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Critiques de Christian Chavassieux (187)
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Je suis le rêve des autres

Comme c'était beau ! J'ai même versé une petite larme à la fin. Magnifique, émouvant, une belle quête, un beau voyage dans la réflexion. J'ai adoré ses échanges entre ce petit garçon de sept ans et ce vieil homme qui souhaite se repentir de son passé. Une transmission pacifique et pure au-delà de l'aboutissement du Pardon. Cette quête différente, n'est que le bon chemin à prendre pour les deux. Merveilleux. (Et j'adore le titre).

Pour plus de consistance, je vous invite à lire la critique de HordeDuContrevent.
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Je suis le rêve des autres

Comme le dit la maxime, le chemin importe plus que la destination et si nous ne sommes pas sûrs de retenir aussi bien tous les enseignements que Malou aura tiré de ce voyage, restera en mémoire une grande tendresse pour cette aventure.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Je suis le rêve des autres

La chanson de Malou commence à peine, le majestueux Myra et la sublime Pryga seront des étapes essentiels dans la vie de ce jeune explorateur, guidé par le sage Foladj, un Gandalf au passé tumultueux, un Merlin attiré par une ancienne civilisation, un Dumbledore guidant un enfant élu à travers le monde de Pangée !
Lien : https://syfantasy.fr/critiqu..
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Je suis le rêve des autres

Dans Je suis le rêve des autres, Christian Chavassieux nous attache aux pas de Malou et Foladj. Suite à un rêve fait par ce jeune garçon, âgé de 8 ans, les sages de son village pensent qu'il est un reliant. Mais pour en avoir la pleine confirmation, il va devoir prendre la route afin de se rendre auprès de ceux qui savent. Néanmoins, il ne partira pas seul car un vieux guerrier va l'accompagner dans ce voyage. Si pour l'un, celui-ci sonne comme la dernière étape de sa vie, il en va tout autrement pour l'autre car cela inaugure le commencement de quelque-chose de grand. C'est donc dans un parcours, qui s'annonce déjà semé d'embûches, que nos deux protagonistes s'engagent. Finalement, en ce début du périple, nul ne sait comment les événements vont tourner alors tout peut arriver.



Entre roman initiatique et récit d'aventure, Christian Chavassieux nous immerge dans un texte intimiste dont l'intrigue se ressert exclusivement autour de ses deux personnages principaux. En effet, il met en scène ici deux protagonistes aux antipodes l'un de l'autre avec d'un côté, un enfant qui commence sa vie et s'émerveille de tout ce qu'il découvre et de l'autre côté, un vieillard qui la termine et en profite donc pour faire son bilan.



A travers Malou, l'auteur explore la figure du jeune apprenti qui entreprend une quête pour savoir s'il est ou non un élu. Sous l'égide de Foladj et des nombreuses rencontres qu'ils vont faire, il ne va pas cesser d'apprendre, ce qui va l'aider à murir. Bien que Malou soit très jeune, il fait preuve d'une certaine maturité et il a une vivacité d'esprit qui fait de lui un garçon attachant. Tout au long de l'aventure, il est tiraillé entre ses besoins de jeune garçon qui a soif de jeux avec d'autres enfants de son âge et ses doutes, ainsi que ses angoisses de ne pas être à la hauteur des attentes que les adultes ont à son égard. Malou incarne le petit garçon qui cherche à se conformer aux désirs des autres mais qui se retrouve bien vite dépassé par la situation.



Foladj, lui, est un ancien guerrier écrasé par le poids des années. Même s'il paraît aux yeux de Malou être un homme solide, Foladj est à la fois fatigué et rongé par la culpabilité de ses choix passés. Etre complexe que l'on découvre au fur et à mesure du livre, Foladj voit en Malou sa rédemption. En accompagnant cet enfant, en le protégeant coûte que coûte, il espère racheter les péchés qu'il a commis par le passé. Au travers des souvenirs, au gré des rencontres, on prend conscience de la violence qui a jalonné sa vie d'avant. Il fut sans doute un homme dur et implacable, il est aujourd'hui un homme brisé mais à la conviction sincère de terminer sur une belle et noble action.



Ils forment un duo extrêmement touchant et contribuent pleinement à nous faire apprécier ce roman.



Je suis le rêve des autres est un texte très court et pourtant incroyablement bien écrit. La plume de Christian Chavassieux est d'une grande fluidité. Si au premier abord, on plonge dans les pérégrinations de deux héros chargés d'une quête, très vite on prend conscience de la richesse de ce texte du point de vue de la multitude des thématiques abordées.



