Puisque j'avais apprécié « Les
haïkus du chat », j'ai acheté ce volume, dans lequel
Minami Shinbô a sélectionné vingt-huit
haïkus parmi les deux mille six cents composés par
Natsume Sôseki. Il les illustre de dessins humoristiques, tendres ou explicatifs. En effet, le peintre insère « les
haïkus de Sôseki dans une certaine histoire. le lecteur est ainsi convié à un va-et-vient entre l'imaginaire des deux artistes ». Heureusement, à la fin du livre, Brigitte Alliaux, qui s'est chargée de la traduction, nous donne des explications bien utiles, car, sans elles, beaucoup de choses nous échapperaient. Ainsi, pour ma part, je ne savais pas du tout que douze généraux célestes accompagnaient et protégeaient le Bouddha guérisseur du temple Shin Yakushiji. Je ne connaissais pas les moines Hanshan et Shide, je n'avais jamais entendu parler de la belle Yu Qi, favorite du roi Xiang Yu. J'ai appris que les temples bouddhiques étaient protégés par deux gardiens qu'on appelle les Ni-Ô.
Des petits faits ou coutumes de la vie quotidienne au Japon ou en Chine nous sont tout à fait étrangers. « La grue est grâce, longévité, immortalité ». Cet oiseau est présent aussi bien lors des mariages que des enterrements, où il joue un rôle de psychopompe. Pour s'éclairer, « autrefois on avait coutume d'attraper des lucioles, de les mettre à l'intérieur de la moustiquaire ».
Bien qu'ici il ne s'agisse plus des oeuvres de son chat,
Minami Shinbô a quand même introduit cet animal dans de nombreux dessins. Celui de la couverture me plaît tout particulièrement.
J'ai beaucoup aimé le paysage fantomatique qu'on devine à travers le brouillard ou les montagnes d'azur ainsi que l'élégant narcisse, solitaire dans son beau vase à décor bleu. Comme dans le précédent recueil, les textes en kanjis sont présents.
Ma restriction : je n'aime pas le prétendu humour scatologique qui fait peut-être s'esclaffer l'auteur mais me dérange.