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Critiques de Bertrand Russell (70)
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Essais sceptiques

Les Essais Sceptiques sont plus que sceptiques. C'est une phobie de l'irrationnel qui retenti dans tous le livre : un scenario qui part d'une foi indéfectible dans la promesse de la psychanalyse et plus loin d'une « psychologie scientifique » et qui se termine dans une vision apocalyptique de l'humanité rappelant bizarrement une certaine lecture biblique.

Le déchirement de l'auteur est plus que caustique. Les formules à l'emporte-pièce, les propos outranciers et grossièrement nationalistes jamais démentis stérilisent les problèmes (qu'il faudra ranimer). Parmi ces débris épars se dégagent quelques éclats brillants provenant d'une fine observation de la vie humaine. Dans un style séduisant il livre ainsi des pages marquantes sur les effets pervers de l'industrie, l'hypocrisie des comportements religieux, le danger des jeux politiques de son époque, tout cela par opposition à une sagesse chinoise idéalisée.

Si ce livre doit exprimer le malaise de l'entre-deux-guerres alors le pari est gagné, mais l'auteur n'a rien vu venir du national-socialisme.
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Problèmes de philosophie

Problèmes de philosophie (1912) marque un tournant dans l'histoire philosophique de la logique moderne. Ce livre offre aussi, par le souci constant qu'il manifeste d'éviter les questions trop techniques ; par le rappel des grandes conceptions classiques que Bertrand Russell passe en revue afin de mieux situer sa démarche ; par la clarté, enfin, avec laquelle il pose les grands problèmes de la théorie de la connaissance et en parcourt le domaine - une excellente introduction à toute une part de la philosophie contemporaine. Traduit de l'ang|ais et introduit par Francois Rivenc.
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De la fumisterie intellectuelle

Dans ce court et vif pamphlet, Russel met au jour les préjugés, idées reçues, superstitions qui sont les nôtres encore aujourd'hui, et qui sont bien trop répandues, en particulier chez les "intellectuels"....

Chez les dévôts, les politiciens, les écrivains, mais aussi les hommes et les femmes..., la rationalité cède fréquemment la place à un langage tout fait, à la fumisterie ou à l'orgueil.

En cela, nos préjugés modernes n'ont rien à envier à ceux des hommes de l'antiquité, des égyptiens ou des grecs.

Un texte vivifiant et caustique qui n'a pas pris une ride et qu'il faudrait diffuser bien largement à nos responsables politiques, journalistes, décideurs, concitoyens.....

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La Conquête du bonheur

Le bonheur, ce n'est pas compliqué mais pas pour autant donné à tout le monde.

Sans qu'on comprenne très bien pourquoi, Bertrand Russell se targue de connaître le sujet au même titre que les équations.

Selon lui, pour être heureux, commençons par être correctement nés, bien-portants, suffisamment doués et plutôt chanceux:

"Certaines conditions sont indispensables au bonheur de la majorité des hommes, mais ce sont des choses très simples: la nourriture et l'abri, la santé, l'amour, le travail couronné e succès et le respect de son entourage. Pour certaines gens, avoir des enfants est également indispensable. Lorsque ces conditions viennent à manquer, seul l'homme exceptionnel peut réaliser son bonheur, mais si ces conditions sont remplies ou peuvent être atteintes par un effort bien dirigé, l'homme qui se sent encore malheureux souffre d'un déséquilibre psychologique; si ce déséquilibre est très grave, il peut exiger l'intervention d'un psychiatre, mais en général il peut être soigné par le malade lui-même, pourvu qu'il aborde la question du bon côté."

Notons que "un effort bien dirigé" consiste tout bonnement en une action personnelle volontaire et régulatrice du conscient sur l'inconscient.

Puis sortons la tête du sac: "on ne demande pas à l'homme de se sacrifier, mais de placer ses intérêts en dehors de soi…" et cessons de nous regarder le nombril: "Le bonheur fondamental dépend plus que tout autre chose de ce que l'on peut appeler un intérêt amical pour les être et pour les choses."

Ouvrons-nous au monde extérieur, qui est immense et plein de sources de plaisirs qui n'attendent que d'être cueillis, bref aimons et nous serons aimés : "L'homme heureux est celui qui vit objectivement, qui a des affections libres et des intérêts larges, celui qui retire son bonheur de ses intérêts et affections et du fait que ceux-ci, à leur tour, le font un objet d'intérêt et d'affection pour beaucoup d'autres."



