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EAN : 9782924898369
440 pages
La Peuplade (16/09/2019)
3.91/5   33 notes
Résumé :
Le 21 janvier 2017 à 11h04, la mère malade de Jordan n'est toujours pas réveillée. Il ouvre la porte de sa chambre pour vérifier si tout va bien. Son regard s'ajuste sur la forme allongée dans le lit. Monica vit-elle encore ?
Liminal tient dans cette seule seconde. Toute la vie revient alors en une bouffée de souvenirs, une plongée immense dans un seul mystère : être un corps. Qu'est-ce qu'un corps ? Quelles en sont les limites ?
Des androïdes aux se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Jordan Tannahill, l'auteur qui monte, en particulier à Toronto où il a une galerie « Videofag », dans Augusta Avenue, coincée entre un « Egg Bae » avec des caractères chinois et une maison à la devanture de toutes les couleurs. A souligner que le suffixe « fag » correspond à une appellation homophobe. Bien entendu, ce n'est pas cela qui fait de la bonne littérature, mais c'est encore central, près de Dundas Street W et du grand Toronto Western Hospital, juste au nord de Chinatown et en face de Little Italy.
Donc, Jordan Tannahill est né et a grandi à Ottawa. Il est venu à Toronto à l'âge de 18 ans où il commence à travailler. Des petits boulots qui lui permettent de rencontrer toute une faune spécifique de travailleurs à temps partiel, de nuit, ou bien de chez le fabuleux « Honest Ed's », malheureusement fermé il y a 2 ou 3 ans. Gigantesque magasin de près de 2 hectares, quasi un bloc, au coin de Bloor et Bathurst, où l'enseigne gigantesque (23 000 ampoules) vantait que l'on y trouvait de tout (et c'est vrai), de l'occasion aux produits presque neufs, et le tout à des prix défiants toute concurrence. Les vendeurs y étaient d'ailleurs issus de la même source (du presque neuf). C'était avant le quasi esclavage des McDonalds. C'est aussi un quartier très engagé sur la culture LGBTQ, où se déroule la Gay Pride fin juin, sur Bloor et Dundas. L'oeuvre de Jordan Tannahill y fait donc fréquemment référence, lui-même ne cachant pas son attirance pour le coté queer. Il ouvre donc sa boutique, reprise à un ancien barbier-coiffeur, profitant de la proximité de Kensington Market, lieu de perdition, avec ses petites boutiques locales, inclues plusieurs fromageries, très animées. La galerie devient vite un lieu de contre-culture important à Toronto. Elle est actuellement fermée. Il monte la pièce de Sheila Heti « All Our Happy Days Are Stupid» (2015, McSweeney's Publishing, 128p.), alors que le script datait déjà de près de 10 ans. le script a été réutilisé par l'auteur dans « How Should a Person Be ? » traduit par Stéphane Roques en « Comment Etre Quelqu'un » (2014, L'Olivier, 288 p.).
