidentelle de sa femme. Mais quand celui-ci prend la décision d'arrêter de boire ,il se fait la promesse de devenir bienveillant .Et quand le chien d'un vieil homme se met à hurler à la mort ,il n'écoute que son courage pour sauver son maître en mauvaise posture suite à une chute d'une échelle .Et cette intervention va bouleverser sa vie .Du bon Stephen King pur jus ,à l'imagination hors norme !!!
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Dans le nouveau roman du King, nous allons d'abord croiser la route d'un monstre terrible : l'alcoolisme. le genre de saloperie qui, une fois qu'il vous tient, telle une pieuvre, ne vous lâches plus.

On sent que l'auteur parle de vécu, quand le père de Charlie Reade se débat avec l'alcool.

Le début du roman commence lentement, il place les décors, les personnages et c'est avec plaisir que je me suis plongée dans ce nouveau roman du King.

Par l'amitié qui va se développer entre Charlie, jeune garçon de 17 ans, et le misanthrope Howard Bowditch, j'ai pensé à la nouvelle "Le téléphone de Mr Harrigan" ("Si ça saigne"). Et puis, il y a Radar, la chienne.

Les deux cents premières pages de ce roman fantastique sont d'une facture classique, même si le King est toujours le meilleur pour sublimer l'adolescence et les relations entre un vieux très acariâtre, super ronchon, très asocial et un jeune garçon qui lui donne un coup de main. Là, il est toujours le maître absolu. Je n'ai pas vu le temps passer.

C'est Charlie qui sera le narrateur et je préfère nettement le narrateur omniscient, car Charlie, en racontant ses aventures, est parfois bien trop bavard ! Pas besoin de nous annoncer, bien avant que ça n'arrive, que Untel va mourir avant Machin ou d'autres détails qui cassent le suspense, puisqu'il n'y a plus de surprise.

Lorsque le côté fantastique entre en jeux, avec un subtil mélange de fantasy, c'est amené de telle manière que l'on est embarqué tout de suite. le monde du King est réaliste, tangible et sent bon l'univers de contes de fées de notre enfance, même si c'est Charlie qui fait les rapprochements entre le monde d'Empis et nos contes à nous.

Pour les connaisseurs, le monde d'Empis n'est pas non plus celui de la série "Fables" du duo Bill Willingham et Mark Buckingham. Il y a quelques similitudes avec les contes de fées habituels, mais pas au point de l'univers de cette série de comics (excellente, entre nous).

Le monde décrit par l'auteur est un monde tyrannique, dans lequel règne un despote et où les habitants se meurent peu à peu. On n'est pas dans le monde des contes revisités à la Disney. C'est un monde devenu violent où les vies ne valent rien.

Une fois de plus, Stephen King est efficace, il maîtrise son nouveau monde, il maîtrise ses personnages, son histoire et met tout en oeuvre pour nous plonger dans son conte de fées à lui. Voyage réussi, même si j'ai trouvé quelques longueurs durant certains passages et trop de rapidité dans un autre. Bémols minuscules.

Un voyage réussi, un voyage dans un autre monde, un voyage où Charlie va devoir grandir (il n'a que 17 ans) et tenter d'agir pour aider les gens, ce qui n'est pas toujours facile (il est plus facile de foutre le camp). C'est aussi une belle histoire d'amitié entre un vieil homme, un jeune homme et avec la chienne Radar (que l'on adore aussi).

Puisse le King encore pouvoir nous offrir de tels romans durant encore de nombreuses années. Dommage qu'on ne puisse pas à le mettre sur le cadran magique…

