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Critiques de Alessandro Barbero (64)
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Waterloo

Ce n'est pas un roman, et pourtant, on plonge au coeur de cette effroyable bataille qui, en une journée, sur un champ de bataille très restreint, a été une monumentale boucherie. On croit connaître l'histoire, on connaît surtout la légende. Ici, avec un travail méticuleux, Barbero fait le tri, apporte des témoignages d'époque et revient sur les moments-clés d'une victoire annoncée devenue déroute.
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Les yeux de Venise

Ce roman plonge son lecteur dans la Venise du « cinquecento » : Michele maçon et jeune marié , suite à un sombre « imbroglio » se voit contraint d’ embarquer sur une galère de la Sérénissime . Pendant plus de deux ans il connaîtra la vie de galérien (volontaire) et des aventures maritimes en Méditerranée où rivalisent Venise ,Gêne et l’empire turc . Pendant ce temps son épouse tente de survivre et connaît les avatars des femmes seules et pauvres en cette dure époque. Au moyen de cette double histoire fort bien contée ,Alessandro Barbero s’appuyant sur son expertise d’historien spécialiste de l’époque et du lieu nous fait découvrir , la vie de galérien , les subtiles arcanes de la politique vénitienne et ses célèbres services d’espionnage ,la condition des femmes de tous milieux au bord de la lagune . Du très bon roman historique , dans un italien agréable et accessible. (traduit en français sous le titre « Les yeux de Venise » chez Tallandier)
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Dante

Le professeur Alessandro Barbero profite de ses recherches sur Dante pour nous décrire la vie d'un homme du Moyen-Âge, ayant vécu à Florence durant le XIVe siècle. En plus de découvrir la vie du grand poète, nous découvrons donc l'homme avec ses défauts et les erreurs qu'il a pu commettre dans sa vie. Si vous vous intéressez à La Divine Comédie, c'est certainement un livre que vous devez vous procurer.
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Dante

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une étude très approfondie de ce que l'on sait de la vie de Dante Alighieri, l'auteur de la Divina Commedia que j’idolâtre tant (oui, « idolâtre », vous avez bien lu). Il n'y a pas d'autre livre que j'ai lu autant de fois, dans différentes langues (y compris l'italien florentin original), qui me touche toujours au plus profond de mon âme. C'est irrationnel, je sais, mais c'est vrai. Cette année marque le 700e anniversaire de la mort de l'auteur, je n'ai donc pas pu m'empêcher de me plonger dans la littérature récente entourant la Divina Commedia et Dante. Ce livre d'Alessandro Barbero a été présenté comme la biographie que vous devez lire pour vous mettre sur la bonne voie avec l'étude Dante. Et c'est vrai, du moins si vous voulez connaître les subtilités de tous les aspects de la vie de Dante.



Alessandro Barbero est considéré en Italie comme l'un des principaux experts de l'histoire de la fin du Moyen Âge, en particulier de l'histoire militaire. Et c'est immédiatement évident : ce livre commence au milieu d'une bataille qui a eu lieu près de Florence en 1289, et à laquelle Dante a participé. L'auteur utilise l'événement pour déterminer l'origine sociale exacte de Dante. Il le fait très ingénieusement, sur la base de témoignages indirects, de documents et d'allusions que Dante lui-même a faites dans ses livres. Cela caractérise la démarche de ce livre : l'auteur travaille avec minutie, soupèse diverses sources et témoignages, afin d'en arriver à un jugement probabiliste.



En d'autres termes, il s'agit d'une étude historique de premier ordre, qui offre en effet un excellent regard sur le peu que l'on sait de la figure de Dante Alighieri (et de sa famille). Le résultat est que les véritable amoureux de la littérature restent affamé : l'accent est mis sur le biographique et non sur le littéraire, sans parler du contenu philosophico-spirituel de l'œuvre de Dante. Ce livre est certes écrit avec aisance, mais la démarche de l'auteur, suivant consciencieusement la méthode historique, ne fait pas vraiment appel à l'imagination. Le simple fait qu'un tiers de ce livre se compose de notes et de bibliographie en dit long. Ne vous méprenez donc pas sur ma mauvaise note de 2.5 étoiles : c'est vraiment un travail académique décent, mais malheureusement il ajoute peu à la lecture de la Divina Commedia. Pour cela, je peux vous référer en toute conviction à l'ouvrage de Prue Shaw, ‘Reading Dante’, que je suis en train de lire.
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Histoires de croisades

Un petit livre assez intéressant mais sûrement trop court pour bien comprendre les croisades: tout n'est que survolé. Cela peut cependant donner l'envie d'approfondir !

