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Christophe Claro (Traducteur)
EAN : 9782742769063
666 pages
Actes Sud (03/09/2007)
3.88/5   29 notes
Résumé :


1815 : le continent américain a été cartographié à l'est, à l'ouest et au sud.

Parti à la découverte du mythique passage du Nord-Ouest, Sir John Franklin disparaît dans les glaces avec tout son équipage.

Alternant l'histoire détaillée de l'expédition Franklin et les tribulations plus contemporaines du capitaine Subzéro, un Américain obsédé par la blancheur apocalyptique du Grand Nord qui vit une histoire d'amour avec u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Au pays de la glace et du silence, résonne une détonation : Vollmann est passé par là, sur les traces de l'explorateur perdu Sir Franklin, mort de faim et de froid, à la recherche du mythique Passage du Nord-Ouest.
Il en tirera l'un de ses sept « rêves », dont il explique la démarche dans une note en fin de livre, qu'il me parait utile de reproduire ici, tant elle pourra aider le prochain voyageur à ne pas trop se perdre dans cette infinité :
« Mon but, avec « Sept Rêves », a été de créer une « histoire symbolique » — c'est à dire, un récit des origines et métamorphoses, souvent déformé, fondé sur les faits tels que nous les connaissons, mais dont la déformation sert une conception plus profonde de la vérité. C'est là marcher sur une corde raide, avec d'un côté la littérature servile et de l'autre la complaisance. (…) Dans ce Rêve, comme dans les autres, j'ai fabriqué mes couleurs non seulement avec la palette des temps, mais également avec celle des lieux. »

Celui qui a déjà voyagé en sa compagnie retrouvera son immense talent pour embrasser l'Histoire humaine de la manière la plus objective possible, transcendant les obligatoires distinctions Individu / Société, Bien / Mal, Nature / Culture, dans une forme de relativisme absolu, terriblement difficile à tenir, car ne renonçant jamais à trouver des réponses, fondamentalement multiples…

Intégrant un grand nombre de dessins, cartes et croquis, particulièrement réussis, ce livre vient confirmer l'immense talent, tel un sens supplémentaire, de description de l'auteur, jusqu'au vertige induit par le récit des douze jours passés, seul, dans une station météo désaffectée aux abords du Pôle Nord magnétique, qui font définitivement basculer cette oeuvre dans l'inoubliable.

Livre d'Histoire, de l'intime à l'universel, du tragique au dérisoire, défi lancé au lecteur-aventurier, désorienté sans cesse par ces contrées où les notions de temps et de lieux ne demandent qu'à être brouillées.
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Difficile de résister à la curiosité de découvrir un livre dont on a croisé les échos à plusieurs reprises, et que ces échos sont fortement tranchés : soit dithyrambiques, soit négatifs à l'extrême.
C'est pourquoi j'ai fini par ouvrir ces « fusils » d'un oeil aussi curieux que récalcitrant : c'est une lecture qui donne en effet une première impression bizarrissime, et dans laquelle les repères sont aussi brouillés que dans un monde de glace à perte de vue.

Trouver son chemin dans une narration où tout est mêlé : personnages, temporalités, lieux… n'est pas chose aisée. Mais, forte de quelques expériences réussies de lâcher prise face à des textes un peu difficiles d'accès (Cent ans de solitude en particulier), et ayant déjà cotoyé la terrible histoire de l'expédition Franklin dans « Terror » de Dan Simmons, j'ai entamé la lecture avec confiance, en me disant que pour peu que l'on s'accroche tout en se laissant aller à ce maelstrom, il se dégagerait toujours une poésie, à défaut d'un sens.

