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EAN : 9782366244878
152 pages
Cambourakis (04/03/2020)
4.14/5   11 notes
Résumé :
Quel cadre plus idyllique qu’une île située à quelques encablures de la Sicile pour célébrer son mariage ? Hélène et le narrateur avaient porté leur dévolu sur l’une d’entre elles depuis un an. Le jour J, la fête bat son plein jusqu’à ce que le jeune marié jette négligemment un mégot dans les buissons. En quelques heures, c’est toute une partie de l’île qui s’embrase, obligeant les invités à déguerpir. Le narrateur s’en sort de justesse, récupérant Hélène évanouie, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'île est blanche. La mariée aussi.
Elle est vêtue d'une robe flambeau. L'île pas encore, mais ça ne saurait tarder.
Si le costume de Batman choisi par le narrateur pour le mariage a semble-t-il jeté un froid entre lui et sa toute nouvelle épouse, la cigarette négligemment jetée dans un bosquet par le jeune marié, elle, va réchauffer l'ambiance dans des proportions catastrophiques.
Après le baiser des mariés, c'est donc l'île qui s'embrase. Et c'est la fuite du narrateur et de sa femme que l'on va suivre au fil d'un roman qui ne peut pas laisser indifférent.

L'écriture de Romain Meynier est un travail d'orfèvre. Il parvient à donner vie à un narrateur aussi placide que maladroit, embringué dans une course qui le dépasse, embarrassé d'une épouse à l'agonie et d'un wedding-planner italien qu'il ne comprend pas bien. Dès le début de l'incendie, on s'effraie de l'ampleur du drame à venir, on s'étonne puis on s'amuse des réactions du héros qui, par exemple, fuyant par les cuisines alors que le feu commence à grignoter le manoir, s'arrête pour admirer la pièce montée qu'ils auraient dû déguster en dessert. Tout au long du roman, de longues phrases ciselées par des virgules omniprésentes incitent à l'urgence, invitent à la fuite, pas le temps de dialoguer, la conversation se fond dans la masse de la narration comme le chapiteau des mariés dans l'incendie, mais les digressions, les détails sur lesquels s'arrêtent le narrateur semblent créer un ralenti savoureux qui nous fait pester contre le personnage et admirer l'auteur tellement le tout est harmonieux, presque musical dans ses allitérations.
Ajouter à cela l'absurde des situations qui s'enchainent à cause ou grâce aux réactions incongrues d'un narrateur à qui on donnerait volontiers un bon coup de pied au cul pour qu'enfin il se réveille et sorte de cette naïveté presque enfantine qui le fait surréagir devant l'accessoire, et souréagir, postréagir devant l'essentiel (on pardonnera les néologismes).
Bref, ce narrateur, c'est un peu comme un boulet dont on ne voudrait pas se détacher, tellement il est attach(i)ant.
Cette "île blanche" n'a sûrement qu'un seul défaut, elle est trop courte.
Il me tarde de Revoir Marceau pour relire Meynier.
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BATMAN AU PAYS D'HELENE
Hélène et lui voulaient se marier, tout simplement, parce qu'ils s'aiment.
L'idée de l'île, c'était elle; l'idée du costume de Batman, c'était lui, le narrateur.

Mais alors que la fête bat son plein, l'île s'embrase... une banale histoire de cigarette, un papier plié en quatre, Hélène disparue, une voiture de golf en guise de batmobile et Emilio le sauveur...

Tout s'enchaine, très vite, trop vite pour notre narrateur aspirant simplement à être heureux auprès d'elle, loin, bien loin d'un tel tumulte.
Lui avec son regard pur ne peut être que spectateur du drame: les flammes, la température, ses sensations, la souffrance d'Hélène, Emilio qui s'active... il raconte tout ça avec sa poésie naturelle, mêlée d'innocence, de pensées et de réactions incongrues mais tendres. Il s'attache à d'infinis détails qui sont tout à ses yeux, comme une échappatoire vers la simplicité pour fuir le chaos dans lequel il a plongé son Hélène.
On pourrait être agacé par son attitude, mais bien au contraire, le talent de Romain Meynier est de convoquer l'identification et d'en faire un personnage attachant, attendrissant sans aucune mièvrerie.
Il est drôle malgré lui mais on l'aime justement pour ce qu'il incarne: une innocence qu'il n'a nul besoin d'assumer puisqu'il la vit tout simplement regardant le monde avec simplicité, bonheur et candeur. Alors on l'envie évidemment!
Oui c'est un éternel maladroit, oui il joue parfois les Marx Brothers, oui il achète des pochettes surprises, oui il dit et fait rarement ce que les autres attendent de lui, mais il est amoureux et on s'attache dès les premières lignes à sa poésie vagabonde, comme une mise à distance avec la réalité souvent trop compliquée, par la beauté des mots.
C'est l'alchimie de l'absurde et de la poésie.