Des anecdotes intéressantes sur des personnages importants des croisades, comme Saint Louis.

J'ai pourtant trouvé l'auteur un peu trop partial, n'allant pas jusqu'au bout de son raisonnement. Légèrement manichéen dans ses interprétations ? Possible. Je laisse à chacun le loisir de penser autrement !

J'ai trouvé très intéressant le développement sur l'idée de 'guerre sainte' alors que les premiers chrétiens refusaient le plus souvent de se battre. On voit la subtilité de l'appel à la croisade du pape Urbain II: les croisés accéderont au bout du compte au paradis, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne commettent pas de péchés en pillant et tuant. Là aussi, à approfondir ; je préférerais voir d'autres sources avant d'être certaine que, passée la première croisade, on disait que tuer en terre sainte n'était pas un péché… bref, j'aurais aimé une bibliographie plus importante. Barbero affirme, affirme, mais ne dit pas forcément ses sources…
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Le divan d'Istanbul

Alessandro Barbero signe avec « Le Divan d’Istanbul », une histoire concise des aspects majeurs de l’Empire Ottoman. Une singularité qui a pu faire de cet ensemble multiethnique et multi-religieux, l’une des puissances majeures en Europe et au Moyen Orient du XVème au XVIIème siècle. Le récit est parsemé d’anecdotes qui enrichissent considérablement l’aperçu que l’on peut avoir des Ottomans. Loin des clichés, une synthèse agréable qui nous amènent à réfléchir sur la place de la Turquie à l’heure actuelle, à mi-chemin entre les deux continents, entre deux civilisations, vaste débat que l’auteur et moi-même ne trancheront pas, vous laissant libre d’imaginer, de penser ce qui serait bon ou pas. A découvrir.
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La bataille des trois empires : Lépante, 1571

Monumentale comme la somme d’informations que l’on retrouve dans cette histoire digne des plus grands films d’aventure et d’espionnage. Alessandro Barbero n’épargne aucun détail de la préparation si difficile de cette bataille opposant la Sainte Ligue (comprenant l’Espagne de Philippe II, la sérénissime Venise et la Papauté de Pie V) à l’Empire Ottoman de Sélim II. Les faits. La flotte turque débarque des troupes et du matériel de siège à Chypre, propriété des Vénitiens. La campagne vit tout d’abord les Turcs prendre Nicosie puis, à la toute fin de l’été, la forteresse et cité de Famagouste. La conquête de l’île était achevée. Pendant ces longs mois de 1570-1571, des efforts prodigieux sont nécessaires pour essayer de combiner les ambitions de chacune des puissances européennes. On finit tout de même par réunir, à Messine en Sicile, la flotte qui devait s’opposer à la menace Ottomane. La victoire de la Sainte Ligue à Lépante (au large de la Grèce), aux confins de la saison habituelle où l’on pouvait se livrer bataille, représenta pour l’Occident chrétien et surtout pour les puissances catholiques victorieuses (ne pas oublier qu’à cette période la France, fille aînée de l’Église était l’alliée de la Sublime Porte) un formidable espoir que la propagande d’alors, puissamment aidée par l’essor énorme qu’avait pris l’imprimerie en ces années (imprimerie interdite dans l’Empire Ottoman), ne cessa pas de relayer dans toute l’Europe. La bataille et la victoire des forces chrétiennes en elle même, n’eût en réalité qu’une portée limitée dans le sens ou, malgré ce succès, la conquête de Chypre, objectif affiché des forces Ottomanes était entérinée et la reconstruction de la flotte ottomane parachevée quelques mois plus tard seulement après Lépante. Qu’importe si la flotte turque décimée par les maladies, usée par une longue campagne, bien moins équipée et surtout moins nombreuse en terme d’effectif en hommes (presque à trois contre un) était condamnée à perdre cette bataille, l’essentiel était là, le mythe de la bataille décisive face à l’assaut Ottoman qui, croyait-on, menaçait tout l’Occident, était lui bel et bien forgé pour les siècles et les siècles. La lecture de l’ouvrage est passionnante, quoique les nombreux détails puissent rebuter ceux qui ne sont pas habitués à ce type d’analyse historique. Barbero nous permets ainsi de resituer cet événement dans son temps et d’en mesurer la portée réelle jusque dans l’historiographie d’aujourd’hui. Exigeante certes, mais cette plongée dans la seconde moitié du XVIème siècle vaut le détour.
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Divin Moyen Age

