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EAN : 9782080432230
336 pages
Flammarion (10/01/2024)
3.98/5   111 notes
Résumé :
"Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j'espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m'autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, car il s'agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l'histoire des enfants des convois." Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au R... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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A quoi reconnait-on qu'une auteure est vraiment devenue une de nos favorites ? Au fait qu'on ne réfléchisse même pas quand on a l'opportunité d'acheter son dernier livre. Pour beaucoup d'auteurs, j'attends avant d'envisager même de lire leur dernier livre, je n'ai pas de scrupule particulier à l'emprunter en bibliothèque plutôt qu'à l'acheter. Pour Beata, quand j'ai l'opportunité d'un achat, je vérifie d'abord si elle n'a pas de nouvelle parution... et ce fut le cas grâce à la carte cadeau de Noël de ma chère soeur, merci beaucoup !

Elle qui avait tracé son chemin d'auteure en évoquant la tragédie du génocide des Tutsis par le biais de la fiction, tout en subtilité puisqu'elle n'aborde jamais de front les massacres mais préfère évoquer le passé et le futur, Ejo en kynyarwanda, titre de son premier recueil de nouvelles... comment allait-elle se frotter au travail du récit autobiographique, genre qui est loin d'être mon préféré. Sans voyeurisme, il m'intéressait fortement d'en savoir plus sur son vécu personnel de ce drame.

Elle nous offre tout d'abord la genèse de ce projet, ce qui fut parfait pour moi car elle explique ainsi son choix premier de la fiction et me permet moi aussi de mieux comprendre ce qui m'avait séduit en tant que lecteur dans sa démarche, cette volonté de témoigner sans choquer, en offrant au lecteur l'émotion qui n'enferme pas mais libère. Son dessein rejoignant mon ressenti, je ne pouvais ainsi que me confirmer le lien littéraire construit avec elle. Elle explique également ce qui la mène finalement à témoigner de son histoire, pour elle, pour ses enfants, en communion avec les autres victimes, pour L Histoire. Elle analyse tous les écueils rencontrés par les victimes d'un tel drame, dénichant une formule si explicite en évoquant des histoires "pas tant indicibles qu'inentendables". Elle trace également un lien essentiel entre les génocides, sans jamais vouloir comparer, mais insistant sur la nécessité des échanges et du travail en commun, pour mieux comprendre ce qui peut amener des êtres humains à abolir leur jugement pour perpétrer l'horreur.

Quand elle rentre dans le coeur du récit, elle endosse toujours les habits de l'auteure qu'elle es devenue : humilité, générosité, bienveillance, douceur malgré l'horreur. Elle s'excuserait presque d'avoir vécu moins de drames personnels que la plupart des victimes, parvenant par exemple à survivre aux côtés de sa mère. Une mère dont on apprend peu de choses, comme elle l'explique plus tard en interview, parce que celle-ci ne souhaite pas qu'on parle trop d'elle. Toujours autant de pudeur, de respect du ressenti de l'autre. Elle prend également un bon quart du livre à rendre hommage aux humanitaires qui l'ont sauvée du génocide, à nous raconter sa rencontre avec eux plus de 20 ans après. Elle évoque bien sûr les responsabilités des gouvernements occidentaux, particulièrement belges et français dans la tragédie. Mais elle ne s'attarde pas en longueur sur les coupables, préférant expliquer ce qui a pu fonctionner et offrant ainsi un bon guide pour les associations oeuvrant sur le terrain, même si elle reconnait et déplore que rien de tout cela ne serait possible aujourd'hui, les procédures d'intervention des humanitaires s'étant considérablement alourdies.