Même si ce roman n'entrera pas dans mes préférés (indétrônables), il n'en reste pas moins un super roman fantastique & fantasy, avec une quête à réaliser. Bref, c'est réussi.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ouvrir un roman de Stephen King (à raison d'un par an depuis bientôt quarante ans), c'est un peu comme rentrer chez soi, retrouver sa ville natale, ses petites habitudes à l'épicerie du coin, ou se rappeler les bonnes années avec de vieilles connaissances… Dans les premières pages bien sûr, celles qui vous ramènent à la maison avant de reprendre la route vers d'autres contrées. Sentry dans l'Illinois, que l'on apprendra à connaître comme Derry dans le Maine sert de décor à une histoire qui démarre en étant très ancrée dans la réalité. Charlie, dix sept ans, peut être fier de lui : après avoir perdu sa mère dans un accident de voiture, il a aidé son père à sortir d'une longue période d'alcoolisme. Etudiant doué et sportif, il fait figure de héros local lorsqu'il vient au secours de Mr Bowditch, un vieil homme vivant à deux pas de chez lui. Durant la convalescence de celui-ci, il l'aide à s'occuper de sa maison et de sa chienne Radar, pour laquelle il se prend d'affection. Dans un cabanon, il découvre un escalier qui le mène vers un autre monde, une autre réalité où vivent d'étranges êtres qui semblent tous avoir perdu l'un des cinq sens. Une malédiction semble peser sur les habitants et Charlie y est accueilli comme celui à même de sauver la cité magique des forces du mal qui la dominent.

Dans un roman de Stephen King, on apprend à appréhender la vie, ses drames et ses trahisons, un peu comme dans un roman d'apprentissage. Ici dans les premiers chapitres, Charlie raconte le drame qui a marqué son enfance et la force qu'il a dû trouver en lui pour surmonter une très mauvaise période et aider son père à s'en sortir. Comme si ce qui lui arrive dans la vie réelle ne suffit pas, il doit se battre dans un monde parallèle pour aider un peuple à vaincre le mal, en une belle métaphore de notre monde décadent.

