Beau récit d'un voyage effectué sur un coup de tête par l'auteur parti rejoindre un ami français à Pékin au début des années 2000. de rencontre en rencontre, accompagnés également par deux amis chinois le quatuor se lance sur le routes du Sichuan et du Yunnan, puis du Tibet et du Xinjiang ou plutôt devrait-on dire du Turkestan oriental à une période où il était encore aisé de s'y rendre, plus d'une décennie avant l'époque noire que le peuple Ouïghour connaît aujourd'hui. Nous pouvons en dire de même du Tibet, et d'ailleurs l'auteur le précise seule Lhassa et peu d'autres endroits sont autorisés aux étrangers, encore aujourd'hui.
Malgré de nombreuses galères en chemin, le voyage est magnifique et permet à l'auteur de rencontrer de belles personnes, d'autres moins bienveillantes mais de rester toujours dans la bonne humeur et la positivité. Et surtout la rencontre d'une culture si éloignée de la nôtre et pour laquelle l'auteur va avoir un véritable coup de foudre puisqu'il décidera de s'installer en Chine suite à cette épopée.
Un regret, les chapitres sont courts et le livre se lit bien trop rapidement !
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Un jour, un ami de Luc Richard lui a proposé par téléphone de tout quitter sur-le-champ pour l'accompagner dans une équipée extraordinaire dans les confins de la Chine. Il se sont retrouvés à Chengdu, avec deux autres voyageurs (chinois). Ils sont partis en voiture - sans aucune autorisation - sur des routes dont l'état devenait de plus en plus précaire. Ils ont d'abord traversé une région habitée par des minorités ethniques très différentes des Han (l'une d'elles ignore le patriarcat et la notion même de famille !). Puis, après moult aventures, ils sont arrivés au Tibet où ils ont été confrontés à des réalités éloignées des poncifs concernant cette région. Mais ce n'est pas tout: roulant maintenant vers le Nord, ils ont atteint la province du Xinjiang peuplé par les Ouïgours, une ethnie turcophone musulmane qui ne cache pas son hostilité au pouvoir central et aussi à l'Amérique (certains sont "fan" de Ben Laden…). Enfin ils sont arrivés à Pékin au début de 2003, après une odyssée dantesque.
A travers ce récit étonnant, Luc Richard nous décrit une aventure qu'aucun touriste ordinaire ne pourra vivre... Non seulement ce genre de périple est interdit (et très dangereux), mais il exige une condition physique rare, ainsi qu'une résilience hors du commun face aux innombrables incidents, parfois graves, qui émaillent le voyage. Hors des chemins battus, les citoyens chinois sont souvent très pauvres, mais accueillants. Ils sont bien moins assujettis à l'autorité qu'on ne l'imagine, et leurs moeurs ne sont pas "orthodoxes"; entre autres choses, ils boivent vraiment comme des trous. Mais les deux Français n'ont pas froid aux yeux, ils savent bien s'adapter, nouant ici ou là des relations amicales avec des hommes du peuple. C'est un récit captivant, qui apporte des éclairages originaux sur la Chine. L'auteur fait rêver les lecteurs sédentaires en les emmenant dans la Far West chinois …
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J'ai adoré ce roman que j'ai d'ailleurs partager avec d'autres internautes au niveau des coordonnées littéraires du livre.
Ce roman retrace l histoire d'un pays qui me laisse en admiration.
Tout y est beau, simple et les personnes y sont toutes accueillantes.
Ce témoignage est un grand livre de par son contenu.
Pour ceux qui aiment voyager au pays du soleil levant, je vous le conseille vraiment.
Pour tous les amoureux de la Chine et de ses environs, de ses coutumes, de ses façons de vivre...
A lire pour une culture qui reste à la portée de lecture de tous et toutes.
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Alors que nous pensions notre fin proche, la nuit est devenue d'un rouge incandescent, illuminée par un immense brasier. Une usine se consumait sous nos yeux. Des flammes immenses jaillissaient des fenêtres brisées, accompagnées de gerbes d'étincelles orangées. Et les bus continuaient d'accélérer...
Nous n'étions pas en enfer, mais bien en Chine.
Finalement, nous sommes restés dix-neuf jours dans cette vallée, et avons appris au passage que l'attente faisait, elle aussi partie du voyage.
Xia Jia nous a raconté que les Tibétains avaient comme usage funéraire de démembrer à la hache les cadavres et de laisser les morceaux fracassés aux vautours. Ils signifiaient ainsi à leur manière la vacuité de l'existence terrestre et l'indissociable union de l'homme avec la nature.