Loin de toute spéculation intellectuelle, Bertrand Russell, en bon pragmatique anglo-saxon ayant définitivement quitté le camp du puritanisme ou même simplement du christianisme pour l'hédonisme, s'appuie sur son expérience des hommes et de la vie pour nous livrer la recette du "vivre heureux" à une époque où triomphe l'american way of life.

On ne peut nier que bon sens et exemples concrets nourrissent l'ouvrage quand la simplicité de la pensée et du ton concourent à la clarté et à une certaine crédibilité du propos.

Si on peut faire a priori confiance à son intelligence, sa capacité d'observation et son traitement quasi-mathématique des sujets psychologiques et sociologiques, il reste que l'approche rationnelle par l'expérience ne fournit aucune démonstration - ce n'est d'ailleurs pas son but- ce qu'on ressent continûment tout au long de la lecture à travers les "je pense", "je prétends", "je crois" , "je suis convaincu"... ou leurs négations selon le cas.

Cela n'implique pas qu'il se trompe toujours, ni même quelquefois mais, de fait, il se positionne ici plutôt comme un témoin de Jéhovah délivrant la vérité du bonheur prêt-à-porter que comme un maître en philosophie.

Ironie de la situation pour ce Nobel, maître de Wittgenstein.

Alors, un ouvrage de commande, dans un moment de désœuvrement? Peut-être, donc à consommer sans précaution particulière, dans un moment de désœuvrement.

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Essais sceptiques

Ces essais abordent tous les domaines en s'efforçant d'être raisonnables. Et la raison, face à la complexité, c'est souvent le scepticisme, la suspension du jugement, le doute. Russel dénonce tous les dogmatismes, et montre le danger qu'ils induisent, en faisant passer des hypothèses souvent tout à fait fantaisistes pour des réalités absolues. La religion est bien entendu le premier de ces dogmatismes, mais il dénonce aussi certaines philosophies (l'idéaliste notamment), la politique, l'éducation, qu'il souhaite plus tournée vers les enfants (idée nouvelle à l'époque, largement répandue depuis...). Bref, Russel construit, face aux immobilisme de son temps, une société de la tolérance, et face aux bien-pensants, une société nouvelle. Paradoxalement, les idées de Russel (tolérance, scepticisme, ouverture aux autres cultures) sont précisément devenues ce qu'il dénonce: des dogmes de la bien-pensance politiquement correcte. Qu'en dirait-il aujourd'hui? En bon sceptique, j'avoue que je ne le sais pas.

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L'art de philosopher

Bertrand Russell, ce mathématicien, logicien et philosophe, l'un des grands du XXe siècle, nous offre ici trois courts textes qui résument dans un langage simple et abordable quelques idées sur le métier de philosophe et les outils qu'il faut détenir pour l'accomplir. C'est au début des années 1940 qu'il s'adresse ainsi à des étudiants, apprentis philosophes. Le premier essai pose les bases de ce qui est nécessaire pour s'initier à la pensée critique, l'art de la conjecture rationnelle. Cela passe notamment par l'histoire des sciences et la distinction entre savoir et croyance. Le deuxième texte porte sur la logique et l'art de l'inférence. Enfin, le dernier, l'art du calcul, porte sur l'outil mathématique. J'ai aimé y trouver des illustrations et des analogies que j'avais autrefois utilisées dans mon enseignement des mathématiques.



L'art de philosopher veut faire saisir l'esprit de la démarche philosophique à tout un chacun. Même si l'âge du texte transparait plus d'une fois, on doit convenir que la proposition est une réussite.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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De la fumisterie intellectuelle

