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J.-Wladimir Bienstock (Traducteur)René Depasse (Autre)4.75/5   4 notes
Résumé :
Quarante Ans, légende petite-russienne, « écrite par le célèbre historien russe Kostomarov, fut publiée dans le Journal de Gatzouk. Elle plut beaucoup au comte L. Tolstoï, qui la remania, l’abrégea et en écrivit entièrement le dernier chapitre… Nous publions ici un résumé de cette légende d’après la version de Kostomarov et intégralement la fin inédite qui est du grand écrivain. »

« Trofine Sémionovitch se rendit sur les lieux de son crime et, à minui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Ç'aurait pu être une banale histoire fantastique.
C'est un texte d'une dizaine de pages écrit par Kostomarov (historien) d'après une légende petite russienne.
Trofine Sémionovitch a commis un acte répréhensible et connaîtra son châtiment dans quarante ans. Voilà de quoi réfléchir un bon moment ! Et c'est là qu'intervient Tolstoï en y apportant ses réflexions et les dilemmes qui l'on habités sa vie durant.
Si Dieu n'existe pas les hommes pourrait bien être comme lui et il est en danger et tout lui fait peur.
Si Dieu existe la seule chose qu'il ait à craindre est sa conscienceet la peur de ce qui adviendra dans quarante ans.
Tolstoï donne vie à cette histoire et nous éprouvons de la pitié mais aussi de la curiosité quand à ce qu'il adviendra.
Une conclusion s'impose portée avec brio par l'auteur, l'enfer est sur terre et nous en sommes les propres artisans par nos actions.
Un texte magnifique que je dois aux avis de @mh17 et @PatriceG qui ont su attiser ma curiosité.
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Quarante Ans est une nouvelle étonnante d'une dizaine de pages peu connue de Tolstoï. Elle traite de morale, avec ou sans la présence de DIeu. En fait, au départ c'est une légende petite-russienne qui a été écrite par l'historien Kostomarov et publiée dans un journal de Gatzouk. Tolstoï L a remaniée, l'a abrégée et a réécrit entièrement le dernier chapitre en 1890. Elle n'est parue à Moscou qu' en 1912, après la mort de l'écrivain. Mais J- Wladimir Bienstock l'a traduite et l'a fait paraître à Paris dès 1905, dans le recueil Dernières paroles au Mercure de France.

Trokim Iachnik, un jeune paysan sans le sou et Vassia, la fille de son riche maître sont amoureux. le père de la jeune fille ne veut pas entendre parler de mariage, mais devant les larmes de Vassia, il déclare qu'il va renvoyer Iachnik et qu'il consentira au mariage si le garçon revient vêtu d'un bel habit neuf et dans son propre équipage. Il congédie donc Trokim. Celui-ci désespéré est résolu à se noyer. Mais au moment où il va se jeter à l'eau, surgit un petit homme qui l'emmène au cabaret. Trokim lui raconte ses peines et Pridelbalka trouve une solution. Un très riche marchand avec un bel équipage est dans le village. Il sera facile de le tuer avec son cocher d'un coup de gourdin, de s'emparer de ses biens et de verser la voiture dans un ravin. Tout se passe comme prévu. Mais Trokim a des remords et raconte tout à Vassa. Celle-ci toute troublée lui conseille d'aller sur le lieu du crime et lui assure que là-bas, à minuit, Dieu lui dira quel châtiment lui est réservé. Trokim s'y rend et à minuit, il entend une voix qui lui dit : "je te punirai dans quarante ans. "

Bon avec quarante ans devant lui, ils en profite ! il se marie, il s'enrichit énormément, il change de nom, devenant Trofine. Vingt ans passent. Il a souvent du remords. Il va se confesser à l'archevêque. Celui-ci le rassure en lui disant que vingt années de travail auront racheté son crime et que Dieu lui pardonnera sûrement s'il fait bâtir une église. Il fait bâtir l'église, continue de s'enrichir, sa fille épouse un prince, son fils devient diplomate. Il semble le plus heureux des hommes.

Mais la fatidique quarantième année arrive. Il attend avec effroi son châtiment...