Malheureusement l'expérience a raté cette fois-ci : malgré une réelle puissance d'évocation et une volonté de conviction très puissante dans la plume de l'auteur, je ne suis pas parvenue à atteindre la pleine mer de ce long roman et me suis rapidement ennuyée, au point d'avoir atteint la dernière page avec soulagement.
Je n'en suis pas très fière, car la noble ambition de William T.Vollmann de « créer une histoire symbolique (…) fondée sur les faits tels que nous les connaissons mais dont la déformation sert une conception plus profonde de la vérité » n'a fait que m'effleurer. Je crains d'être passée à côté de quelque chose et envie ceux que ce roman a conquis.
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Quelle maîtrise dans ces récits, cependant il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour ne pas m'y perdre !
À la lecture de ces aventures qui sont en partie réelles, j'ai admiré combien William T. Vollmann s'est investi et documenté à fond, comme je l'avais constaté dans son livre "Fukushima ...", son écriture est belle, son style vivant ...
William T. Vollmann m'a emmenée dans le Grand Nord avec Sir John Franklin parti à la découverte du mythique passage du Nord-Ouest, dont les expéditions ont eu lieu entre les années 1814 et 1847 ; autre voyage, en 1991 avec le capitaine Subzéro, réincarnation de Franklin.
Le Grand Nord, une région plongée dans une nuit perpétuelle avec des paysages éblouissants décrits dans le roman "Les fusils", un roman où s'entrelacent récits historiques, reportages et fictions.
Une lecture marquante que je garderai en mémoire ! Un roman percutant.
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Dans la vie d'un lecteur, il y a deux catégories d'écueils : les livres simplement emmerdants, et les livres emmerdants et incompréhensibles. Non seulement on se casse les pieds, mais en en plus, on se demande en prime si on est complètement con ou si l'auteur est complètement hermétique. Vu les critiques élogieuses reçues par ce bouquin, tant dans la presse que sur Babelio, je m'inquiète un peu pour mon intelligence, mais vais essayer de me convaincre que je ne prend simplement pas les bonnes drogues.

William T. Vollmann nous entraîne ici dans une sorte d'histoire symbolique du Grand Nord américain, où s'entremêlent réalité et fiction, reportage et roman, passé et présent, autour de deux personnages centraux : John Franklin, de l'expédition du même nom, disparue dans les glaces en 1847, et le capitaine Subzéro, Blanc amoureux de ces déserts neigeux et d'une jeune Inuit au destin malheureux. Deux personnages qui ne sont en fait qu'un seul, l'un étant la réincarnation de l'autre et leurs consciences se rejoignant à travers le temps - ainsi qu'on finit par le comprendre aux trois-quarts du bouquin, après moult interrogations perplexes et agacées.

C'est d'ailleurs une des caractéristiques qui m'a le plus gonflée, dans ce livre : cette perpétuelle confusion des personnages, alimentée par une narration qui passe du "tu" au "je" puis au "il" sans qu'on sache très bien, à chaque fois, qui associer au pronom. Confusion assez omniprésente : l'auteur ne cesse de sauter du coq au pingouin, casse le rythme, l'ambiance, et nous enlise dans des phrases interminables dont la fin n'a plus aucun rapport avec le début. Les descriptions sont d'un ennui mortel, incapables de rien m'évoquer, et les personnages, aussi minables qu'exaspérants, n'ont pas suscité la moindre miette d'empathie de ma part.
Le tout sur plus de 600 pages : autant vous dire que j'ai souffert. Et lu pas mal en diagonale pour en finir au plus vite.

Mais pourquoi t'es-tu donc acharnée sur plus de 600 pages à cette sauce, me demanderez-vous, toi qui d'habitude n'hésite pas à envoyer un livre au diable quand tu ne parviens pas à rentrer dedans ?
Sur le premier tiers du bouquin - de loin le pire - j'ai tenu en partie à cause des critiques (autant de gens ne peuvent quand même pas avoir autant aimé un truc aussi moisi ? Ca va bien finir par devenir intéressant, non ?!), en partie pour Franklin, dont l'histoire me fascine tant que je suis capable de l'attendre pendant 250 pages d'ennui pur. Et puis après, le récit décolle un peu, par épisodes - en gros, quand l'auteur n'essaie pas de faire de la littérature, mais juste de raconter des trucs. Car il a réellement des choses intéressantes à dire, nourries par une documentation abondante : dommage qu'elles aillent s'empêtrer dans une ambition symbolique aussi pompeuse qu'obscure.

