AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Les 20 livres les plus populaires de 2020
Quels ont été les livres les plus populaires sur Babelio cette année ?

Article publié le 21/12/2020 par Adélaïde Bauchet et Pierre Krause



Comme chaque année, nous vous proposons de découvrir, à l’approche des fêtes, le classement des livres les plus populaires des douze derniers mois sur Babelio. Cela donne un bel aperçu des goûts des lecteurs, des valeurs sûres de l’édition mais aussi des tendances actuelles. Nous avons inclus des auteurs de romans étrangers et français dans ce classement, et nous vous proposerons également dans quelques semaines notre classement des BD les plus populaires de l’année. Il sera révélé en amont du Festival d’Angoulême.

 



Une liste éclectique


On constate premièrement que la parité est intégralement respectée pour notre classement qui voit 10 femmes et 10 hommes se partager ces places si convoitées. Les héros de la plupart des romans présents sont d’ailleurs plutôt des héroïnes en 2020. Les portraits de femmes, réelles ou de fiction, ont été plébiscités par les lecteurs et lectrices.

De même, si les auteurs francophones ont le beau rôle, la littérature étrangère est loin de faire de la figuration avec six traductions présentes cette année même si l’on peut trouver dommage que seulement deux langues soient in fine concernées : l’anglais et l’Italien. Reste que les écrivains français eux-mêmes ont pris un malin plaisir à vous transporter ailleurs, en Italie, en Espagne ou dans les campagnes françaises. L’effet Covid ? 

Enfin, si nous regrettions il y a quelque temps un certain manque d’intérêt général pour les littératures de l’Imaginaire nous constatons qu’elles sont de plus en plus présentes dans nos classements de fin d’année même si ce sont au final de nombreux genres très différents les uns des autres qui sont représentés. SF, Jeune adulte, polar mais aussi fresques sociales ou historiques et témoignages : ce Top 2020 est sans doute le reflet de la curiosité et des goûts disparates des membres de Babelio ! Une diversité que l’on retrouve au niveau des éditeurs puisqu’une quinzaine de maisons sont présentes au final.

Pour information, nous entendons par “livres les plus populaires” ceux qui ont été les plus ajoutés dans les bibliothèques de nos membres. Comme toujours, n’hésitez pas à commenter l’article et nous faire part des ouvrages qui auraient dû, selon vous, y figurer.

On vous laisse la découvrir plus en détail ci-dessous !

 

20. La Vie mensongère des adultes de Elena Ferrante (Gallimard), traduit de l’italien par Elsa Damien


Après la fin de sa quadrilogie tant appréciée - le premier tome cumule près de 10 000 lecteurs et lectrices -, on pouvait se demander jusqu’à quand et comment l’autrice italienne allait bien pouvoir rester dans le coeur des lecteurs. Proposer à son public un roman détaché de cette saga si populaire n’est sans doute pas chose aisée et La Vie mensongère des adultes aurait très bien pu être boudé d’un public en manque d’Elena et Lila, les deux héroïnes de L’Amie prodigieuse. C’est tout l’inverse qui s’est produit et c’est bel et bien La Vie mensongère des adultes qui introduit notre classement annuel : l’histoire de Giovanna, fille unique d’un couple de professeurs dont la vie bascule le jour où elle entend son père dire qu’elle est très laide et qu’elle ressemble à Vittoria, une tante qui traîne derrière elle une mauvaise réputation. Giovanna décide d’aller à la rencontre de cette femme et, chemin faisant, de se débarasser des illusions de son enfance.

Hervé-Lionel a trouvé que ce roman était dans la droite lignée de l'œuvre maîtresse d’Elena Ferrante : “Je suis entré de plain-pied à titre personnel dans ce roman fort pertinent qui, par bien des côtés, a dépassé la simple fiction. Le style d'Elena Ferrante est toujours aussi fluide et agréable à lire, ce qui m'a procuré de bons moments et ce d'autant plus que la période délétère que nous vivons actuellement, avec les attentats aveugles, le virus imprévisible et les crises présentes et à venir, incite plutôt à la sinistrose”.

