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Critiques de Caleb Carr (238)
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L'Aliéniste

Estomacs fragiles, gare à vos tripes ! En 1896 dans une ville de New York en pleine expansion, un nouveau Jack l’Eventreur sévit, mais ce gentleman a des goûts très spécifiques : il ne s’attaque qu’aux jeunes garçons prostitués et travestis. Dans une cité rongée par la corruption et les injustices sociales, ces meurtres passeraient inaperçus, si le préfet de police, Théodore Roosevelt (le seul, le vrai, l’unique !), ne prenait pas l’affaire tant à cœur. Conscient que cette sanglante affaire ne pourra pas être résolue par les méthodes habituelles de la police, il confie sa résolution à Lazslo Kreisler, brillant aliéniste dont les théories sur le comportement criminel provoquent l’indignation de ses pairs car jugées « amorales » et « contraires aux valeurs familiales américaines ».



En effet, Kreisler soutient – Scandale ! – que les comportements déviants des psychopathes n’ont rien d’inné et sont provoqués par des événements qu’ils ont dû subir durant leur vie passée et notamment pendant leur enfance. Aidé du chroniqueur criminel John Schuyler Moore et de la brillante Sara Howard, secrétaire à la préfecture de police, Kreisler va tenter de cerner la psychologie du tueur, de recréer un « homme imaginaire » qui lui permettra de remonter jusqu’au meurtrier, devenant ainsi le premier profileur de l’histoire des Etats-Unis.



Sans être un coup de cœur absolu, « L’Aliéniste » est un roman qui m’a énormément intéressé, à la fois pour son intrigue principale, mais aussi pour l’époque qu’il restitue et sur laquelle je n’avais que très peu de connaissances. L’auteur nous entraîne avec un réalisme cru dans les bas-fonds les plus ignobles de New York (qui n’ont rien à envier à ceux de Londres à la réjouissante époque de Jack l’Eventreur) : prostitution enfantine, esclavage (ou presque), drogue… Tout y passe avec un luxe de détails à faire frémir. Âmes trop sensibles s’abstenir donc, mais les autres ne regretteront pas la balade aussi poignante qu’instructive.



L’autre grand bon point est, bien entendu, l’intrigue policière extrêmement bien ficelée. Je ne suis pas particulièrement fan des romans policiers – overdose après en avoir trop lu à l’adolescence probablement – mais je dois reconnaître que Caleb Carr mène efficacement sa barque. L’enquête est prenante de bout en bout, l’auteur mettant en scène avec beaucoup de talent les premiers essais de la criminologie moderne telle qu’on la conçoit de nos jours. En conclusion, « L’Aliéniste » est un thriller très bien construit, doublé d’un roman historique fort bien renseigné. Les amateurs de psychanalyse y trouveront aussi probablement leur compte. A essayer donc !

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L'Aliéniste

L’aliéniste est un roman d’une grande intelligence qui nous plonge dès les premières pages dans une angoisse lancinante dont il est difficile de se débarrasser une fois la lecture terminée. Des crimes atroces de jeunes immigrés sont perpétrés. Avec une police gangrenée par la corruption, des gangs sanglants, une population excédée par ses conditions de vie et par le racisme du à son statut d’ immigrée, difficile de mener une enquête. Le danger est partout. Surtout quand on fait appel à une équipe dirigée par un aliéniste controversé. Ce n’est que grâce à leurs compétences scientifiques et analytiques qu’ils arriveront peut-être à débusquer ce meurtrier terrifiant qui n’est pas sans rappeler Jack l’éventreur.

Tout est parfaitement millimétré et maîtrisé. Le titre, le cadre de New York, l’époque, l’emploi d’évènements et de figures historiques sont en parfaites adéquations. Un aliéné définit à la fois un étranger et un fou. New York était la porte de l’immigration aux états-Unis. Roosevelt passionné de biologie aurait pu effectivement faire appel à des experts scientifiques pour résoudre des crimes. Un roman rythmé à la Sherlock Holmes qui est fait pour ceux qui n’ont pas peur de plonger dans les arcanes sombres de New-York et du cerveau humain.
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L'Aliéniste

New-York, 1896.



La délicieuse nuit de sommeil du chroniqueur criminel du Times John S. Moore prend brutalement fin avant l’heure lorsqu’un individu mystérieux tambourine à sa porte en lui demandant de ramener ses fesses en vitesse jusqu’au Williamsburg Bridge.



Sur place, notre narrateur trouvera l’horreur : un très jeune homme tout ce qu’il y a de plus mort, attaché, yeux arrachés et appareil génital fourré dans la bouche. Dommage, c’était bientôt l’heure du petit déj’.



