AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 2318 notes
Une vieille femme Aliide autrefois amoureuse du beau Hans, qui lui préféra sa soeur Ingel accueille en 1992 dans sa pauvre maison une jeune femme traquée et apeurée. Qui est cette jeune femme qui fuit des hommes qui veulent la tuer?
Les russes sont en train de quitter l'Estonie, qui progressivement retrouve son indépendance
A partir de cet évènement Sofi Oksanen construit un roman à tiroirs qui, au fur et à mesure que nous les ouvrons, nous font progressivement voyager au cours des époques, on avance, on revient en arrière, on passe de l'occupation allemande qu'on survole, à l'occupation russe, au stalinisme dans un premier temps mais aussi à la période Tchernobyl. On ouvre on ferme ses tiroirs, sans lassitude et sans se perdre jamais dans l'histoire, chaque tiroir ouvert nous permet d'avancer et de comprendre

50 ans de vie de l'Estonie, 60 ans de vie d'une vielle femme qui a tout connu, de l'occupation russe à l'occupation allemande puis au retour et enfin au départ des russes
50 ans de vie dans cette pauvre maison, remplie de mouches, au sein d'un pays pauvre, dirigé par les hommes du régime soviétique…. Volgas noires, pièces communes, kolkhozes, trafics, bottes de cuir, déportations en Sibérie, valises toujours prêtes pour y partir, interrogatoires, « Coin rouge » : espace d'une pièce dédiée à la propagande communiste, faim, propagande……, mais aussi l'arrivée des mafias russes amenant à l'ouest leurs trafics, leurs réseaux de prostitution..

Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          230
A priori, je ne suis pas trop attirée par les livres chargés d'histoire du communisme, ses violences et imperfections, les délations et toute cette souffrance liée à la grande Histoire.
Mais là, L Histoire est comme un personnage en plus, elle permet de comprendre la mesquinerie des personnages, leur grandeur et tout à la fois leurs petitesses, leur fragilité et leur dureté.
C'est donc un livre dur, sur une histoire dure et pleine de violence, de honte et de méfaits.
Mais on cherche où va se nicher la solidarité et pourquoi, où va se nicher la trahison bien qu'on sache pourquoi.
Sofi Oksanen a bien construit son livre en deux temps, plein d'humanité et de paradoxes. Elle crée des personnages attachants malgré des actes difficilement pardonnables.
Elle rend extrêmement bien compte de l'ambiguïté de chacun et nous amène à l'empathie et à la compréhension.
Finalement, parvenir à un peu de grisaille dans toute cette noirceur, ce n'est pas si mal.
Commenter  J’apprécie          230
Deux femmes unies par un secret dans l'Estonie qui vient de se libérer du joug soviétique. L'une a connu la seconde guerre mondiale, l'autre a pris de plein fouet les conséquences sociales désastreuses du système communiste imposé dans l'URSS.
A travers ces deux destins de femmes , l'un en 1942, l'autre en 1992, Sofi Oksanen explore l'Estonie du 20ème siècle et analyse les ravages des conflits mondiaux et politiques qu'a successivement connu ce pays. Et c'est surtout à travers les personnages féminins que la romancière décrit le drame : toutes deux sont les victimes des bourreaux qui se succèdent dans ce pays : puissance étrangère, police politique, mafia, même combat et mêmes victimes, les femmes.

Ce roman a eu plusieurs prix (le Prix Fnac et le Femina), la quatrième de couverture avait de quoi attiser mon intérêt, malheureusement la rencontre ne s'est pas faite.

C'est d'abord l'écriture trop brute de décoffrage, sans nuance et sans pudeur de l'auteure qui ajoute du sordide à la violence crue qu'elle décrit qui m'a rebutée. Ensuite il y a le fait que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages qui n'ont d'existence que par ce qu'ils subissent et des horreurs qui leur tombe sur la tête.
J'ai regretté aussi le fait que la romancière aborde si peu la vie intérieur des personnages, leurs réflexions personnelles. Cela n'a fait qu'empirer l'impression qu'ils n'étaient rien de plus que des petites choses ou des petits rouages dans un sytème bien plus grand qu'eux (qu'on appellera au choix bureaucratie, politique ou destin). Et cette impression de trop de misères, trop de distance, trop de noirceur m'a vraiment empêché d'apprécier ce roman. Certes, j'ai apprécié la première moitié de l'histoire, mais ensuite j'ai trouvé tout cela long et trop plombant.