« Liminal » (2018, Anansi Press, 284 p.) est le premier livre de Jordan Tannahill, qui vient d'être traduit par Melissa Verreault (2019, La Peuplade, 440p.). La différence de pages s'explique (peu) par une liste de références et la catalogue de la Peuplade. On se rend vite compte de la traduction lors d'expressions typiquement québecoises. Les lampes DEL par exemple pour les lampes led, le « Nuage » qui désigne le cloud de Microsoft, ou les « fuck » ou « fucking » qui interviennent à tout bout de champ. Il faut dire que c'est mieux que les « hostie » ou « tabernacle. Sa sortie a été fort bien accueillie au Canada, où on l'a comparé à Ben Lerner et Rachel Cusk. le premier a été introduit et traduit en français par Jakuta Alikavazovic avec son premier roman « Au Départ d'Atocha » (2014, L'Olivier, 208 p.). Une espèce de train-movie en Espagne, avec en fond de tableau la fusillade de la gare d'Atocha à Madrid. La seconde écrit sur le mariage et la séparation comme dans « Contrecoup » (2014, Points Seuil, 192 p.). Un titre, tout d'abord, qui se détache en lettre blanches sur la couverture. « Liminal : Qui est au niveau du seuil de la perception ». Tout commence un matin du samedi 21 janvier 2017. Sa mère ne s'est pas réveillée à l'heure habituelle. Son fils la regarde sans trop comprendre. Est-elle vivante, est-elle morte ? « Tandis que je me tiens ici […], toi dans ton lit, moi dans l'embrasure de la porte, dans un moment de contemplation, quelque chose - peut-être toute chose - est dévoilé. Et je deviens dé-fixé. Mais je ne comprends pas encore ». le moment est véritablement liminal. « Je suis dans le moment entre la conscience et la compréhension. L'intervalle entre la main qui touche l'eau bouillante et la douleur de la brûlure. Entre sens et sensation ». C'est par la suite, tout au long des 400 pages la relation d'un fils à sa mère. La vision réciproque de chacun, avec des recours à la philosophie, la physique, les mathématiques et à la création artistique. « C'est comme se faire dire qu'on pourrait sauver ta mère en remplaçant son cerveau ». On retrouve alors les délires scientifiques d'Elon Musk, non cité, sur les connections cerveau-ordinateur.
L'auteur présuppose dans une interview qu'il y a deux écoles de pensée qui gouvernent le monde. La première est qu'il y a une vie après la mort, et donc que toutes nos actions se poursuivront dans l'au-delà. L'autre est que l'on vit ici et maintenant, dans le monde matériel de la nature et de notre corps. Il se place dans ce second paradigme. Il est vrai que la mort est présente tout au long du livre. Cela va de l'attentat de Nice en 2016, à la montée des mouvements fascistes et populistes, à Donald Trump et au Brexit. Cela débute dans les montagnes de Bulgarie pour s'enchainer sur une table d'opération à Mexico, et bien entendu sur son expérience de mélange d'art et de vie de tous les jours à Kensington Market. Il y a entre autres, des séquence où la dénommée Gia Bachmann squatte l'endroit. Elle a déjà une bonne soixantaine d'interventions de chirurgie (esthétique ou non) derrière elle. « Elle voulait avoir l'air fausse ». « A la suite d'une procédure de trop, le visage est étiré et les coins de la bouche sont relevés dans une sorte de léger sourire permanent, comme Joker dans Batman ». Un peu plus loin, cela se poursuivra en séquence vidéos sur les murs et vélo d'appartement. le tout avant la fameuse opération de castration « in vivo » au Mexique. Entre temps il y aura la crise des migrants, la Syrie et ses massacres, et bien sûr le Sida. C'est un peu la vie de ces milléniaux, génération qui a vu le jour avec le XXIeme siècle pour lesquels les subdivisions temps/espace, ou esprit/corps, n'ont plus lieu, un peu à la façon du principe de superposition à la Schrödinger (et de son chat).
Le livre s'ouvre sur la marche des femmes à Ottawa. Il est 11 :03 :45 ce 21 janvier. Initialement prévue pour soutenir une manifestation organisée à Washington protestant contre l'élection de Donald Trump, la marche en est actuellement à sa troisième année consécutive en 2019. le narrateur, qui se nomme également Jordan, rend visite à sa mère, Monica. D'où l'interprétation liminale de la relation entre les deux êtres. Cela d'autant plus que la mère est une scientifique, travaillant sur l'intelligence artificielle et le projet NEST, petite simulation d'un réseau neuronal, à l'Université de Carleton (Ottawa), croyante et pratiquante, alors que Jordan est athée et artiste. Ce qui vaudra des discussions passionnées entre la mère et le fils sur la physique quantique. Ou sur son interrogation quant à la sexualité de son fils. Pratiquante sporadique du yoga, qui ira jusqu'à cette scène où la mère en larmes quitte le fils, persuadée d'avoir engendré un monstre en pervers. « J'ai commencé à faire une fixation sur l'idée que j'étais génétiquement prédestiné à être soit un perdant, soit un pervers ».