L’enquête sur l’identité du gamin révélera qu’il était transsexuel et faisait le tapin dans un bordel mal famé de la ville. À l’époque il s’agit précisément du genre de dossier à classer rapidement, qui n’intéresse ni la police, ni les journaux.



Mais c’est sans compter sur Roosevelt (celui-là même qui deviendra President of the United States of America) alors préfet de police qui mandate une équipe de l’ombre ultra secrète pour courir après le meurtrier. Sont de la partie Moore, une secrétaire de la police pleine d’ambition, deux frères de la maison et… un aliéniste. Un quoi ? UN ALIÉNISTE !!! L’ancêtre du psychiatre si vous préférez. Celui qui sait analyser l’esprit du tueur, détecter ses failles, deviner son but, découvrir si sa mère l’obligeait à porter une cagoule quand il était petit…



Notre équipe pluridisciplinaire emmenée par l’aliéniste va mettre les bouchées doubles pour tirer tous les fils d’une histoire très bien ficelée, bien qu’un peu longuette. Si vous n’aimez que les « page turner » passez votre chemin car ici on prend le temps. On tâtonne, on se trompe, on teste une nouvelle technique d’investigation, on brain-storme à fond.



On est dans le polar de qualité, à la fois instructif et divertissant, qui célèbre la réflexion, l’esprit d’équipe, l’ouverture d’esprit et qui mêle habilement l’ancien monde à la Sherlock Holmes et le nouveau à la sauce « Esprits Criminels », en plongeant dans les milieux interlopes de la grande ville qui ne dort jamais. À lire !

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L'Aliéniste

C'est un très très bon suspense.

L'histoire se déroule à New York en 1896. Dans ce temps-là, la corruption policière était omniprésente. Le côté historique par rapport à New York m'a d'ailleurs beaucoup plu.

Des enfants se font tuer. Ces enfants sont pour la plupart de jeunes garçons de familles d'immigrants qui se prostituent. La police s'en fout, tout le monde s'en fout d'ailleurs : qui s'intéresse à des enfants d'immigrants, pire encore, des prostitués?

Le nouveau préfet, Theodore Roosevelt, veut, lui, que l'affaire soit résolue. Il demande à certains de ses amis - John Moore, un journaliste, et Laszlo Kreizler, un spécialiste des maladies mentales - de l'aider à trouver le serial-killer qui sévit.

En ce temps-là, la psychologie criminelle était pratiquement nulle et d'ailleurs les théories concernant les maladies mentales étaient encore boiteuses. Alors voilà que s'amène Kreizler avec ses théories révolutionnaires qui dérangent le système bien en place. C'est un homme qui est grandement contesté d'ailleurs.

C'est sublime pour le lecteur de voir comment l'équipe de Kreizler, à partir de la psychologie criminelle, dessine peu à peu le portrait de l'assassin. On assiste à la résolution de l'énigme du début jusqu'à la fin avec un luxe de détails comme on en voit rarement dans un polar. Du moins, je n'ai jamais lu un polar qui insistait autant sur le côté psychologique de l'enquête.On voit tous les rouages qui se mettent en place... vraiment intéressant et instructif!

Quoique ceux et celles qui aiment les suspenses rapides risquent peut être de s'ennuyer : ici ce ne n'est pas le suspense qui compte mais plutôt le déroulement de l'enquête avec tous ses détails.

A découvrir.
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L'Aliéniste

Ce titre fait partie de ceux que je n'aurais pas acheté si l'on ne me l'avait pas conseillé, alors merci Anne-Sara. Il est classé dans les romans policiers mais il faut savoir qu'il se passe dans la fin des années 1896 au début de New York. L'atmosphère est lourde, grise, engluée dans les bas-fonds de certains quartiers. L'enquête sera menée par un "aliéniste", Lazlo Kreisler, qui va s'entourer d'amis dont un chroniqueur criminel, ainsi que d'autres personnes attachés à ses expériences. Le préfet, Théodore Roosevelt, sera l'instigateur de cette recherche hors du commun. Je suis assez éprise de ce style de récit où l'on ne voit le jour que lorsqu'on lève les yeux du livre.



- "Note de l'auteur : Avant le XXe siècle, les malades mentaux étaient considérés comme aliénés, c'est-à-dire étrangers, non seulement au reste de la société mais aussi à leur propre nature. Les spécialistes qui étudiaient et traitaient leurs pathologies étaient connus sous le nom d'aliénistes."