Je comprends que ce récit ait pu susciter l'intérêt de certains lecteurs, mais je n'y ai pas trouvé ce que je recherche dans la littérature.
Commenter  J’apprécie          224
Ce livre me faisait peur pour sa noirceur qui ne va pas du tout avec la couverture rose. Au final, oui, c'est moche mais la violence ne s'étend pas sur des pages et des pages : c'est plus facile à lire que ce que je craignais, tellement nécessaire que cette page d'histoire soit écrite, et le suspense est bien mené.
Deux femmes se côtoient de manière imprévue et chapitre après chapitre on remonte dans le temps, par touches plus ou moins linéaires. A travers le destin de la vieille dame et celui de la jeune fille, c'est l'Estonie, pays au milieu du pacte germano-soviétique qui fracassa un peuple entre nazis et hégémonie russe d'un système communiste totalitaire et plein d'horreurs... pour les femmes notamment. Une URSS qui créa des secrets, et des choix, terribles au milieu des familles, s'engouffrant dans les failles...
Commenter  J’apprécie          222
De la passion, de l'égoïsme, la violence de l'histoire. Sofi nous plonge dans le monde de l'Estonie, satellite de la Russie Stalinienne, de la milice, des déportations et nous amène à aujourd'hui : mafia, récupération des terres. Ce roman oscille entre polar et roman historique où le passé ressurgit aujourd'hui. Lisez-le !
Commenter  J’apprécie          222
Estonie. Pays Balte. Pays d'Europe. Pays de la communauté européenne. Pays de la zone euro. Pays membre, pays frère, donc. Mais connaît on bien notre histoire, nous les européens ?
Chaque nation d'Europe connaît à peu près son histoire, du moins chacune d'elles enseigne t elle à son peuple son histoire nationale.
Mais qui sommes nous, nous les européens, de quel bois, de quelle foret, de quelle lande sommes nous fait ?
Estonie. Il est des pays en Europe qui lorsqu'on se penche sur leur histoire, nous donnent l'impression que tous les chars leur sont passés sur le corps.
Piétinés..., on peut dire ça. Occupés, flux et reflux d'occupation, la Suède d'abord, la Russie, l'Allemagne, l'Allemagne nazie, l'union soviétique, la Russie. Des allées et retours de rapaces et de vautours qui ressemblent méchamment à des gifles , à des claques.. Au visage des peuples.
Mais le peuple estonien a toujours gardé l'espoir de devenir indépendant et libre. Libre un jour. L'Histoire est terrible. le roman est à son image. Histoire de femmes, histoire d'un peuple, de résistants. En refermant le livre je me suis dit que peut être si il devait y avoir une dernière étincelle pour éclairer l'Europe ce serait l'image des pays comme ceux de l'Estonie. Parce qu'à bien les regarder, même si l'Europe d'aujourd'hui n'est pas encore l'Europe idéale, c'est grâce à l'Europe que l'Estonie aujourd'hui peut enfin vivre en démocratie, librement. Tout n'est pas réglé, bien sûr, mais tout va quand même mieux.

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          220
Aliide Truu recueille Zara chez elle, lui donne à manger et s'occupe d'elle. Pacha et Laventri sont à ses trousses. Elle s'est retrouvée prostituée après avoir écouté les joies de la vie de son amie d'enfance Oksanka en Allemagne, faite d'argent, habillée et maquillée « richement », sans même savoir ce qu'elle serait en réalité. Piégée dans cette vie de douleur, de sexe et de maltraitance, Zara n'est plus elle-même. La seule chose qu'elle aimerait est de pouvoir s'échapper. Aliide, elle, a connu la guerre, l'humiliation et s'est mariée à un homme du Parti, pour se protéger. Elle aime en secret depuis toujours un autre homme, qu'elle protégera coûte que coûte, mais qui lui fera développer haine, jalousie et mépris. Sa soeur, Ingel, se mariera à Hans, qui sera opposé au Parti et devra fuir puis se cacher, il est recherché. Ces deux femmes, Aliide et Zara, vont chacune se méfiait de l'autre, à cause de ce qu'elles ont subi dans leurs vies respectives, et essayer de mentir et jauger sans cesses l'autre, observer et pourtant se soutenir. Une photo que Zara porte toujours sur elle va lui apprendre beaucoup de choses. Une photo qu'elle a reçue de sa grand-mère, grand-mère pour laquelle elle avait beaucoup d'affection et avec qui elle partageait une grande complicité, grand-mère qui lui apprendra à parler un peu Estonien, ce qui se révélera d'une importance capitale dans la vie de Zara. Elle découvrira aussi une partie de vie et d'histoire de sa famille.

Ce récit est composée de 5 parties, composées elles-mêmes de plusieurs chapitres, survolant donc plusieurs années de l'histoire de l'Estonie, allant de 1938 à 1992. Il retrace les différentes périodes, de l'occupation Soviétique à l'occupation Allemande, puis à nouveau à l'occupation Soviétique, et enfin à la Restauration de la République d'Estonie en 1991. de plus il raconte la vie de Zara de son enfance à 1992 et de même pour Aliide. L'histoire saute de l'une à l'autre des périodes, sans chronologie, juste une indication des dates. Nous passons aussi bien de l'enfance de Zara, à sa condition de prostituée, avec, entre les deux, un pan de vie d'Aliide sous l'occupation allemande, puis sous l'occupation Soviétique etc. Enfin vous comprendrez que ce sont des retours en arrière perpétuels mais bien souvent pas dans les mêmes années ni pour les mêmes personnes, mais aussi le récit dans le présent du roman, soit en 1992. Il faut donc suivre ! Mais c'est formidablement écrit et passionnant, de par l'histoire de ce pays que l'on connaît mal et de par l'évolution de chacun des personnages dans leurs environnements et les raisons pour lesquelles ils sont devenus ce qu'ils sont, un éclaircissement nécessaire. Et à chaque début de partie, est proposé un extrait du cahier de notes d'un des personnages clé du récit, cahier qui scellera son avenir.