L’auteur, professeur universitaire d’histoire médiévale tente de nous faire revivre le Moyen Âge à travers 6 destins de personnalités de cette époque. Il nous fait découvrir ainsi le mode de vie, les aspirations, les conflits à travers le récit de leur vie. Démarche intéressante qui n’invente pas une histoire qui se passe au Moyen Age mais déduit l’Histoire ou plutôt la petite histoire à travers des vies bien réelles. Comme nous dit l’auteur ce sont des « fenêtres sur le monde médiéval ». Il nous donne l’envie d’en savoir plus. Pour ma part je trouve que le titre italien : Donne Madonne Mercanti e Cavalieri susciterait plus notre intérêt. GB
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La bataille des trois empires : Lépante, 1571

Petit Rappel Historique :



Dès que la nouvelle s'est répandue en Occident de la sortie prochaine de la flotte turque, le pape Pie V a décidé que c'était la bonne occasion de réaliser un projet dont il rêvait depuis longtemps : l'union des puissances chrétiennes pour affronter les infidèles en mer avec forces écrasantes et mettre fin une fois pour toutes à la menace qui pèse sur le christianisme.

Lorsqu'il devint de plus en plus évident que la tempête était destinée à débarquer sur Chypre, le vieil inquisiteur devenu pontife, avide persécuteur des juifs et des hérétiques, voulut hâter les temps.

Nous sommes au printemps 1570. Un an et un demi plus tard, le 7 octobre 1571, l'Europe chrétienne inflige une défaite catastrophique aux Turcs.

Mais la vraie victoire catholique n'est pas célébrée sur le champ de bataille ni mesurée en terres conquises. L'importance de Lépante réside dans son énorme impact émotionnel lorsque, dans un flot de livres instantanés, de rapports, de souvenirs, de prières, de poèmes et de gravures, sa renommée submerge tous les coins de l'Europe.

Ce livre n'est pas la énième histoire de ce jour. C'est une tapisserie de l'année et demie qui l'a précédé. Son intrigue est faite des états d'âme, des entrelacs diplomatiques, des chansons chantées par les armées, des préjugés qui alimentaient les deux camps, de la technologie de la guerre, de ce que les Turcs pensaient des chrétiens et vice versa.



Cet essai est colossal dans tous les sens du terme, très documenté, je n'ose imaginer le temps passé à recueillir et agréger les différentes sources.

Alessandro Barbero est très attentif à ne pas tomber dans les lieux communs, regardant les faits à l'aide des chiffres et force d'analyse, apportant les réponses les plus logiques et cohérentes aux doutes que des moments historiques importants et souvent, pour des raisons de propagande ou de négligence, très confus, ont toujours emportés avec eux.



La bataille de Lépante reste l'un des affrontements militaires les plus célèbres de l'histoire, entré directement dans la légende comme d'autres affrontements tout aussi célèbres tels que Marathon, Cannes, Austerlitz.



Célèbre, aussi parce que ce fut probablement la bataille navale la plus gigantesque de l'histoire, qui s'est curieusement déroulée exactement dans le même détroit (un peu plus au sud) que l'autre grande bataille navale en Méditerranée qui est entrée dans l'histoire, Actium.



La gloire était-elle méritée ?



