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Citations de Carole Zalberg (169)


Carole Zalberg
Le maître archer



Toi, absent qu’il faut aimer…
terme qui nous échappes et nous poursuis
comme l’ombre d’un oiseau sur le sentier:
je ne veux plus te chercher.

Je vibrerai sans presque ajuster ma flèche
pourvu que soit tendue la corde de mon cœur :
voilà ce que m’enseigne le maître archer zen
qui depuis trois mille ans Te voit.
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Carole Zalberg
L'heure creuse

C'est le matin

Café lové
au fond des mains,
j'avale le silence,
étreins
le jour délavé,
ses danses,
écoute loin
réveil des pavés

La maison, un désert
encore dérangé
des rires d'hier
pleine de nuit
attend que je la prépare
aux heures de lumière
le retour en fanfare
des petites vies

Je goûte
à cette paix
de cristal cher
puis je le vivrai
mon temps sur terre
qui s'ajoute

Revue Vagabondages
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Ma petite fille.
Les mots, qui se plantent dans le cœur de Lili, qui lui font mal parce qu'ils sont en retard d'une vie, flottent encore au dessus d'elle quand l'eau l"accueille.
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Francky se disait manager d'artistes. Iil était surtout beau parleur et prince des nuits crues.Il connaissait tous ceux qu'il y avait à connaitre quand on voulait aller de fête en fête sans jamais laisser à l’ivresse le temps de retomber.
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A l'heure de refermer ce journal, je prends conscience d'un renversement. Je me suis habituée à être nous. Polyphonique, tourmenté,tiraillé jusqu'au déchirement. Un nous absolument nouveau pour moi, à la fois douillet et hérissé de pièges et de piquant.
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La nuit, rien d'autre ne chasse ses terreurs que des bras d'hommes. Pas leur sexe ni leurs prouesses, contrairement à ce qu'ils croient tous. Elle veut seulement des bras forts entre elle et le froid de la mort.
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J'ignore ce qui, de mon silence, de nos épreuves, de ton désœuvrement ou de toute autre chose encore a été le premier vacillement.
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Le sommeil de [Timon], c'est du plomb, de l'acier trempé, un puits sans fond. On jurerait qu'il est en hibernation. Il peut empêcher tout le monde de dormir à force de ramper, de sursauter, de lancer ses bras en l'air ou de pédaler dans le vide [en dormant], mais pour le réveiller, c'est une autre histoire... (...)
Lania, qui est l'aînée des enfants, a de nombreuses responsabilités. Par exemple, c'est elle qui est chargée de veiller à ce que la maisonnée ne tarde pas trop à entamer les tâches quotidiennes. A force, elle est devenue experte en réveil de Timon. Elle a inventé pour cela une chanson magique. Elle seule en connaît les paroles un peu folles. Et il faut la chanter dans la paume du petit, pas à son oreille. Personne ne sait si c'est le chatouillis du souffle sur sa peau ou les mots de Lania qui le sortent de sa léthargie. Toujours est-il qu'au bout de quelques secondes, alors que ni les conversations, ni le bruit des gamelles entrechoquées, ni même les quelques coups frappés sur le tam-tam pour se dérouiller les mains avant d'aller nourrir les bêtes et travailler aux champs n'ont dérangé le lourd sommeil de Timon, il referme le poing comme s'il voulait empêcher la chanson magique de s'envoler et il se redresse d'un coup, tel un petit ressort à tête d'enfant.
Alors la journée peut commencer.
(p. 8-10)
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Et puis elle avait dit "avec Louis, mon mari" et il avait su sans comprendre le mot lui-même qu'il était en retard d'une vie.
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Rien n'y avait fait : en surface, ils étaient assortis. Mais leurs racines ne pouvaient s'emmêler dans le même terreau. Sans injures, sans violence apparente, leurs êtres profonds, encouragés chacun par sa clique de morts et de vivants, se battaient comme des chiffonniers.
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Le silence de son père, face à cet étalage de hauts faits et de fierté, avait été aussi violent pour Suzan que s'il avait déchiré sous ses yeux toutes traces de leur passé commun. C'était cela qui avait achevé de l'écoeurer.