J'abhorre les superstitions : passeur de feu, homéopathie, religion, théories complot,… si je ne déteste pas les gens qui continuent à croire, par manque d'information ou incapacité à une trop importante remise en cause, je n'arrive pas à supporter l'idée que l'humanité se complaise dans ses absurdités. J'estime pire encore, qu'on laisse parfois se propager ses idées, pour des raisons pratiques court-termistes, ne voyant pas (ou feignant de ne pas le comprendre), qu'à long terme, ces pratiques placent au même niveau dans l'esprit des moins initiés à l'épistémologie, des pratiques coûteuses et intellectuellement complexes mais enrichissantes avec des techniques de zozos. Quid des financements des recherches scientifiques ou médicales lorsque les décideurs croiront avoir été soignés par le don d'un magnétiseur ? Quid de l'enseignement de la théorie de l'évolution lorsque les politiciens ne comprendront plus la différence entre une théorie scientifique et un conte théologique ? Quid de la confiance envers les acteurs de la santé, lorsque des pharmaciens sans hygiène mentale (ou mercantiles) dévalueront les produits "chimiques" face à des alternatives homéopathiques soi-disant "naturelles" ? Il me semblerait tellement plus judicieux d'étudier l'effet placebo pour le maîtriser sans créer des schémas-réflexes de médication (alternative, systématique et hors prescription avisée, qui plus est). Il me semblerait tellement plus intéressant de comprendre les mécanismes de la douleur pour que nos enfants contrôlent ceux-ci plutôt que de ne laisser le choix qu'entre la subir, la médicaliser ou faire appel à une magie inexplicable… Bref, j'abhorre les superstitions…



Alors lorsque j'apprends qu'il existe un texte de Bertrand Russell, philosophe rationaliste fondateur de la logique contemporaine, qui s'attaque à la fumisterie intellectuelle de son époque, je ne peux que plonger avec délice. Si le texte n'a rien à voir avec la logorrhée qui sert d'introduction à cette critique, ne vous attendez pas non plus à une argumentation particulièrement bien structurée, développant consciencieusement des concepts philosophiques qui vous permettront de déconstruire les discours obscurantistes, il s'agit là plutôt d'une courte raillerie ! Comme si, admettant qu'il sera impossible de faire disparaître la superstition, Bertrand Russell, victime de censure religieuse comme le rappelle très bien Jean Bricmont dans sa préface, choisissait a minima, de profiter d'un texte pour se défouler. Un pamphlet amusant qui permet à un lecteur rationaliste de se sentir moins seul, de savourer quelques moqueries, de constater que de grands penseurs sont passés par les mêmes questionnements… En quelques pages, ça réconforte et donne le sourire.
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Signification et vérité

Russell se contredit à toutes les pages. Il part dans des délires sous prétexte de faire de la "science" - aucune expérience n'est menée, aucun résultat d'expérience n'est cité. Il ne s'appuie sur aucun autre philosophe sauf de manière très allusive - exception faite de Hume dont il reprend les principes archaïques d'images créées par les stimuli. Il n'achève aucune réflexion - qu'il appelle des discussions. Pas d'évolution par rapport à Hume cent cinquante ans plus tôt. le summum de la supercherie est à mon avis qu'il écrit dix fois par page "je pense", "je crois", "il me semble que", "à mon avis", "pour moi", et qu'il conclut : "pour autant que je sache", à l'inutilité de "je" pour écrire le monde. Le monde peut donc se passer de ce livre qui ne signifie vraiment rien.
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Éloge de l'oisiveté

Bien qu’élevé selon le principe que l’oisiveté est mère de tous vices, Bertrand Russell affirme que l’on travaille beaucoup trop de par le monde et que la voie du bonheur et de la prospérité passe par une diminution méthodique du travail.(...)

De quoi inspirer bien des réflexions.



Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Éloge de l'oisiveté

Autre plaquette souvent citée par les critiques du travail et par les théoriciens de la décroissance (en réalité ceci est le texte d'un article de 1932, repris en 1935 pour en faire un essai - que j'ai lu il y a très très longtemps, dans une période d'idolâtrie pour Bertrand Russell : les ados ont tous besoin d'idoles...).

Là aussi une phrase est immanquablement citée :

"La morale du travail est une morale d'esclave, et le monde moderne n'a nul besoin de l'esclavage." (p. 15)

... à laquelle ont peut aussi ajouter :

"[...] le fait de croire que le travail est une vertu est la cause de grands maux dans le monde moderne, [...] la voie du bonheur et de la prospérité passe par une diminution méthodique du travail." (p. 11)

... ou encore, et ceci est particulièrement pertinent pour nous qui consacrons une certaine énergie à apporter notre contribution à notre site bien-aimé (!) :

"L'idée que les activités désirables sont celles qui engendrent des profits a tout mis à l'envers." (p. 31).