D'un point de vue politique et stratégique, probablement pas : les vainqueurs ne parvinrent en aucun cas à tirer des avantages territoriaux ou tactiques de la victoire, les Vénitiens perdirent de toute façon Chypre (dont l'invasion par la partie ottomane avait été l'événement déclencheur qui avait conduit à la guerre, puis à la bataille), les Turcs parviennent en 1572 à mettre à l'eau une flotte presque égale à celle de Lépante (même si elle était de piètre qualité).



D'un point de vue militaire, Lépante marque plutôt un tournant : elle montre à toutes les marines du monde comment la supériorité de l'artillerie embarquée (y compris les arquebuses) donne un avantage incalculable à ceux qui la possèdent.

L'évolution déjà en cours, notamment dans les marines de l'Atlantique, pour construire des voiliers toujours plus gros et de plus en plus équipés de canons, va bientôt mettre au grenier les vieilles et glorieuses galères - sauf en Méditerranée - et tous leurs défauts : fragilité excessive ;

le très faible tirant d'eau, qui impliquait d'énormes difficultés à les maintenir dans une mer agitée;

le besoin d'une grande quantité de main-d'œuvre pour ramer;

l'espace très limité à bord.



Les Vénitiens, comme d'autre part les Turcs, seront à la traîne sur cet aspect (et les effets se feront sentir à la fin du XVIIe siècle, lorsque la Méditerranée sera colonisée par les agiles et très puissants navires anglais, français et hollandais ).



Enfin, Lépante est avant tout une victoire de propagande, que les Occidentaux savent exploiter pleinement grâce à la "littérature post bataille" , donnant l'impression d'un tournant historique (qu'il y a eu, mais pas à cause de la bataille, mais plutôt du fossé technologique entre l'Europe et l'Empire ottoman en cours et en expansion continue).

Il est surprenant, surtout à la suite de ce mythe que la propagande occidentale a construit si efficacement, de considérer Lépante comme une victoire quasi mathématique : la supériorité numérique en termes de galères et, surtout, d'artillerie (écrasante) qu'elle ne pouvait que conduire à la victoire de la flotte de la Ligue.

Le mythe de l'invincibilité turque était souvent astucieusement gonflé pour cacher les inefficacités des Occidentaux, ainsi que les jalousies vénielles et les intérêts commerciaux qui avaient avec une énorme crédulité ouvert les portes de la Méditerranée aux Ottomans.



Même à Lépante, la rivalité féroce entre les Espagnols (et les Génois, vassaux du roi catholique) et les Vénitiens avait failli faire sauter l'alliance, et tant le résultat de la campagne désastreuse de l'année précédente que la perte de Chypre avaient été le résultat d'une part du manque de collaboration entre les puissances occidentales et d'autre part des inefficacités démontrées d'un point de vue logistique et militaire.



Certes, l'Empire ottoman avait confirmé dans la guerre une efficacité inconnue des Occidentaux, la même qui lui avait permis d'infliger défaite sur défaite au siècle dernier aux armées et flottes européennes, et qui venait des grandes ressources matérielles de l'empire, de la méritocratie substantielle qui y régnait (qui permit au fils de berger de devenir grand vizir, chose incompréhensible pour un Européen gentleman de l'époque) et par la technologie de la guerre, domaine dans lequel les Turcs au moins jusqu'au XVIe siècle étaient à l'avant-garde.



Il n'en reste pas moins que l'alliance des principaux États européens aurait sanctionné l'inévitable défaite du Grand Turc, ici comme avant et à l'avenir : les États européens réunis sous un commandement unique étaient essentiellement invincibles.

En tout cas, il n'en demeure pas moins que la bataille fut une défaite catastrophique pour les Turcs, anéantissant complètement la flotte, dont la Ligue (et en particulier Venise, la plus intéressée par ce qui se passait dans les eaux du Levant) n'a pu tirer profit puisque la saison était désormais trop avancée, ayant même réussi à combattre en octobre en raison des retards monstrueux dans la préparation de la flotte alliée : mais peu de choses auraient changé.