Face à autant de bienveillance, on ne peut que comprendre la dernière partie, qui s'interroge sur les photos prises de ce drame, qui ont contribué à en fausser l'image, transformant les coupables hutus en victimes et permettant ainsi de justifier la protection de certains des coupables directs des tueries. Et on ne peut que s'offusquer avec elle des difficultés éprouvées par les victimes pour récupérer certaines de ces photos où elles figurent pourtant elle-mêmes, en total déni d'un droit à l'image, et alors même qu'elle nous détaille bien ici à quel point ces souvenirs du drame gravés sur la pellicule peuvent être des étapes importantes pour la reconstruction. Là encore, elle montre tant d'humilité, déplorant que son statut de privilégiée (Française, ayant fait des études supérieures, auteure) lui permette un accès facilité (et pourtant bien semé d'embûches) aux archives alors que d'autres victimes en sont elles privées. Totalement dans la ligne qu'elle s'est toujours fixée, de bout en bout de son récit, tout simplement sans doute parce qu'elle ne peut pas agir autrement qu'en personne humaine et respectueuse.

Pour finir, petite anecdote en passant. Dans le livre, elle cite trois auteurs de fiction, soit pour évoquer une lecture qui l'a guidée dans sa réflexion, soit à l'occasion d'une rencontre réelle, soit pour une citation qui lui permet d'appuyer son propos. Ces trois auteurs sont Imre Kertesz... dont j'ai lu le livre qu'elle évoque en septembre dernier ; Mohamed Mbougar Sarr... dont j'ai adoré le Goncourt lu en mars dernier... et Abdulrazak Gurnah, dernier prix Nobel africain que j'ai découvert en août dernier... quand je vous disais que la littérature me lie à cette auteure et que je ne pourrais donc que continuer à la suivre, une pénitence que je respecterais avec beaucoup d'enthousiasme.



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[Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de ELLE 2024]

Dans quatre brefs chapitres de présentation, Beata Umubyeyi Mairesse résume la trame narrative de son témoignage. Elle situe son histoire dans le temps et dans l'espace et explique les terribles circonstances de son départ du Rwanda. Elle expose ce qui l'a amenée à finalement écrire ce livre et tire les conclusions qui se sont imposées à elle. Elle développe ensuite chacun de ces points au fil de ses trouvailles et de ses réflexions dans quatre parties intitulées « Quatre photos  », « Le temps du témoignage », « Terre des hommes » et « L'heure de nous-mêmes ». Les doutes, les questions et les réticences qui l'habitent hantent la totalité de ce récit. Est-elle la personne appropriée pour nous raconter sa fuite du Rwanda ? Est-elle légitime avec sa peau de métisse, noire pour les Blancs, blanche pour les Noirs ? Peut-elle parler au nom de tous ? Peut-elle sortir de la fiction dans laquelle elle s'est réfugiée jusqu'à maintenant pour parler de ce traumatisme ? Elle a eu sa possession (elle racontera comment c'est arrivé) quatre photos du convoi du 18 juin 1994 dans lequel elle et sa mère se trouvaient. Que va-t-elle, que peut-elle faire de ces photos sur lesquelles elle n'a vue ni sa mère ni elle-même ? Elle commence alors une enquête pour tenter de retrouver les enfants qui paraissent sur les photos, mais se rend compte au fil des rencontres qu'il est plus facile de trouver de la documentation sur les sauveurs que sur les victimes… Comment redonner aux victimes la place qui leur est due ?
***
Le titre de ce document, le Convoi, rappelle forcément d'autres convois qui me viennent à l'esprit avant ceux du Rwanda. Je trouve que le choix de ce titre permet de sensibiliser le lecteur aux plus récents, ceux du Rwanda. Cependant, dans ce cas, le projet des organisateurs est tout autre : il s'agit de soustraire ces enfants aux mains des génocidaires ! Dès le début, l'autrice pointe d'autres responsabilités que celles des Hutus : « Personne ne veut entendre les rares voix qui rappellent que l'ethnicisation de la société rwandaise est une construction coloniale. Ils s'entretuent depuis la nuit des temps, n'est-ce pas » (p. 17). La chronologie présentée à la fin de l'ouvrage permet de retrouver et de situer les événements, du protectorat allemand (1897) à l'arrivée des Belges (1916) jusqu'à juillet 1994. Même dans la présentation de cette chronologie apparaît l'attitude de la France avant et pendant le génocide. Je vivais au Québec à cette époque, et je me souviens de la froide colère de Roméo Dallaire quand il parlait, en interview, des responsabilités de l'Occident dans ce massacre, tout en déplorant son impuissance à agir en tant que commandant de la MINUAR. Passionnant aussi le questionnement de l'autrice à propos des photos que les reporters prennent des victimes. Elle s'interroge sur leur droit à l'image, sur la violence de cette représentation, sur la conservation des ces témoignages visuels et sur la manière souvent désinvolte dont ils sont utilisés, classés, perdus, diffusés, etc. Comme souvent ceux qui écrivent sur leur propre passé, l'autrice s'interroge encore sur les pièges de la mémoire, la manière dont on transforme ses propres souvenirs, la méfiance qu'elle éprouve envers les interprétations a posteriori, celles des autres, bien sûr, mais, avec un grand souci de vérité, les siennes propres. Un document intéressant et nécessaire, à mon avis, parfois confus et souffrant de quelques redites.
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Le 18 juin 1994, Beata Umubyeyi Mairesse a 15 ans lorsqu'elle fuit son pays et le génocide des Tutsis au Rwanda avec sa mère. Grâce à un convoi humanitaire organisé par l'ONG suisse « Terre des hommes », les deux femmes passent entre les mailles du filet et échappent à une mort certaine. Dans les jours qui suivent, des gens disent les avoir vues dans un reportage de la BBC au moment où le convoi passe la frontière avec le Burundi.
Les années passent… le vie continue. En 2007, Beata réussit à entrer en contact avec l'équipe de tournage de la BBC. Elle et sa mère ne sont pas sur la fameuse vidéo mais un des journalistes lui envoie quatre photos du convoi du 18/06/1994. Ces photos sont le point de départ d'une enquête qui va durer 15 ans. Beata, détentrice de ces photos, veut les rendre accessibles aux enfants qui y apparaissent. C'est leur histoire. Beata va alors tout mettre en oeuvre pour retrouver ces enfants, une quête qui va la mener à parler des sauveteurs, des simples citoyens aux humanitaires qui ont risqué leurs vies pour les sauver.
Alors que l'écrivaine avait toujours refusé de parler de son expérience personnelle et intime, préférant parler de son rapport à la littérature et de son expérience de survivante qui écrit de la fiction, une évidence s'impose à elle. Parler de ce convoi qui a sauvé ces enfants, c'est aussi parler d'elle.