En effet, dans Je suis le rêve des autres, il est question d'approfondir cette notion de rapport à l'autre. L'auteur nous parle de relation intergénérationnelle puisque dans son livre il a associé un jeune et un vieillard et nous montre comment ils apprennent l'un de l'autre et développe finalement une relation filiale très forte. Mais, Christian Chavassieux devise aussi autour des rapprochements avec l'étranger. Il faut garder en tête que pour Malou, quitter son village natal, lui a aussi permis d'aller à la rencontre d'inconnus et de découvrir le monde sous toutes ses facettes.



Ce livre, c'est aussi une vraie bouffée d'oxygène dans le sens que l'auteur a renoué avec l'un des grands canons du genre en plongeant ses lecteurs dans une grande pérégrination qui amène les héros à traverser de grands espaces. La nature y est assez grandiose. Ainsi, ce roman est aussi une balade dépaysante qui offre aux lecteurs un plaisant moment de lecture... suite sur Fantasy à la Carte.
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Je suis le rêve des autres



"Tous nos rêves ne se manifestent pas avec la même force. Les plus marquants se révèlent souvent aux portes du jour, et bouleversent l'âme au point qu'il semble vital de les partager. Celui que fit l'enfant était de cette nature."



Malou, sept ans, semble promis à un destin exceptionnel. Les anciens du village ont reconnu en son rêve une ancienne prophétie. Il serait l'élu, "le messager des esprits", celui que tous attendaient depuis très longtemps. Afin d'en avoir confirmation, il doit se rendre à Benatia, là où siège le conseil des conseils. Compte tenu de son jeune âge, le vieux Foladj est désigné pour l'accompagner.



"Foladj avait été choisi pour protéger et guider le petit, car il était le seul, au cours de sa vie aventureuse, à s'être rendu au Berceau, le seul à avoir parcouru le continent, à parler plusieurs langues. Il avait même, disait-on, navigué sur l'océan."



*



À la fois récit de voyage, roman de formation et conte philosophique, 《Je suis le rêve des autres》 est un bijou de délicatesse et de poésie - la promesse d'un moment suspendu, hors du temps. Les mots transportent, bercent, envoûtent, caressent l'émotion.



Le lecteur (exclusivement) friand d'action, de suspense ou encore de spectaculaire risquerait de ne pas s'y retrouver. L'histoire est simple mais profonde, l'ambiance intimiste, le rythme lui, plutôt lent et introspectif. Les messages subtilement distillés possèdent un caractère universel.

Savoir si le jeune Malou est bel et bien un "réliant" ne constitue pas l'essentiel. Ce dernier réside ailleurs, dans ce que le voyage a à offrir, en termes de découvertes et d'enseignements, mais aussi dans le lien unissant les deux protagonistes.



*



Comment ne pas s'attacher à eux?

Malou, avec sa candeur, sa soif de savoir, son regard émerveillé sur le monde et ses trésors. Foladj, avec son dévouement sans faille, son désir de transmission, ses fêlures et zones d'ombre. Chacun m'a touchée en plein cœur. Ils partagent tous deux une relation magnifique, tendre et complice, basée sur la confiance, la bienveillance, le respect mutuel. L'un porte sur ses épaules le poids de l'avenir, l'autre le poids du passé. Du pire comme du meilleur, de l'innocence et de l'expérience, chacun apprendra. Avec l'amitié pour refuge, le voyage se fait école de la vie.



"Je n'ai jamais rencontré de personne plus gentille, plus patiente et attentive. Il me serait facile de mourir pour toi. Que tu sois un élu des esprits ou pas, quoiqu'il advienne, je t'aurai connu et servi, et cela vaut toutes les prophéties. "



"Avec toi, je n'ai pas peur."



Qu'ai-je aimé cheminer à leurs côtés, les suivre dans leur quête s'enrichissant d'un sens différent pour chacun. Paysages traversés, rencontres, échanges, chroniques de l'ancien monde, instants heureux ou malheureux, j'emporte ces précieux souvenirs avec moi.

Dès l'incipit, le charme à opéré et ne s'est jamais démenti. J'ai tourné les pages, tant curieuse qu'attendrie.

Une lecture comme une parenthèse bienfaisante, comme un cadeau à s'offrir et à offrir!