Après, je soupçonne aussi la traduction de ne pas arranger le schmilblick, et j'avoue désormais avoir presque autant envie de fuir les écrits de Claro que ceux de Vollmann. Dommage : j'aurais vraiment aimé aimer ce texte, dont les thèmes m'attiraient beaucoup.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Ce livre m'a été conseillé par un collègue à qui j'expliquais que ma fille ainée, étudiante à Montréal devait partir faire un stage dans le grand Nord canadien, au Nunavut précisément. Comme j'avais prévu d'aller la voir pendant l'été j'ai commandé le livre à mon libraire préféré et je l'ai commencé dans la salle d'embarquement du terminal 3 de l'aéroport Roissy CDG. C'est vrai que le début rend perplexe et on ne sait pas trop où l'auteur veut nous enmener. Entre le récit de l'expédition Franklin et l'histoire du capitaine Subzéro sa réincarnation on a vite fait de décrocher. Mais bon comme je survolais le Groenland en lisant le livre je me suis dit qu'il fallait faire un effort pour rentrer dans cette temporalité narrative particulière. Mon avion ayant du retard pour diverses causes je me suis retrouvé à lire une bonne partie dans une interminable file d'attente pour passer la douane de l'aéroport Trudeau à Montréal et du coup je me suis au sens propre du terme trouvé "embarqué" par ce roman.
Je pense qu'il faut lire ce roman comme une tentative quasi proustienne de remonter le temps. Il y a en en effet du Proust Chez Vollmann mais un Proust américain qui au lieu d'amasser ses paperolles afin de construire pierre par pierre sa cathédrale littéraire construirait plutôt une oeuvre d'art moderne, déstructurée - un tableau ou une sculpture - faite de matériau divers et dont le sens global et définitif serait celui que le lecteur voudra bien lui donner en fonction de ses propres attentes littéraires. Outre les péripéties et les informations documentaires le livre vaut également pour les magnifiques descriptions des paysages du grand Nord.
Arrivé au terme de ma lecture je suis allé voir le musée Mac Cord de Montréal qui traite entre autre des peuples autochtones et de la manière dont les colons les ont asservis et là j'ai mesuré à quel point nous sommes loin, très loin de vivre en harmonie avec la nature.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Maintenant, pendant que Reepah se gave de poulet et boit sa Rattlesnake, laissons ledit Mr Franklin méditer sur la disette qui suivit ; maintenant, pendant que Jane repousse un faisan farci (elle souffre d'un manque d'appétit), pendant que les marins tournent la manivelle de l'orgue mécanique pour passer les jours d'hiver sur Beechey Island et que Fitzjames, Crozier & Cie vont voir Mr Franklin dans ses quartiers et évoquent ensemble le bon vieux temps parce qu'il ne sert plus à rien de parler du passage du Nord-Ouest tant que la glace ne se brise pas, maintenant Mr Franklin sourit et sert lui-même un autre cordial et le vent hurle au-dessus des têtes et c'est à Seth que revient la tâche de maintenir ouvert le trou de glace en cas d'incendie aussi il s'avance dans le vent en pensant : Si seulement Mr Franklin avait écouté Akaicho alors personne n'aurait eu faim cette fois-ci ! - mais c'est se méprendre car si Mr Franklin n'avait pas réussi à descendre la Coppermine sa carrière aurait été finie... - et les tendons du cou de Seth forment des angles tandis qu'il tourne la tête et pense : Si seulement Mr Franklin avait écouté les voyageurs et rebroussé chemin plus tôt, peut-être même qu'alors les choses se seraient bien passées ! - mais c'est se méprendre car alors ils n'auraient jamais découvert Point Virencor ! - et dans la cabine de Mr Franklin l'atmosphère de ces souvenirs tourne aux congratulations, parce que Mr Franklin a fait des découvertes, n'est-ce pas ? et il est rentré avec tous les officiers sauf Hood, n'est-ce pas ? - et donc nous voilà ici.
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... de même le destin est différent devant le canon et derrière le chien, le chien qui s'abat si pesamment sur le percuteur, le percuteur qui perce la cartouche et enflamme l'amorce par friction, l'amorce qui enflamme la poudre, la poudre qui explose et envoie la balle hors de la cartouche, la balle qui se précipite dans le canon et dans l'air ensoleillé et pénètre l'épaule du caribou aussi facilement que si c'était un nuage ...
...
Quand vous êtes accroupis, la culasse contre l'épaule, priez pour le caribou. Priez pour que votre tir ne soit pas vrai.
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Par définition les choses importantes se produisent rarement. : voilà pourquoi quand elles se produisent, il ne s'ensuit qu'un écho stupéfait et stupéfiant dans la banalité de la vie. Ma vie ne sera plus jamais la même, disons-nous et nous recherchons, en proie à l'étonnement, la cause originelle de l'évènement, comme si nous pouvions scientifiquement remonter sa trace dans la banalité et par conséquent le rendre banal. Bien sûr comme Fitzjames nous découvrons que l'événement n'est pas sans cause première - où plutôt que toutes les causes premières, quelle que soit leur pertinence ne permettent pas d'expliquer quoi que ce soit. ce qui est passé est, nous ne pouvons jamais revenir à ce qui était, et voilà tout ce qu'il y a à apprendre. Il en allait ainsi avec la glace qui continuait de dériver autour des bateaux, les enchâssant à chaque moment plus profondément dans la mort et cependant aucun moment ne semblait fatal...
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Chaque homme peut trouver un foyer et une occupation à son goût ; aucun ne devrait céder à l'impatience naturelle née à coup sûr de notre ancienne vie d'excitation et d'aventures. Vous serez conviés à rechercher de nouvelles aventures à l'étranger ; ne cédez pas à la tentation, car elle ne vous mènera qu'à la mort et à la déception.

