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France Meyer (Traducteur)
EAN : 9782070388882
384 pages
Gallimard (22/04/1994)
3.97/5   34 notes
Résumé :
Lorsqu'en 1948 paraît Chimères, le destin de l'Égypte semble lié durablement à celui de l'Angleterre. Cette situation voit Naguib Mahfouz s'installer dans la période réaliste de son œuvre naissante.

Chimères se pose pourtant en retrait de cette tendance. Mahfouz s'y concentre sur la psychologie d'un seul personnage, brossant dans ce récit intimiste le portrait d'un être hypersensible, mal adapté à la vie en société.

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Emprunté par hasard à la bibliothèque c'était le seul livre de Mahfouz disponible, ses autres livres ayant plus de succès. Livre emprunté 6 fois en 5 ans ce livre n'a pas beaucoup de succès et pourtant il mériterait d'être plus connu. Aucune critique sur babélio, quel dommage, quel gâchis. J'espère que ma critique permettra de mettre en lumière ce magnifique roman. Ce livre raconte comment l'amour peut faire beaucoup de ravages, tout d'abord l'amour d'une mère possessive qui a peur que son enfant lui soit enlevé, va étouffer cet enfant et en faire un adulte extrêmement timide, décalé, ne pouvant vivre en société. Ensuite viendra la femme "de sa vie" qui le rendra impuissant, bizarrement ça me rappelle quelque chose, la promesse de l'aube. Mais l'amour triomphera grâce à une femme inattendue. L'écriture est juste sublime à aucun moment je n'ai ressenti de pesanteur malgré la tristesse du récit. Ce qui m'a le plus touché c'est que Kamel (le personnage principal) soit un être hypersensible et mal adapté à la société tout comme moi. Personnage solitaire qui veut s'épanouir grâce à l'amour. Il m'a été très difficile de délimiter des citations, j'en ai recueilli des pages. Une pure merveille.
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On retrouve dans ce livre la finesse et la fluidité du style de Mahfouz, et dans une belle traduction ; les mots sont justes et servent une analyse psychologique pertinente, dans les rapports humains notamment. L'homme qu'on voit grandir, étouffé par sa mère, au sein du carcan de la société égyptienne, cette fois ci en arrière plan.
La sensation d'enfermement dans cette personnalité castrée par sa mère, exclue du monde social, est servie par l'utilisation de la première personne, et une écriture où l'émotion est toujours présente ; c'est presque une psychanalyse à laquelle on assiste !
La montée en puissance de la névrose de Kamel, qui l'enfonce un peut plus chaque jour, au point de rendre la lecture de plus en plus pesante est à la fois la qualité du livre et ce qui le rend si détestable, jusqu'à la surprise finale. Même si cette fin semble peu vraisemblable, elle nous sort de l'impasse psychologique et nous rend le héros plus supportable. Lecture éprouvante !
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C'est l'histoire d'une jeune Égyptien qui, peinant à se dépêtrer de sa timidité colossale, et de l'amour dévorant d'une mère qui a trop souffert, tente de trouver, tant bien que mal, sa part bonheur dans ce bas monde auquel il se sent totalement inadapté. Les différentes épreuves de sa vie lui fourniront alors l'occasion de ruminer le plus souvent sur sa propre faiblesse quand il s'agira d'affronter le monde extérieur, ou bien de s'enhardir de l'héroïsme d'un courage ardent lorsque, par exemple, il finira par oser dire un mot à celle qu'il aime secrètement, mais passionnément, depuis déjà deux ans, sans pour autant n'avoir pu, jusque là, ne serait-ce que soutenir son regard.

On se retrouve plongé dans un tumulte de passions, de remords, de bonheurs éphémères, et de souffrances diluviennes, et l'on vit chacun des sentiments contradictoires qui transpercent le coeur du héros avec autant d'intensité que ce dernier, et cela, grâce à une écriture très sensible, presque lyrique par moment, et une traduction impeccable.

C'était mon premier Mahfouz, et je peine à croire que ce sera mon dernier !
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J'avais apprécié Karnac café du même auteur, j'ai voulu approfondir son oeuvre. Malheureusement j'ai eu peu d'intérêt pour ce roman, on y partage les pensées d'un protagoniste qui semble ne pas avoir sa place dans ce monde. Il interagit avec d'autres personnages mais ça ne le rend toujours pas humain. Les faiblesses et son côté immature en amour le rende même un peu niais selon moi, pourtant il y a de la complexité, comment ce type asocial fini par trouver travaille et femme, comment l'illusion se défait peu à peu.
Le format est intéressant mais le contenu m'a laissé de marbre. J'y retrouve un peu de Maktub de Paulo Coelho, les phrases pleines de sens mais aussi beaucoup de banalités. Les chapitres sont courts mais il y a de nombreuses longueurs.