Le contexte de ces cit. est le suivant : BR affirme que l'inoculation de la morale du travail représente un acte de pouvoir des classes oisives (propriétaires terriens, prêtres et guerriers) dont le seul but mystificateur est la conservation du privilège de leur propre oisiveté. [Vision très sociologique et très moderne des rapports sociaux]. La révolution industrielle a permis techniquement au loisir de cesser d'être la prérogative des classes privilégiées minoritaires, comme l'a prouvé l'économie de guerre de la Première guerre mondiale. De tous temps, le progrès de la culture et de la civilisation, outre le bonheur et la joie de vivre individuels, ont été le fruit de l'oisiveté (le fameux "otium" latin - jamais cité expressément, car BR était un homme de culture classique et non un pédant !), appelée désormais à remplacer "la fatigue nerveuse, la lassitude, la dyspepsie" (p. 37). [Vision positiviste hélas tombée en désuétude, au moins provisoirement]. J'ajouterai (en relation avec l'une des mes lectures de ces derniers jours) :

"A présent, les universités sont censées fournir, d'une façon plus systématique, ce que la classe oisive produisait de façon accidentelle comme une sorte de sous-produit. C'est là un grand progrès, mais qui n'est pas sans inconvénient." (p. 35)

Quel inconvénient ? Mystère... Ce clin d’œil à notre propre temps est authentiquement bouleversant - même si le reste n'a rien perdu non plus de sa pertinence (sauf peut-être la première citation, la plus connue, celle sur le besoin d'esclavage... - mais là, je vais me faire lyncher).
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Histoire de la philosophie occidentale

"Je viens de finir le volume 1 qui couvre l'antiquité et le moyen âge.L'avantage avec Bertrand Russell c'est la clarté de sa pensée et sa méthode d’exposition qui est qui est très explicite, le moins d’implicite possible cela facilite grandement la lecture et la compréhension de la pensée de l'auteur,Deux réserves cependant : - il est bien préciser en quatrième de couverture que ce livre se lit comme un livre d'histoire, ... plus que comme un livre de philosophie, et c'est un dommage de ne pas passer plus de temps sur l'étude de la pensée des auteurs passés en revue au détriment d'une présentation souvent trop détaillée de la période historique dans laquelle il ont pris place.J'attaque le deuxième tome qui couvre la philosophie moderne de Machiavel à l'analyse logique.

Je viens de finir le deuxième tome de cette histoire de la philosophie occidentale. Bertrand Russell affirme ici plus nettement ses choix personnels - qui vont vers une rationalisme empirique de tendance logique - tout en présentant de manière claire et précise la pensée de la plupart des grands penseurs depuis le moyen âge.Les romantiques sont globalement critiqués pour leur irrationalisme et les dangers potentiels de leur philosophie de la volonté, de Rousseau à Hitler en quelques sorte .. mais les empiristes tendance socialiste ne sont pas épargnés non plus, de Bentham à Staline en quelque sorte. Bertrand Russell reste fondamentalement un libéral - au bon sens du terme ?"

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De la fumisterie intellectuelle

Bertrand Russell (1871 - 1970) est un philosophe contestataire à l’esprit critique particulièrement aiguisé. Il cherche à aborder les questions philosophiques de la façon la plus scientifique possible. Il est très critique de certains des penseurs classiques qui ont influencé la philosophie française contemporaine : Kant, Hegel, Marx, Nietzshe, Bergson et Sartre entre autres.



Dans ce petit essai, Russell fustige les superstitions d’origine religieuse, mais aussi les croyances irrationnelles concernant les femmes, les nations, la race ou la maladie mentale. Il ne mâche pas ses mots et s’exprime souvent avec une pointe d’ironie. Les premières phrases de son essai donnent le ton : « L’homme est un animal rationnel, nous dit-on. Ma vie durant, je me suis employé à en chercher une preuve, mais j’ai eu beau visiter plusieurs pays et parcourir trois continents, je suis resté bredouille. » page 19



Faits historiques à l’appui, il nous montre ensuite toutes les absurdités commises pour des raisons politiques ou religieuses. Le ton général est plutôt humoristique, mais avec une tendance à la raillerie et l’auteur se montre surtout impitoyable pour les faiseurs de dogmes.



Son éloquence atteint toute sa force page 62, ce passage fait l’objet de la quatrième de couverture : « Les sornettes que l’État est capable de nous faire avaler sont sans limites. Donnez-moi une armée digne de ce nom, donnez-moi les moyens de lui offrir un salaire plus généreux et une nourriture plus abondante que la moyenne, et je vous garantis qu’en l’espace de trente ans je me débrouillerai pour faire croire à la majorité de la population que deux et deux font trois, que l’eau gèle à 100 degrés et qu’elle entre en ébullition au-dessous de zéros, ou n’importe quelle autre fadaise susceptible de servir les intérêts de l’État ».