***



"Qu'as-tu appris aujourd'hui? Que l'on peut vouloir être plus que soit-même. Et c'est cela qui oriente et prescrit. C'est ce désir qui fait d'un enfant qui rêve, une promesse pour demain, et d'une brute repentie, un être de conscience.



La feuille emportée par les eaux ne connaît pas l'espoir de la rive. Mais tu n'es pas feuille, ô frère humain, et tes rêves disputent sa force au fleuve."



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Je suis le rêve des autres

Quelle fable magnifique, d’une poésie puissante, touchante, intimiste ! Un récit de voyage unissant un enfant de huit ans et un vieillard où dominent tendresse et émotion, un périple initiatique ponctué de découvertes, d’apprentissages, de bienveillance. Rien que la couverture, illustrée par Kévin Deneufchatel, nous offre la promesse d’un cheminement solaire, d’une quête où la destination importe moins que le chemin. Et tout part d’un seul rêve…



Malou, ce garçonnet de presque huit ans, se réveille un matin dans son petit village, Paleval, après avoir fait un rêve extraordinaire dont il parle aussitôt à ses parents. Interloqués, les parents décident d’en parler aux sages du village qui immédiatement font le parallèle entre ce rêve et une prophétie bien connue. D’après eux Malou est un réliant, un être d’exception choisi pour recevoir les doléances humaines et les relayer auprès des esprits des éléments et, réciproquement, capable d’invoquer les esprits via les rêves pour demander conseil. Pour en être certain, ils décident d’envoyer Malou à Beniata, contrée extrêmement lointaine, pour rencontrer le Conseil des Conseils qui seul pourra confirmer, ou pas, qu’il s’agit bien d’un réliant. Et dans ce cas, quelle chance incroyable pour le village qui attend cela depuis très longtemps, avoir un réliant en son sein permet d’attirer du monde, d’être moins isolés et d’être protégés. Les sages décident que ce long voyage se fera avec le vieux Foladj, le seul à avoir voyagé aussi loin.



Et voilà que commence ce long périple durant lequel nous tournons les pages, émus, intrigués, pour savoir si oui ou non Malou est bel et bien un réliant. Les toutes dernières pages nous donnent la réponse. Mais, avant même cette réponse, nous percevons au fur et à mesure de la progression que le voyage est plus important que la destination…multiplicité des paysages traversés, multiplicités des moyens de locomotion utilisés, faune et flore qui nous émerveillent de leur exotisme, diversité des personnages rencontrés, alternance de moment fabuleux et d’instants très difficiles, avec, pour clore chaque journée, la question de Foladj à son jeune maître, question devenue rituelle : « qu’as-tu appris aujourd’hui ? ». Question que nous pourrions prendre l’habitude de nous poser régulièrement me suis-je dit à maintes reprises…



« Le pays de Benter laissa place aux marche du fleuve. Les pas des lanquedins s’enfoncèrent dans un limon épais et souple, ils foulaient de vastes champs d’herbe grasse qui répondaient à leur marche par un enchantement de parfums amples, sombres et suaves ».



Christian Chavassieux magnifie ses personnages, leur donne chair, de façon approfondie et subtile. Le petit Malou est à l’aube de sa vie, innocent et pur, il s’émerveille de tout, observe et apprend de chaque situation, dispose d’une maturité étonnante pour son âge ce qui en fait un personnage particulièrement attachant. Le vieux Foladj est au crépuscule de la sienne, ce voyage est l’occasion pour lui de faire un bilan, à la fois sur les événements sombres de son passé de guerrier mais aussi sur les éléments plus lumineux de défenseur acharné d’une race d’hommes à présent éteinte, la race ancienne. Faible, fatigué, tiraillé par ce passé aux multiples facettes, Foladj voit en Malou une forme de rédemption, une façon de racheter ses péchés passés. Quant à la complicité entre les deux personnages, Christian Chavassieux nous éblouit de cette amitié grandissante, basée sur le respect, l’admiration, leurs liens se faisant de plus en plus forts au fur et à mesure du voyage, chacun apprenant de l’autre…Ce duo attendrissant est la clé de voute de la fable. L’auteur apporte à ses personnages une âme « qu’on ne trouve dans la plupart qu’en miettes et en souillures ».



