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EAN : 9782070428021
144 pages
Gallimard (30/09/2004)
3.62/5   53 notes
Résumé :


Comédie en un acte et en vers, représentée le 28 mai 1660, au théâtre du Petit-Bourbon. Alors que la jeune Célie a d’abord été fiancée à Lélie, son père, Gorgibus, bon bourgeois de Paris, entend la marier à Valère, le fils de Villebrequin, dont les biens sont plus considérables. Célie se désespère et, en s’évanouissant, laisse tomber un portrait de Lélie. Sganarelle survient et aide à transporter la jeune fille chez elle ; mais sa femme, qui a aperçu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le très grand succès des Précieuses ridicules, pièce créée en 1659, incite Molière à poursuivre dans la veine de la petite comédie en un acte. D'autant plus que le départ pour le théâtre du Marais de Marquise Duparc, l'obligeait à différer la création de sa pièce plus sérieuse, Don Garcie de Navarre. En 1660 Marquise revient dans la troupe de Molière après l'interruption annuelle de Pâques, mais les créations de grandes pièces ne se font pas avant l'automne, quand tout le public est de retour à la capitale. En attendant, il faut attirer les spectateurs, et une petite pièce comique est idéale pour cela. Ce sera Sganarelle ou le cocu imaginaire, donné pour la première fois le 28 mai 1660. Ce sera la première pièce dans laquelle Molière va interpréter le rôle de Sganarelle, qui remplace le personnage de Mascarille, dans lequel il se glissait jusqu'à cette date. Ce changement n'est pas qu'un changement de nom : en enlevant le petit masque avec lequel Molière jouait Mascarille, il se donne la possibilité de changer son interprétation. A partir de ce moment, il va fonder son jeu sur l'expressivité grimacière du visage.

Sganarelle ou le cocu imaginaire entrecroise deux intrigues. Celle de deux jeunes amoureux, Célie et Lélie promis l'un à l'autre. Mais Gorgibus, le père de Célie décide de marier sa fille à un meilleur partie, et lui enjoint de faire bon visage à son nouvel promis. Mal en point, elle perd le portrait de son bien aimé, ce qui enchaîne avec le deuxième couple, Sganarelle et sa femme (qui n'est pas nommée dans la pièce). Cette dernière récupère par hasard le portait, ce qui entraîne la jalousie quelque peu intempestive de Sganarelle. Par contre-coup, le portrait dans les mains de Sganarelle fait croire à Lélie que Célie a épousé ce dernier malgré toutes ses promesses. Tout finira par s'éclaircir et le mari choisi par Gorgibus aura l'obligeance de contracter une autre union. La pièce pourra donc se terminer par un mariage et par la réconciliation de Sganarelle avec son épouse.

Cette pièce reprend un certain nombre d'éléments et de procédés déjà utilisés par Molière dans ses pièces précédentes. Ainsi la pièce reprend la fausse apparence au Dépit amoureux, les malentendus, les quiproquos sont le moteur de l'action, provoquent les brouilles amoureuses, et font avancer la pièce. Par ailleurs le thème de la jalousie est un grand sujet de débat, tout particulièrement dans les milieux galants, parodiés dans Les précieuses ridicules. Dans Sganarelle, le personnage principal adopte une attitude jugée ridicule dans ces milieux : celle d'afficher une jalousie violente et publique, à partir d'éléments très minces, et qui se révéleront erronés au final ; une attitude de bourgeois traditionnel rétrograde. Cette façon nouvelle de présenter la jalousie, qui fait résonance avec les débats de l'époque, donne une actualité à la pièce, et vise la connivence avec une partie des spectateurs.

Sans connaître le triomphe des Précieuses ridicules, la pièce aura du succès et permettre de remplir les caisses du théâtre, et elle connaîtra aussi une édition pirate, qu'au final Molière va tolérer, parce que la justice oblige l'éditeur à lui verser une somme pour chaque exemplaire vendu. La publication des petites pièces devient ainsi la règle.
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Encore une belle satire de Molière où les personnages se croisent sans cesse. Toujours la même mécanique et les mêmes thèmes mais toujours aussi efficace et toujours aussi drôle. du Molière. Personnellement, je ne m'en lasse pas. Encore un bon moment de lecture.
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Beaucoup de quiproquos dans cette courte comédie en vers, qui mettent en avant le comique de la pièce qui avec de l'avance sur l'époque ressemble assez à un vaudeville. Un texte alerte malgré sa construction en vers. du Molière...!
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Molière à une dent contre les mariages arrangés et il a bien raison. Ce "Sganarelle ou le cocu imaginaire" est une comédie en un acte qui les dénonce avec humour et quiproquos amoureux.
Jeune fille de bonne famille, Célie est amoureuse de Lélie mais son père a décidé qu'elle épouserait Valère. Ce père c'est Gorgibus, un bourgeois parisien autoritaire qui ne va pas lui laissé le choix. Désespérée elle va s'évanouir et c'est Sganarelle qui, passant par là, va la porter jusque chez elle. Mais sa femme a vu la scène et pense que la jeune fille est sa maîtresse parce que Sganarelle la tient dans ses bras. Célie va perdre son pendentif avec la photo de Lélie et Sganarelle va croire qu'il est l'amant de sa femme car cette dernière trouve le portrait qui la met en extase. Lélie à son tour va croire que Sganarelle a épousé Célie car il dit qu'il a récupéré le portrait auprès de sa femme. Ça va vous suivez?
Tout va se remettre à l'endroit grâce à l'intervention de la suivante de Célie car chez Molière les serviteurs sont bien plus malins que leurs maîtres.
Le comique vient du ridicule de Sganarelle qui se donne de bonnes excuses pour ne pas se venger d'être cocu par manque de courage.
Ce n'est pas la meilleure mais avec une pièce de Molière on est jamais déçu.

