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sur 285 notes
Londres, 1888. La reine Victoria s'est remariée avec le comte Dracula, qui entend répandre le vampirisme dans tout le royaume. Chaque soir, au crépuscule, les non-morts poursuivent les sang-chauds pour leur donner «le baiser des Ténèbres» et boire le sang qui leur assure l'immortalité. La terreur règne, toute révolte est impitoyablement réprimée, mais un mystérieux tueur au scalpel d'argent, en s'attaquant aux prostituées vampires, menace la stabilité du nouveau régime.
Et oui, vous avez bien lu
Nous sommes à Londres, et qui plus est en 1888, année symbolique par excellence dans la capital de l'empire britannique. de plus la reine Victoria s'est remariée avec le comte Dracula. Alors je vous le dis, moi, ça va faire des dégâts.
Le comte Dracula n'est pas mort, il a épousé la reine Victoria et c'est lui maintenant qui règne sur la Grande-Bretagne. van Helsing a échoué dans sa mission. C'est lui qui fini empalé. L
Le vampirisme se répand dans le Londres du XIXe siècle
Pourtant à White Chapel, et oui on se retrouve ici aussi le quartier pauvre et malfamé de l'est de Londres, les prostituées vampires se font assassiner par un mystérieux homme aux scalpels d'argent.
Tout cela ne vous rappelle-t-il rien !
Bon, bien tant pis, j'aurai essayé.
Mais si …ça vous revient….Vous venez de comprendre que Kim Newman nous propose une uchronie.
Un version modifié de la réalité historique, légèrement modifié, Jack the Ripera troqué son couteau contre a un joli scalpel en argent. Et notre auteur fait de notre tueur en série préféré, le bras armé et vengeur de la populace londonienne.
Nous avons un duel à distance entre
Au coeur de l'enquête se croisent des personnages légendaires, le docteur Jekyll, Moriarty, Fu Manchu ou encore le club Diogène.
Anno Dracula, roman gothique, baroque et brillant, a totalement renouvelé le thème du vampire
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J'avais acheté ce roman lors de l'opération spéciale de Bragelonne à 1 euro mais ne m'étais pas encore décidée à le lire. En peaufinant ma liste pour le challenge ABC littérature de l'imaginaire 2018, je me suis dit que c'était l'occasion de le sortir de ma PAL.

Les livres et films sur les vampires sont légions et le personnage de Dracula a beaucoup inspiré l'imaginaire, si bien qu'il est difficile de trouver un roman qui sorte un peu de l'ordinaire sur ce thème. Anno Dracula a réussi à sortir lu lot en partant d'une idée simple: changer la fin de Dracula et lui donner la victoire sur van Helsing. À partir de cette idée, Kim Newman développe un univers où les vampires font partie de notre monde et ne vivent pas cachés. Anno Dracula prend appui sur le roman de Bram Stocker paru en 1897 mais s'en démarque sur bien des points.

Dracula est un roman épistolaire, le procédé narratif utilisé par Kim Newman est tout à fait différent. On a un récit avec un narrateur omniscient et quelques chapitres à la première personne. le thème du vampirisme est traité de manière plus approfondi par Kim Newman qui a fait des vampires des personnes presque communes que l'on peut croiser dans toutes les strates de la société, du noble aux prostituées. Si l'auteur a gardé certains aspects du vampirisme commun comme l'absence de reflet, il a développé le fait que les vampires peuvent créer des lignées (cela m'a un peu fait penser au jeu de rôle Vampire). En transformant un humain en vampire, le vampire lui transmet aussi ses caractéristiques et des pouvoirs particuliers: pour ceux de la lignée de Vlad Tepes, le pouvoir particulier est lié à la transformation animale. Pour d'autres lignées, il s'agira de pouvoirs liés à la prescience. Les vampires sont également fragiles au soleil, même si les vampires les plus anciens le craignent moins que les « nouveaux nés ». Bien entendu, plus un vampire est âgé, plus il a acquis de puissance.

