AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Agneta Segol (Traducteur)Pascale Brick-Aïda (Traducteur)
EAN : 9782020812665
356 pages
Seuil (08/04/2005)
3.49/5   201 notes
Résumé :
« La fillette avait été assassinée. Aucun doute à ce sujet. Le meurtrier était en liberté. Lui seul savait ce qu'il avait fait. Et pourquoi. »
Début trompeur pour ce récit qui n'est pas un roman policier, mais où Henning Mankell tient le lecteur en haleine...
A la fin du XIX° siècle, Hans Bengler, jeune entomologiste amateur, quitte la Scanie pour l'Afrique australe et le désert du Kalahari, en quête de l'insecte rare, non répertorié. Mais sa principal... >Voir plus
Que lire après Le fils du ventVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,49

sur 201 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
1 avis
S'il y a un auteur avec lequel je n'adhère pas c'est bien Henning Mankell. Depuis Profondeurs que je n'ai absolument pas apprécié je n'ai pas eu l'envie de retenter l'expérience, Il aura fallu le challenge solidaire pour que je repique .. Autre thématique, autre roman, même résultat.
le fils du vent commence comme un roman policier mais ce n'est absolument pas un polar! Roman historique, années 1878/80, roman ethnographique ou entomologique selon , roman où Hans Bengler, étudiant sans le sou mais avide de notoriété fomente le projet de partir à la découverte d'un insecte non encore répertorié et de lui donner son nom. Il reviendra d'un périple dans le désert du Kalahari avec un scarabée non référencé et un jeune garçon noir qu'il a adopté.. qu'il baptise Daniel dont il s'occupe comme il s'occuperait d'un animal de compagnie au mieux. Quand Daniel devient le personnage central du récit après la fuite, une de plus de Bengler, le récit se révèle d'une platitude navrante même si la troisième et dernière partie ouvre une porte sur un choc des cultures, des modes de pensées, de croyances Molo face au monde qui l'entoure, un monde qu'il n'a pas choisi.




Commenter  J’apprécie          313
Voilà bien longtemps que je voulais lire ce roman. Je m'attendais à une histoire aussi douce qu'un conte ou qu'une fable. Mais, rien à voir ! le contenu est relativement dur et cru. Malgré tout, c'est une lecture que j'ai apprécié. Ce n'est pas un page-turner, et c'est ce qui fait que je l'apprécie d'autant plus. Les pages se dégustent, lentement.
Cette oeuvre montre bien la différence qui existait autrefois entre les pays occidentaux et les pays africains. L'histoire se passe à l'époque où les personnes de couleurs subissaient un véritable racisme. Elles n'étaient assimilées qu'à des animaux. L'écriture de l'auteur est juste et ne rajoute pas d'horreur ni de sentimentalisme exagéré à ce fait passé déjà ignoble.
L'auteur dépeint également le mal du pays et le désespoir qui peut en naître, ainsi que la tranchée qui sépare un adulte d'un enfant. L'adulte pense toujours savoir ce qu'il y a de mieux pour l'enfant. Or, ce roman montre que ce n'est le cas que si et seulement si, l'adulte prend le temps d'écouter l'enfant.
Au niveau des personnages, évidemment, on s'attache à Daniel qui est le personnage central. Malgré ses excès de barbarie parfois, on essaie de lui trouver des excuses. Mais, il n'en reste pas moins extrêmement cruel pour un public occidental. Père, quant à lui, il m'a été impossible de m'attacher à lui. Il m'est immédiatement apparût comme un raté et il l'est resté jusqu'au bout. Il n'y a rien de positif à tirer de cet homme ! Sanna est très intrigante. J'ai trouvé dommage qu'elle ait été aussi vite écartée de l'intrigue. Sa personnalité méritait un épanchement plus important. Et sa mort a été, selon moi, un peu « gratuite ». Ou en tout cas pas suffisamment justifiée. Il me manquait quelque chose. J'ai adoré Edvin et Alma. Ces personnages étaient la bonté incarnée. Edvin, bien que jamais écouté par Alma, avait bien compris les troubles de Daniel : il n'était pas seul. Quant au curé, je n'avais qu'une envie : le frapper. Rappelons-nous quand même le contexte … Son comportement était finalement très approprié pour l'époque.
J'ai été quelque peu dérangé par le nombre de péripéties négatives qui arrivaient à ce pauvre Daniel. Oui, quand la malchance s'acharne on y peut rien … Mais quand même ! L'auteur a été tellement loin qu'il a fini par décrédibiliser l'histoire. Alors qu'on était complètement immergé, on s'est subitement rappelé que ce n'était qu'une fiction. C'est dommage !
Quoiqu'il en soit, c'est un roman à lire. Certes un peu longuet par moment, je vous le concède. Mais, il ne faut s'arrêter sur ces longueurs et continuer à le lire. C'est réellement un livre qui doit être déguster longuement pour en apprécier sa valeur.
Commenter  J’apprécie          140
XIXième siècle, en Suède, Hans Bengler, abandonnant ses études universitaires et toutes prétentions de carrière médicale, se tourne vers l'entomologie. Les insectes pullulent et il y doit bien en exister un qui ne soit pas encore répertorié, un qui pourrait le rendre célèbre. Et surtout riche.