Un exemple parmi des dizaines cité par l’auteur : Spinoza, reconnu comme l’un des plus grands penseurs de l’histoire de la philosophie, ne voulait pas donner le droit de vote aux femmes au motif que celles-ci étaient moins intelligentes que les hommes ! Évidemment aujourd’hui plus personne (mais il faut le dire vite) ne soutient de telles idées et que même en matière de religion beaucoup de chemin a été parcouru. Mais les propos de l’auteur gardent tout leur intérêt, car qui peut dire si dans deux mille ans, nombre de croyances des savants de notre époque ne seront-ils pas perçues comme ineptes ?



L’auteur propose ensuite quelques règles simples pour se prémunir contre les erreurs de raisonnement les plus idiotes. Il propose par exemple, chaque fois que cela est possible, d’observer par ses propres yeux sans faire une confiance aveugle au jugement des autres. D’autre part, pour se débarrasser de certains dogmatismes, rien de tel que de se confronter aux opinions qui ont cours dans d’autres sociétés que la nôtre et de fréquenter des gens avec lesquels vous n’êtes pas d’accord et aussi de lire un journal favorable au parti opposé au votre.



Un petit texte de 93 pages qui nous aide à introduire plus de rationalité dans nos comportements et à discerner chez ceux qui nous dirigent les erreurs de raisonnement qui manipulent les foules.



— « De la fumisterie intellectuelle », Bertrand Russell, l’Herne (2020), 93 pages.
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ABC de la relativité

Ce livre est l'exposé le plus clair que j'ai lu sur la relativité (restreinte et générale). En complément d'ouvrages plus techniques, ce livre fait un examen magnifique des idées à la base de la relativité.

Je le recommande aux étudiants.
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Pourquoi je ne suis pas chrétien, et autres t..

Tout l'esprit aussi affûté que léger de Bertrand Russell est présent dans ces conférences qui montrent l'indépendance d'esprit d'un philosophe définitivement rationaliste.
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Histoire de la philosophie occidentale

Je viens de finir le deuxième tome de cette histoire de la philosophie occidentale.



Bertrand Russell affirme ici plus nettement ses choix personnels - qui vont vers une rationalisme empirique de tendance logique - tout en présentant de manière claire et précise la pensée de la plupart des grands penseurs depuis le moyen âge.



Les romantiques sont globalement critiqués pour leur irrationalisme et les dangers potentiels de leur philosophie de la volonté, de Rousseau à Hitler en quelques sorte .. mais les empiristes tendance socialiste ne sont pas épargnés non plus, de Bentham à Staline en quelque sorte. Bertrand Russell reste fondamentalement un libéral - au bon sens du terme?
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Essais sceptiques

Critique de Maxime Rovere pour le Magazine Littéraire



Au fondement des méditations du philosophe Bertrand Russell (1872-1970), qui a si profondément révolutionné la logique du XXe siècle, on pouvait légitimement s'attendre à découvrir une confiance absolue dans les forces du raisonnement. Son oeuvre majeure, les Principia mathematica, ne propose-t-elle pas de ramener toutes les branches des mathématiques à une logique des relations ? Mais c'est compter sans l'autre côté de Bertrand Russell, militant pacifiste, antinucléaire, ardemment en prise avec son temps et soucieux de faire exister les idées qu'il défend. L'engagement dans l'action a donné au logicien l'étoffe d'un moraliste, qui trouve à s'exprimer, en 1928, sous la forme d'essais où il affronte courageusement l'articulation entre le recto et le verso de sa vie, la théorie et la pratique. Le résultat est un scepticisme des plus réjouissants. Dès les premières pages, le philosophe propose à ses lecteurs une doctrine susceptible, selon lui, de transformer complètement notre vie sociale et notre système politique. « La doctrine en question est celle-ci : il n'est pas désirable d'admettre une proposition quand il n'y a aucune raison de supposer qu'elle est vraie. » Telle quelle, l'idée fait songer plutôt au doute méthodique de Descartes qu'au scepticisme véritable de Pyrrhon d'Élis. Mais il y a deux différences : chez Russell, ce doute s'applique au concret de la vie, et non (comme chez Descartes) aux fondements des mathématiques ; ensuite, il ne s'agit pas d'une morale provisoire, mais d'une approche résolue et définitive des discours et des événements.

