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EAN : 9782070258925
280 pages
Gallimard (04/03/1982)
3.88/5   8 notes
Résumé :
"... Et voici venir une génération pour laquelle l'univers hitlérien n'est plus un vécu, une matière de témoignage, fut-il transposé, mais bien un vague souvenir d'enfance, une légende noire transmise par les aînés ou tout simplement imaginée. Et c'est ici qu'en connaissance de cause je suis heureux de rendre hommage à Danilo Kis et à son Sablier qui est un exploit, un haut fait de poésie comme il est des hauts faits de guerre. Je ne connais personne avant lui qui a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Sablier » est un livre qui parle d'un personnage qui, entre autres, parle des livres dans lesquels il pourrait se retrouver : des biographies possibles, fantasmées.
Des existences multiples venant camoufler une autre : la seule, la vraie, une identité qui pourrait bien avoir un intérêt à devenir indiscernable de ses doublures livresques.
Lecture marquante, tantôt ardue, tantôt passionnante, à la fois déstabilisante (de par son air expérimental) et prenante (grâce à la beauté, à l'humour et à la poésie de certaines pages – à voir la longue citation que j'ai ajoutée sur Babelio), « Sablier » représente une performance d'ordre littéraire et politique, un acte d'ascèse narrative et de refus d'artifice apte à longuement nourrir notre réflexion.

Dès les premières pages, on est prévenus sur la possibilité de trébucher sur les questions d'illusion d'optique et sur les blocages de notre esprit (ou de notre volonté ?) d'admettre le vide, le négatif, le creux.
Car presque tout, tout le sens, réside dans les creux du « Sablier ».
Il se laisse égrainer au fil des pages, au fur et à mesure que la lecture avance, et que le temps s'écoule du « Sablier ».

La litote et la prolepse, les procédés du narrateur évitant, qui choisit de dire moins que ce qu'il en sait au but d'entretenir la tension de la lecture, se trouvent génialement manipulées par le protagoniste du livre : le mystérieux, l'imparfait et tellement humain E.S.
L'étrangeté de ce personnage, c'est « d'être à la fois celui qui regarde et celui qui est regardé » (p. 34), d'être en même temps sujet et objet d'observation, récitant et récité : s'il se livre à la première personne (dans les cinq sections des « Carnets d'un fou » – écho trompeur au « Journal d'un fou » de Gogol), produisant réflexions, considérations, méditations métaphysiques, souvenirs et listes parfois interminables, il se retrouve également raconté en langage faussement objectif/administratif (dans les quatre sections intitulées « Instruction ») ou il semble répondre à un interrogatoire (pourquoi ? diligenté par qui ? pour quel délit ?) lors de deux « Audiences du témoin ». Quatre autres « Tableaux du voyage » le restituent dans des gestes, des errances et des confrontations de premier abord obscures, souvent en lutte avec le froid et la misère, s'adonnant à des voyages et des démarches peu compréhensibles.

Mais qui est cet individu que l'on voit de l'intérieur et de l'extérieur, qui se raconte et se fait raconter par un autre ayant étrangement accès à tous ses pensées, rêves, croyances et désirs intimes (est-ce vraiment un autre ?), perpétuellement coincé dans les différents registres du langage et reflété dans des innombrables (et savoureuses) mises en abyme* ?
Plusieurs indices peuvent nous laisser croire que tout cela n'est que l'histoire d'un « moi divisé, pitoyable » (p. 146) – ou bien que dans un contexte délicat, voire hostile, le personnage peut consentir à jouer les fous pour garder raison et pour avoir le dernier mot sur son histoire, qu'il s'entête à mettre par écrit :

« Malgré ce moment de découragement et de doute, un pressentiment l'effleure, à la limite du conscient, que cette petite tranche d'histoire familiale, cette courte chronique possède la force de ces annales qui, lorsqu'elles resurgissent au jour après de longues années, et même des millénaires, deviennent un témoignage du temps (et peu importe alors de qui il s'agit), comme ces fragments de manuscrits découverts dans la mer Morte ou dans les ruines des temples ou sur les murs des prisons » (p. 20).

