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EAN : 9782330026851
143 pages
Actes Sud (08/01/2014)
3.17/5   9 notes
Résumé :
Un ancien étudiant de l'École des Beaux-Arts, artiste peintre au chômage, en attente d'inspiration et de commanditaires, est embarqué par l'un de ses vieux amis pour une semaine de pêche sur un chalutier, proposition qu'il accepte autant par désoeuvrement que par curiosité. Pendant huit jours, confronté au monde rude des marins-pêcheurs, l'artiste des villes tente de s'intégrer en assumant sa part de travail. Mais la police des mers débarque à bord et les choses tou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un roman dont l'action se déroule en mer sur un chalutier. Il raconte le quotidien d'une campagne de pêche. Roman très viril, presque un documentaire. J'y ai trouvé de très belles description de la mer, mais je ne suis pas entièrement conquise, car c'est peut-être un livre un peu trop technique expliquant l'organisation sur un chalutier, l'étripage des poissons, la manipulation du chalut... Très bon roman sans doute pour les hommes qui aiment la pêche ou rêvent de s'embarquer sur un bateau-usine.
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Le chalutier DH731 quitte le port de Lauwersoog, dans le nord des Pays-Bas, en sonnant trois coups de corne de bord. le bateau prend la direction de la baie allemande pour y pêcher des poissons plats : plies, limandes, soles et turbots. le narrateur embarque à son bord pour une campagnes de pêche d'une durée d'une semaine. Cet ancien étudiant des Beaux-Arts originaire d'Amsterdam découvre un milieu dont il ignore tout. Candide au pays des marins-pêcheurs, son apprentissage va être brutal. Les cadences sont épuisantes, les conditions de travail rudes, il s'agit de trier et d'éviscérer des quantités prodigieuses de poisson, et il y a les inconvénients de la promiscuité, surtout quand l'équipage entretient des rapports conflictuels.

Anton Valens parvient à témoigner de son expérience tout en maintenant une certaine distance grâce à l'humour et à l'ironie. Ses digressions sont parfois alambiquées, notamment quand il analyse les différences de statut crées par la rémunération ou quand il aborde la querelle entre créationnistes et darwiniens sur la question des poissons plats. Par contre, j'ai particulièrement apprécié son regard de peintre sur la mer. Il se montre sensible aux reflets du soleil sur les vagues ou les ventres argentés des poissons et aux variations de la lumière au cours de la journée. Il est également impressionné par la palette des couleurs des conteneurs d'un navire marchand. le rendu de ces perceptions donnent lieu à des passages d'une grande beauté. Anton Valens parvient à mêler des scènes d'un réalisme cru à des envolées poétiques. Un roman qui livre des vues dignes d'un tableau du peintre Ivan Aïvazovski, tout en rendant le roulis, le bruit permanent des moteurs et l'odeur du mazout.
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Une supposition : vous venez de lire un gros pavé bien dense, le chardonneret, par exemple, et vous avez envie d'un roman court et enlevé, euh, pas trop bête si possible. Une impression : la parution de Homme de ménage en 2010 avait révélé un auteur néerlandais, Anton Valens, qui ne manquait pas de vista. Une interrogation : son deuxième livre édité en français, intitulé sobrement Poisson, allait-il confirmer ou infirmer ce sentiment ? Une supposition que l'impression ne soulève plus d'interrogation, une fois ce Poisson avalé et digéré. Car voici bien un petit ouvrage dont l'argument - un jeune peintre au chômage passe 15 jours sur un chalutier-, n'est pas au demeurant de ceux qui provoque l'enthousiasme, mais qui, au final, se lit facilement et ne laisse pas indifférent parce que intelligent et pertinent. le principe est de montrer comment un être plutôt raffiné va pouvoir vivre au milieux de rudes compagnons et la façon dont il va s'y prendre pour ne pas passer pour une mauviette, en pleine mer. Cette cohabitation forcée, pas toujours facile à vivre, et le dur labeur de la pêche, étripage des poissons compris, Anton Valens les traite avec un certain sens de l'humour et une distance bienvenue, peaufinant les traits de caractère de ses personnages avec talent. La marée n'est pas trop belle mais elle s'avère agréable, toute empreinte d'ironie et de psychologie aussi précise qu'affutée.
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Encore une histoire de pêcheurs, remontée on ne sait plus trop comment, dans nos filets.
Une histoire de pêcheurs comme celle de ces danois qu'on avait quitté à regret après le Marin américain de Karsten Lund.
Quittons le Danemark mais ne changeons pas vraiment de mer : traversons la baie d'Heligoland pour croiser le bateau du hollandais Anton Valens et voici encore du Poisson.
Encore une histoire de pêche donc mais qui se place cette fois dans un registre bien différent, à la limite du récit d'initiation puisqu'il est question ici d'un artiste un peu désoeuvré, fraîchement sorti des beaux-arts, qui embarque avec son copain Fred, presque par hasard, pour une campagne de pêche sur un chalutier qui répond au doux nom de DH731.
Pour autant, Anton Valens ne donne pas du tout dans la mythologie du retour à la nature idéalisé.
Non, c'est tout simplement une histoire banale, celle d'un artiste des villes embarqué sur un bateau de pêche avec trois ou quatre loups de mer ronchons, durs à l'ouvrage, taiseux et pas commodes. C'est le regard d'un citadin sur le métier de ces inconnus que sont les gens de mer.
Sans être vraiment bouleversante, l'écriture est légère et fluide et tout cela est empreint d'une ironie douce-amère, d'un second degré pince-sans-rire plutôt bien vu : on sourit souvent aux mésaventures du rat-des-villes embarqué avec les loups-de-mer, car on s'en doute, il y a loin de la peinture à l'huile à l'étripage des poiscailles.
Au fil des jours et des nuits rythmés par les remontées de chalut, on y apprend, comme le héros malgré lui, beaucoup de choses sur les pêcheurs et la pêche, la pêche aux poissons plats : raies, soles, limandes, turbots, ...
On y découvre par exemple que ces poissons plats (réputés pour leurs deux yeux du même côté, n'est-ce pas) ont servi d'argument aux créationnistes :

