Les Bébés de la consigne automatique

L'un des plus grand de Murakami Ryu, l'art de se faire maltraiter psychologiquement avec une once de beauté.

D'errances en désespoirs, de traumatismes d'enfance en traumatismes d'adultes, une écriture comme une clef...Plus qu'un livre, un terreau. Salvateur ou destructeur je ne sais, mais toujours juste, puissant et prenant.
Un grand livre.

Murakami Ryû raconte ici l'histoire de Hashi et de Kiku, deux garçons abandonnés à leur naissance dans une consigne automatique.

Je me demande maintenant comment j'ai pu passer si longtemps à côté de ce livre (j'ai mis des années à me décider à le lire !). Passées les premières lignes (très dérangeantes !), j'ai été prise dans un tourbillon dont je n'ai plus eu envie de sortir. C'est un roman certes violent, certains passages sont à la limite du supportable, mais Murakami Ryû ne s'y appesantit jamais et y injecte toujours une part de dérision. Il nous plonge dans des endroits désaffectés (usines, ville abandonnées...) les bas-fonds de Tokyo, là où l'on croise les personnages les plus laids et les plus difformes, tous dotés d'un détail physique repoussant. Murakami les décrit avec une grande précision. Les lieux, en particulier, font penser à des décors de cinéma...

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J'ai bien failli abandonner plusieurs fois la lecture de ce roman.

A peu près tout m'a déplu. La violence est parfaitement gratuite et ne sert en rien l'intrigue. L'intrigue, d'ailleurs, est assez absente (pourtant le pitch était prometteur). Les événements semblent hasardeux, particulièrement dans la première moitié du livre. Certaines scènes sont inutilement glauques. Et pour saupoudrer le tout, vous prendrez bien un peu de culture du viol ? (non, merci)

Si le but est de montrer que la violence peut surgir à n'importe quel moment, créant une rupture dans l'existence, ici ça tombe à plat, les personnages étant franchement antipathiques. de fait, leurs malheurs et péripéties (très improbables) m'ont laissée indifférente. On se perd dans des circonvolutions qui ne mènent nulle part et, souvent, je me suis demandée « mais qu'est-ce que je fais là ? » 

Beaucoup ici ont souligné le style. Je suis manifestement passée à côté…

J'aurais bien du mal à recommander ce livre. Pour reprendre une mémétique réplique de télé-réalité : « je suis pas venue là pour souffrir ! »

Des fulgurances , des idées par millier, des animaux tropicaux, un groupe de musique, du saut à la perche , du sang , du sexe , bref un immense bordel dans un Tokyo poisseux à souhait mais malheureusement un peu poussif ! Deux personnages attachants au début , mais dont on s'éloigne au fur et à mesure que le récit prends des allures de science-fiction ! rien n'a vraiment de sens, ni la psychologie des personnages, ni la multitude des protagonistes rencontrés, si bien que même si dans l'ensemble on ne s'ennuie pas, c'est chaotique, trop bordélique pour être captivant comme l'est miso soup par exemple !
Peux être , fait il parti des romans qu'il ne faut pas essayer de comprendre ou d'analyser, mais dont l'impression qu'il nous laisse une fois refermé est une expérience à part qui continue son oeuvre inconsciemment pour le pire comme le meilleur !

Bien loin du Japon idyllique des photos kawai. C'est une jeunesse désenchantée, cynique et violente qui est y est dépeinte. Rien n'est épargné. On suit le parcours de 2 orphelins retrouvés dans des consignes automatiques qui vont avoir des histoires différentes mais néanmoins rythmés par la violence. On a du mal à le lâcher malgré la lente et vertigineuse déchéance qui est décrire, un côté hypnotisant. A ne pas lire si on veut garder une vision rose bonbon du Japon.

Une lecture qui me reste longtemps après, même si j'y ai trouvé des longueurs et un manque de cohérence. Non pas un manque de crédibilité, l'univers est suffisamment déjanté et onirique pour dépasser cela, mais un j'ai eu l'impression qu'il y avait trop de choses.

Nos deux héros ont été abandonnés bébés dans une consigne automatique. Ce point de départ traumatisant sera le début d'une suite de tragédies sombres et souvent étranges.
J'ai lu ce livre il y a plus de dix ans et pourtant il me revient souvent en tête. J'en garde un spleen doux amer dérangeant. C'est un de ces rares livres qui vous collent à la peau. Je n'en suis pas tout à fait ressortie indemne.
C'est un livre souvent choquant, violent, mais l'écriture, -ou l'habitude à cette vie difficile des héros-, ne choque pas tant que ça sur le coup, ça m'a plutôt laissé une impression abasourdie, un peu comme à la suite d'un coup.
On sent aussi la différence culturelle avec des questionnements et des scènes psychédéliques très loin de nos habitudes européennes.
Mon moment préféré est de loin quand l'un des personnages principaux passe sont temps dans les manèges à grande vitesse, dans une recherche effréné d'être toujours en mouvement, de ne jamais laisser s'arrêter le temps, de ne jamais se poser et réfléchir en somme car alors les anciens démons pourraient ressurgir.
L'écriture est impeccable à mon goût, on plonge dedans les yeux fermés.
A lire si on aime le glauque sans pour autant le trop trash

conseillé par Léa

On s'attache aux personnages, qui dérivent plus que ne vivent, ils touchent le fonds chacun de leur côté et remontent uniquement par secousses avant de retomber dans la folie/le malheur.
Bizarrement, les personnage féminins semblent aider les deux tristes héros à s'en sortir avec leurs problèmes addictifs, comme s'ils recherchaient à travers eux le réconfort et la stabilité maternels dont ils ont été privés à leur naissance. Ils mettent tous deux leurs problèmes sur le fait d'avoir été abandonné à la naissance et d'avoir été trouvés presque morts comme s'il fallait qu'ils se prouvent à eux-mêmes, par/dans leur folie, qu'ils avaient une place dans ce monde. Mais quelle place ? Addict aux drogues, aux sensations fortes, des existences de misère dans le bas-fond japonais. Si l'un connaît la gloire et le succès, l'autre connaît la prison ; mais au fond, tous les deux se retrouvent dans le crime et la désillusion de la vie, dans la quête d'un paradis perdu ; à travers le son parfait du battement de coeur humain. Son qu'ils avaient entendu dans le cadre de leur traitement psychologique, qui semble en effet avoir marché. Peut être retombent-ils dans leur état de folie, permanent cette fois, car arrivés à Tokyo, ils sont très vite en contact avec d'autres personnages fous. Je retiens encore une fois que ce sont les femmes qui les stabilisent, bien que cet équilibre soit précaire, et les femmes assez spéciales elles aussi (Anémone et son royaume des crocodiles hum hum).
Cela dit, on frissonne d'horreur, on suit l'intrigue du début à la fin en passant par tous les endroits scabreux de Tokyo et les personnalités les plus perverses... Seul défaut : où est la fin ? le roman s'arrête sans aucune information sur le futur des personnages, peut être parce que quoi qu'il se passe, leur équilibre ne sera qu'instable et ils seront continuellement en mouvement à rechercher quelque chose d'inaccessible ? A ressasser leur passé et à s'aimer comme les frères maudits qu'ils sont, chacun avec leur don qui les éloigne plus qu'ils ne les rapproche ?