Imaginer une fin différente au roman culte de Bram Stoker entraine aussi une Angleterre différente. Dracula avait voyagé de sa Transylvanie natale vers l'Angleterre afin d'acheter une maison à Londres. N'ayant pas été tué par van Helsing, Dracula fait le choix de rester en Angleterre et gravit facilement les échelons de la noblesse en épousant la reine Victoria, devenue une vampire elle aussi, faisant de lui le prince Consort. le premier ministre du pays est Lord Ruthven, personnage connu de la littérature puisqu'il vient d'une nouvelle de John William Polidori intitulée le Vampire et publiée en 1819. Cette nouvelle a popularisé le thème du vampire et Kim Newman lui rend ainsi hommage. Lord Ruthven dans Anno Dracula est un vampire comme beaucoup de proches de Dracula. On a ainsi un des pays les plus puissants du monde à la fin du XIX ème siècle dirigé par des vampires, ce qui ne plait pas à tout le monde. En effet, un mouvement révolutionnaire apparait et désire contrer la puissance de Dracula. Il faut dire que le prince consort agit comme bon lui semble et rend une justice à la Vlad Tepes, donc des plus expéditives, empalant à tour de bras.

J'ai parlé du vampirisme vu par l'auteur, de son univers mais pas encore de l'intrigue qui est la seule chose qui est à mon avis en dessous du reste. L'idée de départ du roman et l'univers mis en place par l'auteur sont de grandes réussites mais l'intrigue est moins convaincante, sans être mauvaise pour autant. Kim Newman explique d'ailleurs dans la postface du roman qu'il a pensé à l'intrigue en dernier dans la construction de son roman qui est surtout fondé sur le fait que Dracula ait vaincu Abraham van Helsing. L'intrigue du roman repose sur une enquête concernant les meurtres de Jack l'éventreur en 1888. Bram Stoker a d'ailleurs écrit Dracula à cette période même s'il n'a été publié que quelques années après. On retrouvait aussi cette idée de mêler les crimes de Jack l'éventreur et Dracula dans l'excellent Je suis le sang de Ludovic Lamarque et Pierre Portrait.

Les meurtres de Jack mettent à mal un pays déjà marqué par la division entre son dirigeant et le peuple, surtout que Jack ne s'en prend qu'à des prostituées vampires dans le quartier de Withechapel, le plus pauvre de la ville. L'auteur a construit son roman en dévoilant dès le départ l'identité de Jack, on comprend ses motivations peu à peu dans les chapitres racontés directement par le meurtrier. L'enquête est menée par un humain Charles Beauregard, agent secret au service de la reine et il va être amené à faire équipe avec Geneviève Dieudonné (dommage pour le nom), une vampire d'origine française et d'une lignée très ancienne, elle a été transformée en vampire avant Dracula. le roman contient de nombreux personnages mais les plus intéressants sont le duo d'enquêteurs. Geneviève est une vampire mais elle ne commet pas d'exactions, elle travaille dans un cabinet médical dans le quartier de Withechapel et aide les vampires « nouveaux nés ». Beauregard est marqué par son passé, son devoir. Ces deux personnages ne viennent pas de la littérature ni du roman d'origine.

Parmi les autres personnages, on retrouve beaucoup de références historiques et littéraires : on croise Oscar Wilde ou encore Florence, la femme de Bram Stoker, Carmilla la vampire du roman de Sheridan le Fanu, mais aussi l'inspecteur Lestrade, le docteur Moreau et le docteur Jekyll. Kim Newman a également utilisé des personnages du roman de Bram Stocker, on croise Mina Harker, femme de Johnathan Harker. Surtout, deux autres personnages ont beaucoup plus d'importance dans le récit, il s'agit de Art Holmwood alias Lord Godalming qui était fiancé à Lucy Westenra, amie de Mina et une des premières victimes de Dracula à son arrivée à Londres, et aussi du Docteur John « Jack » Seward qui dirigeait un hôpital psychiatrique et qui était amoureux de Lucy. Kim Newman utilise à très bon escient ces personnages dans son récit et les intègre parfaitement à son intrigue. Il fait preuve d'une excellente connaissance du roman de Bram Stoker et d'une grande maîtrise dans la construction de ses personnages.