 

19. La Vallée de Bernard Minier (XO éditions)

 

Martin Servaz était de retour cette année encore, cette fois-ci dans une vallée au cœur des Pyrénées que Bernard Minier a su rendre terrifiante. De nuit, coupée du monde, cette vallée est le théâtre de meurtres inexpliqués. Un bon condensé d’éléments aptes à faire frissonner à la lecture de ce thriller. Même en pleine nature, la sensation de huis-clos se fait prenante et happe de la première à la dernière page. 

AMR_La_Pirate a décerné une note de 5 étoiles à cette enquête nourrie d’une riche intertextualité : “C'est ciselé, travaillé, érudit. Les personnages sont construits, exemplaires, humains, même les plus secondaires… Bernard Minier m'a emmenée dans des zones terribles de l'âme humaine où je ne voulais pas aller. Je l'ai suivi malgré tout et je sais, envers et contre tout, que j'y reviendrai.”

 

18. Buveurs de vent de Franck Bouysse (Albin Michel)

 

Le lauréat du prix Babelio 2019 section littérature française (pour Né d'aucune femme, voir notre interview de l'auteur ici) a à nouveau émerveillé ses lecteurs avec un titre poétique et fabuleux. Buveurs de vent raconte l’histoire d’une fratrie dont les quatre jeunes membres sont liés aux livres et au livre de la nature de manière étonnante. Élevés dans la région montagneuse et isolée du Gour Noir (en Corrèze), travaillant aux ordres d’un personnage tyrannique, ces jeunes gens épris de nature et de liberté charment tout autant que l’écriture de Franck Bouysse, qui signe là un roman magistral, récompensé par le Prix Jean Giono. 

Cannetille a su décrire l’atmosphère et la puissance de ce roman grâce auquel on découvre plus encore l’écriture de son auteur : “Combat entre l'ombre et la lumière, ce drame singulier, parfois déroutant, aux multiples miroitements poétiques et métaphoriques, pousse un cran plus loin le talent de Franck Bouysse, plus que jamais maître dans l'art de tenir ses lecteurs sous le sortilège de sa manière de conter et de son inimitable écriture. Coup de cœur”.

 

17. Chavirer de Lola Lafon (Actes Sud)

 

Les critiques littéraires étaient nombreux à parier sur ce roman de Lola Lafon dans la course aux grands prix littéraires d’automne. Fraîchement récompensé du prix du roman des Etudiants France Culture-Télérama 2021, Chavirer a également pu compter sur une superbe réception de la part des lecteurs, passionnés par ce récit fragmenté de Cléo, une adolescente de 13 ans passionnée par la danse. Hélas, c’est un monde bien glauque que décrit l’autrice dans ce roman, un monde rempli de monstres qui se partagent Cléo comme proie… Ce n’est cependant pas seulement le portrait d’une victime que dessine Lola Lafon à travers ce roman mais bel et bien celui d’une adolescente vivant avec ses doutes et ses blessures.

Ninamarijo a été extrêmement touchée par ce roman et le parcours de Cléo : ”Lola Lafon est d'une grande justesse dans l'écriture de ce roman : elle fait naître la tension, elle nous dévoile avec pudeur les affres de ces héroïnes-victimes Cléo, Betty… dont les vies sont brisées.”

 

16. La Commode aux tiroirs de couleurs d’Olivia Ruiz (JC Lattès)


Chanteurs et compositeurs ont été nombreux à tenter d’écrire des romans plus ou moins biographiques sur leur vie. Tous n’ont pas eu le joli succès connu par Olivia Ruiz en 2020. Publié à la veille du premier confinement, ce roman plonge dans l’histoire de la famille de Rita, une jeune française d’origine espagnole. A sa mort, la grand-mère de Rita lui offre sa fascinante commode aux tiroirs de couleurs. L’occasion pour la jeune femme de découvrir, un à un et tiroir après tiroir, les secrets de sa famille mais aussi de plonger dans l’Histoire d’une Espagne meurtrie par les années Franco.

Afleurdelivres a apprécié passer du temps auprès de Rita et de découvrir quels trésors pouvait bien receler cette commode : “Olivia Ruiz nous offre une saga familiale émouvante très colorée, épicée par des expressions en langue espagnole dans un style délicat, fluide et bouillonnant. C'est aussi un roman sur la transmission, l'exil et le déracinement car l'Abuela fut contrainte de fuir avec ses soeurs l'Espagne franquiste lors de l'exode républicain en 1939.” 