« Sablier » risque de décourager par ce discours composite, disparate, dépourvu d'explications sur les circonstances de sa production. Ainsi, en divaguant parfois distraitement sur des pages nous rappelant Borges, Kafka et Perec, on met du temps à comprendre que l'imprécision, la dissimulation et l'évitement peuvent être les traits d'un individu acculé ou d'un transfuge ; et que les échos de la grande histoire, celle qui s'écrivait en 1942, se cachent dans les listes de noms nullement fictifs (de disparus) ou dans la lettre finale, authentique, signé par le père de Danilo Kis.

Éclatement du sujet, désarticulation de la chronologie, pulvérisation de la vérité narrative ; « Sablier » offre une vision hallucinée de l'histoire : la seule possible, peut-être, pour dire l'inconcevable.




_____________________

* Un exemple :

« Citez un bref compte-rendu du roman qui décrit, avec une distanciation pleine d'ironie, les récents et souvent incroyables aventures du héros.
"Parade dans un harem", qui nous est proposé dans une collection réputée et bon marché de la maison d'édition Tábor*, est la première oeuvre (c'est du moins ce qu'indique l'éditeur dans une note laconique) de M. E.S. Derrière le titre volontairement sensationnel, sans doute inspiré par P. Howard, le lecteur découvre avec plaisir un écrivain sensible et talentueux, et un thème social et psychologique très intéressant. Sans vouloir, à l'instar de certains trouble-fête maladroits, révéler tout à fait au lecteur l'intrigue de ce livre, nous dirons seulement que l'action du roman ne se déroule pas, comme pourrait le faire croire le titre, dans l'ambiance exotique de palais orientaux, mais dans un village perdu de Pannonie, à notre époque. le héros du roman, un certain E.S., homme excessivement sensible et même un peu perturbé, est confronté, après une expérience terrible (il s'agit d'une rafle à Novi Sad), à des situations quotidiennes, tout à fait banales, mais dans lesquelles il n'arrive pas à se débrouiller. L'action du roman se déroule au cours d'une seule nuit, des dernières heures de la journée à l'aurore. Dans ce bref laps de temps, il revit les épisodes majeurs de ses expériences passées ou récentes, et dresse un bilan de sa vie. le conflit du héros avec le monde est en fait le conflit avec la mort, une lutte contre la mort qu'il sent proche. Nous recommandons de tout coeur ce roman à nos abonnés et à nos nouveaux lecteurs, à tous ceux qui ne courent pas après des sujets faciles et pleins d'aventures, et qui sont persuadés, comme nous le sommes, que ce que l'on appelle l'intrigue n'est pas le plus important, ni la valeur essentielle d'une oeuvre littéraire (pp. 199-200, « Instruction (III) »).

(*) Maison d'édition hongroise d'avant-guerre, spécialisée dans les oeuvres judaïques. (N.d.T.)

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D'abord et avant tout un constat: Sablier est le plus ardu, le plus enigmatique des livres de Kis que j'ai lus. Je dois donc envoyer un message clair pour assurer mes arrieres: vous tous, a qui j'ai conseille de lire Danilo Kis et qui, pour me faire plasir ou me faire taire avez place ses livres sous les combles, dans cet espace bien garde et oublie de tous que vous appelez pense-bete, laissez-le la pour un temps! Surtout ne commencez pas votre immersion dans l'univers litteraire de Kis par ce livre!


Bon, je me calme. Sablier est une grande oeuvre. Une fois sa lecture finie je crois pouvoir l'affirmer. Mais combien m'y suis-je perdu et combien de fois j'ai ete tente de lire en diagonale. Combien de fois j'ai failli fermer le livre, me promettant de le continuer plus tard (la banale excuse pour farder l'abandon, pour adoucir l'amer gout de la capitulation). Combien de fois me suis-je dit, rageur, que c'est le livre qui doit meriter son lecteur et non le contraire, quoi qu'en disent certains beats imbus d'eux-memes. Ce n'est que passe le mitan que j'ai pu continuer sans grincer des dents. Et vers la fin, oui, enfin, j'ai ete gagne par l'emotion, oui, submerge, oui, et je me suis dit, oui, c'est une grande oeuvre.