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Célie aime Lélie, mais son père tente de la marier à un autre homme, infiniment plus riche. Accablée de chagrin en admirant le portrait de son bien-aimé dans la rue, la jeune fille s'évanouit. On l'emmène pour la soigner, laissant le portrait au sol. Un peu plus tard, la femme de Sganarelle ramasse le portrait et s'extasie sur la beauté du jeune homme qui y est représenté. Sganarelle surprend ces propos flatteurs, et pense immédiatement que Lélie est l'amant de sa femme. Quand le brave homme, indigné, rencontre Lélie, il lui demande de se tenir loin de son épouse. Lélie se méprend et comprend que Sganarelle est marié à Célie. Chacun des quatre protagonistes est persuadé d'avoir été trompé par son partenaire.

Une pièce de Molière qui reprend les thèmes classiques, sans grande surprise.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
CÉLIE.
Quoi ? Vous prétendez donc, mon père, que j'oublie
La constante amitié que je dois à Lélie,
J'aurais tort si sans vous je disposais de moi ;
Mais vous-même à ses voeux engageâtes ma foi.
GORGIBUS.
Lui fût-elle engagée encore davantage,
Un autre est survenu dont le bien l'en dégage.
Lélie est fort bien fait ; mais apprends qu'il n'est rien
Qui ne doive céder au soin d'avoir du bien,
Que l'or donne aux plus laids certain charme pour plaire,
Et que sans lui le reste est une triste affaire.
Valère, je crois bien, n'est pas de toi chéri ;
Mais, s'il ne l'est amant, il le sera mari
Plus que l'on ne le croit ce nom d'époux engage
Et l'amour est souvent un fruit du mariage.
Mais suis-je pas bien fat de vouloir raisonner,
Où de droit absolu j'ai pouvoir d'ordonner,
Trêve donc je vous prie à vos impertinences ;
Que je n'entende plus vos sottes doléances.
Ce gendre doit venir vous visiter ce soir,
Manquez un peu, manquez, à le bien recevoir,
Si je ne vous lui vois faire fort bon visage,
Je vous... Je ne veux pas en dire davantage.

Scène I
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Il s’est subitement éloigné de ces lieux,
Et sa fuite a trompé mon désir curieux.
Mais de sa trahison je ne fais plus de doute,
Et le peu que j’ai vu me la découvre toute.
Je ne m’étonne plus de l’étrange froideur
Dont je le vois répondre à ma pudique ardeur,
Il réserve, l’ingrat, ses caresses à d’autres,
Et nourrit leurs plaisirs par le jeûne des nôtres.
Voilà de nos maris, le procédé commun,
Ce qui leur est permis, leur devient importun,
Dans les commencements ce sont toutes merveilles
Ils témoignent pour nous des ardeurs non pareilles ;
Mais les traîtres bientôt se lassent de nos feux,
Et portent autre part ce qu’ils doivent chez eux.
Ah ! que j’ai de dépit, que la loi n’autorise
À changer de mari comme on fait de chemise :
Cela serait commode, et j’en sais telle ici
Qui comme moi ma foi le voudrait bien aussi.
(En ramassant le portrait que Célie avait laissé tomber.)
Mais quel est ce bijou que le sort me présente,
L’émail en est fort beau, la gravure charmante,
Ouvrons.
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Que le ciel la préserve à jamais de danger !
Voyez quelle bonté de vouloir me venger !
En effet, son courroux qu'excite ma disgrâce,
M'enseigne hautement ce qu'il faut que je fasse ;
Et l'on ne doit jamais souffrir sans dire mot,
De semblables affronts à moins qu'être un vrai sot.
Courons donc le chercher ce pendard qui m'affronte
Montrons notre courage à venger notre honte.
Vous apprendrez, maroufle, à rire à nos dépens,
Et sans aucun respect faire cocus les gens.
(Il se retourne ayant fait trois ou quatre pas.)
Doucement, s'il vous plaît, cet homme a bien la mine
D'avoir le sang bouillant et l'âme un peu mutine ;
Il pourrait bien mettant affront dessus affront
Charger de bois mon dos, comme il a fait mon front.
Je hais de tout mon coeur les esprits colériques,
Et porte grand amour aux hommes pacifiques ;
Je ne suis point battant de peur d'être battu
Et l'humeur débonnaire est ma grande vertu.
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Quand j'aurai fait le brave, et qu'un fer pour ma peine,
M'aura d'un vilain coup transpercé la bedaine,
Que par la ville ira le bruit de mon trépas,
Dites-moi, mon honneur, en serez-vous plus gras?
La bière est un séjour par trop mélancolique,
Et trop malsain pour ceux qui craigne la colique;
Et quant à moi, je trouve, ayant tout compassé,
Qu'il veut mieux être encor cocu que trépassé.
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SGANARELLE
Il faut se dépêcher de l'aller secourir.
Certes, elle auroit tort de se laisser mourir :
Aller en l'autre monde est très−grande sottise,
Tant que dans celui−ci l'on peut−être de mise.
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Vidéo de  Molière
MOLIÈRE – Variations sur les fêtes royales, par Michel Butor (Genève, 1991) Six cours, parfois coupés et de qualité sonore assez passable, donnés par Michel Butor à l’Université de Genève en 1991.
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