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Je vais donc jusqu'à l'épuisement, ne sens pas les plaies à mes pieds nus et partout où des branches, des ronces, des cailloux ont mordu ma chair. J'ai deux coeurs au travail. Quand le mien faiblit, le tien, petit battement d'oisillon dans mon dos, le ranime - j'ai noué un pagne comme le faisait ta mère et t'ai accrochée à moi peau à peau. Contre mon buste je suis ton monde doux et tu ne cries plus. Mon coeur d'homme obéit à ton coeur d'enfant.
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Carole Zalberg
Face à mon ordinateur, je reprenais brièvement confiance, battais le rappel de mes connaissances et de mon infaillible volonté avant de replonger, souffle court et cœur à vif, dans des eaux que je finirais malgré tout par dompter. D’instinct, j’avais peu à peu trouvé la solution : je me dématérialisais. J’écrivais, filmais, dessinais, enregistrais ma vie transplantée, me déchargeais du poids des jours dans un blog bientôt très fréquenté, et me réinventais dans la foulée. Il y avait de la fermeté et de l’insolence dans mon trait. Je rattrapais, derrière mon écran, vingt ans de docilité et me révélais plus flamboyante que je ne l’avais jamais été. À la fin de ma première année, j’avais entraîné dans mon sillage une petite cour émoustillée par ma relative audace. Un assemblage hétéroclite de gentils faiblards se rebellant, certes modérément, par procuration. Dans le miroir déformant de leurs regards serviles et flatteurs, de leur flagornerie sur les réseaux, je me pris à rêver qu’il y avait pour moi aussi, finalement, dans cet avenir que je n’avais jusqu’alors pas pris la peine d’imaginer, un destin d’envergure.
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Qui avons-nous offensé, nous, femmes et filles yézidies que le monde a découvertes en même temps que notre calvaire ?
Les combattants de l'EI nous ont dit d'oublier les membres de notre famille. Nous sommes leur butin de guerre. Partout où ils ont triomphé, nous avons été triées. Ils nous ont séparées des hommes et des vieillards.
Parfois ils nous vendent et parfois ils nous offrent en cadeau.
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...Anna n'est plus qu'une élève. Une bonne élève même, que son institutrice apprécie et encourage. C'est le seul endroit qui lui parle d'avenir, lui laisse espérer que cette chose rugueuse qui lui sert maintenant d’existence ne sera pas toujours là, à la happer dès le réveil.
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Elle a laissé émerger un décor qui ressemble à sa vie gâchée, défaite et refaite à l'envi. C'est une présence vivante, une excroissance mêlant objets et déchets liés à elle, une tumeur qui pousse autour d'elle plutôt que dans son corps trop artificiel. Le parfait reflet de sa dérive.
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Le secret est vite éventé, un confrère débordant de bonnes intentions se chargeant de mettre le père au courant. A la clinique où l'IVG est pratiquée, on orchestre en choeur une véritable punition. On choisit le processus le plus long et le plus douloureux, ne lui donne rien pour calmer la douleur, ne cherche à aucun moment à la réconforter. Au contraire, il faut qu'elle paie et n'oublie, de sa vie, ce qu'il advient des trainées.
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On dit qu'une chanson peut être un pont, Maman.
Mais je dis que c'est aussi le sol sur lequel nous nous tenons.

(Ocean Vuong)
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Oui, c'est juste une histoire de temps, tu comprends. On vient toujours d'ailleurs, il y a plus ou moins longtemps. On a été plus ou moins ballotés, plus ou moins accueillis ou chassés. En soi demeure la possibilité du départ. On garde parfois toute une vie le nécessaire à portée de fuite.
Et puis un enfant naît, qui se sentira chez lui.
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Elle a rêvé autrefois qu'au fond de ce corps elle serait tranquille et bien cachée, mais les yeux, quand ils sont sans désir, percent la chair et ses déguisements.
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