 

15. Nickel boys de Colson Whitehead (Albin Michel), traduit de l’anglais par Charles Recoursé

 


Voilà un écrivain devenu majeur en deux livres à peine. Son précédent roman, Underground Railroad, avait été l’un des livres les plus discutés de l’année 2017 et avait remporté le prestigieux prix Pulitzer. Après cette fiction historique sur un véritable réseau clandestin d’aide aux esclaves, l’écrivain récidive en s’attaquant de nouveau au racisme originel de la société américaine même si le récit se déroule cette fois une centaine d’années après les événements décrits dans Underground Railroad. L’action se passe en 1960 dans les murs austères d’une “Nickel Academy”, une maison de correction qui a pour objectif de transformer des délinquants en honnêtes citoyens. Les Noirs subissent les pires sévices de cette maison inspirée d’une véritable “école de redressement” qui a fermé ses portes en 2011 seulement (cet article pour anglophones est édifiant). Ce roman a permis à Colson Whitehead de faire partie d’un club aussi prestigieux que très fermé : celui des doubles vainqueurs du prix Pulitzer (et Colson a reçu ses deux prix en moins de quatre ans).

Cannetille a été bouleversée par ce roman : “Avec une lucidité calme, le texte raconte les vies noires américaines à jamais brisées, le terrible joug d'une soumission intégrée au fil des générations comme la seule stratégie de survie, et le dérisoire des croyances au changement cruellement mises en perspective au travers d'extraits des optimistes discours de Martin Luther King.”

 

14. Hunger Games : La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur de Suzanne Collins (Pocket Jeunesse), traduit de l’anglais par Guillaume Fournier

 

Certes, Hunger Games est un immense succès, probablement l’un des plus importants du genre Jeune Adulte. Il n’était pourtant pas assuré du tout que son préquel soit à la hauteur de la trilogie mettant en scène la désormais iconique Katniss. La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur n’a pas encore séduit autant de lecteurs mais ses lecteurs semblent en tout cas avoir autant apprécié cette histoire que les trois premières. On retrouve ici celui qui deviendra le président Snow. Il n’est âgé que de 18 ans et assiste à la dixième édition des Hunger Games. L’histoire mouvementée de ce personnage parviendra-t-elle à le rendre plus humain auprès des lecteurs ? 

Hemera41 est de celles et ceux qui ont perçu différemment ce personnage important de la saga : “Ce roman a été une réelle surprise. En plus de m'avoir replongée dans mes années collège, il m'a fait découvrir tout un autre pan de Panem mais aussi et surtout de Coriolanus. C'est avec une grande envie que je veux maintenant revoir ou relire la trilogie de base avec ce roman en tête pour en comprendre tous les aspects que j'aurais pu ne pas voir.” 

 

13. La vie est un roman de Guillaume Musso (Calmann-Lévy)


C’est un auteur présent dans la quasi totalité de nos tops de fin d’année. Il n’est donc pas très étonnant de voir le dernier roman de Guillaume Musso dans celui qui clôt notre année 2020. Ce roman est pourtant une vraie prise de risque de la part de l’auteur puisque La vie est un roman ne ressemble à aucun autre de sa riche bibliographie. Roman à mystère et à tiroirs doublé d’une réflexion sur la vie d’un écrivain et le pouvoir de l’écriture, il avait tout pour dérouter ses lecteurs. Le pari est pourtant réussi puisque les lecteurs l’ont suivi dans cette enquête où il est donc à la fois question de l’improbable disparition d’un enfant et, à quelques milliers de kilomètres de là, de la dépression d’un écrivain.

Pour LiliLee, le mélange entre la réalité de la vie d’un écrivain et sa propre fiction fait tout le sel de ce roman : “J'ai beaucoup aimé ce roman qui mêle fiction et réalité, les deux ingrédients qui constituent le travail des écrivains. Guillaume Musso a su montrer dans son dernier livre les ficelles et l'envers du décor du métier d'auteur, comment les personnages finissent par hanter leur créateur au point de s'immiscer dans sa propre vie.”