Les pouvoirs publics d'alors ne se sentent pas concernés par les meurtres barbares de jeunes enfants "particuliers". Voilà pour l'histoire.

Il y a ici plus de 570 pages de recherches, de détails, précisions, perceptions sur l'âme humaine, mais aussi d'incroyables descriptions de cette Amérique à cette époque ainsi que la non considération de ses immigrés.



- "Un paysage d'échoppes fermées par des volets coulissants défilait de part et d'autre de Delancey Street et semblait nous escorter vers le front de mer, juste au-dessus de Corlears Hook, les bas-fonds du Lower East Side, où se regroupaient les cahutes et les taudis les plus pouilleux. Une macédoine de cultures et de langages se combinait pour donner au quartier sa couleur immigrée…"

- "Mais ici, rien ne semblait anormal, pas plus la danse du linge gelé que le ballet furtif des spectres qui désertaient les noirs pas de portes pour s'aventurer dans les allées obscures, vêtus de sombres hardes, foulant de leurs pieds nus l'amalgame verglacé d'urine, de suie et de crottin qui couvrait le sol…"



Un beau coup de cœur pour ce récit et son auteur, j'ai été emportée par l'histoire et l'écriture dès le début et je ne manquerais pas d'aller farfouiller dans ses autres textes.



"Un monde digne d'Eugène Sue. Avec l'ombre de Sherlock Holmes qui plane, non loin de celle de Jack l'Eventreur." Jean-Luc Douin.

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L'Aliéniste

Découvert lors de sa sortie chez Pocket, L'Aliéniste fut un énorme coup de coeur. Caleb Carr signe là un roman formidable et complexe, alliant le thriller au roman historique, une étude psychologique et un précis sur les débuts des méthodes criminologiques.

L'histoire se déroule dans le New-York de 1897. Un crime atroce et hors norme est perpétué sur un jeune garçon. Le Préfet de police Théodore Roosevelt, qui deviendra quelques années plus tard le 26ème président des États-Unis, met sur pied une cellule d'enquête officieuse pour trouver le coupable. Cette fine équipe comprend le narrateur, dandy journaliste, Sarah fine mouche et dotée d'un caractère fort, des jumeaux policiers à l'allure maladroite mais au point en matière de nouvelles sciences criminologiques. Et bien sûr Laszlo Kreitzler, l'aliéniste du titre. Thérapeute aux méthodes décriées. Un personnage atypique, ténébreux et totalement fascinant.

Chacun apportant ses atouts et sa réflexion, ils vont partir du crime et de la victime pour déterminer la personnalité du tueur. Profileurs avant l'heure.



Ce roman est un régal. L'enquête est passionnante et nous fait découvrir les premiers recours à la science (chimie, psychologie, etc) dans une enquête, à commencer par la poudre révélant les empreintes digitales. Caleb Carr aborde aussi le bertillonnage, processus d'identification créée par le Français Bertillon. L'intrigue se focalise surtout sur la détermination du psychisme meurtrier. C'est à une véritable plongée dans cet esprit malade que Laszlo invite ses partenaires.



L'auteur dépeint avec brio le New-York fin de siècle, qu'il s'agisse de ses bas-fonds les plus sordides aux salons huppés, ses gangs organisés par un dandy dangereux et racé.

L'écriture parachève les qualités du roman en étant dynamique et teintée d'ironie dans la bouche du journaliste (j'ai en tête les paris sur accidents pris par les convives du restaurant Delmonico's).



Parler de L'Aliéniste m'a donné envie de me replonger dans cette atmosphère si particulière qui s'en dégage. Je crois que je vais céder aux plaisirs de la relecture.
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L'Aliéniste

L'aliéniste, mon tout premier du romancier Caleb Carr, une œuvre qui m'a conquis très vite, malgré le caractère effrayant que peut avoir ses 500 pages en petit caractère.

L'histoire, aussi sordide soit-elle, est captivante. L'auteur nous plonge avec envoûtement dans un New York sale est dangereux, exactement comme je me l'imaginais à cette époque, et nous transporte dans cette histoire macabre.

Ce roman nous permet également de comprendre les débuts de la psychiatrie moderne, à savoir, pourquoi certaines personnes font-t-elle ce qu'elles font.