Donc on assiste au non-réveil de Monica, féministe de 58 ans, « mère monoparentale. Survivante d'un cancer de sein. Membre d'un club de lecture. Inconditionnelle de la radio de CBC. Abonnée du magazine Maclean's. Chrétienne aux tendances New Age. Humaniste. Membre du parti libéral. Force gravitationnelle d'une petite galaxie d'amies. Dure à cuire proclamée ». Un « premier accident ischémique transitoire (AIT) dans son lobe pariétal gauche, la partie du cerveau qui réconcilie le sentiment de soi d'une personne avec son corps ». Jordan, le fils et narrateur était à Londres et revient d'urgence au Canada. On retrouve cet épisode dans « Declarations ».
Des androïdes aux sex-clubs, on trouve presque de tout dans « Liminal », comme cette séquence « le soir de la première de Giselle [où] le danseur qui jouait le duc Albrecht est entré avec un godemiché mauve géant dans son cul ». D'ailleurs « le spectacle s'est terminé avec Giselle soufflant dans son vagin avec un cor français ». Voilà qui décoiffe, et est qualifié par les critiques « du plus extraordinaire acte de terrorisme artistique dans l'histoire de la danse canadienne ». Et l'on s'étonne que les mêmes critiques voient en Jordan Tannahill « un enfant terrible ». Il y aura aussi ces deux séquences de l'extase mystique de Sainte Thérèse d'Avila avec la fameuse statue du Bernin, par ailleurs dénommé le Bernin ou Gian Lorenzo Bernini selon l'endroit du livre. Selon l'endroit et les personnes accompagnatrices, dont, avec l'ineffable Gia « une Thérèse travelo et chirurgicalisée ». On a droit aussi aux quatorze émotions d'Aristote. « Les sensations sont des choses dont on est conscient, on les sent se produire à l'intérieur de nous, monter à la surface, tandis que les émotions… ».
Dans le dernier tiers de « Liminal » on découvre Asai Koichi, qui dirige une troupe théâtrale japonaise, dont Emily, un robot androïde féminin. La séquence commence par des extraits de courriels, ce qui augure d'un style littéraire varié, mais s'achève aussi vite après trois ou quatre échanges. Cet épisode est vite abandonné au profit des résultats du vote sur le Brexit, mais regagne en dimension affective avec le renouveau des relations entre Jordan et Osama (ou Oz). C'est un peu dommage car c'est une partie assez intéressante. « Ce qui nous effraie le plus, c'est ce qu'on désire le plus. C'est à dire, bien sûr, d'être des dieux ».
En résumé, un livre superbe sur les relations entre le fils et sa mère, relations qui reviennent périodiquement dans le roman. le message sur les notions de perceptions, selon le titre « Liminal » est moins clair, dilué dans des considérations parfois hors de propos, ou est ce une lecture queer qu'il convient d'adopter. Une lecture assez facile, malgré les nombreuses références, aidées en cela par quelques pages en fin d'ouvrage. Des longueurs cependant qui auraient pu être coupées à l'édition. Il est vrai que cela vire parfois à l'autobiographie de Jordan Tannahill et oscille souvent entre les relations fils-mère et vécu aux amours multiples. C'est un peu le coda du quatorzième et dernier chapitre.
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Je ne sais jamais quoi dire quand on me demande mon type de romans parce que mon dada, ce sont les romans chelous, dérangeants et s'ils parlent de mort, alors là c'est la cerise sur le gâteau. Bref, impossible de quitter la discussion sans avoir été cataloguée sociopathe - et c'est bien regrettable mais ce n'est pas le sujet du jour.

Comme j'ai -par dessus le marché- un sens du timing désastreux, aujourd'hui, à la veille de la fête des mères, je ne vais pas seulement vous parler d'un ouvrage qui parle de la mort mais… d'un ouvrage qui (se) raconte la mort d'une mère. C'est plus précisément Jordan Tannahill qui dissèque cette fraction de secondes où il comprend qu'elle est morte, cet entre-deux où son esprit appréhende la présence-absence de sa mère.