L'ambiance du roman est également très réussie en mélangeant habilement uchronie, fantastique et époque victorienne. On ressent bien le climat pesant de l'époque et du lieu avec cette brume londonienne omniprésente. L'auteur a également très bien utilisé les codes des récits du XIX ème siècle sans trop en faire. Les multiples références littéraires et historiques sont très bien intégrées aux récits et contribuent à cette ambiance oppressante de la ville.

Kim Newman signe un grand roman avec Anno Dracula en partant d'une idée excellente: changer la fin d'un classique de la littérature fantastique. Il arrive à développer à partir de cette idée un univers qui lui est propre où les vampires vivent au milieu des humains et non dans l'ombre, même si la cohabitation n'est pas rose tous les jours. Son roman rend un bel hommage au Dracula de Bram Stoker et à la littérature fantastique de la même époque.
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Mais pourquoi ai-je voulu me replonger dans une histoire de vampires, moi qui n'ai pas lu grand-chose depuis Dracula et Entretiens avec un vampire ? Peut-être la pléiade d'avis positifs sur Babelio, la couverture attirante du Livre de poche et tout simplement le résumé prometteur qui avait un parfum de steampunk.

Ce brave Dracula n'est en effet pas mort. Non seulement il a survécu mais il a même réussi à épouser la reine Victoria et règne sur une Angleterre quelque peu chamboulée où les non-morts côtoient des buveurs de sang de tout acabit. La vie pourrait donc paraître bien plaisante à ce monstre qui semble dominer toute créature mais vous connaissez les Anglais, un peuple déterminé à ne pas se laisser envahir aussi facilement.

C'est que Dracula, aussi bestial et puissant qu'il soit, va devoir se dépatouiller avec le cas Jack l'Eventreur, se méfier du Diogene club, nid d'espions au service de sa très gracieuse majesté, dont l'un des membres les plus actifs est le séduisant Charles Beauregard, sans compter que tous les vampires n'apprécient pas leur démoniaque souverain, à commencer par la redoutable Geneviève Dieudonné, une Ancienne plutôt sympathique.

Alors, soyons honnête, cet Anno Dracula respecte les codes de la littérature vampirique, vous aurez votre lot d'hémoglobine et de métamorphoses, de tortures et de combats féroces, et ne révolutionne pas le genre. En revanche, le côté original de l'histoire réside dans ce méli-mélo de personnages réels et fictifs qui s'entrecroisent, d'Oscar Wilde à Elephant Man, de Mrs Stocker à Charles Swinburne en passant par beaucoup d'autres (mais hélas, il manque Sherlock Holmes...), véritable hommage à la littérature anglaise. Une lecture sympathique, saupoudrée d'humour, idéale pour se changer les idées.
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Anno Dracula pourrait être résumé ainsi: et si Dracula de Bram Stoker avait très, très mal fini? Si la tête de van Helsing ornait désormais une pique, tandis que le Comte a épousé la Reine Victoria et que les ténèbres envahissent chaque nuit un peu plus Londres, tandis que le nombre de vampires se multiplient? Et puisqu'on donne dans le mythe, voici que Jack l'Éventreur s'invite dans la danse!
Il n'y a d'ailleurs pas que lui de célèbre dans ce roman: on croise une flopée de personnages célèbres, réels et imaginaires, et le jeu pourrait presque consister à tous les retrouver.
C'est à demi une enquête pour retrouver Jack, menée par un sang chaud employé par le Diogene Club, que les amateurs de Holmes reconnaîtront, et une présentation de l'Angleterre vampirique, ce second point étant finalement plus passionnant, déjà parce que le lecteur, lui, sait quasiment dès le début qui est réellement l'Eventreur, et puis parce que personnellement, j'ai toujours beaucoup aimé tous les petits détails de worldbuilding en fantasy.