Une phrase du livre que j'ai particulièrement aimé, et qui décrit je trouve très bien le roman : «Selon Kreizler, nous autres, américains, n'avons jamais cessé de courir. Quand personne ne nous regarde, que nous sommes seuls face à nous-même, nous courons, toujours aussi rapides et peureux que naguère, pour fuir les ténèbres que nous savons cachés derrière la porte de tant de foyers apparemment sans histoires, pour fuir les hantises greffées dans la cervelle des enfants par ceux-là même que la nature leur dit de croire et d'aimer , nous courons, plus pressés et plus nombreux encore, vers le mirage de ces potions, de ces médications, de ces prêtres, de ces philosophies qui nous promettent de terrasser nos frayeurs et nos cauchemars, et qui nous réclament, en échange, une dévotion servile. »

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L'Aliéniste

L'aliéniste met en scène un personnage obscur, aux faux airs de Sherlock Holmes, un psychiatre européen immigré aux États-Unis et dont les théories dérangent à l'époque où l'on considère la folie innée, Laszlo Kreizler. Pour ce médecin, les actes des gens dépendent le leur enfance, de ce qu'ils ont vécu, ils deviennent ce qu'ils sont et ne naissent pas ainsi. Il cherche alors à comprendre ces hommes et ces femmes qui commettent des actes innommables, ne juge pas et considère que temps et écoute peuvent en faire d'autres êtres humains.



A ses côtés, Caleb Carr met en scène un éminent personnage historique qui nous est plus connu, à nous Français, pour son poste de Président des États-Unis d'Amérique que pour ses quelques années en tant que Préfet de police de New-York, à savoir Théodore Roosevelt. Par l'intérmédiaire de ce personnage, l'auteur introduit un réalisme historique certain, puisqu'il campe l'intrigue dans un contexte de dénonciation de la corruption qui faisait rage à l'époque dans la police new-yorkaise. On découvre la ville à la fin du 19e, avec ses beaux quartiers et ses bouges, ses malfrats à la solde du parrain du coin et ses grands travaux qui participent à la métamorphose de la ville.



Pour nous relater l'enquête qu'ils vont suivre, l'auteur a créé un narrateur qui va participer tout aussi activement aux recherches en la personne d'un journaliste. C'est lui qui aura la charge, au lendemain de la mort de Roosevelt en 1919, de raconter au monde comment, dans le secret d'un immeuble sur Broadway, quelques hommes et une femme tentèrent de brosser un portrait d'un meurtrier, portrait qui devait leur permettre de mettre la main sur l'homme qui effrayait toutes les familles du coin...



Avec quelques scènes d'action, très légère, mais surtout une grand attention portée à la construction de la psychologie du meurtrier, L'aliéniste est un excellent roman noir, avec des personnages bien trempés, attachants pour certains, qui vous transportera directement dans un New York en pleine mutation, plus noir et plus impressionnant que ce que j'en imaginais déjà...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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L'ange des ténèbres

New York, juin 1897.

Compte tenu du fait que je n'ai pas lu " l'Aliéniste " ( grand prix de littérature policière de 1996 ) : j'ai mis une cinquantaine de pages à faire connaissance avec l'équipe du psychiatre Laszlo Kreizler et de ses fidèles compagnons !

En s'efforçant d'oublier l'affaire John Beecham, le chroniqueur du N.Y Times : Moore; Sara Howard : détective privée au service des femmes; les inspecteurs et frères Issacson avant-gardistes en matières scientifiques; le géant Cyrus et Stevie Taggert : le narrateur de l'Ange des Ténèbres vont rechercher Ana Linares qui a été kidnappée ! C'est la fille d'un diplomate espagnol et, les recherches doivent rester secrètes.

En effet, c'est une affaire délicate et politique qui est confiée à Sara car l'Espagne et les U.S sont sur le point d'entrer en guerre pour l'annexion de Cuba.

L'équipe de l'aliéniste va courir les bas-fonds de New-York, les prostituées, les caïds en calèches, en fiacres, en tramway ...les quartiers chics et, ils vont se réunir au 808, Broadway pour faire le point sur leurs recherches respectives mais sur leur route il y a : Libby Hatch qu'ils soupçonnent de nombreux crimes et en particulier d'avoir tué, entre autres ses 2 fils et d'avoir martyrisé sa fille Clara.

Avec le juriste Rupert Picton, ils vont tenter de rassembler des documents pour constituer un dossier dans le but de la faire inculper, de son coté : l'aliéniste tente en priorité de comprendre les motivations malsaines de cette femme au passé criminel. Quand elle sera enfin capturée, emprisonnée : Darrow, son avocat va manipuler le jury pour la disculper ! Elle va encore leur échapper au point que Moore demandera le renfort de son ami Roosevelt : secrétaire d'état à la marine pour la récupérer car elle est protégée par une équipe de malfaiteurs redoutables !