1994-2024. Cette année aura lieu la commémoration des 30 ans du génocide des Tutsis au Rwanda, le dernier génocide du 20 e siècle.
J'ai lu un certain nombre d'ouvrages sur le génocide des Tutsis au Rwanda, fictions, documentaires, récits… et celui de Beata est intéressant et bouleversant à bien des égards.
La première chose qui m'a touchée dans ce récit est la réflexion que livre Beata sur son statut de survivante. A quel titre peut-elle écrire sur ce convoi et sa propre expérience, elle qui n'a été ni violée, ni coupée ? Quelle est sa légitimité ? Question pour nous totalement fortuite mais révélatrice d'une immense honnêteté de la part de l'auteure.
Souhaitant rester la plus fidèle possible à ce qu'il s'est passé, l'écrivaine se pose énormément de questions sur sa quête et enquête, s'interrogeant sur la forme d'écriture que doit prendre ce récit, s'inquiétant des défaillances de la mémoire, s'échinant à parler de tous tout en parlant d'elle-même... cette jeune fille métisse, amoureuse des livres déjà, que de nombreux « deus ex machina » ont sauvé à plusieurs reprises. L'enquête est minutieuse, parsemée de nombreux vides, mais de fil en aiguille, Beata recolle les morceaux.
Ensuite, il s'agit pour moi du premier récit qui aborde cet épisode du génocide, le sauvetage des enfants par les organisations humanitaires. Beata rend un hommage bouleversant à ces gens, qui à force de courage, de culot, de diplomatie et de ténacité, ont réussi à soustraire à la barbarie des miliciens hutus des enfants destinés à une mort certaine et nous fait découvrir tout un pan du « travail humanitaire ».
Enfin, la toute dernière partie du livre m'a beaucoup interpellée lorsque l'auteur revient sur ces fameuses photos. Des milliers de photos ont été prises lors du génocide des tutsis au Rwanda par les journalistes occidentaux. Des journalistes, qui bien souvent malheureusement, ne connaissaient rien à l'histoire de ce petit pays si ce n'est les stéréotypes habituels que l'on trouvait dans les journaux justement ou dans les paroles des politiques français qui, on le sait maintenant, n'étaient pas du tout neutres dans le conflit… D'où des interprétations totalement erronées de ces photos où la vérité était bafouée, où les victimes se retrouvaient une fois de plus trahies...