Un très beau roman, rythmé, drôle par ses incongruités, qui nous fait virevolter dans les rues siciliennes à la rencontre de personnages pittoresques.
Difficile d'imaginer que Romain Meynier est aussi dans la vie illustrateur de revues médicales... loin de l'imaginaire de ce personnage dans lequel il reconnait quelques ressemblances avec lui-même. Ses inspirations sont belles: Jean Philippe Toussaint, Romain Garry, Boris Vian, Hergé... forcément on adhère! Il a écrit un premier roman, Revoir Marceau, que j'ai bien envie d'aller découvrir, toujours publié par les excellentes éditions Cambourakis!
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Le beau bizarre. C'est ce qui pourrait qualifier ce roman.
Résumer l'intrigue est assez rapide. Un mariage sur une île au large de la Sicile. Un mégot distraitement jeté et voilà que tout s'embrase. le narrateur, en costume de Batman, tente de sauver Hélène, sa jeune épouse, en compagnie d'Émilio, factotum local.
Mais ce n'est clairement pas là que se situe l'intérêt de cette lecture.
Servi par une écriture d'une grande finesse, ce roman nous embarque totalement. C'est drôle et tragique. Absurde et sensible. On s'attache à cet antihéros, bien qu'il soit agaçant. Il est toujours à côté, ne fait rien comme il faut, ne prend aucune décision judicieuses. Peut-être qu'il nous ressemble un peu.
C'est un roman où l'ambiance prime. Les sonorités des langues parlées, la touffeur sicilienne, le rouge écarlate du vernis à ongles. Tout contribue à nous accrocher au texte. Et peu importe si tout n'est pas crédible. L'essentiel étant que ce soit bizarrement beau.

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L'histoire commence dans le cadre idyllique d'une île près de la Sicile. Un jeune couple de Français a choisi de célébrer leur mariage dans ce lieu avec leurs familles et amis, plutôt qu'à Boissy-les-endives. Lors d'une petite pause cigarette un peu animée entre les deux époux (le marié ayant revêtu une tenue improbable 5 min avant le bal sans prévenir sa chère et tendre), ce dernier jette négligemment son mégot dans un buisson. Puis le couple rejoint tranquillement leurs invités. le vent se lève, le buisson s'embrase, la panique monte, les invités fuient l'île en laissant seuls les mariés et Emilio, le responsable de la restauration.
À partir de là, on est pris dans un tourbillon de péripéties, à bord d'une voiturette de golf, avec un narrateur (le marié) qui plane totalement.
J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre ! Un rythme effréné, avec une alternance de moments de panique et de passages poétiques, un humour subtil et efficace. J'ai quand même ressenti une légère pointe de culpabilité à me marrer dans les pires situations !
Bref, un vrai travail d'orfèvre et une très belle surprise pour moi !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Une vive lueur m’attire. Je lève ma tête vers la colline. Mon sang soudain se fige, ma jambe droite se dérobe. Là-haut, un feu déjà immense rutile et ronge les arbres au fur et à mesure qu’il descend vers le manoir. Une fumée plus noire que le ciel et plus opaque que la terre s’élève déjà à une dizaine de mètres et glisse vers nous comme une traînée de poudre.
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Il reste un moment interdit, la bouche entrouverte, puis il prend une longue respiration et me répond Gié voudré ouno café et ouno verré d’eau, comme ça, lentement avec un accent de foire et en détachant chaque syllabe, Gié voudré ouno café.
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Tu vois, je te connais, me dit-elle. J’avais imaginé mille scénarios. Mais celui où tu te déguisais en Batman cinq minutes avant notre ouverture de bal et sans me prévenir, non, je n’avais pas pensé à ça
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