Conte de Fées est un hommage à la littérature fantastique, aussi vaste soit-elle. Je suis ravie de toujours trouver des bribes de réponses à cette question récurrente chez Stephen King : d'où viennent les histoires? Et sa capacité à sans cesse se renouveller est étonnante (même si je l'avoue il y a maintenant beaucoup de déjà vu mais c'est toujours un plaisir de « remuer la marmite »). L' imagination toujours débordante, Stephen King ne dissimule pas ses sources d'inspirations, que ce soit dans son quotidien (un accident avec une camionnette, de longs déboires destructeurs avec l'alcool), ou dans ses lectures de jeunesse: R. Bradbury, Lovecraft, L. Baum ou Lewis Caroll, et toute cette mine de ressources que sont les contes et les légendes, revues ou pas à la sauce Disney. Les bases de l'imaginaire que tout un chacun a un jour cotoyé reviennent en force dans ce roman fantasque qui ravira sûrement les amateurs de fantasy et les fans du maitre.
Mon avis personnel est assez mitigé, je le regrette mais je n'en suis pas surprise. J'ai adoré la première partie très terre à terre avec cet ado qui porte de belles valeurs (bien que ce ne soit pas un ange, qu'on se le dise…), j'ai aimé l'histoire d'amour avec Radar (le chien) et l'amitié improbable avec le vieux Mr Bowditch, qui n'est pas sans rappeler l'histoire de Craig et Mr Harrigan… La seconde partie, fermement ancrée dans l'univers fantasy ne m'a pas happée comme je l'aurais espéré. J'ai saisis l'ensemble mais je ne me suis pas plus que cela attachée aux personnages underground de cette seconde partie. L'ensemble n'est pas aussi fade que After, mais est loin d'atteindre l'excellence de 22/11/63 ou Histoire de Lisey, entre autres. Mais ce n'est que mon humble avis!
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Il est grand temps de poser cette simple question : "Les livres de Stephen King seront-ils encore lus dans un siècle comme ils ont été dévorés avec voracité par plusieurs millions de lecteurs, génération après génération, pendant quarante-huit ans ?"
Ma réponse est la suivante : "Oh oui, certainement, comme Shakespeare et Dickens, pour ne citer que deux auteurs anglais qui ont atteint une notoriété et une reconnaissance durables". La vraie question est : Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait de la lecture de Stephen King une lecture incontournable, parfois addictive ? Depuis 1974, à partir de 1976 environ, j'ai lu tous les livres, romans et recueils d'histoires, dans tous les formats et toutes les formes, ainsi que les oeuvres réalisées en collaboration avec d'autres auteurs, des illustrateurs et ses propres fils, qui sont sortis. J'ai peut-être manqué quelques histoires qui ont été publiées dans un magazine confidentiel et qui n'ont pas été réimprimées. J'ai même tous les épisodes d'une histoire qui a été publiée en tant que livre électronique exclusivement sur Amazon, The Plant (1982-1985, 2000), qu'il n'a jamais terminé, ou je ne sais pas s'il l'a fait, et au moins je ne dois pas me tromper puisque Wikipedia me dit qu'elle est inachevée.
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles cette oeuvre polymorphe survivra à son auteur. Permettez-moi d'en citer quelques-unes.
La première est assez simple : tout roman, d'une manière ou d'une autre, est toujours ancré dans la réalité du temps de l'action (surtout quand il s'agit du passé, par exemple le roman 11.22.63, 2011) et dans le temps où le livre est écrit, soit parce que le présent du récit est inclus dans l'histoire, soit parce que certaines problématiques relèvent clairement du présent du temps de l'écriture et non du passé de la principale période historique concernée.
La deuxième raison découle directement de celle que je viens de donner. Les problèmes évoqués dans les livres sont fondamentaux et seront des problèmes pendant longtemps, et ils pourraient même devenir des éléments historiques enseignés dans les écoles à l'avenir, comme la survie clandestine des criminels nazis aux États-Unis dans le livre Apt Pupil (1982).
Il faut penser aux enfants et aux jeunes, qui sont immensément présents dans les livres, et ce à bien des égards. Tout d'abord, les mauvais Enfantns du Maïs : consultez ma propre exploration de ces Enfants du Maïs sur Medium.com : "Children of the Corn and Maize God", et "Children of the Corn - 40th Anniversary - 1978-2018." Puis des enfants ou adolescents héroïques comme Charlie Reade, mais aussi tant d'enfants frustrés dans leur famille avec des parents au moins autoritaires (pensez à Carrie), des enfants brimés à l'école ou dans la société en général, y compris certains enfants rencontrant des pédophiles auxquels ils parviennent à échapper, mais combien n'ont pas échappé à leurs griffes ? Et que dire de l'exploitation extrême d'enfants aux capacités différentes pour en faire des agents tueurs envoyés pour exécuter certains politiciens ou membres des élites considérés comme mauvais par les maîtres de L'Institut (2019) ?
Ensuite, la présence de personnes handicapées est constante. Pensez à La Tour Sombre (1982-2004) où une jeune fille noire est réduite à voyager avec Roland en fauteuil roulant. Cette empathie pour les personnes handicapées s'exprime aussi largement pour les chiens et autres animaux. Radar est le héros animal de ce livre, mais un autre animal, un billy-bumbler (créature créée par King lui-même: on n'est jamais si bien servi que par soi-même), une sorte de chien, accompagne le groupe de "pèlerins" mené par Roland Deschain, Eddie Dean, Susannah Dean, Jake Chambers, soit quatre personnes plus Oy, le billy-bumbler, soit cinq, une pentade, un très mauvais présage quant à l'accomplissement de la mission. Et l'empathie dont je parle est si rare dans notre société où les chiens et les animaux sont réduits à des animaux de compagnie... qui peuvent être abandonnés lorsque leurs maîtres partent en vacances. Il faut certainement penser à Cujo, (1981), un chien rendu enragé par des chauves-souris, et comment il devient une terreur pour plusieurs personnes jusqu'à ce qu'il soit endormi... pour toujours.