Décidé à réaliser son rêve, après quelques tergiversations, son choix s'arrête sur le désert de Kalahari, région encore peu connue et mal documentée. Qu'importe tout cela, il finance son expédition en revendant l'argenterie familiale, une avance sur le maigre héritage que son vieux père syphilitique n'a pas encore dilapidé.

Après une interminable traversée, le voilà au Cap, symbole de sa future renommée. Face à l'étonnement et l'incompréhension que suscite sa démarche auprès de ses compatriotes, il s'entête, finit par dénicher son insecte et un petit garçon, enfermé dans une cage, le seul rescapé d'une chasse à l'homme. Sa collection terminée, il rentre avec Daniel, son fils adoptif à qui il souhaite offrir une meilleure existence, une vie plus civilisée loin de la barbarie.

Le retour au pays ne se passe pas comme prévu. Inquiet et redoutant la pauvreté, il s'engage à donner une série de conférences dans tout le pays, exposant ses insectes et Daniel. Lors d'une représentation, il rencontre Ina Myrén, célibataire, modiste, correspondante pour un grand quotidien national. L'entrevue tourne court et force Hans Bengler à fuir la justice de son pays. Dans sa cavale, il abandonne Daniel aux bons soins d'un couple de fermiers contre un rémunération puis disparaît.

Daniel/Molo, enfant silencieux, brutalement arraché à sa terre, se tourne vers son monde intérieur, s'envole vers un monde peuplé de souvenirs d'antan, de rêves tout en s'efforçant de plaire à Père qu'il devine angoissé et craintif. Enfant docile, respectueux des règles sociales, reconnaissant des bienfaits qu'on lui prodigue, il n'en décide pas moins d'apprendre à marcher sur l'eau; il doit rejoindre le désert, continuer l'oeuvre de Kiko (son père), se rapprocher de Be ( sa mère). Objet de surprises ou de répulsions, mutique, mû par le besoin impérieux de retourner chez lui, guidé par ses rêves, trouvera-t-il en Sanna, une jeune simple d'esprit, l'alliée indispensable pour le stratagème qu'il élabore, toutes les nuits, sur cette terre si loin de la mer?

Le couple père/fils dans ce livre rappelle celui de David Vann dans Sukkwan Island. S'il est facile de détester celui de David Vann, celui de Henning Mankell est à notre image, un être très politiquement correct au final. Hans Bengler, produit d'une certaine éducation/instruction, digne représentant d'une certaine société, infatué par l'idée qu'il se fait de lui-même est incapable de comprendre que son action est non seulement stupide mais dangereuse. Aucune empathie pour autrui, totalement égoïste et égocentrique, sans réelle épaisseur, il agit par sensiblerie jamais par sensibilité. Son ignorance crasse de la nature humaine, sa vanité le poussent à agir en dépit du bon sens. Sa lâcheté naturelle ne l'aide pas. Difficile de lui trouver des excuses quand l'auteur s'acharne à le démolir car même aux yeux d'êtres hautement antipathiques, il parvient à le diminuer, le rendant ridicule, minuscule devant ces hommes qui ont tant vécu, ces hommes qui n'ont plus aucune illusion sur la nature humaine et encore moins sur les bons sentiments de Hans Bengler.