Général William T. Sherman,
à ses troupes sur le départ (1865)

page 203
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Le ménage était fort bien tenu par des serviteurs eskimos recrutés dans un petit campement du voisinage. Ils préparaient la nourriture, cuisinaient pour nous, lavaient, raccommodaient nos habits et même nous coupaient les cheveux si nécessaire. Et tout ça pour le princier salaire de deux cigarettes par jour !

Martin Lindsay,
Those Groenland Days (1932)

page 321
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Videos de William T. Vollmann (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William T. Vollmann
"Le Monde n'existe pas", un polar publié chez Gallimard où fiction et réalité se rejoignent. Fabrice Humbert, son auteur, nous en parle. Après "Autoportraits en noir et blanc" (Plon, 2001), "Avant la chute" (Passage, 2012) ou encore "Eden Utopie" (Gallimard, coll. "Blanche", 2015), ce troisième roman se situant entièrement ou en partie aux États Unis. le journaliste Adam Vollmann voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché qu'il reconnaît : il s'agit d'Ethan Shaw, le bel Ethan, celui-là même qui, qui vingt ans auparavant, était la star du lycée, et son seul ami. Il est désormais accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden, où ils se sont connus, pour mener l'enquête. Un polar, forme à laquelle l'auteur est très attaché, qui aborde la thématique de l'identité, la question des vies possibles, des choix déterminants de l'existence, du bien et du mal... autant de thèmes que l'on retrouve tout au long de son oeuvre.
La Grande table Culture d'Olivia Gesbert – émission du 23 janvier 2020 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/saison-26-08-2019-29-06-2020
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