 

12. Mamma Maria de Serena Giuliano (Le Cherche Midi)

 

Le livre lauréat du prix Babelio, catégorie Littérature française en 2020 ! On est heureux de le retrouver parmi les 20 livres les plus populaires de l’année. Les lecteurs ont apprécié, en cette période si spéciale, entre confinements et couvre-feu, voyager en Italie aux côtés de Maria, qui tient un café en Italie, et Sofia, une de ses clientes qui vient tout juste de débarquer de Paris après une rupture amoureuse. L’occasion pour Serena Giuliano de déclarer son amour pour l’Italie de son enfance sans jamais occulter non plus ses faces obscures.

Entre2livres a eu l’impression d’être à côté de ces deux femmes dans ce café typique italien et de partager avec elles ses sentiments : “Ce roman est de ces livres que l'on dévore, de ces livres dont on a envie d'entrer littéralement dans l'histoire pour discuter avec les personnages, essayer de les faire changer d'avis ou au contraire les aider. Il aborde beaucoup de thèmes d'actualité et c'est même incroyable d'en avoir autant en si peu de pages sans que jamais on ait l'impression de sauter du coq à l'âne.”

 

11. Yoga de Emmanuel Carrère (POL)

 

Phénomène littéraire et médiatique qui n’a cessé de faire parler de lui lors de la rentrée littéraire et des discussions sur les prix, Yoga est également présent dans le top Babelio. Et si 2020 n’a pas été l’année la plus propice aux voyages en terres exotiques à cause des conditions que nous connaissons, beaucoup se sont essayé au yoga et ont découvert dans cette pratique un moyen d’être zen chez soi. C’est l’expérience qu’a également faite Emmanuel Carrère, et qu’il raconte dans ce livre aussi bien sur le yoga que sur la dépression profonde qui a suivi alors qu’il se rêvait en maître de la méditation et de la paix intérieure. Il se livre dans cet ouvrage témoignant d’un combat acharné contre soi-même. 

Collectifpolar s’est laissé toucher par ce livre étonnant, entre roman et témoignage, qui peut facilement faire écho en chacun : “Un roman solaire et douloureux, qui explore sans concession les tréfonds de la psyché humaine. Une écriture d'une grande justesse et d'une force incroyable. Un beau coup de coeur.” 

 

10. Et que ne durent que les moments doux de Virginie Grimaldi (Fayard)

 

La délicatesse de Virginie Grimaldi, romancière française la plus lue en 2019, a une nouvelle fois pu émouvoir par sa justesse nombre de lecteurs avec ce livre dont le titre sonne comme un espoir : Et que ne durent que les moments doux. L’autrice met au cœur de son roman l’expérience de la maternité qui peut s’avérer être une épreuve. Deux visages de mères se répondent pour donner une image juste et pleine d’humour de deux âges de la vie, de la prématurité et de l'étape du départ des enfants qui passent à l’âge adulte. Pour que “ne durent que les moments doux”, il faut sans doute lire ce roman plein d’empathie et de tendresse.

Un moment de lecture mémorable pour aurelpitch, qui s’est laissée émouvoir par ce roman : “Fidèle à elle-même, Virginie Grimaldi nous livre un roman rempli d'émotions et riche d'humanité et de philosophie. Ma gorge s'est nouée et les larmes sont montées maintes fois pendant cette lecture. Sa plume est d'une qualité extraordinaire.”

 

9. L'Institut de Stephen King (Albin Michel), traduit de l’anglais par Jean Esch

 

Comment passer une année sans voir dans la sélection des livres les plus populaires, une œuvre de Stephen King ? 2020 ne déroge pas à la règle : janvier fut le mois de la parution de L'Institut, aux éditions Albin Michel. Avec ce thriller de science-fiction, Stephen King n’a pas déçu ses lecteurs qui attendaient sa parution annuelle avec grande impatience et ont dévoré le roman avec une hâte non dissimulée. Manipulation des masses et enfants aux pouvoirs psychiques impressionnants se mêlent dans l’institut quasi-totalitaire où le jeune Luke se réveille un matin. La proximité de ce monde de science-fiction avec le monde que nous connaissons n’est pas pour rassurer. Le tout forme un univers angoissant à souhait et interroge sur la porosité des frontières du réel et de l’imaginaire… 