LE FILS DU VENT aborde les thèmes du déracinement, des difficultés d'adaptation en terre étrangère, les différences culturelles impossibles à combler/à réduire, la religion, la peur de l'autre, les balbutiements scientifiques sur le classement des races. le ton dépassionné sert plutôt bien cette histoire. On ne ressent pas cette colère qui est montée en soi à la lecture de Sukkwan Island. Henning Mankell se positionne plus comme un historien-philosophe, il dissèque une certaine société pétrie de bonnes intentions, pas forcément méchante mais prisonnière d'un mode de pensée, en la personne de cet entomologiste et se fait l'avocat pour le droit et le respect à vivre le monde différemment. L'écriture m'a plu. Elle est limpide, directe. C'est un très bon conteur. Bonne pioche.
Commenter  J’apprécie          60
Vous m'auriez demandé il y a quelques jours si j'aimais ce livre, je vous aurais sans doute répondu: pas vraiment. Mais voilà, je n'étais pas encore rendu à la troisième partie du livre...
L'histoire se passe au 19ième siècle.
La première partie parle de médiocrité: Hans Bengler, un raté, sans beaucoup d'envergure qui n'a pas fait médecine parce qu'il s'évanouit devant les cadavres, hanté par la machoire sans cesse en mouvement de son père malade, décide de partir dans le désert pour y trouver un insecte inconnu qui portera son nom. Il en trouvera un, insignifiant, mais ramènera surtout de son voyage un jeune orphelin noir.
La deuxième partie est sordide: la boue des ruelles encrassées, les poux des lits des auberges crasseuses, les magouilles pour arriver à gagner un peu d'argent en montrant en spectacle le jeune garçon noir au cours de représentation pseudo scientifiques. Et ce qu,il lui a appris à dire: je m'appelle Daniel et je crois en Dieu.
La troisième partie est dramatique et sublime. Car enfin on entre dans la tête de Molo. On vit son désespoir à être séparé du désert, sa détermination a y retourner en apprenant à marcher sur l'eau. La poésie de sa culture et de ses croyances face à celles des gens qui l'héberge.
Henning Mankell est décidement un écrivain de talent.
Commenter  J’apprécie          150
Cela commence comme un roman d'Italo Calvino, truculence et malice du récit, l'auteur nous replonge dans l'ère colonialiste, celle qui imaginait que les personnes de couleur noire étaient une espèce en voie d'extinction… C'est ainsi que l'on découvre Hans Bengler, jeune entomologiste suédois par dépit qui fera la découverte de sa vie dans le désert de Kalahari, non pas l'insecte rare tant convoité, mais de Molo, jeune garçon abandonné qu'il décide de prendre son aile et qui deviendra désormais aux yeux des vivants le petit Daniel. Cela se poursuit à la Mc Orlan, avec ses ambiances glauques, ses mauvaises « gueules » et les bas fonds, dans un périple qui les amènera du Botswana à une Suède poisseuse. Et cela s'achève en psycho-drame réaliste du type XIXème siècle (Andersen est sa « Petite fille aux allumettes » n'est pas loin) où l'espoir est au coeur de la pensée et de l'action mais souvent bafoué par le destin. « le fils du vent » c'est tout cela réunit en un conte autant moral que social fort bien amené et très sombre. Certes, le lecteur peut être décontenancé par cette narration protéiforme (la bascule entre le premier tiers du livre et le second où le narrateur change, perturbe vraiment), il peut s'agacer de situations purement rocambolesques ou regretter un certain sentimentalisme au détriment d'un ouvrage plus poussé au niveau ethnologique comme une sorte de variation du destin de la Venus Hottentote. Mais Mankell est un rêveur sentimental et le récit du jeune Molo/Daniel n'a comme finalité que de nous émouvoir et nous interroger sur nos propres travers que sont l'intolérance ou la peur provoquée par la méconnaissance de l'autre. Il plonge sa plume dans une certaine amertume et rend hommage à cet enfant, à sa tribu, à ses croyances. Enfant qui est certes personnage de fiction mais tellement représentatif d'une culture bafouée par des occidentaux peu scrupuleux à la morgue déplacée. En plus du message humaniste, « le fils du vent » possède également toutes les qualités d'un livre d'aventure qui le place d'office au rang des bons romans populaires.
