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3,82

sur 829 notes
Après plusieurs romanciers japonais qui m'avaient initiée à l'esthétique élégante et raffinée du Japon traditionnel, Ryu Murakami m'a jetée dans la brutalité du Japon contemporain…

Ses héros, Kiku et Hashi, grandissent dans un orphelinat où ils deviennent rapidement inséparables. Parce qu'ils ont vécu la même histoire : tous deux ont été abandonnés par leur mère dans une gare, dans un casier de consigne automatique, tous deux ont connu l'angoisse de l'abandon et la terreur de l'enfermement dans un espace sombre, étroit et étouffant. Tous deux s'en sont sortis, mais de manière différente : Kiku s'est mis à hurler et Hashi à vomir. Les cris de l'un et l'odeur de l'autre ont alerté les passants.

Kiku deviendra un enfant fort et intrépide, Hashi un garçon faible et craintif. Chacun trouvera son propre moyen de lutter contre cette angoisse originelle. Hashi vit dans un monde parallèle, complètement imaginaire, tandis que Kiku passe son temps à s'enfuir dans des véhicules à moteur…
Plus tard, les deux enfants sont adoptés ensemble par un couple qui vit sur une île isolée. Mais la vie de famille ne leur apporte pas la sérénité. Ils continuent à s'attacher à ce qui leur ressemble : maisons en ruine, village abandonné, chiens errants, marginaux de toute sorte.

Kiku découvre qu'il peut canaliser la violence qui l'habite en devenant champion de saut à la perche. Hashi entame une quête identitaire qui le conduira dans les bas-fonds de Tokyo et fera de lui un célèbre chanteur de rock.

J'aimerais vous dire que l'histoire finira bien, mais il n'y a chez Murakami ni guérison, ni rédemption et il précipite ses héros (et son lecteur) dans des aventures de plus en plus glauques, de plus en plus morbides et de plus en plus sanglantes. Il n'y a dans ce monde-là ni amour ni tendresse, tout y est déchet, pourriture, ruine et déchirure : c'est un monde de cauchemar où la beauté est éphémère et la gloire trompeuse.

De cet enfermement comme nouvelle condition humaine il y a deux moyens de sortir : la violence qui mène à la mort, ou la fuite qui conduit à la folie.

Rarement lecture m'aura paru aussi épuisante que celle-ci… Et je ne parle pas des 522 pages aux petits caractères, mais de la tension émotionnelle qui se dégage de ce roman. Bienvenue en enfer...
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Deroutant! j'ai bien aimé, mais il m'a fallu du temps pour le lire jusqu'au bout! l'ecriture est crue, et certains passages sont poignants. Ce qui m'a le plus frappé c'est qu'en lisant ce livre, j'ai ressenti les odeurs, les sensations, le mal être des personnages! on plonge dedans et certainement pour cela que j'ai mis du temps à le lire!il vaut le coup, mais il faut s'accrocher et ne pas être mal dans sa tête à la période où vous lisez ce roman!
Lien : http://un-livre-une-histoire..
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Un roman très sombre sans aucune once d'espoir. Voila surtout ce que je retiens de ce livre. le destin de ces deux héros auraient du m'émouvoir au plus haut point et bien non ! C'est tellement délirant et fou qu'on a l'impression d'être en plein cauchemar et du coup, les personnages semblent irréels. J'ai donc lu ce livre avec intérêt mais détachement. Dommage !
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Ryu Murakami est un écrivain japonais contemporain connu pour ses explorations des sentiments humains les plus vils. Ce roman paru en 1980 au Japon anticipe sur les travers de la société en se projetant une décennie plus tard. Il raconte les destinées mouvementées de deux frères d'abandon.

En préambule, je vous déconseille vivement de lire la quatrième de couverture qui, en quelques lignes, dévoile la quasi-totalité de l'intrigue. Idem pour la préface qui propose une analyse intéressante sur le livre mais révèle trop d'éléments. A lire une fois le roman achevé.

(suite sur le blog l'Etang de Kaeru)
Lien : http://etang-de-kaeru.blogsp..
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J'ai lu "Les bébés de la consigne automatique" (1980), l'un des premiers livres de l'auteur, puisqu'il s'agit de son troisième, publié quelques années après "Bleu presque transparent" (1976).

Kiku et Hashi ont un point commum : ils ont fait parti de la soixantaine de bébés abandonnés dans les consignes automatiques d'une gare de Tokyo en 1972 et ont été les seuls survivants. Ils sont recueillis par un orphelinat et sont adoptés quelques années plus tard.

Ce livre retrace leur vie : leur enfance houleuse, puis leurs chemins divergents. Kiku est plutôt solitaire, il saute à la perche et fait du datura une obsession (une drogue rare qui lui permettrait d'anéantir Tokyo), tandis que Hashi est populaire et devient aisément chanteur.

Un point commum au fil des années : les deux frères sont violents.