Ensuite, bien sûr, vous avez les différents genres qui vont au-delà du monde réel et les différents genres sont mélangés dans de nombreux romans, comme dans celui-ci, et ces genres travaillent directement sur nos émotions plus profondes et les livres concernés deviennent très rapidement hypnotiques, voire addictifs. Permettez-moi de citer quelques-uns de ces genres. La science-fiction lorsque l'action est projetée dans le futur (La trilogie Gwendy, 2022). Vous avez beaucoup de fantastique lorsque l'action se situe dans un autre monde, un autre univers, sous le nôtre, ou parallèle au nôtre, mais vivant dans une culture médiévale héroïque (La Tour sombre, bien sûr, mais aussi Un conte de fées, ou le Talisman, 1984 & 2001). Ensuite, il y a beaucoup d'horreur dans de nombreux livres (et cette horreur est très présente dans le conte de fées de ce livre). Mais au-delà de l'horreur ou de l'épouvante, nous avons souvent de la magie, qui est trop souvent de la magie noire (présente dans A Fairy Tale, sous forme de malédiction ou de cadran solaire). L'utilisation de la perception extrasensorielle (PES) est également très courante : la capacité de déplacer des objets par la pensée (Carrie, 1974, par exemple), la capacité d'allumer un feu par la pensée (The Firestarter, 1980, par exemple), la possibilité de communiquer avec d'autres personnes directement via les ondes de votre cerveau (The Dead Zone, 1979, ou The Gwendy Trilogy, 2017-2022). Dans cette lignée, pensez à Abagail Freemantle dans The Stand, (1979), une femme noire de la ceinture agricole du maïs dans le Midwest qui joue de la guitare et chante des psaumes, qui peut communiquer avec Dieu, et qui est la prophète du livre, celle qui guide les bons à Boulder, Colorado, contre les mauvais à Las Vegas.
C'est là que nous pouvons considérer l'utilisation de "monstres" provenant des couches les plus profondes de la culture humaine : vampires, loups-garous, morts-vivants, extra-terrestres, et parfois quelques inventions de Stephen King comme Gogmagog. Son monde est surnaturel et j'utilise ici le terme "surnaturel" dans un sens qui pourrait vous renvoyer à la série télévisée achevée Supernatural d'Eric Kripke (qui produit maintenant la série télévisée Revolution). En fait, je dirais que la série Supernatural est une sorte de série fantastique et d'horreur douce diffusée en prime-time, vaguement inspirée de Stephen King, mais dans une approche plus commerciale : ce qui peut être vendu aux chaînes de télévision du monde entier pour le grand public en prime-time, pas même une fiction télévisuelle de type PG, et elle ramène sur la table un vrai Satan, un ange plus ou moins déchu et de quelques autres personnages mythiques qui sont tellement polis et raffinés qu'on pourrait leur servir le thé dans une tea party de la classe moyenne supérieure célébrant la beauté du monde à partir d'yeux de riches.
Il y a encore un élément que je voudrais donner ici. La possibilité pour les maisons, les hôtels, les lieux en général, les usines et les abattoirs d'être hantés d'une manière ou d'une autre. Pensez à The Shining, (1977). Mais une voiture peut aussi être hantée, pensez à Christine, (1983). La maison sur la colline dans Jerusalem's Lot, (1978) est un autre exemple servant de base aux vampires, surtout les maisons victoriennes. Je m'attendais à ce que la maison de M. Bowditch soit hantée, mais le cliché a été modifié ici dans un sens différent : il s'agit de la porte de notre monde vers un autre monde, et non de la porte d'un autre monde vers notre propre monde. Dans le même ordre d'idées, dans une période plus tardice dans sa vie, Stephen King a essayé d'aborder le suspense et les histoires policières, c'est-à-dire le crime et les détectives, la police et les enquêtes. Nous pourrions également insister sur l'utilisation de la technologie pour obtenir des effets mystérieux. Pensez à la trilogie Mr Mercedes, (2014-2016) qui utilise de simples tablettes de jeu pour capturer l'esprit de certaines personnes et les faire devenir des criminels.
Le dernier élément que je veux mentionner est politique. Dans ce livre, il y a ici une forte dénonciation de la dimension perverse de tout régime dictatorial. Mais dans plusieurs livres, le simple système démocratique est à la fois remis en cause et prôné. Dans The Stand, (1978, abrégé ; 1990, non coupé), une épidémie efface l'humanité (thème utilisé et galvaudé depuis 2000 par les séries télévisées), et les survivants vont se diviser selon deux lignes : les adeptes du Ténébreux, le diable bien sûr, à Las Vegas, qui vont tenter de conquérir le monde avec des armes nucléaires, et les adeptes de ceux qui croient en la démocratie à Boulder, Colorado, menés par une femme noire et quelques autres personnes, inspirés par des principes chrétiens et voués à la reconstruction des USA. Mais chez Stephen King, nous n'avons jamais cette approche tranchée du bien et du mal, en noir et blanc. Il y a toujours d'autres solutions, des troisièmes ou quatrièmes solutions, des options, et donc des conflits secondaires qui peuvent devenir cruciaux pour choisir la voie basse ou la voie haute, la voie facile, et le mal est facile, ou la voie difficile, et choisir la voie NON-MAL est beaucoup plus difficile parce qu'il y a alors beaucoup de ronds-points et de carrefours et de choix à faire.
Il est évident que dans 11.22.63, qui se déroule au moment de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, il y a une bonne dose de critique de la société américaine qui a produit une telle tragédie qui devait se répéter deux fois avant 1968 avec Robert Kennedy et Martin Luther King, et quelques autres. La question qui se cache derrière tout cela est la suivante : "La démocratie est-elle responsable d'une telle catastrophe politique ?". Stephen King ne choisit jamais clairement. Lisez le troisième tome de la Trilogie Gwendy qui se déroule en 2026 et vous trouverez quelques références directes à Trump et à la situation divisée des États-Unis. Mais il ne semble pas suggérer un choix contre la démocratie, même si elle permet à des charlatans de s'emparer du système, ni même une réglementation pour l'empêcher qui impliquerait certaines limitations de la sacro-sainte liberté d'expression. Mais la question est définitivement ouverte et d'une pertinence absolument urgente.