Et ce qui est merveilleux, c'est qu'il le fait en convoquant la philo, les maths et la physique quantique de façon tout à fait pédagogique : le chat de Schrödinger, le fonctionnement d'un champignon parasite, l'extase de sainte Thérèse d'Avila… Chaque chapitre digresse sur un sujet a priori sans aucun lien avant de revenir, dans une habile construction, à cet intervalle où tout s'est joué pour son double fictif, à cet état de découverte, par nature évanescent pour en expliciter les différentes strates. On n'est donc pas uniquement face à une autofiction sur le deuil et le rapport mère/fils (très touchant au passage), on est aussi face à une superbe réflexion sur notre rapport au corps et à la mort.

J'ajoute que ce n'est pas un roman qui vous fera déprimer mais au contraire savourer ce qu'il vous reste à vivre. Si les dernières pages m'ont arraché quelques larmes, c'est uniquement parce qu'elles m'ont rappelé un de mes livres doudous qui recense toutes les belles choses du quotidien qu'il faut savourer tant qu'elles sont encore là : le sel de la vie de Françoise Héritier. Des bonnes larmes donc. Et un immense coup de coeur à l'arrivée. Foncez !
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LIMINAL

Sept lettres blanches qui se détachent sur une couverture aussi belle qu'intrigante, faite de quelques corps suspendus dans l'espace. Une constellation d'étoiles et de figurines humaines.

Le sujet est ainsi donné, esquissé : Jordan Tannahill se livre à une série de questionnements autour du corps, celui-là même qui naît, vit et meurt sans que l'on sache vraiment ce qu'il peut, ce qu'il est, quelles en sont les limites et comment nous, nous le pensons, et à quelles expériences nous le soumettons au cours d'une vie.

Tout se cristallise autour d'un évènement : le matin du samedi 21 janvier 2017, la mère de Jordan Tannahill ne s'est pas réveillée à l'heure habituelle. Et tandis que le fils se tient sur le seuil de la chambre et regarde le corps alité de sa mère, le temps se fige, s'étire, se dilate ; est-elle vivante, est-elle morte? Et dans la brèche ouverte par cet état-limite s'engouffre tout : les souvenirs, les émotions, les interrogations métaphysiques, les expériences physiques et mystiques, toute la vie de Jordan Tannahill qui, dans cet instant d'incertitude existentielle, pense plus que jamais son corps et le corps de ceux à qui il se trouve lié.

"Tandis que je me tiens ici […], toi dans ton lit, moi dans l'embrasure de la porte, dans un moment de contemplation, quelque chose - peut-être toute chose - est dévoilé. Et je deviens dé-fixé. Mais je ne comprends pas encore. Je suis dans le moment entre la conscience et la compréhension. L'intervalle entre la main qui touche l'eau bouillante et la douleur de la brûlure. Entre sens et sensation".

"Liminal", "intervalle", "seuil", "embrasure" : voilà tout ce qu'explore (brillamment) le récit intime de Jordan Tannahill. L'entre-deux, les zones floues, les extrémités où tout devient poreux, mélangé, la vie dans la mort, la mort dans la vie, l'extrême jouissance côtoyant l'extrême souffrance ; la beauté, l'abject, l'attirant, l'écoeurant, le sacré, le profane, tout cela mêlé, nébuleux, fascinant et inquiétant, impliquant que nous ne sachions jamais vraiment ce qu'est un corps, ce qu'il peut, ni même ce que signifie "être vivant".