Si vous craignez d’ouvrir les portes de l’institut, laissez-vous convaincre par audelagandre : “L'Institut est une oeuvre riche qui met en lumière le talent sans cesse renouvelé d'un écrivain à l'imagination fertile, mais qui tire pourtant ses intrigues dans les racines de notre réalité. De quoi frémir encore… de quoi réfléchir encore… de quoi s'interroger sur notre monde et sur notre place dans celui-ci.” 

 

8. Le Pays des autres de Leïla Slimani (Gallimard)

 

Le style incisif de Leïla Slimani a trouvé une nouvelle forme d'expression dans le genre du roman historique auquel l'autrice, également représentante personnelle du président Macron pour la francophonie, s'est essayée avec Le Pays des autres. Qui sont ces autres ? Pour Mathilde, alsacienne d'origine, ce sont les Marocains au milieu desquels elle ne parvient pas à trouver la place qu'il lui faut, qui étouffent sa liberté en tant qu'étrangère. Pour Amine, son mari pour qui elle a quitté la France, ce sont à la fois les colons et les indigènes entre lesquels il est ardu de se sentir légitime. De 1940 à 1956, ce roman décrit les hésitations, les incertitudes, les difficultés mais aussi les joies, le travail, l'amour d'une famille franco-marocaine installée au Maroc. Cette saga est portée par un souffle romanesque faisant tournoyer avec lui des thématiques aussi vibrantes que le féminisme et le colonialisme.

Cette fresque romanesque historique a suscité l’admiration d’anlixelle et sa hâte de lire la suite de cette trilogie qui débute avec force : “J'ai d'abord apprécié la plume envoûtante à souhait de Leïla Slimani, pleine de vie, de dignité et de cris. C'est avec une justesse sans égal qu'elle dénonce subrepticement les prisons mentales qui détruisent nos sociétés et les humains. Cette histoire crie l'universalité de nos quêtes de bonheur qui n'ont pas le même goût selon où l'on naît, selon les enseignements reçus.”

 

7. Il était deux fois de Franck Thilliez (Fleuve noir)


 

C’est un habitué de nos tops de fin d’année. En 2019, il figurait à la huitième place du classement. Et bien devinez quoi : il aura gagné une place cette année ! Le retrouvera-t-on encore un peu plus haut l’année prochaine ? Rien n’est moins sûr tant l’écrivain ne cesse de gagner des lecteurs à chaque parution. Ou bien s’agit-il d’un plan machiavélique mûrement réfléchi par l’écrivain ? On ne mettrait pas non plus ce plan de côté tant son œuvre regorge de coups tordus et d’énigmes aux surprenantes résolutions. Dans ce roman dont l’action se situe dans la continuité du Manuscrit inachevé, on suit le lieutenant de gendarmerie Gabriel Moscato. On est en 2008 et sa fille Julie vient de disparaître en ne laissant que de maigres indices. Gabriel se rend dans un hôtel pour enquêter. Il s’endort sur le lit mais se réveille et apprend que nous sommes en réalité en 2020 et que cela fait 12 ans que sa fille a disparu…

Batou75 a été une nouvelle fois convaincu par la cuvée Thilliez 2020 et la recommande à tous : “Lecteur addict des œuvres de Franck Thilliez vous l'aurez compris, son dernier livre est pour moi celui qui m'a fait le plus frémir ! Je suis resté en apnée tout du long, complètement happé par l'histoire et les personnages. Les énigmes cachées sur les deux livres sont un régal ; Franck Thilliez prend bien soin de gâter ses lecteurs !” 