La lecture de ce roman est éprouvante car ce qui y est raconté est dur, très dur. Sofi Oksanen ne nous épargne pas l'horreur de ce que peuvent être des interrogatoires pendant la guerre, le viol, l'humiliation, de ce que peut être la condition de prostituée dans la mafia, la peur, l'horreur, la maltraitance, de ce que peut être la trahison, la folie amoureuse, la démence, tous les travers de l'espèce humaine en somme… J'ai plusieurs fois eu le souffle coupé quant à la violence des mots et des propos pourtant justes, et souvent peinée face à de telles dérives et face à la réalité de ce que sont les guerres, des vies complètement anéanties, la peur au ventre toujours constante. il est difficile de parler d'un tel récit tant les émotions sont encore vives et que ce genre d'histoire continue à planer dans votre esprit encore après. Et malgré les supplices endurés, la tragédie de vies meurtries par la guerre, de vies endolories par l'ignominie et la perversité de monstres humains, de la haine à l'intérieur même d'une famille, du mensonge, il reste toujours chez certains de l'humanité et de l'entraide. Mais aussi une histoire qui raconte des souvenirs d'enfance.

Je vous conseille ce roman qui traite aussi bien de la guerre, de la prostitution, de Tchernobyl, que de la famille, de l'amour, de l'amitié. Sofi Oksanen a écrit un roman « âpre et dur qui met en parallèle la violence sur les femmes et sur les peuples » Augustin Trapenard, Elle. « Un très grand livre sur le mensonge et la peur. On en sort ébloui par la maîtrise et secoué par le propos. » Alexandre Fillon, Lire. Je rejoins complètement leurs avis.
Lien : http://madansedumonde.wordpr..
Commenter  J’apprécie          222
1992.
Dans son jardin, Aliide découvre une jeune femme contusionnée et sale. Contre toute attente, elle va s'occuper d'elle, et même la protéger des mafieux qui la recherchent.
Cette jeune femme s'appelle Zara.
Russe de naissance, elle est pourtant la petite niece d'Aliide.
Et voici comment les souvenirs reviennent, à l'une et à l'autre. Avec des expériences pas bien différentes finalement. Des humiliations, des coups, des abus sexuels...
L'Estonie pendant et après la guerre, le joug communiste, tout ça est relaté, dans un temps décousu, judicieusement choisi. Certaines scènes sont d'une violence terrible, non pas dans les mots puisque la plupart du temps, les actes sont sous-entendus et pas franchement exposés. C'est très subtil et intelligent.
C'est une très belle oeuvre. Parfaitement maîtrisée. L'écriture de l'auteure est à la hauteur du sujet.
Commenter  J’apprécie          210
Pour moi c'est un roman d'actualité. Il parle d'un pays mal connu à travers les femmes. Des femmes misogynes qui en viennent à se haïrent entre elles ou elle-même face à la barbarie des hommes. Il y a les liens familiaux, l'amour, le racisme, la guerre, la cruauté, la soumission ; tout ceci face au rythme des saisons et du travail de la terre qui ne change pas. Un livre dérangeant, qui m'a secoué.
Commenter  J’apprécie          213
Estonie 1992. Une vieille dame découvre une jeune femme recroquevillée dans sa cour. Mais comme elle-même a un passé chargé et veut se faire oublier, elle met du temps à la faire entrer. Est-ce une rencontre de hasard ?
Entre la méfiance, la peur, le besoin de se soulager, elles vont, peu à peu, se dévoiler. Retour sur différentes époques et lieux. On apprend que la vieille dame, pour garder son beau-frère, dont elle était amoureuse, et après s'est débarrassée de sa soeur, le cachera dans la maison sous les yeux de son mari. Zara, quant à elle, fuit un proxénète. le tout entremêlé avec le passé stalinien et communiste avec, toujours ça et là, les odeurs qui sont toujours présentes. le tout en fait un roman historique qui dénoncent la souffrance des femmes et ce qu'elles ont subit, mais aussi leur combativité, leurs bassesses. Un début de roman qui demande un effort au lecteur. Une écriture de délicatesse et de brusquerie. Une histoire forte, noire, qui laissera son empreinte.
Commenter  J’apprécie          210




Lecteurs (4421) Voir plus



Quiz Voir plus

Purge, de Sofie Oksanen

En 1939-1945, l’Estonie était rattachée à :

La Finlande
La Russie
L’Allemagne

10 questions
291 lecteurs ont répondu
Thème : Purge de Sofi OksanenCréer un quiz sur ce livre

{* *}