Alpha est ébéniste à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il pense à sa femme et à son fils partis pour Paris, dont il est sans nouvelle. Alors il prend la route : direction Gao, au Mali, dans une camionnette surchargée dont les passagers espèrent rejoindre l’Europe. Puis il poursuit son voyage vers le nord, alternant trajets en voiture dans le désert, arrêts involontaires dans des camps de réfugiés, et petits boulots mal payés. Son chemin croise celui d’autres « aventuriers » : Antoine, un Camerounais qui rêve de jouer pour le FC Barcelone, Abebi, une Nigériane contrainte de se prostituer pour survivre, et Augustin, un petit garçon que leur confie sa sœur. Le texte écrit à la première personne est accompagné de dessins sobres dans lesquels dominent le noir et le blanc. Ce roman graphique d’une grande pudeur donne ainsi à voir et à ressentir les espoirs, puis les désillusions, des migrants d’Afrique subsaharienne – une détresse dont profitent militaires corrompus, passeurs malhonnêtes et trafiquants en tout genre. Le récit interroge aussi les responsabilités individuelles face aux mesures répressives et à la coopération entre États : l’Europe aux côtes si lointaines est omniprésente dans les demandes absurdes des consulats, dans les circuits touristiques aperçus en cours de route, et dans les contrôles instaurés par les pays du Maghreb en échange d’une « aide au développement ».
Commenter  J’apprécie         20
PluriELLES
Edité en Avril 2016,
j’ai des printemps qui s’étirent comme une ombre au soleil.
« La belle absente » est la rencontre (très)sensible de deux autrices qui écrivent en creux et en dénivelés poétiques, Constance Joly et Séverine Vidal.
Il fallait à cette histoire sombre et forte tout le talent artistique de Barroux pour contenir la déferlante.
Un homme funambule sa vie au bord d’un précipice alors que « La belle absente » prend toute la place autour.
Elle se fait monde, elle se fait pluriELLES.
C’est noir. Ça fracasse.
C’est beau.
Commenter  J’apprécie         20
" Denise et moi" est une histoire randonnée amusante.
L'auteur-Illustrateur Barroux va jouer aussi bien sur le rythme du texte que sur le rythme d'un temps qui semblera volontairement confus, celui nous donnera l'impression d'aller trop vite selon certains à l'image.
Les événements donneront l'impression de se suivre sur une semaine, voire plus, avec une plante posée sur un meuble qui poussera, poussera. Elle s'appelle Denise.
Denise appartient à un petit garçon à qui elle a été offerte à son anniversaire.
Mais ce petit garçon très attentionnée et gaga de son pot, agira avec elle comme on s'occupe d'animal domestique, avec des pensées de tous les instants.
Ce petit bonhomme aura des activités ou des loisirs et péférera confier Denise à chaque départ.
Seulement, et on le comprendra au fur et à mesure les personnages vont disparaitre sauf Denise.
Et ainsi, notre garçon comblera de multiples abandons de poste supposés en sollicitant un nouveau membre de la famille pour s'occuper de Denise.
Mais nous comprendrons par pertinence que tout ce passera dans la même après-midi ( forcément) et c'est ce qui fera la drôlerie de l'aventure.
Pourquoi Denise pousse t-elle aussi vite?
Un indice nous est pourtant glissé sur des dessins du petit garçon qui semble bien connaitre les jolies qualités de sa plante verte.
Les double-pages finales donneront dans le Pop-Up qui régale ( et qui délivre, pourrait-on dire).
Même si l'on apprécie beaucoup Barroux par ici, on ne se douterait pas pour cette fois que cet album ci puisse être d'un ton aussi drôle.
Tendre, avec pareil titre et pareil illustration, ça oui.
Nous serons bluffés.
La fin sera irrésistible. Quelle coquine cette Denise, tout de même!
Commenter  J’apprécie         20
Avec cet album, Barroux invite les lecteurs à œuvrer pour la protection des océans. Le texte est simple, mais ne fait pas mystère du danger que représentent les sacs plastiques pour la faune sous-marine. Les illustrations, douces et colorées, collent bien au thème. Parfait pour aborder le sujet avec les plus jeunes !
Commenter  J’apprécie         20
Il était une fois, sur la banquise, trois ours polaires à la vie douce et paisible. Mais un jour, un tragique craquement brise la glace. Nos héros se retrouvent alors sur un frêle radeau de glace, dérivant sur les flots, au beau milieu de l'océan. Ils bravent les tempêtes, à la recherche d'une terre d'accueil, un nouveau chez-eux. Au fil des pages, ils pensent plusieurs fois être sauvés en découvrant des îles habitées . Mais les autochtones refusent immanquablement de les accueillir, pour des raisons plus absurdes les unes que les autres.