« - Je n’ai jamais rencontré de personne plus précieuse, plus gentille, plus patiente et attentive. Il me serait facile de mourir pour toi. Que tu sois un élu des esprits ou pas, quoi qu’il advienne, je t’aurai connu et servi, et cela vaut toutes les prophéties - La conviction du vieux entrait dans son regard en générant une sensation de chaleur. L’enfant sentit sa gorge se contracter, réaction qui, songeait-il, précédait généralement un gros chagrin, et dont il ne comprenait pas ce qu’elle venait faire là, à cet instant, car il n’était pas triste, c’était une douleur tendre qui le saisissait, une sensation complexe, rarement éprouvée. Sur une impulsion, il se pencha pour entourer de ses petits bras le cou du vieux. Ils se serrèrent l’un contre l’autre. La poitrine de Foladj émettait de secs petits hoquets, un bizarre rire étranglé. Malou chuchota : - avec toi je n’ai pas peur – ».



Alors qu’ai-je appris de cette jolie fable ? « Que l’on peut vouloir être plus que soi-même. Et c’est cela qui oriente et prescrit. C’est ce désir qui fait d’un enfant qui rêve, une promesse pour demain, et d’une brute repentie, un être de conscience ».

Merci Christian Chavassieux pour ce récit intimiste, ce moment de beauté, de pudeur, de tendresse, je suis ressortie à la toute dernière page, « dévastée et reconstruite dans la même respiration ». Comme Malou. Comme Foladj. Une telle intensité d’émotion est rare ! De plus ce roman de voyage nous offre avec subtilité de multiples messages sur les relations intergénérationnelles, sur les bienfaits de la mixité des cultures, sur le respect de la faune et de la flore. Messages à la portée amplifiée par le côté fable du livre. Un récit solaire qui fait du bien. Et qui apporte une belle respiration humaniste…salvatrice !



« Les heures pulvérisaient les braises du jour qu’avait répandues la prodigalité du soleil ; d’autres heures bâtissaient des voutes adamantines venues avec la nuit. Les mots de l’enfant et les pensées du vieux élevaient sous ces deux clartés les sortilèges de l’amitié ».



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Je suis le rêve des autres

Pour ma première critique Babelio je me permets de la faire sur le premier texte du Label Mu que j'ai pu lire, et encore maintenant l'un de mes préférés.



Une histoire courte et simple, et qui reste pourtant marquée dans ma mémoire. C'est la traversée de deux personnages qui, au gré des champs, des collines et des lacs, vont apprendre l'un de l'autre. Une balade de réflexions sur le monde, de questions sur ce qu'ils sont et de craintes de ce qu'ils vont devenir.



C'est la découverte d'une plume, d'une collection et d'un monde que j'ai aimé redécouvrir (bien que d'une manière très différente) dans les nefs de Pangés.
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Je suis le rêve des autres

C’est un coup de coeur pour Je suis le rêve des autres de Christian Chavassieux. Le texte est sublime, d’une poésie dingue qui envoûte, transporte et émeut. Et le voyage proposé invite à l’apaisement, à la réflexion et à la rencontre de l’Autre et de soi-même avec beaucoup de justesse. C’est un texte à la frontière des genres qui est d’une humanité folle. Un petit bijou.



Critique complète sur yuyine.be!
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Je suis le rêve des autres

Un beau roman, un parcours initiatique entre un viel homme et un enfant de 7 ans. On ne sait pas trop dans quel monde on se situe, un monde imaginaire... mais cela ne dérange pas car on découvre en même temps que l'enfant. C'est un long voyage qui laisse le temps à la méditation, la réflexion, le rêve. Autant l'enfant que le viel homme avance sur leur propre chemin de vie. C'est très sincère, poètique, émouvant. Ils passent par des épreuves difficiles, des vérités qui ressortent et qui font mal. Et peu importe la fin du moment que l'on trouve sa voie.
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Je suis le rêve des autres

Un étonnant roman très contemplatif, où l'on suit le long voyage de Malou, et de son accompagnateur Foladj pour rencontrer le conseil des conseils et ainsi confirmer qu'il est un "réliant".

A la suite d'un mystérieux rêve qu'il a fait, un tout jeune garçon est envoyé par le conseil des sages de son village, accompagné par Foladj, décrit comme un vieil homme mais qui a autrefois parcouru le monde. Le jeune et le vieux vont s'attacher d'une inévitable affection, et l'on reste accroché jusqu'au bout à se poser la question : Malou sera-t-il un réliant, au bout du compte ? Et d'ailleurs, est-ce ça le plus important ?