Je vais a l'essentiel. Sablier complete la trilogie “Le cirque de famille”, centree sur le personnage du pere. Mais si dans les deux premiers titres, “Chagrins precoces” et “Jardin, cendre”, ce pere est absent et c'est son fils qui raconte, ici le pere est omnipresent. Certains chapitres racontent ses faits et gestes, mais dans beaucoup d'autres c'est lui-meme qui repond a des interrogatoires, qui crayonne des notes eparses sur toutes sortes de papiers, et a la fin c'est lui qui ecrit, directement, une longue lettre. le fils a fini par ceder la parole au pere, ultime hommage.


Du point de vue du style, Sablier differe des autres livres de la trilogie. Chagrins precoces etait compose de contes au ton lyrique, ecrits depuis la perspective ingenue d'un gosse. Jardin, cendre etait une evocation proustienne de l'enfance, ou le narrateur se dedoublait en enfant et en adulte. Dans Sablier le ton lyrique disparait, laissant place a des documents de tout ordre, interrogatoires juridiques (ou policiers? En fait on ne sait pas qui interroge, ni pourquoi), notes eparses (intitulees: notes d'un fou), souvenirs, anecdotes, recits hallucines de voyages, de persecutions, de violences, lettres (j'ai compris que la derniere lettre du pere est un document veridique). Cela passe rapidement d'une secheresse morne au pathetique, et vice-versa. Proust a ete remplace par Doblin, voire par Joyce.


Malgre les complications stylistiques, ou grace a elles, le pere devient un homme en chair et en os, qui se debat dans la penurie que la deuxieme guerre mondiale a instauree; qui se dispute avec des membres de sa famille qui le lesent, qui ne comprend pas et essaye de se derober a la persecution (parce que juif) des nouveaux regimes en Hongrie et dans les Balkans. Un homme bizarre (fou? Il a passe plusieurs internements en asile), accable, rompu, mais jamais decourage. Un homme qui rend compte de sa vie, et avant de partir, regle ses comptes avec son entourage.


A travers ce pere, apparaissent les themes que je crois fondamentaux pour Kis: les circonstances sociales de l'Europe dechiree par la guerre; une reflexion sur la foi des hommes, leurs croyances, leurs ideaux, leurs dogmes, appuyee par des citations (ironiques?) de textes bibliques et talmudiques; une reflexion sur la mort, sur la force et la valeur de la vie. Et a travers les interrogatoires de ce pere, ou il detaille longuement les metiers, les affaires, les modes de vie de nombreux juifs qu'il a frequentes (ils ne sont pas toujours, ou presque jamais, signales comme juifs, mais leurs patronymes sont eloquents), une elegie sur un monde disparu, celui des juifs du centre et de l'est de l'Europe.


Le livre finit avec la lettre du pere. Apres sa signature il y a un P.S., que je ne sais si attribuer au pere ou a Danilo Kis: “Mieux vaut se trouver parmi les persecutes que parmi les persecuteurs (Talmud, Bava Kama)”. Il me faudra le mediter abondamment. Si c'est un rajout de Kis c'est peut-etre le jugement definitif qu'il aura porte sur son pere: son absolution misericordieuse. Si c'est du pere, il aura franchi le portail d'Auschwitz en vainqueur.


