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Citations de Armel Job (722)


Il [son instinct] la prévenait que les humains si paisibles au milieu desquels elle s'imaginait vivre pouvaient, du jour au lendemain, sa transformer en bêtes féroces. Ils n'attendaient que le moment propice. La disparition de Bénédicte, dont ils feignaient de se scandaliser, les excitait. Depuis deux jours, les allées et venues de la police leur avaient dressé les poils sur la peau. Ils salivaient, ils bandaient leurs forces pour se jeter sur une proie quelconque. Cela faisait trop longtemps qu'ils étaient contraints de se conduire en êtres civilisés.
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Voilà. Ce fut ça, la guerre de Cadet. Comme on voit, des combats eux-mêmes, il ne toucha mot et il n'en parla jamais. Il y pensait sans doute, mais il savait que personne ne pouvait comprendre.
( p 83)
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Les photos figent les gens, elles les épinglent comme des papillons dans les cases d’un tiroir entomologique. Le papillon n’était papillon qu’en vol. (p.14)
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Après une éclipse, le retour à la normale réconforte même les esprits forts qui prétendent ne pas s'émouvoir à la disparition des astres.
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Le dimanche, on est censé se reposer ; tout ce qu'on fait finalement, c'est ruminer.
(p. 38)
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- Sarah, c'est vrai, était une petite fille adorable. Quand les enfants deviennent adultes, on dirait que le temps tue l'être délicat qu'ils ont été, qui nous procurait tant de joie. À la place, il ne reste que des étrangers.
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Devant le chagrin, tout le monde s’incline. Le chagrin exalte, il transforme en saints ceux qui souffrent. Mais le chagrin est pervers. Il fait de nous des égoïstes qui n’ont même pas honte de l’être, puisque c’est en son nom qu’on nous isole sur un piédestal, offerts à la vénération. Et de là-haut, avec la palme du martyre à la main, on ne pense plus à baisser les yeux sur son compagnon d’infortune, qui pleure tout autant sans doute, mais dont les larmes tombent pudiquement à l’intérieur.
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Son amour m’avait « comblé » comme on dit, un verbe qui s’emploie également pour obturer les fissures et remplir les vides.
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Je vais faire rire de moi: en 1996, à vingt-trois ans, si j’oublie bien volontiers deux ou trois expériences en camp de vacances, qui tenaient plus de la gymnastique que du plaisir, je n’avais même pas connu en un seul flirt digne de mention. J’avais été interne dans un collège de garçons, où le beau sexe se résumait à la Vierge Marie. Ensuite, à l’institut d’agronomie, j’avais dû bûcher comme un malade […] Nos parents se saignaient aux quatre veines pour que mes deux soeurs et moi, nous ayons ce qu’ils appelaient « un meilleur avenir ». On n’avait pas le droit de les décevoir.
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Quand on ment, on se croit toujours obligé d'ajouter des explications pour faire vrai, dont le résultat le plus sûr est de faire faux.
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Il s’en est sorti avec la conclusion qu’une exposition trop intense à l’amour pouvait très bien provoquer un cancer à l’âme.
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Le plaisir d’échafauder son intrigue – véritable jouissance du romancier – éclipsait la légère gêne qu’elle éprouvait à l’égard d’Elise. (p. 239)
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Trop souvent, on remet à plus tard d'aimer ses proches. On prétend d'abord apurer les inévitables rancoeurs que l'existence accumule entre les êtres.
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Charles décida de tenir lui-même son ménage. Les moyens ne lui manquaient pas pour engager une servante. Mais ç'aurait été admettre qu'il avait renoncé à installer la femme de sa vie dans sa maison et qu'il se rabattait sur une mercenaire.
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Avant Jean, elle a eu quelques fiancés. Un début de collection, même, pourrait-on dire. Cependant, ce n'était pas pareil. A chaque fois, elle était comme ivre, mais ce n'était pas l'amour pour son soupirant qui lui montait à la tête, c'était seulement l'amour de l'amour. Elle se sentait belle.
(p. 54)
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Pour un œil étranger, il n’y a rien de plus niaiseux que la littérature amoureuse des autres. On n’y perçoit que de la mièvrerie. Soi-même, quand un amour vient à s’éteindre, on est gêné de ce que l’on a pu écrire sous son emprise. Pourtant, ces élans naïfs, cet abandon de la pudeur, ce retour à une expression enfantine sont peut-être le meilleur de nous-mêmes. Et il y aurait du sacrilège, me semble-t-il, à exposer à la moquerie les mots fragiles qu’un être désemparé a pu prononcer dans l’exaltation de son cœur
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Ma mère m'avait rappelé bien à propos l'expression 'directeur de conscience' qui avait cours dans sa jeunesse [années 50]. Quand on y pense, comment l'Eglise a-t-elle pu inciter les gens de cette génération à remettre leur vie intime à un 'directeur' ? Y a-t-il quelque chose de plus inaliénable que la conscience ? Par quel abus exorbitant quelqu'un peut-il s'arroger le droit de s'emparer de l'âme d'autrui ? Le confesseur n'est-il pas un être humain avec ses propres faiblesses, ses préjugés, ses errements ?
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« Monsieur Norbert ! De la visite ! »
Elle avait ouvert la porte toute grande et s'était repliée contre le chambranle pour me livrer passage. (…)
Devant moi, assis dans son fauteuil où il somnolait, M. Norbert clignait des yeux, l'air étonné, sinon même effrayé. J'aurais peut-être dû ressortir, frapper à la porte, attendre qu'il me dise d'entrer. N’est-ce pas une des minuscules et insidieuses cruautés de ce genre d’institution, que les médecins, les infirmiers et tout le personnel pénètrent chez vous comme dans un moulin ?
(p. 53)
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« L’abbé, l’abbé ! Quel malheur !
- José est entre les mains de Dieu, désormais, Meina. Soyez confiante: Dieu ne saurait abandonner sa créature.
- J’aimerais tellement vous croire. José n’avait aucune religion, vous le savez.
- Dieu non plus, Meina. »
[...]
« Je veux dire que la religion importe moins à Dieu que le cœur. Dieu ne considère que la sincérité du cœur. »
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Le lundi, c’est le dimanche des curés.
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