 

6. Le Consentement de Vanessa Springora (Grasset) 

 


S’il n’est pas en tête de ce classement, Le Consentement de Vanessa Springora est certainement le livre qui aura provoqué le plus grand retentissement médiatique et littéraire cette année. Écrit par Vanessa Springora, la directrice des éditions Julliard, ce livre n’est pas une fiction mais un témoignage. Celui de l’emprise de l’écrivain Gabriel Matzneff envers une certaine V. alors mineure. Elle rencontre l’écrivain charismatique alors qu’elle n’a que 13 ans et entame avec ce dernier, qui en a une cinquantaine, une “relation amoureuse”.  Mais peut-on être consentante quand on n’a que 13 ou 14 ans ? Ce livre a été une véritable déflagration dans le milieu littéraire français - jugé jusqu’alors complaisant envers la pédophilie pourtant revandiquée de Gabriel Matzneff, mais aussi dans la société française toute entière, alors interrogée violemment sur la notion de consentement. 

C’est pour Marie-Nel une lecture essentielle et ô combien d’actualité : “Je recommande cette lecture pour être vigilant, pour ne plus fermer les yeux, pour dénoncer, pour laisser la parole aux victimes. Je pourrais encore vous parler longtemps de ce livre tellement il m'a touchée personnellement. Lisez le, tout simplement.”

 

5. L'anomalie de Hervé Le Tellier (Gallimard)


Nous lui avions consacré un article quelques semaines à peine avant son couronnement par le Goncourt. L’anomalie de Hervé le Tellier est sans conteste l’une des plus grandes surprises de la rentrée littéraire de septembre 2020. Quels lecteurs auraient parié à sa sortie sur un aussi grand succès public et critique ? Et bien peut-être les membres de Babelio justement qui lui ont immédiatement fait une place de choix dans leurs bibliothèques. Ils ont été nombreux à saluer l’intérêt de son intrigue de pure science-fiction mettant en scène les passagers d’un avion qui s'est posé deux fois à une centaine de jours d'intervalle. Tous ont également salué la qualité des différents styles d’écriture déployés par l’écrivain en fonction des personnages. Bref, un Goncourt hautement mérité. 

Cancie a apprécié la profondeur du récit : “Cet ouvrage de légère anticipation (2021), à l'histoire incroyable, est très jouissif et beaucoup plus profond qu'il ne paraît à première vue. Il nous amène à faire notre introspection, à regarder à l'intérieur de nous-même et à nous poser des questions de nature souvent philosophique et notamment celle-ci : qu'aurait pu être notre vie, si, à tel moment, nous n'avions pas choisi cette voie mais plutôt une autre.”

 

4. Là où chantent les écrevisses de Delia Owens (Seuil), traduit de l’anglais par Marc Amfreville

 


C’est l’un des coups de cœur de l’année pour les lecteurs de Babelio : Là où chantent les écrevisses est l’histoire d’une jeune fille abandonnée à son sort au cœur d’une nature sauvage. Les membres de sa famille ont peu à peu quitté la maison familiale, la faute à un père violent bientôt parti lui aussi. Seule reste Kya qui progressivement rompt la solitude en domptant les marais et en écoutant les chants des oiseaux ou des écrevisses. Au village proche, les rumeurs ne sont pas tendres avec cette jeune fille que tous prennent pour une analphabète un brin sauvage. Pourtant Kya peut compter sur le jeune garçon Tate pour lui faire découvrir la littérature. A moins que lui aussi ne l’abandonne… 

Comme de nombreux autres lecteurs et lectrices, Nineentreleslignes a adoré cet incroyable personnage de Kya, la fille des marais : “De révélation en révélation, nous suivons l'incroyable destin de Kia et en parallèle la raison de l'effroyable chute de sa famille, broyée par la misère et le désenchantement. Un roman empreint de nature et de magie jusqu'au dénouement renversant. Un livre bouleversant dont l'héroïne vous poursuit longtemps après avoir refermé le livre.”

 

3. Betty de Tiffany McDaniel (Gallmeister), traduit de l'anglais par François Happe

 


Deux noms se sont imposés en début d’année : celui de Betty, personnage éponyme du roman, et celui de son autrice, Tiffany McDaniel, romancière et poétesse née dans l’Ohio dont le deuxième roman édité par Gallmeister a été applaudi par la critique dès sa parution en France, et récompensé par le Prix du roman Fnac. Betty est une petite fille métisse cherokee, à l’instar de la mère de Tiffany McDaniel, qui lui a inspiré ce texte, vif, incisif et magnifique, qui s’attache à décrire le paysage géographique et social de l’enfance dans les années 1960 aux Etats-Unis. Betty est aussi un témoignage sur le racisme, les secrets, les mensonges, la force des mots et le courage d’une enfant qui bouleverse par sa force. 