Un thriller de 620 pages avec des longueurs, de nombreux personnages et l'approche moderne de la théorie des preuves pour mener à bien une inculpation ainsi que l'analyse psychologique d'une criminelle hors norme : une " serial killer " du XIX ° siècle !

L.C thématique de Mai 2023 : un roman étranger non francophone.

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L'Aliéniste

New York, fin du 19ème siècle. John Moore, reporter au New York Times, est appelé d'urgence par son ami le Dr Kreizler, précurseur de la pyschologie, suite à la découverte macabre du corps d'un enfant mutilé, sur les bords de l'East River.



Le lecteur est tout de suite embarqué dans une course poursuite pour identifier le tueur en série qui se cache derrière ces meurtres et deviner la cible, le lieu et le jour de son prochain meurtre.



Dans les ruelles d'un New-York en pleine ébullition, découvrant le monde des immigrés, des lieux de prostitution, côtoyant Theodore Roosevelt, Laszlo Kreizler, JP Morgan, balbutiant dans mes investigations, admirant les déductions amenant petit à petit nos enquêteurs à dresser la psychologie de notre homme (ou femme, qui sait...), tremblant lorsque les événements ne se déroulent pas exactement comme prévu, j'ai passé un très bon moment (si tant est qu'on parler de bon moment, lorsqu'on découvre des corps d'enfants mutilés, assiste à des autopsies macabres,...).



Un excellent roman sur les prémices de la psychologie criminelle. Palpitant !
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L'Aliéniste

Il arrive parfois que certains livres vous marquent.

L'aliéniste fait partie de mes livres qui m'ont laissé quelque chose.



L'histoire relate la chasse à l'homme menés par un aliéniste, le Dr Laszlo Kreizler, un journaliste, John Moore, une secrétaire, Sara et deux inspecteurs, les frères Isaacson.

Là, rien d'exceptionnel pour un thriller.

Les crimes sont particulièrement atroces, des meurtres d'enfants prostitués.

Mais dans ce genre de littérature, il faut s'attendre à cela.



Non, je pense que, ce qui m'a marqué, c'est les personnages et plus particulièrement le Dr Kreizler!

Quel personnage!

Avec son humanité, ses talents d'orateurs, sa perspicacité, ses observations mais aussi ses théories!

En prenant par exemple, des personnes accusées de crimes à son service afin de les réinsérer dans la société, estimant qu'ils avaient des circonstances atténuantes.

Leur passé, et plus précisément leurs blessures, ont d'après lui, joué un rôle dans leur comportement.

Thèse qu'il défend tout au long du récit.

Ce concept a fait du chemin depuis mais l'histoire relaté datent de 1896.



Les personnages secondaires comme Marie, Cyrus ou Stevie, les trois membres du personnel du docteur ne sont donc pas dénué d’intérêt non plus. Chacun d'entre eux à son histoire, ses failles et cela leurs donnent une profondeur.



Enfin, il y a le rôle que la psychologie joue dans ce roman.

On en trouve souvent, me direz-vous, dans les thrillers, mais peut être pas de cette manière là.

Beaucoup d'explications, de théories, de débats et finalement peu d'action.

Cela peut rendre la lecture fastidieuse, il est vrai.

Mais, pour ma part, j'ai trouvé cela très intéressant!



Livre que je recommande donc!



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Le Secrétaire italien

Caleb Carr, l’auteur de L’aliéniste, adapté il y a quelques temps en série, avait initialement été sollicité afin de rédiger une nouvelle fantastique destinée à intégrer un recueil consacré à Sherlock Holmes. Se laissant porter par l’exercice, l’auteur est allé bien au-delà de la commande initiale.



Cette ambivalence se retrouve clairement à la lecture de cette nouvelle qui n’en est pas vraiment une, sans vraiment être un roman. Le texte est à la fois long pour l’une et court pour l’autre. L’aspect fantastique est réduit à sa plus simple expression. Il va certes être question d’un fantôme, de manifestations étranges, de morts inquiétantes, mais tout cela reste au deuxième plan.



La comparaison avec Le chien des Baskerville est peut-être fondée pour ce qui concerne le personnage de Sherlock ici présenté. Nous avons droit à un détective manipulateur, arrogant… et pas toujours bien inspiré. De son côté Watson fait des siennes et se révèle plus perspicace que de coutume, ce qui ne l’empêchera pas de commettre des erreurs qui confinent à la comédie (décidément ses traitements sont vraiment… originaux et toujours bien arrosés, santé !).



Mycroft sera également de la partie. Hélas, nous avons ici affaire à une version assez éloignée du personnage original. D’ailleurs, l’auteur lui fait vivre des heures assez difficiles et quelques passages amusants (quoique à la limite de la grossophobie).