Complexe comme la vie, tourmentee comme son auteur, une grande oeuvre. Dure a saisir. Dure a avaler. de celles qui incitent a diverses interpretations. Il faut croire qu'elle m'a marque. Elle m'accompagnera longtemps.
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Le père de Danilo Kis a été arrêté en mai 1944, dans le village hongrois de Kerkabarabas, où la famille s'était réfugiée chez des parents en 1942. Il a disparu à Auschwitz.
La lettre, qui sert de "table des matières" à "Sablier", a été achevée, en avril 1942 ,dans une ancienne écurie où une de ses soeurs avait "généreusement" installé Eduard Kis, sa femme et ses deux enfants.
Danilo Kis, dans le "prologue" du roman, imagine que cette lettre a été terminée de nuit, à la lueur d'une lampe à pétrole dont la réserve était sur le point de s'épuiser. (La lampe à pétrole est donc une sorte de sablier inversé: alors que le sable coule vers le bas selon la loi de la pesanteur, l'huile qui alimente la flamme s'évanouit par le haut.)
La lettre est un document authentique et autographe. Elle donne la matière, le contenu du livre. Elle remplace en quelque sorte l'intrigue du roman classique.
Celui-ci est composé de quatre types de section.
Les sections « Tableaux de voyage » sont descriptives. Elles montrent "l'homme" (E.S., le double romanesque du père de Danilo Kis) vu de l'extérieur dans différentes situations
Les sections « Carnet d'un fou » sont rédigées par E.S. à la première personne. C'est une sorte de journal philosophique qui contient également deux brouillons de la lettre. Eduard Kis a fait un long séjour en asile psychiatrique dans les années 30. Danilo Kis donne à la folie de son père une signification quasiment prophétique. Comme un prophète, ce dernier sentait venir le désastre inévitable de l'Holocauste.
Les sections « Instruction » (au sens d'enquête) sont rédigées sous la forme de questions-réponses : elles symbolisent toutes les questions que la lettre du père pourrait soulever et auquel il n'est possible que de donner une réponse imaginaire, « romanesque ». Ce sont les parties les plus narratives du « roman ». On y lit notamment le récit du voyage que E.S. effectue à Novi Sad pour régler différentes affaires (vider son ancienne maison des derniers meubles que la famille a laissés dans son Exode à la campagne, protester contre la réduction de sa retraite d'ancien inspecteur des chemins de fer, obtenir deux certificats de baptême chrétien orthodoxe pour ses enfants (la mère de Danilo Kis était monténégrine et par conséquent, les enfants n'étaient pas « juifs »).
Les sections « Audience du témoin » sont rédigées dans le style des « Carnets d'un fou » mais mettent en scène E.S. (qui répond à la première personne) et des policiers (La lettre mentionne que le père a été convoqué deux fois par la police).
A la première lecture, le livre est très difficile à appréhender. La clé se trouve à la fin, mais il n'est pas facile d'arriver jusque-là. Une fois que le rôle de la lettre est compris, la deuxième lecture est passionnante. Mais, je dois dire que la biographie de Mark Thompson, « Extrait de naissance, l'histoire de Danilo Kis » donne des informations précieuses pour comprendre le mécanisme de ce texte qui n'est pas un « roman » au sens classique du terme.
La question centrale du livre est peut-être celle de la survie : qu'est-ce qui reste d'un être après la mort ou d'un peuple après son extermination ? La réponse « positiviste » est rien, le néant. Mais Danilo Kis oppose à ce constat impitoyable, la protestation de l'écriture et parvient à arracher aux matérialistes une concession, il ne reste « presque rien ». Ce « presque rien », c'est la lettre du père qui fait surgir l'édifice immense de la reconstruction littéraire.
Le texte oppose ainsi les images de la destruction matérielle totale de l'être humain à celles de son hypothétique survie au-delà de la mort. le cerveau du docteur Freud, une connaissance D E.S. que celui-ci découvre gisant sur le trottoir au coin d'une rue durant les « journées froides de Novi Sad » (massacre de juifs et de serbes perpétrés en 1942 par les fascistes hongrois), ce cerveau, morceau de chair sans vie, symbolise la disparition totale de « l'âme ». Les réflexions D E.S. alternent, de manière maniaco-dépressive, les idées d'élévation et de chute, de l'arrachement à la matière et du retour de la poussière à la poussière.
L'arche de Noé est un mythe de la survie qui traverse tout le livre, comme celui de l'Exode. E.S. caresse parfois l'illusion d'échapper au déluge universel : après tout, il a survécu au travail forcé, aux journées froides et à l'effondrement de sa maison. Mais, finalement, il atteint la lucidité du caractère inévitable de la mort individuelle et collective, qui le font accuser de folie.
La dernière phrase du roman est Non omnis moriar, « Je ne mourrai pas tout entier ». Il s'agit d'une citation d'Horace qui parle de l'immortalité acquise par la grâce de son oeuvre littéraire. L'ironie est évidemment que cette « oeuvre » est la lettre du père, ce « presque rien » dont Danilo Kis est parvenu au prix d'une élaboration impressionnante à faire « quelque chose » et quelque chose de grand.