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Je me suis ennuyée même si ce livre est riche de réflexions profondes sur le corps et l'esprit avant ou au moment de notre mort. J'ai souvent trouvé trop lourds les divers aspects philosophiques traités tout au long du récit. Ceci dit je n'ai jamais apprécié les romans où les réflexions philosophiques prennent beaucoup de place et je me suis lancée dans ce livre avant de me rendre compte que ce serait le cas. Je ne m'attendais pas à ce genre en lisant le résumé. J'ai cependant apprécié le partage intime de la vie du narrateur, bien que pas suffisamment présent pour que je m'y attache. J'avais l'impression de graviter autour de son histoire sans jamais réussir à m'y poser. Je devenais comme un des petits bonhommes flottant à la dérive sur la couverture noire du livre chaque fois que je m'y plongeais. le plus souvent dans le noir et le vide de l'ennui. J'ai eu peu de moments d'intérêt ou de réflexion stimulantes, à tel point que j'ai lu 3 autres romans en parallèle avant d'arriver à le terminer. C'est pourquoi je lui attribue seulement 2 étoiles. Par contre, dans son style, si comparable il y a, je crois malgré tout qu'il plaira à beaucoup de gens car l'auteur est brillant et sa plume est agréable et accessible.
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C'est le lendemain de l'élection de Trump, et Jordan est retourné chez sa mère pour aller à la marche des femmes. En se levant, il remarque qu'il est le premier à se réveiller et en se préparant il tend l'oreille, guettant les bruits de pas qui ne viennent pas, la radio qui ne s'allume pas : sa mère n'a pas quitté sa chambre. Inquiet de nature, il décide d'aller voir si elle dort encore, et s'arrête sur le seuil de la chambre, tétanisé : est-elle encore vivante ? Attendre avant de vérifier, c'est garder une chance de ne pas voir se confirmer le pire, alors cette seconde s'allonge...
Face à un danger imminent, "voir sa vie défiler devant ses yeux" est devenu un poncif. Jordan Tannahill, dramaturge canadien, déploie ce principe dans son premier roman et nous livre un ovni littéraire de 400 pages dont toute la narration est contenue dans une seconde d'indécision, de doute. C'est l'occasion pour lui de revenir sur leur histoire, son enfance et leurs jeux, la question du corps, de la vie et de la mort, de la performance, du sexe, et du théâtre, de la robotique et de l'intelligence artificielle. Liminal est un roman sur la brèche, que l'on ne lâche pas, et que l'on dévore en retenant son souffle.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
En fin de compte, il semble que la croyance commune en un toi essentiel et immortel, dont la destinée est déterminée par les actions posées au cours de cette vie, constitue un point commun beaucoup plus profond entre les différentes formes de foi que les déviations superficielles de dogmes et de coutumes qui les séparent. En revanche, la non-croyance en l’âme et en la vie après la mort est quelque chose de complètement différent. D’insurmontable. C’est comme si tous les croyants du monde étaient dans une fête en train de s’engueuler au sujet de la couleur du chapeau de fête qu’ils devraient mettre, pendant que les athées font leur propre fête dans la pièce voisine en dansant sur du Madonna.
Maman, j’ai peur que nous soyons dans deux fêtes fondamentalement différentes.
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Que tu soies endormie est assurément la plus probable des deux possibilités. Après tout, toutes les autres fois où j’ai pénétré dans ta chambre pour te retrouver dans ton lit, tu étais vivante, tu respirais, dormais, rêvais, ou étais assise en train de lire, de parler au téléphone, de pleurer, de te couper les ongles, ou simplement perdue dans tes pensées. À tous les autres moments de ma vie, tu étais vivante, un nombre infini de moments vivants, pourquoi celui-ci devrait-il être l’exception ?
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Je regarde ton corps et suis incapable de le concevoir. Pourquoi ? Il est dans un entre-deux. Je n’arrive pas à la comprendre parce qu’il est pris entre deux possibilités distinctes :
a – Tu es endormie ;
b – Tu es morte.
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mère monoparentale. Survivante d’un cancer de sein. Membre d’un club de lecture. Inconditionnelle de la radio de CBC. Abonnée du magazine Maclean’s. Chrétienne aux tendances New Age. Humaniste. Membre du parti libéral. Force gravitationnelle d’une petite galaxie d’amies. Dure à cuire proclamée
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le soir de la première de Giselle [où] le danseur qui jouait le duc Albrecht est entré avec un godemiché mauve géant dans son cul ». D’ailleurs « le spectacle s’est terminé avec Giselle soufflant dans son vagin avec un cor français
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