De là un livre amusant à lire, résolument tourné vers un public non spécialiste. Russell fait preuve d'une grande générosité dans sa manière - simple et précise - de présenter les problèmes et les propositions qu'il leur fait en réponse. Rien n'est rafraîchissant comme de voir le père de l'atomisme logique se pencher sur des questions comme celles-ci : « Peut-on garder le poète et l'amoureux sans garder le fou ? », « Qu'est-ce qu'une conduite raisonnable ? », « Est-ce que le critère de la vertu ne serait pas le mouvement relatif à la Terre ? » Souvent facétieux, Russell montre une familiarité non feinte avec les plus grands auteurs, dont il parle comme d'amis proches - ce qui ne l'empêche pas d'aboutir à des conclusions originales, telles ces deux maximes éthiques : « La première est que la perfection est facilement mesurable, la seconde qu'elle consiste dans la conformité à la loi. » En prenant le ton de la plaisanterie et du simple bon sens, Russell ne se départit jamais de l'habitude de trier et de numéroter les arguments (meilleure méthode pour y voir clair), et encore moins de celle qui consiste à préciser les diverses acceptions d'un terme qui fait problème. De la sorte, il distille les raffinements d'une philosophie éthique de la meilleure tenue, contre une époque qui a « réussi à donner des connaissances sans donner de l'intelligence ».
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Éloge de l'oisiveté

Après avoir vu la captation du spectacle de Dominique Rongvaux, j'ai décidé de lire l'essai qui l'a inspiré.

C'est un texte très court (trop court ?) d'une trentaine de pages, écrit dans une langue claire et accessible à tous.

Dans ces quelques pages, Bertrand Russel soulève une infinité de questions : quelle définition du travail ? et du loisir ? selon la classe sociale, l'âge, le sexe, etc.

Bien qu'écrit en 1932, l' "Eloge de l'oisiveté" a une résonnance parfaite avec notre société actuelle, et en particulier avec le moment (celui des antagonismes autour de la réforme des retraites).

J'ai déjà lu plusieurs ouvrages sur le thème du travail et de son organisation, ou sur l'idée que plus de loisirs amènerait plus de bienveillance et d'intelligence (ne serait-ce que dans le roman utopique "Nouvelles de nulle part" de William Morris). J'ai eu l'impression, avec "Eloge de l'oisiveté", de lire un condensé extrêmement bien écrit des prémices de la réflexion sur le travail. Et surtout, comme souvent, que, depuis, on n'avait pas beaucoup avancé.
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L'impact de la science: Promesses et périls

Quand un grand scientifique, une grande conscience, s’interroge, en 1952, sur le devenir de la science et ses dérives technologiques, policières ou oligarchiques. Dans ses conférences limpides, vieillies aussi parfois un peu, Bertrand Russell envisage l’organisation d’une société scientifique, ses très probables problèmes, pour mieux rappeler l’attitude de doute qui pourrait être la seule posture rationnelle. L’impact de la science, promesses et périls s’avère une curieuse, intéressante donc, plongée dans les pensées d’une époque, ses peurs et les espoirs dont notre moment historique semble avoir tant besoin.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Problèmes de philosophie

Bertrand Russell, dans cet ouvrage, se pose la question de savoir ce qui fait la valeur de la philosophie. Selon lui, la valeur de la philosophie ne tient pas à sa capacité à répondre aux questions qu’elle affronte. A l’inverse de la science, qui parvient à des résultats positifs, la philosophie ne construit pas de savoirs positifs. Les questions qu’elles posent demeurent ouvertes car son champ de réflexion demeure la problèmatique. Il s’ensuite qu’elle cultive constamment l’incertitude et c’est ce qui fait sa valeur. Outre cette conception, ce livre nous offre également un rappel des grandes conceptions classiques que Bertrand Russell passe en revue afin de mieux situer sa démarche. Les Problèmes philosophiques marquent un tournant dans l'histoire philosophique de la logique moderne. Il constitue ainsi une excellente introduction à toute une part de la philosophie contemporaine.
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Éloge de l'oisiveté

Cette œuvre, ciselée et épurée par un logicien, ne devrait jamais être traduite (donc trahie) sans la précaution d'inciter tant que possible à se reporter à la version originale.

Pour ma part, je préférerais que le titre en soit traduit par : "éloge de l'otium".
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