Ce n'est pas la plus grande plume de la fantasy, mais c'est réellement palpitant par moment et je lirai surement la suite.
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Magnifique! le précurseur du vampirisme Bram Stoker nous a donné tant d'émotions avec Dracula qui malheureusement prend fin en 1 seul tome. Alors avoir une nouvelle version de Dracula et qui plus est merveilleusement écrit est un incontournable à lire pour tous adorateurs des nosferatus.
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J'ai trouvé ce livre en bouquinerie alors qu'on m'en avait parlé juste quelques jours avant, j'ai donc sauté sur l'occasion. Anno Dracula se présente comme la suite de Dracula de Bram Stoker, à un « détail » près : Dracula a gagné. Il a même bien réussi son coup, puisqu'au moment où le roman commence une bonne partie de la population londonienne est devenue vampire et il règne au côté de la reine Victoria, redevenue jeune grâce aux pouvoirs du vampire.

Dans le bas Londres, les jeunes non-morts sont indisciplinés, beaucoup assoiffés de sang et peu avertis des choses de la mort. La plus part des femmes se prostituent. Les sangs-chaud se vendent pour de l'argent, les non-mortes pour du sang. Les plus puissants de l'ancien monde comprennent que s'ils veulent rester dans la course, gagner encore du pouvoir, il leur faudra passer aux ténèbres.

C'est dans ce climat qu'apparaît Jack l'Éventreur, Scalpel d'Argent, bien décidé à tuer des vampires qu'il juge décadents.

Charles de Beauregard, membre de l'éminent Diogene's Club est chargé de l'enquête, aidé de Geneviève Dieudonnée, une ancienne, c'est-à-dire une vampire millénaire, plus vieille que Dracula lui-même.

Ensemble ils affronteront le fog londonien, les complots des hommes comme des vampires, les trahisons, les déceptions et l'un des plus grand mystère de l'époque victorienne.

Lorsqu'on débarque dans ce roman, on est assailli par une foule de noms connus : Dracula, évidemment, tous les personnages de ce roman éponyme, Bram Stoker lui-même, Jack l'éventreur, Docteur Jekyll, Oscar Wilde, Sherlock Holmes, j'en passe, j'en oublie et il y en a que je n'ai certainement même pas reconnu ! Heureusement tous n'apparaissent pas physiquement dans le roman et sont juste mentionnés à titre de décors, sinon on aurait un peu eu l'impression d'étouffer !

Ce qui est intéressant dans ce roman c'est d'avoir repris le roman de Bram Stoker comme base pour écrire une histoire avec des vampires, plus proche des mythes classiques (on rencontre donc des vampires dégénérés, poilus, violents, bien loin des séducteurs beaux et immortels des derniers temps). Dracula règne sur le roman sans jamais intervenir en personne et les personnages du roman de Stoker ont une place importante plutôt amusante une fois remise en perspective. Les personnages de Geneviève et Charles sont plutôt sympathiques et attachants une fois qu'on les suit dans leur enquête.

Le gros problème de ce roman c'est qu'il est noyé dans le brouillard londonien. Je m'explique : dans tout le roman il règne un climat qui rend flou nombre de choses, les personnages semblent parfois se démultiplier, ainsi que les intrigues, parfois non résolues, donc on a parfois tendance à s'y perdre, en tout cas à moins s'attacher aux personnages.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre, mais par moment j'avais l'impression que ça n'avançait pas vraiment, qu'il manquait peut-être un petit quelque chose. Peut-être est-ce dû au fait que nombre d'intrigues secondaires ne sont pas clairement résolues (peut-être le seront-elles dans la suite, mais à la base c'était une novella, auquel cas les personnages de Kate (pourtant mentionnée sur la très classe couverture poche) et Pénélope entre autre n'apportent pas grand chose et paraissent presque inachevés).

La fin est elle-même un grand coup de théâtre, mais trop brutale d'après moi, terminer aussi abruptement après de telles circonvolutions m'a quelque peu dérouté.