Dr. Jacques COULARDEAU

Lien : https://jacquescoulardeau.me..
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Voici mon premier Stephen king de lu 👏👏👏

Pour des raisons qui me sont propres j'ai très vite accrochée jusqu'à la moitié de l'histoire.

Puis il y a une séparation et là j'ai clairement décroché pour raccrocher les wagons les 50 dernières pages.

Je ne tdit pas que le livre n'a pas été bon seulement que ce que l'auteur a proposé comme choix de situation a mi parcours m'a moins touchée...
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Cela fait très longtemps que je suis l'oeuvre de S King mais je ne faisais pas de retour sur ces romans car je suis loin d'être objective et n'ai que la capacité de juger si un opus me plaisait plus ou moins qu'un autre. Il m'a bien sur parfois aussi déçue. Et oui, ses romans m'accompagnent depuis mes neuf ans quand je l'ai découvert par hasard en empruntant à la bibliothèque Dead zone et par la suite il m'a accompagnée tout au long de ces décennies.

Cependant, cette fois je vais faire un retour, ce dernier Conte de Fées confirmant ce que j'avais pressenti avec les deux précédents, L'institut et Billy Summers. Avec ces trois derniers romans, et ce dernier en particulier, j'ai pu constater un vrai changement.

Ce qui selon moi définissait S King, était toujours un « vrai méchant » à combattre. En fait, j'aimais cela cette incarnation du mal absolu, quel qu'en soit la forme, fantastique ou réel, bien tranché, en vrai opposition au bien, le bien lui-même bien défini et sans faille. La force de ses livres étaient là dans des représentations puissantes du mal, pugnaces et ne reculant devant rien.
Comme dans La part des ténèbres où le Mal s'extériorise de son auteur et ne prend vie que quand il peut véritablement se libérer de son hôte.

« Je pense que l'amour a toujours ses raisons, alors que parfois, la haine n'en a pas. C'est un mal sans cause véritable. »

Et bien là, progressivement la frontière s'estompe, le Mal ne l'est plus vraiment ou a de bonnes raisons de l'être et le Bien ne l'est plus du tout. Ces héros sont justement dans le questionnement n'arrivant plus eux-mêmes à se définir. Dans l'Institut, un enfant, le symbole de la seule innocence pour S King, va tout faire pour sauver ses camarades et pourtant il ne sera toujours pas sûr d'avoir bien fait. « Rien ne justifie de sacrifier des enfants » ou peut-être que si. Dans Billy Summers, le héros est un tueur à gages qui ne tue que des vrais méchants. Tout le roman est basé sur les questionnements de ce héros qui a tué en temps de guerre puis a tué pour gagner sa vie même si que des gens qui le méritaient et va devoir encore tuer. Tuer pour l'honneur, tuer pour sauver quelqu'un à qui l'on tient, tuer pour survivre.