Cette enquête sur les archives est dense, passionnante, bouleversante, nourrie de multiples réflexions sur travail de la mémoire collective et de l'écriture de soi. C'est aussi une écriture sobre et très belle qui révèle toute l'exigence de l'auteure dans la narration de ce récit. Un récit essentiel qui s'ajoute à la littérature déjà existante sur génocide des Tutsis au Rwanda.

Un grand merci à Babelio pour l'envoi de ce livre.
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Le 18 juin 1994, après 3 mois de massacre des Tutsis par les Hutus et de terreur, Beata Umubyeyi Mairesse et sa mère ont eu la vie sauve grâce à un convoi de l'organisation humanitaire suisse Terre des Hommes qui les a emmenées de Butare à la frontière avec le Burundi. Elle avait 15 ans; sa mère et elle n'auraient pas du être acceptées dans ce convoi car il était réservé aux enfants de moins de 12 ans. Elle arrive dans le nord de la France, est scolarisée, est entourée d'affection et de soutien par sa famille d'accueil, se marie et a des enfants.
le titre de ce livre évoque, souvent, les heures sombres de la deuxième guerre mondiale et la déportation de Juifs vers la mort. Ici, le mot "convoi" se charge d'une image positive car il a transporté des enfants vers la vie.
L'auteure a suivi un long cheminement de trois décennies avant de pouvoir écrire le récit de ces mois d'horreur mais aussi de témoigner pour les autres enfants, pour saluer le courage de celles et ceux qui les ont aidées, sauvées. Elle a commencé par de la fiction avec des romans autour du génocide, puis elle a accepté de témoigner devant des lycéens de 15 ans à partir de 2016 et s'est lancée dans la quête d'une photo qui aurait été prise au moment de son passage de la frontière avec sa mère; son désir était de retrouver les autres enfants du convoi et leur faire parvenir les photos où on les voyait. Cette (en)quête a été semée d'embûches, d'obstacles, d'espoirs déçus mais riche de rencontres, d'échanges, d'amitié.
L'auteure s'interroge sur ce qu'est la responsabilité de témoigner sans trahir ceux qui ont subi le même drame, sans que son propre vécu oblitère la réalité, sans que ses mots soient mal perçus, mal interprétés.
Elle nous livre également une réflexion sur la place des photos prises par des étrangers, dont l'interprétation peut être faussée par le biais occidental. C'est, pour elle, ce qui s'est passé au Rwanda. Elle souligne le sentiment de dépossession que peuvent ressentir ceux qui ont été photographiés. Où s'arrête le droit à la propriété intellectuelle et où commence le droit à l'image alors que les enfants ont été photographiés et sont apparus dans les média occidentaux sans leur consentement? le regard de l'autre. le regard sur l'autre.
On sent que Beata Umubyeyi Mairesse choisit ses mots avec soin pour essayer de rendre compte d'une réalité dont elle est la porte-parole mais qui ne lui appartient pas. le texte est sobre, précis, sans pathos mais puissant.
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Convoi humanitaire.

Beata Umubyeyi Mairesse a été sauvée avec sa mère, le 18 juin 1994 soit quelques semaines avant la fin du génocide des Tustsi au Rwanda, par un convoi humanitaire suisse.

Cette enquête commence simplement, des proches de Beata Umubeyi Mairesse les auraient vues, elle et sa mère, traverser la frontière entre le Rwanda et le Burundi sur la BBC. L'auteure va ainsi entrer en contact avec l'équipe de la BBC présente ce jour-là, treize ans après les faits. La quête de ces rushes va la pousser à mener l'enquête sur le convoi humanitaire suisse qui les a sauvées toutes les deux.