Je suis donc contente d'avoir lu ce livre, j'ai trouvé qu'il y avait de vraies bonnes idées, mais il y a également un petit je-ne-sais-quoi qui m'a empêché de le classer parmi mes coups de coeur. Ainsi que l'a dit un des chroniqueurs du site elbalkin.net : « le thriller vampirique du siècle ? Peut-être pas… Mais assurément l'une des plus belles contributions au genre ».
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Beaucoup de bonnes choses sont à relever dans Anno Dracula. Il est d'abord très agréable de croiser une série de personnages aux noms familiers qui appartiennent aussi bien à l'Histoire qu'à la fiction. Certains ne feront que passer, d'autres auront un rôle plus important. Nous rencontrons Jekyll, Oscar Wilde, Bernard Shaw sera parfois cité, plusieurs scènes se passent au Diogene's Club… Chaque référence est un hommage à la littérature britannique du XIXe siècle dont les livre est un héritier direct. Nous sommes invités à un jeu de metalecture qui donne souvent à l'avance les clés du récit. Mais la plupart des noms ne servent qu'au clin d'oeil pour construire un monde où les oeuvres majeures de l'époque victorienne sont réelles. L'auteur se concentre en particulier sur les protagonistes secondaires de Dracula. Newman interroge une victime directe du comte, le Docteur Seward, courtisan désabusé de Lucy.
Distrayante, l'intrigue du tueur de Whitechapel est un bon moyen de révéler les problèmes que peut rencontrer une civilisation dominée par une créature tyrannique venu d'un autre temps. Vlad Tepes veut modeler le monde à sa vision de fanatique religieux tout juste sorti du Moyen-âge, ce qui implique beaucoup d'exécutions arbitraires et une ingérence totale de la capitale. Dans ce joyeux chaos, les vampires ne sont pas plus chanceux que les humains. Comme l'auteur le souligne avec un certain cynisme, la plupart des « ressuscités » meurent bien avant d'avoir dépassé un siècle, tués par leurs semblables, affaiblis par un appétit difficile à sustenter. En effet, le sang humain est une denrée rare pour les pauvres qui n'ont pas les moyens de s'en faire livrer, quand une milice vampirique n'hésite pas à condamner les meurtres de leurs pairs. Plus que les emprunts au thriller, j'ai surtout été séduite par l'intelligence avec laquelle était dépeintes les créatures. A la fois figures pathétiques et tumeurs malgré-elles de Londres, on ne peut pas dire qu'elles inspirent l'admiration.

Le duo vampire/humain (Genevieve et Charles) qui domine le récit entretient à ce titre des rapports très intéressants, un amour passion impossible qui n'a rien de romantique. Immortelle depuis cinq siècles, Geneviève est désespérément réaliste sur l'avenir de ses sentiments. L'homme qu'elle aime finira par vieillir. Elle pourrait le transformer, mais le temps finirait par les séparer. le vampire reste condamné à sa nature d'être solitaire.
Un autre aspect abordé est la ligne fragile entre animalité et humanité au moment de la transformation. le basculement est d'autant plus rapide avec une personne qui s'est imposé trop de limites, un véritable fléau pour les dames guindées de la société victorienne.
En bref, de nombreux petits détails en amont de l'histoire principale ajoutent beaucoup de réalisme à l'univers, et montrent une réflexion très poussée de la part d'un auteur qui maîtrise parfaitement son sujet.
Si le fin mot de la série de meurtre est annoncée très rapidement, l'idée de base est amusante et une série de rebondissement parvient à nous tenir en haleine jusqu'au bout. le tout n'est pas de trouver le tueur, mais de voir comment cette catastrophe annoncée pourra bien se terminer. Certes, le final a un côté un peu brouillon, mais je n'ai pas trouvé qu'il gâche l'ensemble. Il permet simplement de refermer une chronique avant de nous plonger quelques 50 ans plus tard, dans une autre époque, pour le Baron Rouge.

Pour conclure, je ne parlerai pas d'une révélation littéraire (le style manque de rythme) mais assez de bonnes idées pour mériter la lecture des amateurs d'uchronies et de réinterprétation des mythes. La période historique dépeinte ne souffre pas de l'idéalisation un peu trop fréquente du XIXe siècle dans les roman fantasy contemporains qui s'y intéressent, une bonne nouvelle pour les blasés du steampunk. L'écriture rappelle même celle du feuilleton populaire.
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En ayant lu le résumé, je m'attendais à passer un agréable moment...Mais quelle déception!
Non, je ne suis pas très honnête. En réalité, la lecture était plutôt agréable, mais la fin a tout gâché! Je ne déteste rien de plus que ce type de roman qui vous promet des monts et merveilles et au final vous précipite au fond des abysses.