J'ai aimé le violent désespoir des personnages. Des situations qu'on n'anticipe pas et qui surprennent, tiennent en haleine le lecteur. Lecteur qui, d'ailleurs, se surprend à crier "Datura !" dans sa tête, en même temps que les personnages...! J'ai aimé la fin aussi, on s'y attend, mais elle ne déçoit pas. J'ai aimé l'alternence des récits, entre celui de Kiku et celui de Hashi, avec une odeur de corne brulée qui nous fait passer de l'un à l'autre...

Le livre est dense, puisqu'en 500 pages, l'auteur raconte une vingtaine d'années de la vie de deux personnages peu communs. J'ai mis du temps à me lancer dans cette lecture, puisque j'ai acheté ce livre il y a bien un an et je ne regrette pas d'avoir attendu, pour mieux le savourer.
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Les garçons naissent dans les choux et les filles dans les roses affirme l'idiome populaire, comme pour jeter un voile rassurant sur les douleurs de l'enfantement. le premier livre, du sulfureux Murakami Ryû s'intitule Les bébés de la consigne automatique.

Ils ont ça de pratique au Japon, des consignes automatiques comme on peut en trouver dans les gares par chez nous. C'est bien utile pour laisser les affaires dont on ne souhaite pas s'encombrer. C'est ainsi que de jeunes mères désorientées par une responsabilité vagissante décident parfois d'abandonner leur progéniture dans le destin funeste d'un casier métallique.

Quelques uns s'évadent à force de pleurs et de cris, alertant un employé ou un client de passage. C'est ainsi que les deux protagonistes de l'histoire découvrent un monde hostile.

Le roman suivra leurs errances de l'orphelinat à leur famille d'accueil jusqu'à leur confrontation avec le réel qu'ils rejetteront avec violence. Je n'en dévoilerais pas sur le destin hors normes de ces enfants abandonnés dans une consigne automatique.

Le roman est riche, les nombreux portraits des personnages secondaires lui donnent une assise indéniable. L'action s'enlise parfois dans le glauque, le sexe, la violence ou le trash, sans pour autant attiser l'instinct reptilien et voyeuriste du lecteur. Et c'est dommage, car on observe la mort, la douleur et les drames sans jamais entrer dans le livre. En fait c'est principalement le style d'écriture qui m'a chagriné. Au mieux on pourrait le qualifier de fouillis. L'auteur s'amuse d'un paragraphe sur l'autre à changer de narrateur et de point de vue. Parfois il débute même la biographie d'un personnage secondaire. Et le fil conducteur est parfois si ténu qu'on ne le trouve pas.

En bref, c'était pour moi une découverte de la littérature contemporaine japonaise. Je ne regrette pas, mais ça ne m'a pas vraiment donné envie d'en connaître plus.
Lien : http://oiseauchanteur.blogsp..
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Vous aimez les romans aux ambiances noires, l'Asie , le japon en particulier ,un peu de fantastique, un récit haletant voilà le livre qu'il vous faut. c'est noire et si c'est ce que vous aimez alors lisez le . RYÛ Murakami ne pas confondre un autre Murakami est une espace de Chandler japonais pour l'ambiance . vous voulez en savoir plus écouter mon podcast https://unlivrequejaime.lepodcast.fr/les-bebes-de-la-consigne-automatique-de-ryu-murakami
Lien : https://unlivrequejaime.lepo..
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Une lecture qui laisse un étrange sentiment d'épuisement…

L'auteur nous livre ici un récit sombre, sale, déprimant et violent, tout en nous laissant l'envie de nous raccrocher à l'espoir. Et l'espoir, les deux protagonistes en auraient bien besoin !

C'est l'histoire du parcours de Kiku et Hashi, deux enfants abandonnés dans une consigne automatique.
Ils grandiront comme des frères et prendront deux voies différentes à l'âge adulte, mais continueront d'avoir en commun un désespoir tenace qui les conduira à une folie destructrice.

De victimes à bourreaux, d'attachants à effrayants, on jongle constamment avec une pitié sincère et un dégoût total face aux deux frères. On est hypnotisé par l'écriture impudique et cru de Murakami, qui va parfois flirter avec le fantastique ; on ne sait plus par moment si on est au coeur de la folie ou dans un univers onirique.

Au coeur d'un société pervertie et malsaine, dans un Tokyo au bord du chaos, on est constamment sur le fil tout au long des pages.

De nombreuses choses m'ont dérangé dans l'approche de l'auteur, mais ces choses nourrissent aussi la noirceur et le malaise qui sont revendiqués par l'histoire.

Après ça, j'ai bien envie d'un peu de légèreté avec une lecture réparatrice !
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Relu 20 ans plus tard... je trouve le tout terriblement daté.
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C'est un très bon livre, je le recommande. L'écriture est fluide et hachée, ce qui donne un rythme assez saccadé au récit. Dès le départ, on sait plus ou moins que le destin des deux frères sera tragique mais l'auteur manie avec légèreté les ficelles de leur destinée, nous laissant le souffle coupé face aux péripéties unissant et éloignant à la fois, ces enfants.
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