Le XVIe siècle est le siècle où le monde commence à changer. Les puissances méditerranéennes, exclues des grands circuits commerciaux mondiaux, commencent à être à la traîne même dans les domaines où elles ont toujours été en tête, notamment en ce qui concerne la technologie et l'art militaire (tant terrestre que naval). L'évolution, de ce point de vue, va là où il y a plus de concurrence et là où il y a plus de ressources, hier comme aujourd'hui, et les grands flux commerciaux se déplaçaient alors de plus en plus nettement vers l'Atlantique.



En résumé Lépante était le chant du cygne d'un monde qui devenait marginal, et le resterait pendant plusieurs siècles.



En tout cas, comme dans chacun des ses ouvrages Alessandro Barbero domine son sujet et réussi en 32 chapitres à nous faire revivre les préparatifs, les aléas diplomatiques, dans une moindre mesure la bataille elle même, et a prendre le recul sur cet événement majeur. Une lecture dense mais Ô combien passionnante.

Mais avec un capitaine comme Alessandro Barbero vous pouvez embarquer sans risque
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Dante

Nous connaissons l’œuvre de Dante (Durante) Aligierhi, du moins son œuvre principale qui est la Divine Comédie, mais il est vrai que de l’homme nous ne connaissons rien ou peu de chose lorsque l’on n’est pas dantologue. Alessandro Barbero, spécialiste d’histoire médiévale, répare cette erreur et se propose à travers cette biographie de nous présenter l’homme, mais également sa famille au sens large ainsi que l’Italie.



Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce livre est par instant fastidieux et compliqué à lire. En effet, dans son souci du détail l’écrivain a parfois trop développé son propos ce qui le rend un peu abscons, notamment quand il développe l’arbre généalogique de Dante et ses rencontres (attendez-vous à des fils de nom). Néanmoins, je dois avouer qu’en dehors de ses passages nominatifs où les liens ressortent, ce livre se révèle être intéressant à lire et les choses se retiennent plus facilement. Bien évidemment, je ne dirais pas que j’ai tout retenu, loin s’en faut ! Mais il est vrai qu’à défaut de retenir les noms et démêler correctement les liens, j’ai retenu ce qui avait fait le sel et le piment de la vie de Dante.

Enfin, si tant est qu’il soit possible d’avoir de la certitude sur ces évènements. Car effectivement là est la limite principale de tout chercheur sur Dante et donc du livre, malgré quelques affirmations et théories correctes, la réfutation d’autres théories par l’auteur, Dante reste nimbé de zone d’ombre et sa vie est pleine d’incertitude. La faute à l’absence d’archive et à son exil sans doute…



Et oui, on peut s’appeler Dante, avoir écrit un livre renommé et vivre d’exil et d’absence. Laisser des trous dans son histoire. Mais ses études, ses centres d’intérêts, sa femme, ses enfants, sa position politique… nous sont plus ou moins connus. Et nous savons par exemple que c’est parce qu’il est l’ainé d’une famille, héritier de la petite fortune familiale qu’il se met à écrire des poèmes, à étudier, à s’intéresser à la philosophie, à améliorer son latin pour mieux comprendre les écrits antiques. Nous savons également que malgré son exil il a pris le temps de placer ses enfants, comme sa fille Béatrice qui apparemment n'est pas Antonia puisque en 1332 un document fait mention de Gemma et d'Antonia pour la vente d'un bien à Pagnolle. Or Béatrice étant dans les ordres, il est impossible selon l'auteur qu'elle ait été convoquée pour cet acte, étant donné qu'en rentrant dans les ordres elle a dû renoncer à ses droits héréditaires.



"En effet, dans l'acte de 1332, on demande le consentement de Gemma et Antonia pour la vente de la propriété de Pagnolle. On en a donc déduit qu'à cette date aucune autre fille de Dante n'était vivante. Mais c'est un raisonnement erroné. Si Béatrice était nonne, alors elle avait renoncé à ses droits héréditaires, et elle ne fut évidemment pas convoquée pour l'acte de 1332 ; d'ailleurs, si nous imaginons qu'elle entra au monastère du vivant de son père lorsqu'il habitait Ravenne, alors cet acte démontre que Béatrice et Antonia étaient bien deux personnes différentes" p. 212