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Personne n'a le droit de s'asseoir sans l'autorisation de Sa Majesté, leur rappela-t-il. personne ne parle à moins que Sa Majesté ne lui adresse la parole. Dans ce cas, il faut répondre de manière claire et concise en choisissant bien les mots. Pas de jurons, bien entendu. Assis, il ne faut pas croiser les jambes.Si Sa Majesté rit, il est convenable d'en faire autant, sans exagération, ou , mieux encore, de sourire. Pas d'initiatives personnelles. C'est compris?
- Oui, dit Sanna, en faisant la révérence.
- Non, dit Daniel, je veux mourir.
Commenter  J’apprécie          50
Les mâchoires de son père qui remuaient dans le vide s'estompèrent, Matilda ne fut plus qu'une silhouette floue, la maison a Hovmentorp une ruine. Il ne lui restait plus rien de sa mère, ni de ses deux sœurs. Pas même le souvenir de leur voix. En subissant cette transformation, il découvrit pour la première fois l'existence de cette chose dont il avait entendu parler mais qu'il n'avait jamais bien comprise : la liberté.
Commenter  J’apprécie          60
Je frappe très rarement mes nègres. Je ne les pince pas avec des tenailles, je ne les gifle pas, je ne leur fais pas le catéchisme. Je maintiens un certain ordre, c'est vrai, mais je ne les arrache pas à leurs racines pour les envoyer mourrir dans la neige suédoise. Je vais te poser une question très simple : qu'est ce qui est le pire ?
Commenter  J’apprécie          60
Appuyé au bastingage, Bengler sentit une forte poussée en lui. Dans sa poitrine, il y avait des mâts sur lesquels étaient hissés des voiles. un cordage enserra son coeur et le tira en avant. Soudain, l'espace d'un instant, il fut pris d'une envie irrésistible de redevenir un enfant.
Commenter  J’apprécie          70
Personne n'a le droit de s'asseoir sans l'autorisation de Sa Majesté, leur rappela-t-il. personne ne parle à moins que Sa Majesté ne lui adresse la parole. Dans ce cas, il faut répondre de manière claire et concise en choisissant bien les mots. Pas de jurons, bien entendu. Assis, il ne faut pas croiser les jambes.Si Sa Majesté rit, il est convenable d'en faire autant, sans exagération, ou , mieux encore, de sourire. Pas d'initiatives personnelles. C'est compris?
- Oui, dit Sanna, en faisant la révérence.
- Non, dit Daniel, je veux mourir.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Henning Mankell (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henning Mankell
https://www.laprocure.com/product/1407882/nesbo-jo-une-enquete-de-l-inspecteur-harry-hole-eclipse-totale
Jo Nesbø Éclipse totale, une enquête de l'inspecteur Harry Hole Éditions Gallimard
« Voici le grand retour de Harry Hole, l'inspecteur préféré de Jo Nesbø qui est, comme on le dit toujours, le digne héritier de Henning Mankell. Voilà ça fait treize ans que ce héros existe qui lutte contre les psychopathes et autres, il est assez spécialisé dans le genre. Ici, on le retrouve un peu comme d'habitude au bout du rouleau, au fond du trou, plus alcoolique que jamais. Il va faire la connaissance d'une actrice qui a un gros gros besoin d'argent, qui est poursuivie, qui est menacée de mort et il va quelque part se rendre lui aussi victime de cette mafia... » ©Marie-Joseph Biziou, libraire à La Procure de Paris.
+ Lire la suite
Dans la catégorie : Littérature suédoiseVoir plus
>Littérature des langues germaniques. Allemand>Autres littératures germaniques>Littérature suédoise (182)
autres livres classés : littérature suédoiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (485) Voir plus



Quiz Voir plus

Henning Mankell et Kurt Wallander

Deux hommes sont retrouvés morts sur un canot, exécutés d'une balle dans le cœur. Les corps sont identifiés : des criminels lettons d'origine russe liés à la mafia.

Meurtriers sans visage (1994)
Les Chiens de Riga (2003)
La Lionne blanche (2004)
L'Homme qui souriait (2005)
Le Guerrier solitaire (1999)
La Cinquième Femme (2000)
Les Morts de la Saint-Jean (2001)
La Muraille invisible (2002)
Avant le gel (2005)
L'Homme inquiet (2010)

10 questions
227 lecteurs ont répondu
Thème : Henning MankellCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..