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Citations de Alberto Manguel (446)


"Raymond Chandler (1889-1959)

Howard Hawks tournait d'après le plus célèbre roman de Chandler, Le grand sommeil, quand il se rendit compte qu'il avait besoin de se faire expliquer une part essentielle de l'intrigue. Il envoya un câble à Chandler pour lui demander qui avait en réalité tué le chauffeur qu'on retrouve dans une limousine sous dix pieds d'eau, au bout d'un quai. Chandler parcourut son roman, réfléchit, et câbla en retour 'Je ne sais pas'. "

p 33
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En fonction du temps et du lieu, de notre humeur et de nos souvenirs, de notre expérience et de nos désirs, le plaisir de lire, dans le meilleur des cas, accentue les tensions de l'esprit plus qu'il ne les libère, il les renforce afin de les faire chanter, nous rendant plus -et non moins- conscients de leur présence. Il est vrai qu'à l'occasion le mot passe de la page à notre imaginaire conscient -notre lexique quotidien d'images- et alors nous errons sans but dans ces paysages inventés, aussi égarés et surpris que Don Quichotte. (...) Nous lisons avec un intérêt profond, tels des chasseurs sur une piste, oublieux de ce qui nous entoure. Nous lisons distraitement, en sautant des pages. (...) Nous lisons à longs gestes lents, comme si nous flottions dans l'espace, en apesanteur.
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Ma fille Rachel a lu La Métamorphose à treize ans et l'a trouvée désopilante; Gustav Janouch, ami de Kafka, l'a lu comme une parabole éthique et religieuse; Bertolt Brecht comme l'oeuvre du "seul véritable écrivain bolchevique"; le critique hongrois Giörgy Lukacs comme le produit caractéristique d'une bourgeoisie décadente; Borges comme une nouvelle version des paradoxes de Zénon; la critique française Marthe Robert comme un modèle de la langue allemande dans sa plus grande clarté; Vladimir Nabokov comme (en partie) une allégorie de l'Angst adolescente.
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Nous lisons ce que nous avons envie de lire, pas ce que l'auteur a écrit.
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Robinson Crusoé n'est pas un lecteur idéal. Il lit la Bible afin d'y trouver des réponses. Un lecteur idéal lit pour trouver des questions.
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Je me sens mal à l'aise quand j'ai chez moi des livres appartenant à quelqu'un d'autre. J'ai envie soit de les voler, soit de les renvoyer sans attendre. Un livre emprunté, c'est un peu comme un visiteur qui s'incruste. Les lire en sachant qu'ils ne sont pas à moi me donne l'impression d'une chose non terminée, qui ne procure qu'un demi plaisir. C'est vrai aussi des livres de bibliothèque.
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Lire au lit ferme et ouvre à la fois le monde autour de nous.
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En entrant dans une bibliothèque, je suis toujours frappé par la façon dont elle impose au lecteur, par ses catégories et son ordre, une certaine vision du monde.
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Et pourtant, dans chaque cas, c'est le lecteur qui lit le sens ; c'est le lecteur qui accorde ou reconnaît à un objet, un lieu ou un évènement une certaine lisibilité ; il revient au lecteur d'attribuer une signification à un système de signes puis de le déchiffrer. Tous, nous nous lisons nous-mêmes et lisons le monde qui nous entoure afin d'apercevoir ce que nous sommes et où nous nous trouvons. Nous lisons pour comprendre, ou pour commencer à comprendre. Nous ne pouvons que lire. Lire, presque autant que respirer, est notre fonction essentielle.
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Lire m'était prétexte à rester seul, ou peut-être donnait un sens à la solitude qui m'était imposée (...).
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Pétrarque, dans l’une de ses lettres, confesse n’avoir pas lu Virgile, Boèce et Horace une fois mais des milliers de fois, et que s’il arrêtait à présent de les lire (il a quarante ans lorsqu’il écrit), ces livres demeureraient en lui pour le restant de ses jours, “car ils ont plongé leurs racines dans mon cœur si profondément que j’oublie souvent qui les a écrits et, pour les avoir possédés et pratiqués si longtemps, je me crois moi-même leur auteur et les considère comme miens”. Je fais écho à ces mots. Ainsi que le comprenait Pétrarque, l'intime conviction des lecteurs est qu’il n’existe pas de livre écrit individuellement : il n’y a qu’un texte, infini et fragmenté, que nous feuilletons sans nous soucier de continuité ni d’anachronisme, pas plus que de revendications bureaucratiques de propriété. Depuis que j’ai commencé à lire, je sais que je pense en citations et que j’écris avec ce que d’autres ont écrit, et que je ne peux avoir d’autre ambition que de rebattre les cartes et les réarranger.
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Au point central de La Divine Comédie, au trentième chant du Purgatoire, lorsque le char tiré par le griffon apparaît dans le jardin d’Éden, trois choses essentielles ont lieu simultanément : Virgile disparaît, Béatrice se révèle et Dante est nommé pour la première et seule fois dans le poème entier.
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Chaque livre était un monde en soi, et je m’y réfugiais.
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Les livres dans ma bibliothèque me promettaient le réconfort et aussi la possibilité de conversations éclairantes. Ils me faisaient don, chaque fois que j'en tenais un entre mes mains, du souvenir d'amitiés qui n'avaient nul besoin d'introductions, de politesses conventionnelles, de faux-semblants ou d'émotions dissimulées. Je savais que, dans cet espace familier entre les couvertures, je prendrais un soir un volume du Dr Johnson ou de Voltaire que je n'aurais encore jamais ouvert, et découvrirais une phrase qui m'attendait depuis des siècles.(p59-60)
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Le jeune homme solitaire que fut Oppenheimer se caractérisait par un comportement quelque peu erratique.
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Dans ces domaines-ci, ainsi que le savait Dürer, l'échec réside, implicite, dans les plus grandes réussites, puisqu'il désigne l'état d'incomplétude de toute grande euvre d'art et de toute découverte scientifique importante. L'artiste crée une œuvre qui doit être complétée par son public et est, par conséquence, nécessairement imparfaite : c'est par les vides de l'œuvre que le lecteur y insuffle la vie. Le scientifique procède par questionnements, puisque toute réponse définitive fermerait la voie et empêcherait d'avancer. Mallarmé parlait de « la Muse de l'impuissance qui inspire à chaque entreprise artistique un certain degré d'échec lui permettant de survivre.
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Mon professeur de latin disait : "Soyons reconnaissants de ne pas savoir ce qu'étaient les grands livres qui ont péri à Alexandrie, car si nous le savions nous serions inconsolables " (p.66)
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Remballer, au contraire, c'est s'exercer à l'oubli. C'est comme si l'on passait un film à l'envers (...) (p. 37)
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Ma bibliothèque, en dépit de son organisation thématique et alphabétique, est moins un lieu d’ordre qu’un chaos bienveillant, semblable à l’un de ces marchés aux puces enchantés où l’on trouve des trésors que l’on est seul à pouvoir reconnaître. Tout ce dont on a besoin se trouve là, mais on ne saura ce que c’est qu’en le voyant.
(p. 101)
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" Les personnages littéraires sont des sables mouvants ", a écrit le critique américain Blakey Vermeule dans un essai fascinant. " Ce sont des télescopes. [...] Ils nous offrent des perspectives. "

LIRE POUR VIVRE
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