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EAN : 9782221088234
288 pages
Robert Laffont (24/08/2000)
3.14/5   52 notes
Résumé :
Osmose est le récit d'une union barbare. Celle qui aliène un fils à son père, tous deux emmurés dans un même secret. Pierre n'a que six ans lorsque son père rentre, une nuit, encore pailleté de neige, les yeux hagards puis furibonds lorsque l'enfant réclame sa mère. Sa mère ?

Marc revoit les deux phares de la moto de Nelly en face de lui, et sa propre voiture sur la voie de gauche. Puis plus rien : le silence épais de la neige, qui ne tardera pas, cr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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"Il se fait comme ça, entre les rêves et la conscience éveillée, des échanges mal définis : une sorte d'osmose, peut-être, on ne reconnaît pas que cette pensée vient encore du sommeil... elle a traversé la membrane..."
Cette citation d'Aragon me semble convenir assez bien à l'atmosphère de ce livre.

Toxique aurait pu en être une autre pour qualifier cette relation entre le père et le fils. La manipulation psychologique dont fait l'objet ce gamin est infâme. Elle m'a souvent fait faire des bonds. En ce sens, je suppose que l'auteur a atteint son but ou l'un d'entre eux.

Pierre, un jeune adolescent, est expédié sur l'île Désertas dans un pénitencier pour mineur. Ça, c'est le premier chapitre. Les autres chapitres s'attardent sur sa vie, et ce qui l'a conduit dans ce pénitencier. Mais comme dirait son père Marc, l'index posé devant la bouche : « motus » …

L'approche est assez déroutante. J'ai parfois eu du mal à identifier le narrateur, principalement au début. C'est comme des brides de subconscient qui tentent, tantôt de revenir à la surface, tantôt d'être étouffées. En refermant le livre, je me suis quand même demandé ce que Pierre (l'adolescent) savait vraiment. Il remet par exemple parfois en cause l'interprétation de certains propos de Marc sur sa mère qui ont lieu avant sa naissance. Mais quelles vérités est-il en mesure d'exhumer sous cet amas de déjections mensongères ?

Certains éléments m'ont aussi paru étrange, hors contexte, ou je n'en ai pas saisi la portée. Je n'ai pas bien compris par exemple la valeur ajoutée des scènes concernant ce pénitencier aux allures de Sa majesté des mouches de William Golding. Les personnages secondaires sont également parfois un peu décevants, comme celui de Laura, l'assistance sociale, que je n'ai pas trouvé très crédible, ni très psychologue.

L'ambiance est un peu trop malsaine pour moi mais les amateurs devraient y trouver leur compte. C'est un livre dérangeant à l'écriture heurtée tout comme ses potagistes et sinistre à l'instar d'une nuée de vautours tournoyant avidement au-dessus d'une proie pas tout à fait à point…

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«  La vérité a mauvaise mine ? On lui met de fausses dents , on lui tire la peau des joues , on la roule dans la farine et on ne la montre pas du doigt »

«  Il était né dans la peur …. Il s'était caché sous la table . Il avait vu son père arriver blanc comme un mort……. »
Quelques citations de ce livre qui nous englue , choque, nous enfonce petit à petit dans un délire toxique …..
C'est l'histoire d'un père , d'un fils, d'une mère ? …
Le premier chapitre se déroule à Désertas, un îlot pénitentiaire, nul ne sait où , d'ailleurs…. sur une plage , le soir , des adolescents écoutent l'un d'entre eux , Pierre , qui vient d'arriver raconter une histoire …..

Et laquelle?.
Celle des riches heures à l'époque où ses parents s'aimaient, où son père , affabulateur , embobineur , pensait tirer les ficelles , répartir les rôles puis soudain , sa mère n'est plus là…....lors des six ans ou presque de Pierre ,…

Père et fils feignent un naturel jovial alors qu'il n'en est rien….

Ils se disent bonsoir , ils s'endorment, les yeux ouverts et regardent au fond d'eux mêmes ….
Au fond d'eux mêmes : ils se haïssent , ils ne savent même pas à quel point …..
Je n'en dirai pas plus.
Entre eux un lourd SECRET, , Pierre vit un enfer chez lui, son enfance est une vraie escroquerie , il a le coeur gros au delà des mots …

Au fil des pages , le lecteur assiste à cette torture mentale ,noirceur psychologique , tension extrême, , cauchemar éveillé , ce père englué dans sa folie douce , cet enfant dont les émotions sont détaillées avec minutie .
Mais pourquoi en est - on arrivé là ? Pourquoi ? …

Les relations père- fils deviennent intenses , de plus en plus compréhensibles, insoutenables, mensongères …..folles ..
Chaque mot fouette le lecteur , le marque d'une empreinte malsaine ….
Quelles affreuses vérités exhumer de cet amas de mensonges au fil des jours et des années ?
«  Motus » mot phare et pour cause ….
Manipulation psychologique infâme , honteuse et Laura ce personnage secondaire étrange ?
C'est un livre extrêmement dérangeant , perturbant , bouleversant , noir, toxique , à l'ambiance pesante , malsaine, oppressante ,que j'ai failli abandonner …..à maintes reprises.
Il figurait dans ma bibliothèque depuis très longtemps …. J'hésitais à le lire ….
«  Elle est un peu triste .Elle vit encore pour quelques instants qui s'éternisent au fond d'un gouffre sans lumière .
La neige , les oeillets blancs , elle oublie déjà .Comme on oublie vite à la fin .Ton petit corps , Nelly . »


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Pour faire bref, voici le roman d'une torture mentale d'un père sur son fils.
son acharnement à vouloir le persuader qu'il faut haïr sa mère, indigne et volage qui les a abandonné tous deux.
Alors que ce père monstrueux……- je n'en dirai pas plus - et que son fils le sait très bien.
C'est le récit terrible de trois vies détruites.