Ils dérivent encore et encore pendant que leur embarcation s'amenuise inexorablement. Finiront-ils par trouver refuge avant que leur minuscule bout de glace n'ait fini de fondre ?
Cet album jeunesse coloré, au graphisme rond et doux, est apprécié des petits et des grands. L'histoire, incarnée par des ours sympathiques et attachants touchent particulièrement le jeune public qui est tout à fait sensible à leur sort.
Cet album est un outil de médiation appréciable permettant un échange juste et dynamique avec les enfants autour des conséquences du dérèglement climatique et plus particulièrement de l'accueil de réfugiés.
Commenter  J’apprécie         20
Louis, Suzie et leurs parents sont chargés d'une mission capitale : s'occuper de la basse-cour de Tata Claudine le temps que sa fracture se remette. Au gré de leurs ballades les deux enfants constatent que les poissons péchés dans l'étang sont un brin bizarres... En plus les animaux et les humains du cru commencent à tomber malades sans raison. S'agirait-il d'un virus ou l'explication est-elle ailleurs ? Une bande-dessinée aux frontières du fantastique mais bien ancrée dans le réel, agrémentée de deux pages documentaires pour tout savoir sur les déchets toxiques et le principe du pollueur-payeur.
Commenter  J’apprécie         20
Barroux est un illustrateur connu et reconnu notamment en presse et en jeunesse. Cet album qui vient de paraître a été concrétisé au cours d’une résidence à la maison de la BD à Blois.
Cette couv m’avait interpellé… et ce titre aussi. La mélancolie que je pressentais s’est révélée bien présente. Un jeune homme entreprend un long voyage au Brésil sur les traces de son frère mort là-bas dans des circonstances assez mystérieuses.
D’avions en bus en passant par la voiture-taxi… il avance, lentement, marche sur les pas de son frère, alourdi par les souvenirs, par un avenir incertain, par une ombre fantôme telle un fardeau.
C’est donc triste ..mais c’est beau. Les planches utilisent une bichromie qui varie au gré des rencontres et des émotions, rouge, bleu, orange, jaune… Le dessin est un peu naïf, enfantin, les décors légers suffisent, la chaleur lourde et pesante est bien rendue.
Au final, un très beau livre, un voyage dans tous les sens du terme, qui pourrait toucher votre petit cœur.
Commenter  J’apprécie         20
Après avoir lu (joué avec) le livre « où est l’éléphant ? », j’ai trouvé à la bibliothèque un seconde tome de l’auteur Barroux.
Ici, c’est la pollution des océans qui est dénoncé avec des fonds marins plein de vie qui sont envahit petit a petit par les déchets.
Encore une fois, l’idée est très intéressante et marque les enfants. J’aime aussi cette touche « ironique » où les animaux marins vont finir par renvoyer les déchets aux humains afin de retrouver la vie dans leur océan. Cette touche positive est indispensable pour que les enfants comprennent que c’est à nous d’agir pour éviter d’encombrer les océans de nos déchets.
Un ouvrage encore très réussi pour sensibiliser les plus jeunes à l’environnement.
Commenter  J’apprécie         20
L'ouvrage rempli sa fonction, répondre à une question que beaucoup d'enfants peuvent se poser le soir : Que font les parents le soir ?
Les réponses des parents aux multiples réponses de l'enfant sont adorables, bien construites et sensées. Ceci dit, il faut avouer que je ne sais pas trop si l'ouvrage en lui même est ''intéressant''. Pour moi, on peut s'en passer, ce n'est pas une lecture avec laquelle on ressort et on se dit '' je l'offrirais bien à un enfant'' ou '' je leur lirais bien''.
Alors Oui, l'ouvrage est sombre et peut sembler ''drôle'' au vu des questionnements de la petite fille, mais pour ma part, ce n'est pas un ouvrage que je conseille.
Commenter  J’apprécie         20
La couverture du livre ne laisse pas la place au doute. Et pourtant…
On s’y attache à cet arbre, qui a abrité les rires d’enfants glissant sur le toboggan, protégé un sans-abri de passage, hébergé les étourneaux migrateurs et ombragé le marché familier. Alors quand vient la fin de l’album, on espère que, quand même, ça se termine bien ?
Mais voilà notre narrateur tronçonné net dans son récit. Restent deux doubles pages illustrées d’un silence éloquent.
Tout en simplicité, Barroux raconte et dessine avec justesse : l’inauguration officielle de l’arbre, « sans fausse note », le départ du sans abri après lequel « la terre a continué à tourner », en passant par toute une vie de quartier qui tourne autour de cet unique espace vert : fête, baisers échangés, rires. Sans compter ce qui vient en remplacement.