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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En appuyant bien sa tête contre le sol, au moment propice, un homme doté d'une ouïe de chien pourrait entendre une faible rumeur, à peine audible, comme lorsque l'on transvase de l'eau d'un récipient dans un autre ou comme le sable qui glisse dans le sablier – c'est ce qu'il pourrait entendre, c'est ce qu'on entend lorsqu'on appuie bien sa tête contre terre, l'oreille collée au sol, et que les pensées s'enfoncent dans la profondeur de la terre, pénétrant les couches géologiques, jusqu'au mésozoïque, jusqu'au paléozoïque, pénétrant les couches de sable et d'argile épaisse, lorsque les pensées s'enfoncent comme les racines d'un arbre géant, dans les couches de limon et de roche, les couches de quartz et de gypse, les couches de coquillages vides et de coquilles d'escargots, les couches tourbeuses d'écailles et d'arêtes de poissons, de carcasses de tortues et d'étoiles de mer, et d'hippocampes et de monstres marins, les couches d'ambre et de sable fin, les couches d'herbes marines et d'humus, la masse épaisse des algues et des coquillages nacrés, les couches de calcaire, des couches de charbon, les couches de sel et de lignite, d'étain et de cuivre, les couches de squelettes humains et animaux, les couches de crânes et d'omoplates, les couches d'argent et d'or, de zinc et de pyrite ; car là quelque part, à quelques centaines de mètres de profondeur, gît le cadavre de la mer Pannonienne, pas tout à fait morte encore, seulement étouffée, écrasée par les nouvelles couches de terre et de pierre, de sable, de glaise et de fange, de cadavres animaux et de cadavres humains, de cadavres humains et de cadavres d’œuvres humaines, seulement coincée, car, tiens, elle respire encore, depuis plusieurs millénaires, par les tiges de blés ondoyants, par les roseaux des marais, par les racines de pomme de terre, pas tout à fait morte encore, mais seulement écrasée par les couches du mésozoïque et du paléozoïque, car, tiens, elle respire depuis quelques heures, quelques minutes (à l'échelle du temps de la Terre), elle respire avec peine comme un asthmatique, comme un mineur coincé sous les poutres et les étais, et les blocs lourds de charbon gras ; lorsque l'homme appuie bien sa tête contre le sol, lorsqu'il colle son oreille à la glaise humide, surtout au sortir de nuits calmes comme celle-ci, il peut entendre son halètement, le râle de son agonie interminable (pp. 35-6, « Carnets d'un fou (I) »).
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Le vendredi 13 juillet 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) avait la joie de recevoir Emmanuel Ruben pour évoquer les récentes publications de "Le coeur de l'Europe" (éditions La Contre Allée) et de "Terminus Schengen" (éditions le Réalgar), et pour effectuer un parcours au sein de la littérature d'ex-Yougoslavie. Il évoquait Milos Crnjanski, Ivo Andric, Aleksandar Tisma, Danilo Kis, Milorad Pavic et David Albahari, tandis que le librairie Charybde 2 évoquait Faruk Sehic, Miljenko Jergovic et Goran Petrovic.
Ceci est l'enregistrement de la première heure de la rencontre.
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