Malgré tout cela, l’éditeur se défend de produire un ouvrage humoristique. L’histoire proposée est sérieuse, malgré plusieurs passages plutôt cocasses. La trame est assez simple en fait et est terriblement terre-à-terre. Dommage que l’histoire manque d’ambition malgré toutes les pistes présentes ici. La plupart se sont pas exploitées ou demeurent sous-exploitées.



L’ensemble est facile d’accès car le style de l’auteur est sublime. Le travail de traduction est clairement à la hauteur. Nous partons ici sur un roman court, facile à lire, qui nous offre beaucoup de temps avec Sherlock et Watson (notamment au travers d’une longue introduction), quitte à faire passer l’enquête au second plan.



Au final cet apocryphe n’est pas la référence genre du genre, mais offre un bon compromis avec un pastiche.
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L'ange des ténèbres

Voici donc le second (et dernier, je le crains) volet des aventures de ce groupe improbable formé autour du Docteur Lazlo Kreizler dans L'Aliéniste, auquel il est fait référence à plusieurs moments dans cet opus puisqu'il s'est passé à peine une année entre les deux affaires.



On y retrouve Sara Howard, qui a quitté la police de New-York pour fonder son agence de détectives, le journaliste John Moore, les brillants inspecteurs Lucius et Marcus Isaacson, le géant musicien Cyrus Montrose, ainsi que le gamin attachant Steve Taggert, pupille du docteur Kreizler et accessoirement son cocher.



Stevie est cette fois-ci le narrateur, à la suite du pari qu'il fait en 1919 avec Mr Moore. Il revient donc aux évènements qui les ont confrontés à Mrs Elspeth Hunter en 1897, lorsque Miss Howard est recrutée par la Señora Linares pour retrouver sa petite fille disparue.



L'enquête démarre sur fond de dissensions entre l'Espagne et les Etats Unis ; en effet, l'enfant est la fille d'un diplomate espagnol en poste à New York, et ce qui se révèle être un enlèvement peut être le détonateur qui plongera les deux pays dans un conflit ouvert (dans les faits, la Guerre hispano-américaine éclatera en avril 1898).



Mais, très rapidement, l'équipe qui s'est reformée à l'appel de Miss Howard se retrouve face au ravisseur de l'enfant, une femme dont le souvenir hantera chacun des enquêteurs-détectives : Mrs Elspeth Hunter, une incarnation du Mal comme on en fait peu.

Tous comprennent rapidement que l'aspect politique n'est pas à négliger, pour éviter de plus fortes tensions, mais qu'il n'est pas le mobile.



On retrouve dans la trame de ce livre la quête des motifs du criminel dans son passé, qui participait déjà de la démarche de L'Aliéniste. Mais le travail d'investigation reconstituant le parcours de cette femme prend beaucoup plus de place dans L'Ange des Ténèbres, parce que nos héros sont totalement impuissants face à cet être, à sa capacité d'abominations et à ceux qui la protègent.

Il est donc primordial pour le Docteur Kreizler et ses compagnons de la comprendre afin de tenter d'anticiper ses réactions et l'empêcher de nuire.



J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir les personnages de L'Aliéniste. Caleb Carr a un talent certain pour les situer dans le groupe, mettre en avant les liens et les épreuves qui les unissent, l'attention qu'ils portent les uns aux autres. Ils se complètent formidablement pour mener les enquêtes, chacun ayant ses compétences spécifiques.



Le New York fin de (XIXe) siècle est toujours aussi bien décrit. A cela s'ajoutent toute cette découverte de l'état de New York en suivant l'Hudson pour remonter dans le passé de Mrs Elspeth Hunter, ces paysages qui enthousiasment Stevie, ces villes-champignons sans grâce qui le désolent au premier abord.



J'ai vraiment apprécié la façon dont les membres du groupe doivent agir pour contrer la malfaisance de cette femme, qui les amène forcément à réviser de que tous sauf Sara pensent du crime féminin, impossible même à envisager pour certains d'entre eux puisque La Femme en est incapable voyons... ou alors c'est qu'elle est folle. Les réticences des uns et des autres, ou les limites à leur compréhension qui seront balayées par les faits au fil du récit, sont bien amenées, bien situées dans la société de l'époque.

Cela reste un vrai sujet de réflexion aujourd'hui, d'ailleurs, et bien des remarques de Sara et du Docteur Kreizler peuvent être reprises telles quelles.



