J'aime bien
Shakespeare, peut-être pas mon dramaturge favori, mais j'admets qu'il y a du génie, de grandes histoires et des pièces mémorables. Ce recueil regroupe trois pièces que je n'avais encore jamais lues. Je connaissais
Beaucoup de bruit pour rien par l'intermédiaire du film. Je connaissais
Roméo et Juliette pour l'avoir étudié, adoré la comédie musicale et apprécié le film Roméo + Juliette. Mais
Othello,
le roi Lear et
Hamlet n'étaient que des noms. Je suis très contente d'avoir pu mettre une histoire dessus.
Othello : je l'ai bien aimé, mais ce n'est pas ma pièce préférée. Il lui manque un petit quelque chose dans l'intrigue qui l'aurait rendue plus grandiose, qui m'aurait permis d'accrocher et de ne pas mettre autant de temps à la lire.
L'histoire est une tragédie. Elle nous parle de confiance et d'amour. La confiance d'
Othello à Iago causera sa perte, car celui-ci lui insuffle le vent du doute, il remet en cause l'amour que lui porterait Désdémone. Cette dernière en aimerait un autre. L'intrigue paraît simple, mais j'ai adoré les jeux de manipulations morales et l'habilité avec laquelle Iago oeuvre pour détruire
Othello. Néanmoins, j'attendais plus de confrontations, de remise en cause.
Othello parce que Iago lui dit que, donc il y croit ; de suite, sans se poser la moindre question, il suit même Iago dans ses plans sordides.
Othello m'a parut bien crédule. Je me suis un peu ennuyée, revenant brièvement dans le récit, c'est dommage, parce que le côté psychologique est très réussi.
La plume de
Shakespeare est vraiment belle. Elle change des pièces traditionnelles en vers, ici, ce n'est uniquement de la prose. Les répliques sont très bien construites, il y a une certaine fluidité dans les mots employés. On entre facilement dans l'histoire même si j'ai eu du mal avec la manière dont elle fut menée.
Les personnages sont plutôt intéressants. Ils sont très humains, on peut s'attacher à certains d'entre eux et l'on applaudit la personnalité des autres.
Othello est sympathique, on compatit à sa longue chute, il avait confiance en Iago, il le croit sur parole. Il en devient très effrayant et à la fin, j'avais complètement du mal à reconnaître le protagoniste du début. Désdémone est une femme plutôt simple et sage, très amoureuse de son mari
Othello ; elle apparaît peu, mais on ne peut que la plaindre de la voir si abattue et triste au fur et à mesure que le récit avance. Iago est juste génial, machiavélique à souhait, fin stratège, habile manipulateur, c'est un homme que j'ai adoré suivre. Cassio et Roderigo m'ont été sympathiques, sans plus, ils sont justes des jouets aux mains des plans de Iago, pareille pour cette gentille Emilia, domestique de Désdémone et femme de Iago, elle a été victime de son mari.
Le roi Lear : une pièce que j'ai sincèrement adorée, même si pour la lire elle nécessite une grande concentration. En tout cas, c'est l'une de mes préférées du dramaturge et je la recommande !
L'histoire est réellement géniale et prenante. Ce cher roi Lear plonge peu à peu dans la déchéance, il devient vieux, presque fou, ses filles se retournent contre lui (excepté Cordélia) pour avoir plus de pouvoir. Il semble tour à tour lucide et effrayant. Ce qui est compliqué dans cette pièce, c'est de suivre le cheminent des pensées de Lear, c'est ce qui réclame une grande concentration de la part du lecteur, néanmoins, une fois que l'on entre dans le récit on ne peut plus en sortir. Je voulais savoir comment cette histoire allait se terminer, le sort des différents personnages m'intéressait énormément.
Le style est tout aussi soigné que celui d'
Othello. Il est moins facile d'accès, à cause du thème de la folie, du protagoniste du Fou, toutefois, je lui ai trouvé plus de charme. Nous sommes toujours dans la prose, ce qui est un plus lorsqu'on n'aime guère les vers. Les répliques sont bien trouvées, il y a des phrases cultes, on se surprend à réfléchir avec Lear et ses compagnons d'infortune.
Les personnages sont humains, ils ont leur faiblesse et leur force, on s'attache facilement à certains d'entre eux très touchés par le malheur et pour qui l'on souhaiterait une fin heureuse. J'ai adoré
le roi Lear évidemment ainsi que son Fou, leur relation est intéressante, ils se complètent et s'opposent, c'est fascinant à lire. Cordélia a toute ma sympathie, elle est si dévouée à son père, loyale et aimante, si intelligente, j'étais bien triste pour elle au début de la pièce. Les deux soeurs Goneril et Régane sont ignobles, leur comportement envers leur père est juste atroce, même si j'ai fini par les plaindre. Edgar est très attachant, on déteste voir comment Edmond lui cause du tort ; le dévouement de Kent le rend sympathique... en somme, nous avons des protagonistes très passionnants à voir évoluer.
Macbeth : une autre pièce intéressante à lire. Je l'aime tout autant que la précédente, parce qu'elle est courte, fluide et entraînante.
L'histoire se révèle touchante. Voir
Macbeth se détruire tout seul est un bon sujet, le voir plonger plus loin dans le meurtre et la tyrannie est aussi effrayant qu'instructif. J'ai sincèrement adoré l'évolution du personnage, si bon au début et finissant par être si monstrueux. La confiance qu'il accorde aux trois sorcières, il est une victime et pourtant, il est coupable. Sa femme le pousse dans la monstruosité et elle en paie le prix. Dans sa chute,
Macbeth entraîne avec lui tellement de personnes, que cette pièce est un vrai drame.
L'intrigue est aussi captivante que le style. Il est fluide, toujours en prose, le fait qu'elle soit courte nous donne envie d'en connaître davantage. Jusqu'où va-t-il aller ? C'est la question qui nous tient en haleine durant tout le récit. Les répliques sont soignées, la lecture devient agréable, c'est certainement une pièce qu'il faut lire si l'on souhaite découvrir le dramaturge.
Les personnages sont la force de l'histoire.
Macbeth, j'en ai parlé plus haut, mais il est passionnant à suivre, sa manière de penser, de s'engouffrer un peu plus dans l'horreur, sa folie naissante, sa tyrannie. Autour de lui gravitent plusieurs protagonistes, dont sa femme, que j'ai détestée. C'est elle qui pousse
Macbeth à tuer Duncan. Banquo m'a tout de suite plût, j'aurais aimé le voir plus souvent et voir son fils, c'est un personnage très sympathique. La famille Macduff a attisé ma sympathie, tout comme Ross et Malcolm, dont on s'attache vite.
En conclusion, cet ouvrage réunit trois grandes pièces, chacune singulière malgré des thèmes récurrents. Les protagonistes sont humains, touchants et attachants, on aime voir leur évolution, les changements causés par l'influence de personnages gravitant autour d'eux. le style est soigné, en prose, avec des répliques intéressantes, le texte est fluide, simple et rapide à lire. J'ai une préférence pour
le roi Lear et
Macbeth, mais ce sont de beaux textes, vous pouvez les apprécier.
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