Prettyrosemary partage l’avis de très nombreux lecteurs de Babelio sur ce roman à la fois dur, poignant et majestueux : “En un roman, Tiffany McDaniel a peut-être résumé tout ce qui fait que je placerai toujours bien au-dessus de tout la littérature américaine. Pour raconter l'histoire éternelle du vol de la terre, du racisme, de la violence, de la haine des femmes, des choses indicibles universelles, elle passe aussi par la poésie, par l'amour, par un style (une traduction de François Happe) lumineux et par des personnages qui ne vous quittent plus, bien après les derniers mots.”

 

2. Miroir de nos peines de Pierre Lemaitre (Albin Michel)


Le dernier tome de la trilogie de Pierre Lemaitre a, lui aussi, largement sa place sur le podium des titres populaires de l’année. Miroir de nos peines clôt à merveille, avec humour et pathétique, cette trilogie historique et romanesque initiée par Au revoir là-haut, qui avait valu à l’auteur le Prix Goncourt en 2013. Sept ans plus tard, nous sommes passés de l'après-guerre de 14 à la France des années 1940. Louise, Gabriel, Raoul, Fernand, Alice, M. Jules et Désiré forment la ronde enivrante de l’Histoire en offrant autant de visages différents que la société pouvait en présenter dans le contexte de l’époque. Le rythme haletant de cette chronique historique n’épargne pas le lecteur qui cherchera avec Louise à savoir ce qui l’a amenée à se retrouver nue, courant sur le boulevard du Montparnasse… 

Les comparaisons élogieuses de Lucilou pour critiquer ce roman en disent long : “Pêle-mêle, parlons de la verve du romancier, de la fluidité et de la richesse de son écriture qu'on voudrait savourer mais qu'on finit par dévorer à belles dents et en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire ; de son sens aigu du romanesque et de l'acuité de son regard. Si Lemaître était extrêmement proche d'Alexandre Dumas dans Couleurs de l'incendie, il est plus Balzacien que jamais dans Miroir de nos peines, observateur impitoyable, mordant, caustique, ironique aussi et surtout.”

 

1. L'Énigme de la Chambre 622 de Joël Dicker (Editions de Fallois)

 

Le nouveau roman policier de Joël Dicker ferme le bal des livres les plus populaires de l’année 2020. L'Énigme de la chambre 622 n’est pas des moindres, puisqu’elle met en scène un certain Joël, écrivain de profession, confronté à une vieille histoire de meurtre non résolu dans l’hôtel suisse du Verbier dans lequel l’écrivain vient prendre des vacances. Une ville que le lauréat du Prix Goncourt des lycéens 2012 connaît bien, puisqu’il s’agit de sa terre natale, dans laquelle il nous emporte de manière fulgurante, pour résoudre ce mystère entre amour, trahison, révélations. Mais c’est aussi un nouveau moyen pour Joël Dicker d’interroger le métier d’écrivain, sa relation avec son éditeur à qui il rend ici hommage, comme il l’explique dans l’interview accordée à Babelio en mai. Un polar haletant, qui fait jouer en son sein l’auteur, le lecteur, les personnages, et l’éditeur pour un plaisir et un suspense décuplés. 

Une lecture qui a convaincu Cavistelecteur, et l’a renforcé dans son avis élogieux sur l’auteur : “Joël Dicker nous livre là un roman passionnant et diabolique, un gros pavé de 570 pages livré avec twists renversants et une écriture affûtée. [...] C'est pour moi une des meilleures intrigues lues cette année, et je signe volontiers pour un prochain Dicker. Seule la toute fin éclairera définitivement notre lanterne de lecteur après avoir été bringuebalés comme dans le tambour d'une machine à laver tellement les retournements de situation sont nombreux.”

 

Et vous, quels sont vos livres coups de coeur de 2020 ? Partagez vos livres préférés parus en 2020 en commentaire...
Commenter  J’apprécie          4649

{* *}