La première partie se concentre sur les premiers pas de Beata Umubeyi Mairesse dans son enquête. Elle fait également une réflexion intéressante sur le devoir de mémoire. Ainsi elle estime que témoigner peut permettre d'éveiller une conscience citoyenne chez les enfants, et les pousser à se questionner si une population particulière devait devenir bouc émissaire. Cela permettrait, peut-être, en cas de nouveau génocide, que des individus agissent contre.

La deuxième partie est le témoignage de Beata Umubeyi Mairesse durant le génocide en 1994. Ce témoignage est très instructif. le lecteur ressent la peur au ventre de celle qui témoigne, les journées d'angoisse dans leurs différentes caches. Ces jours sont l'expression de la folie d'une partie de la population rwandaise. La majeure partie des Hutus considèrent normal d'exterminer les Tutsis. Ils parlent même de « travail ».

Les troisième et quatrième parties sont malheureusement en deçà. L'auteur mélange son enquête sur les organisateurs du convoi, avec les témoignages d'enfants en ayant bénéficié. Elle ajoute également sa recherche d'autres photos et le témoignage de journalistes ayant couvert le génocide. L'ensemble devient très confus. Enfin, elle conclut son enquête en questionnant le rôle des témoins et des victimes. Les occidentaux ont imposé leur propre vision du génocide, quand les victimes n'avait pas le droit à la parole.