Pour vous évitez de faire la même erreur que moi, c'est-à-dire acheter ce livre, je vous prêche la bonne parole en vous suppliant de ne point écouter les sirènes (du port d'Alexandrie...chantent encore la même mélodie...)

Bref, ne nous égarons point et commençons par le commencement :

1) L'histoire : nous sommes vers la fin du 19ème siècle, en Angleterre et plus précisément dans les quartiers les plus mal famés de ce merveilleux pays qui a vu naître Shakespeare, Jane Austen, Agatha Christie mais aussi et surtout Sherlock Holmes et le Docteur sans oublier leurs talentueux interprètes (qui ne sont pas désagréables à regarder soit dit en passant).
Donc, qui dit quartiers mal famés d'Angleterre dit....Whitechapel...Bravo, vous êtes super fort! Et qui dit Whitechapel dit...Jack l'Eventreur...Décidément, vous connaissez bien vos classiques.
Donc, notre ami Jack fait son boulot de serial killer en butant des prostituées...vampires. Vampires? Vous avez dit vampires? Oui, effectivement, si le livre s'intitule Anno Dracula, il ne va pas parler de Bisounours.
Car Dracula n'a pas été anéanti par van Helsing et consorts. Non seulement il est bel et bien vivant (façon de parler) mais en plus, il a épousé la reine Victoria! du coup, le big boss des vampires règne en seigneur et maître et tout n'est que chaos, désolation, meurtres et bla et bla et bla.
Dans ce roman, nous suivons les aventures d'une vampire, Geneviève, mandatée par Lestrade (aussi vampire) pour enquêter sur les meurtres des prostituées. Elle sera aidée par Charles, un espion au service du Diogène Club...
Alléchant n'est-ce pas? Attendez, je vais vous faire redescendre sur Terre

2) Les personnages : Outre ceux que je viens de citer, nous croisons dans ce roman bon nombre de personnages qui ne nous sont pas inconnus : Arthur Holmwood, Jack Seward, van Helsing, Mina Harker (Dracula), Mycroft, Lestrade (Sherlock Holmes), sans oublier toutes les références à Jack l'Eventreur (les prostituées, Abberline, ainsi que les suspects les plus connus du grand public, comme Druitt).
La plupart des personnages sont vampires (et attendez de voir comment on se transforme en vampire...c'est juste à mourir de rire). Ceux qui ne le sont pas sont appelés les sang-chaud, et il ne fait pas bon d'être un sang-chaud dans un monde gouverné par le plus cruel des vampires.

Comme je l'ai dit, l'histoire est très intrigante. Transposer un mythe tel que l'Eventreur dans un monde vampirique n'était pas une mince affaire. L'auteur s'en sort plutôt avec les honneurs concernant cette partie.
Là où le bat blesse, outre la fin absolument rocambolesque et pas du tout à la hauteur de tout ce qui précède, c'est probablement parce qu'on connaît l'identité de Jack l'Eventreur dès la première page. Alors autant pour les Columbo, connaître le meurtrier avant tout le monde passe encore, autant là, je ne marche pas. Pour moi, ça gâche complètement l'histoire!

Il faut dire que l'histoire de Jack l'Eventreur m'a toujours passionnée et fascinée, alors qu'on connaisse son identité dès le début, je trouve ça un peu grotesque.