Le suspens de cette enquête avec ses fausses pistes, ses culs de sac, ses révélations, ses rebondissements, m'a tenue en haleine jusqu'au bout. La minutie qu'y apporte Caleb Carr explique les 720 pages du livre, mais ça déroule sans effort, la lecture en est aisée et les héros attachants.



Il n'y aura manifestement pas de troisième tome...

Je devrai me contenter de ces deux-là.

Soupir...

Dommage, je serais bien retournée au 808 Broadway pour de nouvelles affaires, et j'aurais bien passé des soirées à écouter Sara, Lazlo, John, Cyrus, Lucius, Stevie, Marcus confronter leurs opinions et parler de leurs trouvailles pour faire progresser l'enquête, confortablement installée avec eux dans le salon du Docteur...
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L'Aliéniste

Un sérial killer, les balbutiements de la police scientifique (découverte des empreintes digitales, la graphologie, la recherche du profil psychologique de l'assassin), un voyage à New-York au 19èmes siècle....

Un thriller tel que je les aime.... Je n'en dirai pas plus toutes les critiques sont élogieuses.

J'ai adoré à lire...
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L'Aliéniste

Au-delà de l'aspect thriller gore, ce roman est aussi une agréable chronique du New York de la fin du 19ème tant sur son organisation sociétale que sur le développement de ses infrastructures.

L'enquête est également prétexte à nous faire partager les balbutiements du profilage de façon didactique.

Bref, un thriller tranquille et intéressant
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L'Aliéniste

Lorsque le corps d'un jeune prostitué assassiné avec une violence sans nom est découvert à New York, Theodore Roosevelt - alors préfet de police - décide de faire appel à deux de ses plus vieux amis, Lazlo Kreizler et John Moore. John est un journaliste à l'esprit affûté et Lazlo est un aliéniste, un médecin spécialisé dans les maladies mentales. Ce dernier est également adepte de théories modernes et révolutionnaires qu'il va utiliser pour attraper le meurtrier. Constituant une petite équipe discrète, il va travailler sur l'enquête d'une façon qui semble s'approcher énormément de ce qu'on pourrait appeler le profilage..





Cela faisait une éternité que j'avais envie de lire ce roman dont j'avais entendu énormément de bien. Sa réédition aux Editions Presses de la cité m'a permis de découvrir enfin Caleb Carr et son fameux Lazlo Kreizler et je dois dire que je suis totalement séduite.



Lazlo Kreizler - le fameux aliéniste - est un personnage fascinant, on croirait un héros de la série Esprits Criminels rejeté cent ans en arrière, ses déductions et ses analyses étant profondément perspicaces pour l'époque. C'était très intéressant de voir la façon dont ses collègues et les policiers en général le traitaient, comme un véritable charlatan, un sorcier ou un médium n'auraient pas de réputation moins crédible à leurs yeux. Ses co-enquêteurs sont tout aussi attachants, leurs maladresses et leurs défauts les rendant très crédibles, très accessibles. On s'accroche à leur petit groupe, on préfère l'un ou l'autre mais ils forment un tout vraiment touchant, je me suis réellement attachée à chacun d'entre eux.



L'enquête m'a tout aussi séduite, peut-être même plus si c'est possible. Visiter les quartiers malfamés du New York de la fin du dix-neuvième était une expérience des plus intéressante.. et assez dégoûtante je dois dire. Que d'horreurs et de saleté, l'auteur ne nous épargne aucun détail pour rendre l'expérience des plus véridique. On est plongés dans la fange des vilains quartiers, on côtoie tenancières de bordel et enfants prostitués, le tout comme si c'était incroyablement.. normal. On s'y fait, à force, mais la plongée du début est étonnante.



A côté de ça, le gros point fort du roman est sans aucun doute cette possibilité de découvrir les débuts du profilage ainsi que d'autres façons d'enquêter qui semblaient révolutionnaires et totalement ridicules aux policiers de la vieille école, c'est-à-dire presque tous. Victimologie ou empreintes digitales, on découvre les balbutiements de nombreux outils qui semblent tout à fait classiques de nos jours. Certains passages étaient tout de même un peu longs, souvent quand nos enquêteurs citent et re-citent des extraits d'articles de psychologues célèbres mais c'est relativement gérable.



L'enquête concerne des meurtres particulièrement choquants, il faut le dire. Je ne le conseille pas à ceux qui n'ont pas l'estomac bien accroché, les détails scabreux sont présentés de manière bien détaillée, sans faux-semblant. C'est très prenant et j'ai adoré voir nos héros patauger dans la boue pour pouvoir découvrir le meurtrier. Le grand dénouement était très bon et le chemin jusque là encore plus.