Mais Dante c’est aussi un politicien engagé tant du côté des armes - et oui, on aurait du mal à le croire et pourtant ! -, que du côté des ambassades. Cela étant ses positions pro-guelfe lui vaudront des ennuis avec la justice… alors, après recherche pour cause de malversation, Dante se verra en effet exilé et ses biens confisqués. Mais l’atout du livre par rapport à une page Wikipédia, c’est qu’il va nous indiquer comment se passe une confiscation de bien, et ainsi nous en apprendre un peu plus sur les pratiques judiciaires de Florence. En ce qui concerne l’exil la chose est courante, la confiscation également, mais ce qui est amusant à remarquer, c’est que l’état florentin fait la différence entre la dot de la femme et les biens du mari, la différence entre les biens de l’exilé et ceux de sa famille. En définitive, seule la part de Dante est confisquée, mais elle reste sous son nom malgré tout. Nous retrouvons également, des informations sur la politique militaire, par exemple il est intéressant de découvrir que noblesse et chevalerie ne sont pas liées. On peut être chevalier mais ne pas être noble.



Un autre intérêt de ce livre et malgré sa difficulté, c’est de voir à quel point l’œuvre de Dante est intrinsèquement lié à sa vie. En effet, dans sa Divine Comédie on retrouve des personnages qu’il a croisés comme Béatrice son amour caché d’enfance qu’il a idéalisée, ou ses craintes comme celle d’avoir tout à perdre. Mais la Divine Comédie n’est pas la seule source écrite de la main de Dante qui parle de ce dernier, ses autres textes comme De Monarchia en disent long sur les positions de l’auteur. Mais disons que dans ce dernier texte l’évidence est plus flagrante, la Divine Comédie donne des conclusions qui disent tout et son contraire.



J’ai dit un peu plus haut, en un petit jet de mot, que l’auteur avait abordé la famille de Dante au sens large, car pour l’époque l’ascendance est importante. Dans Storia Voce l’écrivain disait que c’était la partie la moins intéressante pour le lecteur, et… il avait raison ! J’ai souligné la file de noms qui perd le lecteur, mais il faut bien que j’avoue que les liens, les dates, les suppositions également, perdent aussi le lecteur, et dans cette partie c’est assez conséquent. Car comme je le disais quelques lignes au-dessus, l’auteur va reprendre ce qui a été dit sur Dante ou sa famille, mais quand ça ne colle pas avec les quelques archives, en bon historien Barbero le souligne. Du coup, il nous entraine dans son argumentaire, son raisonnement, et c’est assez complexe à suivre hélas. Et finalement, de tout cela, vous ne retiendrez surtout que la conclusion de l’écrivain, la date de son mariage avec Gemma ou encore sa conclusion sur ses ancêtres, sa mère, son père. L’argumentaire, le raisonnement, la méthode, passeront très loin au second plan. Pour bien l’assimiler je pense qu’il faudrait que je le relise.



En résumé, même si le livre est assez complexe à lire et même si je n’ai pas tout retenu, et même s'il reste beaucoup d'incertitude, je suis contente d’avoir lu ce livre pour découvrir un peu plus Dante avant de me lancer dans la Divine Comédie (qui m’attend depuis 3 ans !). Je suis également satisfaite de découvrir ici plus de subtilité qu’une page Wikipédia peut offrir. C’est un livre à lire pour découvrir ce grand poète, mais je préviens il ne se lit pas en une semaine.
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Histoires de croisades

Excellent petit ouvrage, vif et intelligent.
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Le Jour des barbares - Andrinople, 9 août 378

Flammarion ressort, dans la collection Champs Histoire, cette relation de la bataille d'Andrinople (9 août 378) par l'historien italien Alessandro Barbero. Cette défaite romaine marqua définitivement le déclin de l'empire romain face aux barbares.



Je ne peux qu'inciter vivement ceux qui n'ont pas encore acquis cet ouvrage important de le faire sans délai.



Voici mon commentaire de l'édition française originale parue en 2006.