En résumé : une histoire qui avait du potentiel mais l'auteur a été un petit peu trop ambitieux, ce qui donne au final un résultat mitigé.
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Ce roman est une sorte d'uchronie au roman de Bram Stoker "Dracula".
Van Helsing et sa bande n'ont pas réussi à arrêter le comte qui a donc pu faire main basse sur le royaume brittanique en épousant la reine Victoria.
C'est aussi un très bel hommage aux personnages réels ou imaginaires peuplant le XIXème siècle mais aussi aux vampires mythiques classiques et modernes. Je pense même avoir trouvé une référence à Anne Rice, car un des dandys vampires s'appelle Lioncourt.
Un très bon roman que je coneille à tous, fans de vampires ou non.
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Apparemment, certaines personnes sont déçues par ce roman car pensaient se trouver en présence d'un thriller ou d'un roman policier. ATTENTION ce n'est absolument pas le cas, d'ailleurs l'identité du criminel est connue trés vite et le propos du livre n'est ABSOLUMENT PAS de découvrir le coupable, c'est avant tout un roman fantastique à mi-chemin entre horreur et histoire doublé d'une excellente uchronie. Vous voilà prévenus ;-)

En revanche, cet ouvrage est à réserver à un public TRES AVERTI car il pourra choquer les plus jeunes.

UN COUP DE COEUR !

A l'instar des grands romans populaires du XIXème siècle, Anno Dracula est un roman décomplexé, qui, comble du délicieux ! ne se prend jamais au sérieux, ce qui favorise une lecture au second degré, et tend avant tout à divertir le lecteur. Et ça fonctionne magnifiquement bien !

Multipliant les péripéties dignes d'un feuilleton de cape et d'épées des années 60 et les scènes sanglantes d'un réalisme cru qui le rapproche du giallo, ces films d'épouvante italiens, Anno Dracula peut-être perçu comme une suite outrancière du Dracula de Stoker. Mais là où la suite « officielle » Dracula L'immortel de Dacre Stoker (arrière-petit-neveu de…comme son nom l'indique) échoue lamentablement à ressusciter le mythe de Vlad Tepes dans nos inconscients collectifs, Kim Newman réussi totalement, transcendant un sujet qu'on croyait pourtant éculé depuis longtemps ou pire voué à la redite, il confère beaucoup d'originalité, de romanesque et un gouleyant et irrésistible panache à son ouvrage.

Sous couvent de rendre hommage à Stoker et Stevenson ou d'évoquer Jack the Ripper, Newman reconstitue superbement l'ère victorienne et entremêle histoire réelle et histoire imaginaire. Il nous offre une uchronie brillante et pleine de verve (les dialogues sont particulièrement réussis) qui convoque personnages politiques, historiques, culturels ou imaginaires de l'époque victorienne et analyse sous un angle presque totalement vampirique les petits et grands événements ayant marqués l'an 1888.

Quelques personnages crées par Bram Stoker interviennent dans le récit et nous découvrons, parfois avec effarement, ce que sont devenus les héros qui ont tenté de sauver Lucy des griffes de Dracula et comment les événements passés ont influé sur le caractère du Dr Seward ou d'Arthur Goldaming. Certains, vous le constaterez, ont embrassées des destinées inattendues et c'est très intéressant de les retrouver des années plus tard et dans un autre contexte. Ils sont accompagnés de nouveaux personnages, inventés de toutes pièces (et avec brio) par Kim Newman, des petits nouveaux qui se révèlent tout aussi fascinants à suivre que les anciens personnages dans les dédales des rues de ce Londres enténébré et puant, recouvert d'un linceul de fog montant de la Tamise qui confère son atmosphère si particulière, si poisseuse et mystérieuse à ce roman. Je pense surtout à Charles Beauregard et Geneviève en disant cela, qu'on peut considérer comme le « couple vedette » du roman et que j'ai beaucoup aimé voir évoluer.

Une excellente réécriture du 19ième siècle à ne pas mettre entre toutes les mains cependant. Kim Newman ne fait pas dans la dentelle. C'est cru, violent, érotique et très sanglant (certaines scènes sont même répugnantes) mais le récit est fort heureusement allégé par beaucoup d'humour et d'ironie.

En guise de conclusion, je dirai que si vous avez aimé Dracula de Stoker, et si vous aimez les classiques en général, vous aimerez très certainement Anno Dracula de Kim Newman. Même Neil Gaiman a adoré parait-il, alors plus d'hésitations, procurez-vous ce livre au plus vite !
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