Voici le quatrième roman de Yann Queffélec que je lis et ce sera le dernier. J'ai mis du temps mais j'ai enfin compris qu'il ne me convient pas.

Le style est pourtant très vivant, des phrases courtes et rythmées mènent la cadence de ce roman court.
Mais le tempo devient parfois endiablé, les mots s'entrechoquent et les phrases deviennent confuses
De sorte que ce fut une lecture fatigante qui m'a vraiment demandé de nombreuses pauses.
De plus, le texte - est-ce volontaire ? - est desservi, dans cette édition en tous cas, par une typographie pénible, les phrases se succédant sans espace sans retour à la ligne, rendant le tout encore plus embrouillé.

Si le début de l'histoire est intriguant, le milieu de l'ouvrage devient presque captivant, mais une fin longue, très longue, évoquant la rédaction d'une dissertation est surprenante et malvenue.
L'épilogue, lui, est d'une écriture remarquable de sensibilité et pourrait presque racheter le reste.

Ceci dit je conçois très bien qu'on puisse aimer ce genre d'écriture…moi pas.
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Certains romans vous parlent ou ne vous parlent pas.

Indubitablement, Osmose ne m'a pas parlé. J'irais jusqu'à dire que je n'en ai pas compris la moitié. Avec un style d'écriture très intériorisé (que j'ai trouvé confus mais parfois très intéressant, notamment celui s'exprimant dans le fameux dernier week-end de Pierre), qui décrit moins qu'il ne fait ressentir les choses, il vaut sans doute mieux éprouver un minimum d'empathie envers les personnages pour suivre les événements. Or, j'ai eu l'impression de regarder évoluer des extra-terrestres zombies dans un monde alternatif glauque et déprimant.

Résumons : une femme, Nelly, se fait séduire par un homme marié, Marc, qui tombe amoureux d'elle, et ils plaquent tout pour partir sur une vedette, on ne sait trop où ni dans quel but, si ce n'est vivre leur amour. Sauf que Nelly veut un enfant et que Marc lui cache qu'il est stérile. Au bout d'un mois, ils deviennent hystériques, s'insultent et limite se tabassent devant un étranger, je sais que tu es stérile, tu m'as menti, mais je suis enceinte quand même, de qui, salope, etc, etc, et elle se désape par provocation devant l'inconnu qui n'en perds pas une miette. du surréalisme. Puis elle se casse ; il retape une maison dans une ville provinciale bizarre et caricaturale ; et, comme elle veut récupérer le fric qu'elle lui avait donné pour entreprendre leur périple, elle se pointe chez lui enceinte jusqu'aux dents et décide de s'installer dans sa maison jusqu'à ce qu'il consente à lui rendre son argent. Seulement, durant les six années suivantes, elle interdit à son amoureux transi l'accès de son lit. Ambiance détestable à souhait. Pendant ce temps, l'argent dort dans un tiroir du bas...

Quant à l'enfant en question, Pierre, dont on ne sait trop de quel géniteur il est issu puisque celui qu'il appelle papa est censé être stérile, il est quinze ans plus tard sur une île-prison où des mineurs se la jouent comme jadis au bagne et où il est censé rester dix-huit ans. L'hallu, comme on disait de mon temps.

Paumée au milieu de ces dingues qui s'ingéniaient à se torturer les uns les autres, j'ai espéré jusqu'au bout un coup de théâtre, une chute qui m'aurait rendu éclairante ce raz-de-marée d'hystérie et de désespérance sordide. Mais j'ai dû me résigner : il y a des gens qui ne veulent pas être heureux, voilà tout.

Cela dit, ce n'est pas un scoop.
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Etrange et un peu décousu, c'est l'impression que j'ai ressentie en début de livre.
Puis les relations entre Pierre, le fils, et Marc, le pseudo père, deviennent plus intenses et plus compréhensibles.
L'atmosphère est oppressante, les liens étouffants. On se sent englué dans la folie de Marc. Pierre et ses émotions sont admirablement décrits.
Ce n'est pas une lecture apaisante et le livre se referme sur un sentiment de mal-être.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
(A propos d’une dissertation ayant pour sujet une citation de Fontenelle)
Les mots volettent, ils effleurent la face interne des paupières, et c’est là qu’ils se font capturer comme dans la fable, et surtout comme des imbéciles. On leur coupe les ailes, on leur passe un fil d’encre autour du cou et on les fait trottiner sur le papier blanc. Le devoir est fini, Fontenelle peut aller se rhabiller.
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"Il disparut cinq jours de rang, se trouva deux sacrés louloutes de quatorze et seize ans, prit pension dans une fourgonnette de livraison à domicile, où les victuailles ne l'avaient pas attendu pour se mettre à sentir, et s'enivra du mieux qu'il put. "
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« Il avait assez d’expérience pour comprendre que les souffrances déposent peu à peu au fond de l’âme des sédiments de deuil dont l’accumulation quotidienne est en définitive la cause de la mort.

GIUSEPPE TOMASI di LAMPEDUSA .
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En fait je n’arrive pas à l’appeler Laura. C’est beaucoup trop familier pour moi. Il faudrait d’abord que j’aie ma bouche posée sur la sienne.

Chapitre XI
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Un enfant trompé disparait à l’intérieur de lui-même et s’éteint en secret. Il feint d’exister, il ne revient plus.

Chapitre XV
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