4 nouvelles, définies comme des “racontars “par l'auteur, c'est à dire ni tout à fait vrais, ni totalement inventés, sortes de fables arctiques, avec le décor nordique assorti. C'est drôle, sympathique, et court.
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« Une épopée littéraire » Jørn Riel (108 pages, Gaïa)
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas ouvert une petite série de racontars arctiques de Riel. Ces quatre-là sont du même tonneau que d'autres (et sont d'ailleurs extraits de deux recueils précédents : « Un Safari arctique » et « Un Curé d'enfer »). Certes pas très originaux ni renouvelés quand on en a déjà lus, ils restent néanmoins drôles, poétiques, émouvants, ils sentent la banquise et la graisse de phoque. Faciles à lire (et vite lus), ces quatre petits racontars sont, par une soirée de fatigue, une belle alternative à la méchante tentation d'un navet télévisuel. Ne pas s'en priver.
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Quatre nouvelles illustrant nos derniers trappeurs isolés au Groenland. J'adore le style de Riel, et ses histoires. Un conteur avec un vrai sens de l'humour et de beaux "racontars".
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Au moment où on s'y attendait le moins, l'apprenti chasseur Pedersen se mit de lui-même à parler, et le brouhaha s'estompa immédiatement. Ce n'était ni l'eau de vie de myrtille de Valfred ni le vin à étiquette du Comte qui lui délièrent la langue, parce que c'est à peine s'il avait reniflé ces nectars d'exception.
Jørn Riel est né au Danemark en 1931.
Parti avec lexpédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine douvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour.
Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor quil a côtoyé sur lîle dElla, pour lautre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué dabord par la série des racontars arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ou anti-héros magnifiques les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que les livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, cest bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel.
Il vit aujourdhui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «Jaime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de larctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de lIrian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à lâge de pierre, et navaient jamais vu dhomme blanc avant lui
Transfo Maton
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