Petit ouvrage remarquable sur un sujet de l'histoire antique rarement traité : la bataille d'Andrinople en 378 après JC. Barbero en fait l'épisode de l'histoire de l'Occident qui va précipiter, dans un siècle, la chute de l'empire romain. Au-delà du sujet rarement traité en langue française, on appréciera le style de cet historien italien. Comme de nombreux auteurs anglo-saxons, Barbero nous livre un ouvrage à la fois érudit (cf les notes et la bibliographie) et très vivant dans la façon de présenter et d'expliquer les faits dans une écriture largement tournée vers la compréhension et le plaisir du lecteur.



Lire également son passionnant Waterloo sorti en 2005 et 2008 (poche) toujours chez Flammarion.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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Les yeux de Venise

Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas laissée emporter par un roman historique d’aventures, et ce fut bien agréable.

Nous sommes à Venise dans les années 1580. Michael est le mari de Bianca. Ils vivent chez les parents de Michael, dont le père est compagnon maçon. Tout va bien jusqu’à ce que le travail manque et qu’il devient quasiment impossible de se nourrir. Le vin aidant, le père s’emporte et est tué. Michael en essayant de le défendre se voit contraint de sauver sa vie… en s’embarquant sur une galère vénitienne. Et là commence notre grand voyage où vous saurez tout sur la vie des galériens volontaires de la Sérénissime et cela s’avère réellement passionnant. Mais si Michael s’adapte, il va être mêlé à des événements qui vont l’entrainer cette fois sur une galère Génoise dont le mode de fonctionnement est autrement plus difficile puisque même libre, les galériens ont un anneau de métal aux pieds. Mais tout est bon pour gagner un peu d’argent même subir ces conditions et les attaques contre les Turcs.

En parallèle, nous suivons les aventures de Bianca qui, en se retrouvant seule, doit aussi tenter de survivre et devra affronter différentes patronnes pour pouvoir faire face à l’adversité.

Les personnages sont sympathiques, historiquement intéressant, une pointe de romantisme. Bref, par ces temps froids, de quoi se réchauffer le cœur.

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Le marchand qui voulait gouverner Florence ..

Dans ce recueil (205 pages) publié en 2017, l’historien italien Alessandro Barbero a pour objectif de faire découvrir aux lecteurs les pensées des habitants du Moyen-Âge. Comment pensaient les personnes du Moyen-Âge ? Projet ambitieux ! Surtout qu’il propose de le faire au travers de 6 portraits (3 hommes et 3 femmes) de personnes ayant laissé des écrits derrière eux, ou en tout cas, sur lesquels on a écrit. Grâce à ces 6 personnes ayant un lien avec l’Italie et/ou la France, nous découvrons la vision que les personnages avaient de grands thèmes tels que la société (la lutte des classes), l’importance de la religion, l’esprit chevaleresque, la place des femmes dans la société ou un féminisme avant l’heure et enfin, l’honneur au féminin.





Objectif atteint ? Oui et non, puisque le lecteur doit être conscient que 6 portraits ne pourront jamais représenter toute la société médiévale. Et Barbero n’en a pas la prétention. Cependant, l’ouvrage a le mérite de nous présenter 6 figures connues et de nous proposer une belle porte d’entrée pour découvrir les personnalités du Moyen-Âge ou l’émergence de certains thèmes contemporains (cités ci-dessus). En fait, pour que ce livre puisse se rapprocher de l’objectif, il faudrait publier d’autres tomes, présentants d’autres personnages.


Lien : https://armoirealire.wordpre..
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Waterloo

Puissante description d'une des plus célèbres batailles de l'Histoire mondiale. Mêlée d'hommes, de chevaux, de cadavres dans un espace géographique finalement très restreint. le sort de l'Europe (et de Napoléon) s'est joué, dans tous les sens du terme, dans un espace planté de fermes et de champs à peine plus grands qu'un mouchoir de poche !

Nous croyions tout connaître de cette bataille (par d'autres récits, romans ou films-fleuve). Mais ce roman très "vériste", avec une multitude de détails prosaïques, nous apporte encore plus de vérité et de romanesque sur cette bataille à nulle autre pareille.
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Histoires de croisades

Histoires de croisades, tout est dans le titre ! Il ne s'agit pas de l'histoire des croisades avec un grand H mais l'ouvrage très court, un quasi fascicule, est plutôt consacré aux personnages clefs : Richard coeur de Lion ; Saint Louis ; Baudoin ect et à des anecdotes relatifs aux croisades.