Il était grand temps que Tolstoï reprenne la main pour terminer ce récit jusqu' alors parfaitement immoral ! le crime a permis à Trofine d'acheter sa liberté, de devenir riche, d'acheter le pardon de l'archevêque, d'acheter un nom et de vivre avec la femme qu'il aime ! La conclusion vous étonnera les amis et vous savourerez la langue merveilleusement vivante de ce conteur génial.

Disponible sur Wikisource et en audio.







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Quarante ans de l'historien russe Kostomarov
Revu et remanié, ajouté de Léon Tolstoï en 1905, alors resté dans les tiroirs.

Il est parfois des textes de grands auteurs qui appellent d'être sauvés, d'être extraits des pattes desquellles ceux qui les ont fait connaître au grand public le sont pour de mauvaises raisons, et dont les conditions de la publication qui l'entourent méritent pour le moins un éclaircissement. On peut même dire qu'à cause de cela , il est fort probable que l'oeuvre dont il est question n'aura jamais de seconde vie et c'est bien dommage et fort injuste vis-à-vis des deux auteurs qui l'ont écrite, associés de circonstance, historien et écrivain. Pour un auteur qui ne partageait rien sinon s'asseoir au piano et partager un quatre mains avec Tatiana sa belle-soeur, aussi imbu de sa personne, je veux parler de son art évidemment, je ne voudrais pas rester sur une note pareille, et conclure d'entrée que ce court récit-nouvelle-conte ne revêtit pas sa signature.

Je m'emploirais bien aujourd'hui à la sortir de cette gangue par une publication nouvelle, mais je n'ai pas le temps en ce moment. Et on ne peut pour autant dire que Quarante ans a été mal traduit, c'est même plutôt correct à part que je ne sais pas si le texte n'a pas été frelaté par quelqu'un de non scrupuleux qui n'y voyait que gloire et révolution. A-t-il été repris dans sa forme stricto sensu, je ne saurais le dire.

Tout d'abord, Quarante ans m'a été conseillé par MH17 et c'est vraiment par un hasard heureux que ce texte est arrivé à moi en lecture;, je l'ignorais totalement, et je l'en remercie chaleureusement.

Autant le dire aussi tout de suite, ce texte est une pépite et une nouvelle majeure de la littérature russe. Il circulait confidentiellement en Russie sous la plume de l'historien Nikolaï Kostomarov et Léon Tolstoï peu coutumier du fait s'en est emparé tellement il lui a plu et pour lui donner plus d'ampleur au plan littéraire, Kostomarov n'était pa sûr dans cette voie non plus. il l'a donc remanié et ajouté quelques feuilles à la nouvelle qui fait une dizaine de pages à tout casser. Ce remaniement fait dans les années 1905 a donc été publié à titre posthume sans l'autorisation du grand auteur russe. On peut dire que Tolstoï a voulu lui donner une seconde chance grâce à son talent et sa renommée. Il s'est trouvé que son ami douteux d'alors Vladimir Tchertkov profitant de la vulnérabilité de Tolstoï veiillissant avait fait main basse au grand dam de la famille sur des textes récents de l'auteur plus politiques dirons-nous, des textes commandés aussi aux fins de publication puisque Tchertkov, en exil en Angleterre, était éditeur. L'intérêt pour ce dernier résidait dans le fait qu'il était favorable à la révolution russe, qu'il entendait exploiter des textes de Tolstoï contre le régime tsariste. Qui plus est la personnalité de cet individu était très controversée, même si officiellement il passait pour un tolstoïen. Il fut naturellement écarté, banni par le régime et s'il ne fut pas secouru par sa mère de riche lignée princière et friquée, il est probable qu'il eût été déporté. de cette publication en Angleterre qui fut traduite vers le français en 1912 par Bienstock à qui on peut rendre hommage pour avoir traduit les oeuvres littéraires de Tolstoï en France, mais qui manifestement l'a fait là dans Dernières paroles qui porte Quarante ans dans un but délibérément politique comme en témoigne sa préface.