Bref, un témoignage instructif même si la forme est parfois brouillonne.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2024.
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critiques presse (8)
LaLibreBelgique
09 avril 2024
En juin 1994, elle s'en est grâce à un convoi humanitaire suisse, lors du génocide des Tutsis du Rwanda. À travers ce livre, elle assume son rôle dans la nécessaire transmission de la mémoire.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
OuestFrance
15 mars 2024
Trente ans après le génocide au Rwanda contre les Tutsi, dont elle est une rescapée, l’écrivaine signe un recueil de poèmes et un récit poignants en guise de mémorial.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LesInrocks
20 février 2024
En se lançant, des décennies plus tard, dans une enquête pour retrouver les photos des enfants que ce convoi humanitaire transportait grâce auquel, sa mère et elle, cachées, ont été sauvées, prises par des reporters et des journalistes de la BBC, elle va reconstituer le quotidien de sa survie, le quotidien d’un génocide. Et c’est ce qu’on a lu de plus fort depuis Triste tigre de Neige Sinno.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LePoint
02 février 2024
En revenant sur son sauvetage en 1994, Beata Umubyeyi Mairesse retrace l'histoire des convois d'enfants exfiltres du Rwanda pendant le massacre des Tutsis.
Lire la critique sur le site : LePoint
Telerama
02 février 2024
Rwanda, 1994. Menacés de mort, un millier d’enfants tutsi sont exfiltrés. Parmi eux, Beata Umubyeyi Mairesse. Dans “Le Convoi” elle en fait le récit, au nom de tous, pour que soit enfin entendue la parole des victimes du génocide.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesInrocks
22 janvier 2024
Le Convoi, une œuvre de mémoire importante, en même temps qu’un texte à la force littéraire. À lire absolument.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LeMonde
09 janvier 2024
Auprès des journalistes comme des humanitaires, Beata Umubyeyi Mairesse part en quête d’images, rushs de reportage, photos oubliées, clichés ambigus… Quête souvent entravée mais riche en surprises.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
08 janvier 2024
L’écrivaine livre, avec « Le Convoi », le récit de son sauvetage, il y a bientôt trente ans, en juin 1994, lors du génocide des Tutsi au Rwanda. Pour se réapproprier cette histoire comme pour la transmettre.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ce mot devrait tout résumer, et bien souvent d'ailleurs, dans la langue de ceux qui l'entourent maintenant, dans le récit minimaliste qu'ils font d'elle pour présenter la nouvelle élève, la petite réfugiée, il suffit, accolé à celui de son pays, à imposer un silence. Un vide de gêne et de compassion dans lequel il n'y a pas de place pour dérouler le passé dans sa complexité. Elle comprend ainsi que sur cette terre d'opulence et de paix il lui faut aussi apprendre à se taire. Pour elle qui jusqu'alors rêvait de devenir journaliste, la liberté d'expression peut certes être une réalité, mais circonscrite. "Rwanda" et "génocide", les deux mots prennent toute la place, le premier semble même pouvoir se passer de l'autre. Dans l'esprit des Français, qui ne l'avaient pour la plupart jamais entendu jusqu'à ce qu'il s'immisce dans leurs journaux, ce mot "Rwanda" est devenu synonyme d'horreur, de violence. Il sous-entend aussi "massacres interethniques", "sauvagerie tribale", "machette". Tout se mélange. On a pris l'habitude de simplifier quand il s'agit de l'Afrique. Le Rwanda est la preuve s'il en est que cette image caricaturale, résumée depuis le temps des colonies par l'expression conradienne de "cœur des ténèbres", peut encore être utilisée, sans scrupules. L'Afrique aura beau se défaire de certains de ses démons, il y aura toujours cette part de ténèbres qui resurgira, l'apartheid est vaincu, certes, mais en même temps, regardez donc le Rwanda.
Chez ces gens-là, c'est comme ça. Ça l'a toujours été.
Personne ne veut entendre les rares voix qui rappellent que l'ethnicisation de la société rwandaise est une construction coloniale. Ils s'entretuent depuis la nuit des temps, n'est-ce pas.
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N'allez pas croire que la propagande ne fonctionne que sur des paysans africains en majorité analphabètes, n'oubliez pas que le système nazi a su gagner les esprits de très nombreux intellectuels européens, voyez comme aujourd'hui les discours néo-fascistes gagnent du terrain dans les médias français , interrogez-vous sur les convictions politiques des propriétaires de certaines chaînes de télévision, journaux ou maisons d'édition. Ici et maintenant. Nous devons être vigilantes et vigilants.
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C'est en lisant le texte de Susan Sontag, "Devant La Douleur des autres", que j'ai pu mettre des mots sur le malais que j'ai ressenti en voyant le traitement par certains journalistes des dernière commémorations du génocide. L'essayiste américaine y rappelle que les spectateurs du monde riche ne considèrent pas de la même façon les morts et les suppliciés africains et ceux de leurs propres pays, soulignant à juste titre que si les médias occidentaux ont fait en sorte de ne pas diffuser d'images des victimes des attentats du 11 septembre 2001, "l'Afrique postcoloniale existe avant tout comme une succession de photos inoubliables exhibant des victimes aux yeux immenses; la série débute à la fin des années 1960, avec les silhouettes émaciées des Biafrais dans leur terre de famine et se poursuit avec le génocide de près d'un million de Tutsis rwandais".
Toutes ces images de nous, de nos morts, de leurs restes qui continuent à être diffusées sans nous demander notre avis.
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Dans l'esprit des Français, qui ne l'avaient pour la plupart jamais entendu jusqu'à ce qu'il s'immisce dans leurs journaux, ce mot "Rwanda" est devenu synonyme d'horreur, de violence. Il sous-entend aussi "massacres interethniques", "sauvagerie tribale", "machette". Tout se mélange. On a pris l'habitude de simplifier quand il s'agit de l'Afrique.
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En y repensant, il y a trois mots : qui dit "Rwanda" implique "machette", qui lui-même sous-entend "génocide". Trois mots qui se contaminent sans cesse dans une causalité macabre, laquelle étouffe tout déploiement narratif individuel, circonstancié : une histoire à soi.
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Vidéo de Beata Umubyeyi Mairesse
Rencontre avec Beata Umubyeyi Mairesse autour de la parution de son récit le convoi aux éditions Flammarion.


Beata Umubyeyi Mairesse est née à Butare, au Rwanda, en 1979. Elle arrive en France en 1994 après avoir survécu au génocide des Tutsi. Son premier roman Tous tes enfants dispersés a reçu le Prix des Cinq continents de la Francophonie et Consolée, son deuxième roman Consolée, le Prix Kourouma 2023; les deux, publiés chez Autrement, ont été largement salués par la presse et les libraires. Consolée paraît chez J'ai lu en janvier2024.
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02/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
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