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Un homme qui dort est le récit d'un jeune de 25 ans, qui décide de ne plus se lever, enfin il décide… il est surtout frappé par le mal du siècle, la dépression. Incapable de faire quoi que ce soit on suit ses pensées, sa remise en question et comme toujours avec Georges Perec, c'est très bien écrit. Je n'ai pas eu de mal à m'identifier, ayant moi-même ce trouble, mes journées ressemblent aux siennes dont seule la lecture arrive à me sortir de cette torpeur. Les chapitres sont très courts est invitent à la réflexion, aux questions métaphysiques, l'auteur arrive en quelques mots à donner une bonne psychanalyse à quiconque le lit. Il y a peu à dire et beaucoup à la fois, je ne me sens pas de faire l'analyse complète du roman si ce n'est qu'il sent le vécu personnel. Ce monologue est intéressant sur plusieurs points, d'abord pour le questionnement et la recherche de réponse qui occupent une grande par du roman, ensuite pour l'aspect physique du personnage, « attendre jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à attendre. », il devient amorphe, se laisse périr à tout point de vue jusqu'à peut-être retourner avec les vivants.

Je pense que cette indifférence frappe beaucoup d'étudiants en ce moment, peut-être est-ce la bonne période pour le faire connaître un peu plus. C'est un très beau livre, bien que triste, il mériterait d'être étudié en cours de psycho !
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Georges Pérec était un créateur profondément original, produisant des OLVI (Objets Littéraires Non Identifiés) souvent déconcertants et difficiles à lire. Il a écrit ce que personne n'a osé écrire. Certains diront qu'il excelle dans les exercices de style et qu'il les pousse jusque dans leur extrême…
Dans "Un homme qui dort", le style se veut simple, et l'intrigue encore plus simple. Le sujet se réduit aux errances d'un jeune étudiant qui vient de renoncer à passer ses examens. Isolé à Paris, il se laisse aller à une sorte de dépression. Rien d'autre ! Le récit n'avance pas vraiment; il tourne en rond, comme le héros...
Quoiqu'il ne comporte qu'un petit nombre de pages, ce roman m'a semblé long. Pérec s'applique à décrire les moindres faits et gestes du héros, ainsi que ses observations dans sa mansarde ou au cours de ses pérégrinations dans la ville: c'est parfois fastidieux pour le lecteur, mais c'est aussi un tour de force de l'auteur, qui poursuit imperturbablement son étonnant récit.
Dans ce livre, l'auteur ferait-il référence de près ou de loin à son propre vécu ?
A noter que, quand il parle du jeune homme, Georges Pérec conjugue systématiquement ses verbes à la seconde personne du singulier. C'est une sorte d'apostrophe "molle" à son anti-héros à la dérive. Curieux...
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De Perec, ce grand écrivain du 20ème siècle, on connait davantage "Les choses" ou "La vie, mode d'emploi". Ce petit roman est magnifique bien qu'assez sombre dans son propos. A éviter de lire pour se remonter le moral.
Mais comme chacun sait, les plus jolies fleurs sont souvent à cueillir du côté du mal.
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De la mi-conscience du quasi-sommeil à l'indifférence du refus de la vie, Perec décrit là une situation ultime, avec une langue ultime. Expérience littéraire abscons qui fleure bon les années 60, on peut-être rebuté par cette vision descriptif et introspectif du monde. Expérience ultime, non seulement dans la trame de l'histoire, mais bien également dans la langue, construite d'accumulation déclamatives.

La vie n'existe que par les détails que l'on observe, tout détail étant égal à un autre. Dans cette narration hypnotique, où toute intrigue est absente, où les activités du personnage sont insignifiantes, sans valeurs, nivelant tout acte au niveau des autres, est-ce vraiment l'indifférence, dont se revendique le personnage qui prédomine, ou au contraire une haute conscience de soi ?