Conte de fées est exactement l'apogée de tout cela, quel est l'envers du décor des contes de fées. le héros est au départ perçu par tous comme quelqu'un qui a fait une bonne action, un enfant courageux et empathique. Mais il s'en défend car il l'a fait pour une raison qu'il est le seul à connaitre. Et même si maintenant il agit correctement, cela efface t il toutes ses précédentes mauvaises actions ? Ensuite il va devoir prendre des décisions importantes car impactantes, seront-elles prises par héroïsme ou par égoïsme ? de nombreuses personnes attendent beaucoup de lui, ne le confondent ils pas avec un autre. Il se répètera
« Un homme courageux offre son aide. Un lâche se contente d'offrir des cadeaux."
Ce héros va tout faire pour vous démontrer qu'il n'en est pas un, qu'il a une part de lui très sombre. Que si parfois il a agi avec violence, ce n'était pas que pour se défendre mais aussi qu'il ne pouvait plus se contrôler car il y prenait du plaisir.
« J'aimerais vous dire que je retrouvai ma bonté d'âme à la fin. Vous dire que j'éprouvais des regrets. Ce serait faux. Il y a un puits sombre en chacun de nous. Et il ne se tarit jamais. Mais vous vous y abreuvez à vos risques et périls. Car c'est une eau empoisonnée. »

Et ce fameux terrible Monstre, l'a-t-il toujours été, l'est-il devenu car d'autres l'y ont poussé ?
Le monde des contes de fées ne cache-t-il pas toute l'horreur que nous connaissons dans notre monde et voire pire ? Les princes et princesses sont ils tous forcément beaux, gentils et bienveillants, vivant entourés d'amour et en harmonie avec les sirènes ?
Ici, tout semble s'inverser comme après la traversée d'un miroir, mais rien n'est définitif non plus, être bon, être mauvais, nos actes parlent et nous pouvons tout être à la fois !
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La vie de Charle Reade est loin d'être un conte de fées : Sa mère morte, il doit tant bien que mal aider son père à vaincre ses vieux démons et tenter qu'il ne noye plus son chagrin dans l'alcool...
Sa rencontre avec M.Bowditch vivant seul avec sa vieille chienne Radar au 1 Sycamore Street va bouleverser son existence...
Stephen King nous propose sa version de Jack et le haricot magique, bourré de clins d'oeil, démontrant son immense talent de raconteur...
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Une fois de plus, Stephen King frappe très fort. Ce roman est divisé en 2 parties : la première, introductive (et qui rappelle la novella le téléphone de M. Harrigan), assez proche de beaucoup de romans du King dans sa construction et ses longues digressions/descriptions. Digressions que pour ma part j'ai toujours adorées, car il parvient à faire passer quantité de choses dans ces descriptions. Vient ensuite la partie "conte de fées" du roman. Là, il s'amuse à faire un melting-pot brillant de tous les contes traditionnels occidentaux, dans leur version la plus dark, évidemment.
Même si le roman verse souvent dans la fantasy à la Robin Hobb, il reste un authentique conte de fées, où King explore ses thèmes de prédilection : l'enfance et ses traumas, le passage à l'âge adulte avec ses rites et ses difficultés, la rédemption, la vieillesse...
Véritable voyage initiatique pour le jeune héros, Charlie Reade, Fairy Tale nous entraîne dans une folle aventure peuplée de personnages hauts en couleurs, y compris chez les méchants.
J'ai eu une drôle de sensation tout au long de ma lecture, comme s'il signait là une sorte de livre testament reprenant en quelque sorte tout ce qu'il a pu écrire au fil de sa carrière. Car, au détour d'une phrase, d'une scène, d'un paragraphe, je me retrouvais soudain dans un autre roman/nouvelle (Le fléau, Stand by me, 22/11/63, les Tommyknockers, Cujo etc.). Vous voyez cette impression d'apercevoir quelque chose du coin de l'oeil et qui disparait quand on tourne la tête ? Voilà ce qu'il a réussi à faire : évoquer tel ou tel livre sans pourtant le nommer. Je suis certaine d'être passée à côté de tout un tas de références, il faudra que je le relise pour toutes les traquer.
Les autres auteurs ne sont pas en reste : Lovecraft, Lewis Carroll, Lyman Franck Baum et autres ont droit à leurs clins d'oeil plus ou moins appuyés.
577 pages en police assez petite et je ne me suis pas ennuyée une seconde !
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