Je n'ai pas apprécié ce roman mais l'auteur me plaît toujours.
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Quelle écriture que celle de cet auteur. J'ai été happée par ce livre qui décrit les ravages d'une mère possessive sur son fils qui tend à s'en dépêtrer grâce aux femmes notamment. La psychologie des personnages au cordeau, une écriture fine. À découvrir
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je retrouvai l'amertume de ma vie passée et songeai que je ne connaîtrais de paix véritable que lorsque j'aurais tranché tout lien d'avec mes semblables. Mais je ruminai mes peines en silence, étant habitué à me plier aux exigences d'un coeur endolori, oppressé, et d'une rage contenue. Mon calvaire perdurait ; je ne savais comment changer le cours de mon existence et étais sans espoir de répit, fût-il passager. Elève, je m'armais de patience en songeant que l'école finirait un jour et que je deviendrais un homme libre et responsable ; mais désormais je n'avais devant moi qu'un avenir sombre et amer dont seul la mort triompherait. Oui, je compris que je ne connaîtrais jamais la paix et serais toujours hanté par le désir de fuir. Mais fuirais-je cette fois ? L'essence de mon calvaire ne résidait pas seulement dans mon impuissance devant les obstacles, mais dans ma propension à les grossir et les exagérer, et je me livrais une impitoyable guerre des nerfs. Si la réalité déplaisait à mon âme, je ne faisais rien pour y remédier. Je ne connaissais ni la philosophie du plaisir ni celle de l'indifférence, ignorais celle de la force et de la rébellion ; lorsque quelque chose m'était insupportable_ or l'univers entier m'était insupportable_ mon imagination malade faisait d'un grain de sable une montagne ; confronté à un problème, je feignais la patience, mais mon âme se repliait sur une tristesse mortelle et une anxiété assassine. C'est ainsi que je découvrais partout des ennemis, réels ou imaginaires. Les élèves et les professeurs étaient mes ennemis d'hier, mes collègues de bureau ceux de demain.
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Il en est ainsi de l'air dont nous jouissons à chaque instant de notre existence sans qu'il nous vienne jamais à l'esprit de nous en montrer reconnaissant. Je ne cessais pas une minute de songer à ce qui me manquait, et ce que je convoitais me dissimuler ce dont je jouissais. Je suis de ces personnes qui ignorent tout de la vie et de sa philosophie, car elles ne s'aventurent jamais hors de l'univers étriqué de leur âme ; c'était là le secret de mes maux, cela qui me coupait des joies de l'existence, de ses vertus, ses significations, ses vérités, et mon âme s'était repliée à l'écart, dans la crainte des autres, au point que je considérais le monde comme un ennemi aux aguets.
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Je réfléchissais contrarié, morose, et mon coeur se serra, désabusé par cette vie misérable et absurde. N'avais-je pas jusqu'alors consacré la totalité de mon salaire à manger, boire et me déplacer ? En avais-je été malheureux ? Seigneur, le passé était un havre de douceur ! Mais je ne m'en rendais compte qu'aujourd'hui où il ne me restait que le souvenir ; j'étais aveugle sans aucun doute, mes frivoles chimères me dissimulaient la réalité et jamais homme me ressemblant ne pourrait goûter au bonheur. L'univers s'assombrit à mes yeux, ma volonté faiblit, le pessimisme s'installa en mon âme, au point que je finis par voir le malheur partout.
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J'échouai à me faire un ami ; il en était ainsi depuis toujours. D'autant que j'ignorais ma propre vérité et accusais mes camarades des défauts qui expliquaient ma solitude, croyant longtemps que je n'avais pas d'ami parce que nul n'était digne de mon amitié ! Grand est l'aveuglement de l'homme ! Plus grand que n'en peuvent contenir le ciel et la terre réunis. Malgré mes carences et innocuités je m'imaginais parfois être la perfection même, faisais de ma timidité meurtrière un témoignage de bonne éducation, et de ce besoin abject d'amitié et d'amour une vertu sublime. La psychologie-science qu'on enseigna toute une année durant en cinquième- m'offrit des mots obscures que j'utilisais pour satisfaire mes illusions mensongères.
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Je m'étonne d'avoir envie d'écrire, car écrire est un art que je ne pratique ni dans ma vie privée ni dans ma vie professionnelle ; je puis dire qu'à l'exception des obligations scolaires de mon adolescence et des travaux de plume que m'impose mon métier, je n'écris jamais. Plus étonnant encore, je ne me souviens pas d'avoir rédigé une lettre de toute mon existence en ce bas monde, c'est à dire en un peu plus d'un quart de siècle. Le fait est que lettres et plumes sont des symboles de la vie sociale et des liens qui unissent les gens entre eux, choses qui me sont résolument étrangères. Puisque nous taillons les arbres et sectionnons les branches et rameaux mal venus, pourquoi nous évertuer à soutenir des individus qui n'ont point d'aptitude à vivre ? Pourquoi tolérons-nous_ ou, plutôt, passons nous sous silence- cette évidence, imposant et la vie à ces êtres et les êtres à la vie ? Ceux-là mènent une existence d'exil et d'épouvante, l'effroi les conduisant parfois à se fracasser la tête contre les murs, ou à fouler de leurs pas maladroits d'innocentes victimes.
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