A voir, le film, qui rend accessible d'autres hypnotismes que Perec n'a sur rendre (le son notamment, mais aussi, celui de l'image) : http://www.dailymotion.com/video/x3svpv_georges-perec-un-homme-qui-dort_shortfilms
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Réduit à un discours du narrateur à son personnage, ce texte est à rapprocher des récits-monologues où le narrateur s'adresse directement au lecteur comme Les Carnets du sous-sol de Dostoïevski, Dernier jour d'un condamné de Hugo, le Bavard de des Forêts, La Chute de Camus... sauf qu'ici il n'y a plus mention du « je » car c'est sans doute à lui-même comme un autre que parle le narrateur, comme parfois nous le pratiquons en guise d'encouragement à soi, de reproche ou de construction de soi comme un autre (à la manière de L'Inconsolable d'Anne Godard). Il se pourrait que Perec raconte sa propre expérience de perte d'intérêt pour le monde. À rapprocher ainsi de Kafka, de L'Étranger de Camus ou de la Nausée de Sartre... pour leurs personnages en crise existentielle.
D'un autre point de vue, le personnage-monologuant mène également une certaine réflexion philosophique à la manière par exemple du Descartes des Méditations métaphysiques, il s'arrête de vivre pour mieux repartir en quête du sens de l'existence. Il expérimente dans sa vie et sur lui le détachement des choses de la réalité. Détaché de ce qui serait susceptible de l'affecter, il fuit les lourdeurs de la vie, ce qui pourrait provoquer chez lui de la souffrance en appliquant le principe hédoniste jusqu'à l'extrême. Mais ce mode de vie l'amène à un non-sens en tant qu'homme et aucune vérité nouvelle. Dans cette perspective, ce roman s'inscrit bien dans la lignée de son premier roman Les Choses, le personnage essayant de s'échapper des contradictions et impasses du monde moderne, sa société de consommation et son mode de vie préprogrammé, sans succès.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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C'est une histoire plutôt commune puisqu'elle narre de façon amère et tout de même poétique ce sentiment de rentrer dans le monde, le monde "adulte"... Et de vouloir en sortir non pas pour repartir en arrière mais pour s'expulser du monde dans sa totalité.
Perec utilise le "tu" tout au long du livre et, si cela peut paraître déroutant au début, cela amène à renforcer l'universalité de cette difficulté (cette agression ?) qu'est la rentrée dans la "vie", telle qu'on l'entend communément.
Pourquoi trois étoiles ? Roh, pourquoi des étoiles déjà... Disons que la forme, bien que poétique par moments, m'a plutôt laissé indifférent (un comble ou une réussite vis à vis de ce qui est décrit, c'est à vous de voir). Surtout je n'ai cessé de repenser au Solitaire de Ionesco, qui dans mes souvenirs n'est pas si éloigné du principe de ce livre et propose une image de l'isolement et du retour sur soi qui m'a davantage plu. Bon, trois étoiles c'est bien pour moi ! C'est un livre que je conseille tout de même, c'est une plongée directe dans un état d'âme qui n'est pas tellement la déprime mais qui n'est pas non plus un engagement franc, c'est une recherche trouble et parfois même lumineuse ?... Mais c'est déjà trop en dire.
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Aussi sublime que sibyllin

La littérature est avare de tuer. Comprenez « tu es ». Hormis Julien Green (qui connaît encore Julien Green ?) ou plus récemment (et déjà mort, suicidé) Edouard Levé, le tutoiement en littérature demeure rare. Et souvent, lorsqu'on dit « tu » en littérature, c'est pour mieux dire « je »…Un homme qui dort de Georges Perec est de cette race là. Sublime reliquat du tutoiement qui pense « je »....

http://www.denecessitevertu.fr/
Lien : http://www.denecessitevertu...
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Un étudiant à priori ordinaire se laisse volontairement sombrer dans une sorte de torpeur et d'indifférence qui doit, dans son esprit, le mener au renoncement absolu du monde. Cette chronique est à la fois intrigante et poétique. On se surprend même à envier le narrateur et en tout cas on se demande avec un peu d'angoisse jusqu'où cette expérience va le mener.
Un texte magnifique d'un des plus grands et plus atypiques écrivains du XX° siècle. Ce livre est littéralement fascinant et bien sûr comme d'habitude avec Georges Perec, l'écriture est éblouissante .
Au-delà du récit passionnant, on ne peut qu'être, une fois de plus, être admiratif du style si particulier de l'auteur du fabuleux LA VIE MODE D'EMPLOI (entre autres). UN HOMME QUI DORT nous offre une histoire étonnante qui a été ou qui pourrait peut-être être la nôtre un jour ou l'autre.

Lien : http://lefantasio.fr
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L'histoire d'une dépression en tableaux descriptifs, en détails minuscules. Une belle écriture pour raconter l'immobilité, les "pas grands choses"avec quoi on s'occupe quand même quand il faut bien continuer à vivre alors qu'on s'est mis hors la vie (enfin, c'est l'impression lointaine qui me reste du livre).
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Dans ce livre narré à la seconde personne nous ai donné à vivre le quotidien d'un jeune homme qui tout à coup renonce en quelque sorte au social. Il devient indifférent à tout et vit comme une ombre ou mécaniquement notamment pour échapper à l'angoisse d'un destin tout tracé. Ce court roman pourrait être sous-titré "chronique d'une dépression". C'est un beau texte, vraiment bien écrit mais aussi assez inquiétant car on se demande jusqu'où le personnage va aller dans son expérience existentielle.
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