Quand je pense que Tolstoï dans la plénitude de ses moyens, du haut de ses 23 ans et de son lustre princier, discutait le bout de gras, à la virgule près, avec son éditeur, très grand éditeur russe, sans doute le meilleur de la place pour la publication de Enfance, pour une entrée littéraire en fanfare (due au talent plus qu'à l'égo du personnage), et de voir qu'un texte écrit sur le tard, de la même veine peut-être encore avec un plus grand contrôle de l'artiste littéraire, voire avec une maîtrise absolue dans les limbes qui entouraient son environnement malsain, je veux parler des tolstoïens évidemment, connût un routage aussi pervers, je me dis qu'il y avait décidément quelque chose de pourri au royaume de cette Russie de début de 20e siècle et que les choses allaient très mal se passer comme un signe prémonitoire .. D'une toute puissance à l'ombre des ténèbres !..

La beauté de ce texte est incomparable, si j'y reviens c'est que ici j'avais fait une tentative timide pas à la hauteur de ce qu'il commande. Il m'eût suffi de dire que je l'aime plutôt que de chercher des arguties. Que peut-on dire d'autre quand on atteint ces sommets sinon exprimer un sentiment de joie et s'écraser. On sait que tout ce que on peut en dire sera en deça : seuls des gars comme Steiner, Berlin..savent ajouter une plus-value à leur intervention .. grâce à leur analyse, leur intuition puissantes, leur connaissance et leur éloquence aussi .. Leur libre-arbitre étant dans aussi la liberté de chacun qui va contre les déterminismes collectifs..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il aurait voulu dormir, mais ses pensées l’en empêchèrent. Il décida d’écrire son testament. Il prit sa robe de chambre et ses pantoufles, s’approcha de la table et se mit à écrire le brouillon du testament par lequel il léguait toute sa fortune à des œuvres de bienfaisance. Cela fait, il voulut se recoucher. Mais alors, il songea à son valet et au portier. Il se transporta lui-même dans l’âme du valet et se demanda : « Si j’étais un pauvre valet, recevant par mois quinze roubles de gages, et si, séparé de moi par cinq chambres, il y avait là un richard endormi, entouré d’argent, sachant fermement, comme maintenant, qu’il n’y a ni Dieu, ni juge suprême, que ferais-je ? Je ferais ce que j’ai fait avec le marchand. » Et Trofine Sémionovitch fut pris de peur. Il se leva et courut verrouiller sa porte, mais le verrou ne tenait pas. Devant la porte il roula un fauteuil et avec des serviettes l’attacha au loquet. Sur le fauteuil il plaça une chaise qui devait, en tombant, faire du bruit. Ce fut seulement alors qu’il éteignit sa bougie et se coucha. Il ne s’endormit qu’au matin et dormit si tard que sa femme, inquiète, vint ouvrir sa porte. La chaise tomba avec un grand bruit. Trofine Sémionovitch se dressa effrayé, pale : « Qui ? quoi ! À l’assassin ! » cria-t-il. Il resta longtemps sans pouvoir se ressaisir. En s’éveillant, il s’était imaginé qu’on venait pour le tuer
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Dans le village de Manduki, vivait, à la fin du XVIIIe siècle, un très riche paysan, Denis Shpak. Cet homme avait une fille, très belle, blonde, Vassa. Chez Shpak travaillait un jeune paysan, Trokim Iachnik ; il n'avait connu ni son père ni sa mère, et sa seule parente était la veuve d'un soldat, une vieille femme vivant d'aumônes. A treize ans, Iachnik gardait les pourceaux ; mais avec l'âge, il devint un très beau garçon, très adroit et Shpak, qui le remarqua, le prit à son service. Vassa s'éprit de Trokim, mais son père ne voulut point entendre parler d'un tel mariage : Iachnik, un pauvre diable sans le sou, n'était point un parti pour sa fille. Toutefois, devant les larmes de Vassa , il déclara qu'il allait renvoyer Iachnik de chez lui, et qu'il consentirait au mariage si le garçon revenait vêtu d'un bel habit neuf et dans son propre équipage. Il congédia donc Trokim ..
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Trokim tua le marchand et le cocher, prit du drap et 8000 roubles. Pridebalka lui fit faire un bel habit, lui acheta un cheval et une voiture et lui trouva deux hommes qui consentirent à lui prêter témoignage.
Mais Trokim avait des remords, et il résolut de tout raconter à Vassa.
Vassa toute troublée, lui conseilla d'aller à l'endroit du crime et lui assura que là-bas, à minuit, Dieu lui dirait quel châtiment lui était réservé. Trokim s'y rendit et, à minuit, une voix lui dit : "je te punirai dans quarante ans".
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