S'en suit une analyse sur les différences entre guerre sainte et Djihad, entre Croisés, Byzantin, Arabes, Turcs. Qu'est ce qui les rapproches ? quel sont les points de divergences ?

Dans cet essai, Alessandro Barbero fait de son mieux pour êtres le moins manichéens possible, se qui donne un peu l'impression qu'il tente de ménager la chèvre et le choux, pour ne froisser personne. Il y parvient, mais cela rend l'ensemble fade par manque de convictions et de positions clairement appuyées.

Je préfère lire des auteurs aux positions fortes quitte à lire plusieurs ouvrages aux thèses antagonistes pour se faire une opinion, plutôt qu'un seul livre, soit disant objectif, mais sans saveurs.

Cela dit le livre est intéressent et facile à comprendre.

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Les yeux de Venise

Un roman dont l'action se déroule dans la Venise des année 1582, et plus particulièrement, au large des côtes vénitiennes, fort agréable à lire, et, qui devrait plaire à plus d'un.



De nombreuses recherches ont été effectuée par Alessandro Barbero. En effet, on sent qu'il sait de quoi il parle lorsqu'il s'attarde sur un point de détail.

C'est parfois fastidieux, pas évident à lire, mais, intéressant car cela permet de découvrir la vie d'une galère ainsi que le sort des galériens, qu'ils soient libres ou esclaves.



Malgré ces petits bémols, je suis "entrée" facilement dans l'intrigue imaginée par l'auteur car tous les ingrédients sont réunis pour que ce titre devienne un bon roman d'amour, et, d'aventure dans lequel on prend faits et causes pour les héros, tout en souhaitant que les méchants soient punis.



Même si je n'en garderais pas un souvenirs impérissable, ce titre - à destination du grand public - ne m'a pas déplu, et, j'ai passé quelques bons moments de détente, et, de plaisir en compagnie des divers héros évoluant au fil des pages.



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Waterloo

Je viens d'achever cet ouvrage que j'ai trouvé captivant, prenant comme un bon roman. Abordable et compréhensible par tout le monde, il décrit et détaille remarquablement ce que fût cette terrible bataille; analyse avec beaucoup de clairvoyance les objectifs et les enjeux de chacun des protagonistes. Nous plonge au cœur du quotidien et des drames que vivent les soldats au cœur de la bataille.

Je n'avais pas encore beaucoup lu sur le sujet bien que passionnée par le 1er empire. Ce livre à été pour moi une réelle prise de conscience sur l'impact de cette bataille.

si vous ne devez lire qu'un seul ouvrage sur Waterloo je vous recommande ce livre.
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Le Jour des barbares - Andrinople, 9 août 378

Voilà un récit vivant des évènements suivant la migration des goths au sein de l'Empire romain à la fin du quatrième siècle....il s'agit d'une migration légale, acceptée par les autorités romaines. L'ampleur de la migration dépasse vite les capacités des Romains, les camps sont vites surpeuplés... finalement le mécontentement des goths liés aux manques autorités romaines se termine en désastre et provoque une bataille à Andrinople forte de conséquences pour les décennies suivantes...Un livre passionnant, très bien documenté et qui se lit comme un roman. C'est aussi un bon outil de réflexion sur la question migratoire dans l'histoire...
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Waterloo

Alessandro Barbero nous propose un livre qui examine tous les aspects de cette bataille si importante.

Importante car elle va marquer le début de la puissance britannique au XIX ème siècle.

L'auteur analyse les enjeux, les opérations militaires précédant la bataille et l'état d'esprit des combattants des deux camps. Il insiste également sur l'angoisse et la souffrance des troupes impliquées dans cet affrontement.

L'écriture est agréable. Le souci d'Allessandro Barbero est de faire comprendre au lecteur les tenants et aboutissants de ce colossal affrontement.
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Le premier film tourné par Lauren Bacall est Le Port de l'angoisse réalisé par Howard Hawks en 1944. Il s'agit d'une adaptation du roman En avoir ou pas, signé:

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