[...] En deux mots, les anti-darwinistes soutenaient que les poissons plats prouvaient l'existence de Dieu.

Et oui, on savait déjà que manger du poisson rend intelligent, mais alors là ...
Bonne pêche donc.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/2..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Au fur et à mesure que le soleil déclinait, la mer changeait de couleur, passant du gris foncé à un gris clair qui virait au blanc acier, presque la couleur du platine, et sur toute la surface de l'eau s'allumaient des étincelles jaune citron. Les vagues projetaient des ombres portées. A la lumière du soleil couchant on aurait dit des îles en constante métamorphose sur un marais doré qui dansait. D'après Fred c'était tout aussi beau quand il pleuvait. "Tout est gris, disait-il, à perte de vue, la mer, le ciel, partout du gris."
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La mer était calme, paisible, chaque ride à la surface de l'eau semblait avoir été choisie et posée là avec délicatesse. Devant nous, à l'horizon, s'étiraient les silhouettes ocre et imprécises des îles. Au-dessus de la digue un groupe de bécasses battait des ailes et faisaient des loopings en guise d'adieu. Dans les trépidations, la fumée et les puanteurs de gazole, au sein d'un nuage de vacarme, nous avons fait route vers les brisants, accompagnés du teuf-teuf du moteur, en créant des remous.
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Sur le ventre des vagues, des dessins à la craie tigrés formaient des continents qui s’étiraient, de vastes territoires changeant à l’infini, traversés de grands lacs et de larges rivières. Des isthmes et des myriades d’îles semblaient former un code secret, un poème épique chinois, écrit en idéogrammes salés. Ce manuscrit recélait très probablement l’avenir de l’univers fixé dans ses moindres détails, mais malheureusement, les caractères n’en étaient pas encore déchiffrés (“le Chaos”).
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Si on oriente la face argentée d'un CD devant la fenêtre de sorte que le ciel s'y reflète et qu'on fixe la surface lisse, j'ai récemment découvert qu'on voyait la mer par un jour ensoleillé.
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[…] Se raser, prendre une douche, se laver les dents, se donner un coup de peigne ou encore enfiler un slip propre, ces activités étaient passées à l’as. La gymnastique matinale, les exercices respiratoires ou une petite séance de taï-chi sur le pont au soleil du matin, il n’en était absolument pas question. D’après ce que j’avais vu jusqu’alors, je me formais l’image suivante : le lundi matin de bonne heure on montait à bord et on pénétrait dans un tunnel de viscères, de gazole, de vacarme, de paupiettes de porc, de puanteur et de violence, qui débouchait sur le vendredi soir. […]
Le week-end, une ou deux parties de jambes en l’air avec bobonne, une petite promenade avec le chien, et ça repartait pour un tour, toute l’année, année après année.
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