Une incroyablement bonne découverte donc! J'ai été absolument séduite par ce roman de Caleb Carr et je n'ai qu'une envie: lire la suite!
Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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Le Secrétaire italien

J'ai arrêté cette lecture à la page 127.

La couverture mentionne : une nouvelle aventure de Sherlock Holmes. C'est la raison pour laquelle je me suis procuré cet ouvrage, d'autant que j'avais beaucoup aimé et apprécié tant "L'aliéniste" que "L'ange des ténèbres" du même Caleb Carr. J'ajouterai que j'ai lu, relu et re-relu l'oeuvre de Conan Doyle relative à M. Sherlock Holmes et au Docteur Watson. Avec bonheur!

Il n'est pas dans mes habitudes d'arrêter une lecture, ici ce n'était plus possible de continuer. J'avais beau me dire : encore une page, encore une page, le livre me tombait des mains et je m'endormais sur mon fauteuil.

Carr signale qu'il a actualisé l'orthographe du Dr. Watson pour certains mots. Il se fiche de nous, sauf s'il s'agit de l'anglais bien sûr.

Ce roman est du pur bavardage, il ne se passe rien ou presque. Il faut attendre la page 100 pour lire un peu de mouvements dans le récit et encore, rien de bien formidable, du moins pour Holmes et pour nous lecteurs. L'arrivée de Holmes grand frérot, Mycroft, n'y change rien, pourtant lorsqu'il y a les deux frères, en général, ça vole haut, là, non! Dialogue indigent, redondant, on tourne autour du pot, chutttt, tête vers le droite, la gauche, non nous écoute! Mais on s'enfiche des écoutes nous! Du mouvement, on veut du mouvement. Rien, dodo l'enfant do.

Là dessus, vient se greffer l'histoire de Marie Stuart, que tout le monde connaît ou presque (livre de Zweig, pièce de Schiller et film de je ne sais plus qui), racontée par Holmes et là le lecteur fulmine : que ça bouge, que ça bouge, de l'action, de l'action, bref, rien.

Voilà mon sentiment sur ce livre que je ne note pas par respect pour Conan Doyle.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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L'Aliéniste

Que d'humanisme et d'intelligence de la part des personnages principaux. Que de courage pour oser suspendre à ce point ses jugement et ses pulsions de vengeance vis-à-vis de monstres prétendus. Ce pour tenter de comprendre l'humain, l'enfant qui demeure enfoui au loin, et comment certaines causes terribles peuvent produire certains effets plus terribles encore par une alchimie complexe, tordue ou hasardeuse.

Je ne parle pas de l'écriture de l'auteur, de son style ou de ses intentions car j'ai trouvé l'histoire, les personnages et le propos tellement forts qu'il ne me reste que cela. Quand l'auteur fond aussi naturellement dans son œuvre, c'est qu'il est Grand.
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L'Aliéniste

Livre reçu dans la Kube après une demande spéciale de ma part : recevoir un livre qui me replonge dans l'univers historique et criminel du Requiem des abysse et du Leviathan de Maxime Chattam avec cette ambiance de thriller sombre ou les protagonistes ont peu de moyens technologiques à leur disposition mais de grandes idées et un excellent entourage.

Si je n'avais pas tant aimé le diptyque de Chattam j'aurais presque pu lui préférer cet ouvrage. Les personnages y sont mystérieux, sombres et néanmoins attachants. Le rythme alterne entre dérangeant et alletant. Les petites histoires dans la grande apportent de la profondeur au récit et à la psychologie des personnages.

Les références à l'Histoire avec un grand H sont agréables et ancrent le récit dans la réalité. C'est bien écrit, ça torture le lecteur... Impossible de s'arrêter. Exactement ce que j'attendais.

Et j'ai apprécié découvrir la série inspirée du livre après sa lecture. Elle est également très bien faite et nous replonge dans l'ambiance avec son excellent casting.
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L'Aliéniste

Ce roman est hypnotique, tortueux, torturant et habile.

Malgré les crimes d'enfants, crus, violents, l'enquête, passionnante, nous entraîne dans la fin du XIXe siècle aux USA... nous faisant croiser, notamment, un futur président (T.Roosevelt) et une jeune femme moderne et ambitieuse.

Les personnages sont fascinants même dans leurs zones d'ombre ; les méandres et arcanes de la chasse sont déroutantes à souhaits et les atermoiements galants sont délicats.

J'avais adoré la série et j'ai dévoré le roman... qui va atterrir dans mon bilan 2019..
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