Comme on peut en dire des choses à partir de ces quelques pages !
Ce platane-là ne sera pas tout à fait tombé en silence…
Commenter  J’apprécie         20
On ne reviendra pas sur le symbole si riche et si important de l'arbre.
Inutile.
Si?
L'arbre, voyons, jeunes lecteurs, cette réserve de vie indispensable dans son sens propre, reflet de la nature belle et verte, figure familiale au sens figuré, ligne de stabilité qui traverse le temps et lui résiste... Cela vous parle?
L'histoire de Barroux racontera l'aventure d'un arbre. Un simple arbre.
Mais l'auteur-illustrateur développera quand même les aspects évoqués plus hauts ce qui le rendre alors important.
Nous voici donc dans des petites tranches de vie évoquées page par page.
On nous donnera rendez-vous dans un lieu, un quartier, une vie qui vient et va, dans une journée, une année et l'arbre sera le témoin ainsi que le narrateur.
Comme un vieil ancien, il en aura vu passer, des choses, entendu aussi.
Les cris, les rires, sont des souvenirs mais ils reviennent.
Ses cheveux de verdures auront accrocher dans leurs boucles divers coquetteries, des oiseaux, des chats, des cerf-volants...
Les habitants sembleront l'aimer, se réfugier et se préserver dès fois du soleil sous ses branchages. Planté là, l'arbre de l'histoire articulera même le marché à ses pieds. Il est presque ici aussi important qu'une église de village.
Il sera notre repère au fil de cette aventure linéaire qui fendra doucement les saisons, les pluies, les orages, les vents, les grosses chaleurs.
Il nous semblera fort en définitive, très résistant, mine de rien.
Rien ne saurait le déloger de son statut, de sa place de vigie.
Et pourtant, il ne faudra jurer de rien et c'est de cela en vérité que l'auteur-illustrateur voudra nous parler à demi-mots.
La chute sera amère, un peu triste puisque nous nous étions attachés à cet arbre.
L'arbre ne s'exprimera pas pour lui-même, il restera le témoin de la vie des hommes et de leurs intentions urbaines.
La fin de l'histoire ôtera tristement toute pertinence et un peu de sensibilité aux habitants du lieu.
L'histoire sera cousu d'un non-dit tout de même posé sur l'opposition de la belle histoire et de sa pauvre fin. Barroux n’offrira pas de démonstration, juste des faits.
Le mot "Pourquoi" forcera indubitablement son chemin dans la tête des jeunes lecteurs et il sera finalement de la responsabilité des grands lecteurs de répondre à cette question.
La cause de l'album aura un but écologique, son thème défendu poussera la réflexion encore plus loin pour les jeunes lecteurs, soulignant le problème de la déforestation et de l'importance des arbres pour faire respirer la planète.
"Les géants tombent en silence" aurait pu être un titre pour un roman adulte et ne sera évidemment entendu qu'avec tout ce rapport écologique bien mûri.
Une émouvante lecture.
Commenter  J’apprécie         20
Ou est l’éléphant ? Dans ce livre on doit trouver un éléphant, un perroquet et un serpent. C’est un livre sans texte mais avec beaucoup de couleurs et surtout un message fort sur la déforestation qui je pense est très bien expliqué visuellement grâce à des dessins simple et ludiques.
Commenter  J’apprécie         20
Reçu dans le cadre de masse critique, cet album est destiné à être offert au petit bébé de ma filleule. Ou plutôt au papa du petit bébé de ma filleule.
Grand bonheur qui arrivera en septembre.
Cet album, manifestement écrit par un papa impliqué dans la grossesse, est tout en douceur.
Il évoque aussi bien le bonheur que les attentes et les craintes et je trouve qu'il est très vrai.
C'est un livre pour enfant mais pas débilitant ni infantilisant.
J'ai hâte que le papa puisse le lire avec notre petite.
Merci à babelio ainsi qu'a Mango Jeunesse.
C'est un joli cadeau de naissance à offrir aux nouveaux papas.
Commenter  J’apprécie         20
Conte détourné, en format à l'italienne et dans un décor géométrique et anguleux, hormis les bouilles rondes de Boucle d'or et des nains.
Et voilà ce qui arrive à force d'imprimer pour la centième fois les contes de Boucle d'or et de Blanche neige...!!
Un instant d'inattention et survient un joyeux mélange où le lecteur, les nains et les ours pataugent "dans la plus totale perplexité" !
Heureusement l'intervention d'une secrétaire inventive va tout arranger... ou presque... car la fin reste à imaginer !
Commenter  J’apprécie         20