Les deux personnages sont attachants, et leur voyage, pour peu que l'on apprécie les récit posés et lents, est très agréable à suivre. Les réflexions qui émaillent le récit sont passionnantes, parfois philosophiques - et nous, que répondrions-nous si, chaque soir, quelqu'un nous demandait "Qu'as-tu appris aujourd'hui ?".

Quelques intrigues secondaires viennent enrichir l'histoire : le passé de Foladj, sur lequel on lève partiellement le voile, la spiritualité et l'organisation de ce monde, mais aussi les peuples et la tragique disparition des anciens. En refermant le livre, de nombreuses questions nous restent : quel sera la destinée de Malou, de Foladj, comment leur monde va évoluer, et puis on voudrait en savoir plus sur l'histoire du vieil explorateur, sur le monde,.. mais au final ce n'est pas forcément si important. L'histoire est belle ainsi, avec ce qu'on peut voir du bout de la lorgnette. Il n'est pas forcément nécessaire d'en savoir trop - sans doute même que ces mystères sont préférables : on a aperçu un monde, fait un bout de chemin avec ces deux-là, partagé leurs émotions et réflexions, et on les laisse repartir.

Ou quand ce qui importe plus que la destination, c'est le voyage et ses surprises.
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Je suis le rêve des autres

Je referme tout juste ce livre de 168 pages, lu en une journée. J’en ressors apaisé et conforté sur beaucoup de choses de la vie en général. J’ai sincèrement passé un doux moment aux côtés de Malou et de Foladj et je ne peux que vous recommander ce roman si vous êtes en quête d’une lecture simple et bienveillante. Quelques éléments pour vous aiguiller:



- Vous embarquerez ici pour un magnifique voyage avec Malou, jeune garçon de 7 ans pouvant devenir un messager des esprits. Il sera accompagné par Foladj, vieux voyageur expérimenté au passé trouble. Vous traverserez de nombreuses contrées à leurs côtés afin de rencontrer les anciens, juges dans la sélection des futurs messagers. Cette aventure se situe des siècles après la disparition de la vieille race laissant la planète peuplée par les humains.



- La relation entre nos 2 personnages va être le point central de l’histoire. Tout les oppose à première vue: âge, expérience, vision des choses. Le vieil homme servira bien entendu de guide pour Malou dans son apprentissage de la patience, du respect, du pardon, de la compassion mais également de toutes les émotions. Mais le plus fascinant reste la manière dont l’enfant apportera énormément au vieil homme en lui donnant un objectif, une chance de se racheter et en le faisant grandir lui aussi. J’ai eu à cœur de suivre ce « duo asymétrique fatigué mais empreint de noblesse ».



- Les messages sont innombrables dans ce roman. Le « Qu’as-tu appris aujourd’hui ? » quotidien de Foladj insiste sur l’importance chaque jour, de tirer du positif de tout ce qui nous entoure, de prendre le temps et du recul, de rester curieux en permanence pour se bonifier. La quête incessante de nouveauté est remise en cause en mettant en valeur la routine comme moyen le meilleur et le plus simple de nous construire, en profondeur et solidement (elle ne nuit ni à l’intelligence ni aux idées). Enfin, cette histoire nous rappelle que chaque être vivant est important et porte sa pierre à l’édifice.



Vous l’aurez compris, j’ai vraiment apprécié cette lecture bienveillante qui nous rappelle les fondamentaux dans notre vie de tous les jours. N’hésitez pas et jetez vous dans ce magnifique rêve.
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Je suis le rêve des autres

En 6 pages, la situation initiale est brossée. L’enfant, que nous connaîtrons bientôt sous le nom de Malou, raconte l’épiphanie qu’il a vécue pendant un de ses rêves. Devant la qualité du récit et la teneur du songe, les anciens pensent que cet enfant peut être un réliant, « un oracle des origines », trait d’union entre les hommes et les esprits, le premier de Paleval, ce village qui n’en a jamais eu. Pour en obtenir confirmation, le vieux Foladj l’accompagnera auprès des autorités compétentes, à Beniatia. « Ainsi commença le voyage du petit Malou et du vieux Foladj. Aventure qui ne bouleversa d’autres destins que les leurs, n’entraîna aucune guerre ou révolution, ne fut même pas exemple de sagesse ou de piété, pas plus que source d’embarras ou d’indignation. Aventure qui ne concerna que ces deux-là, fut pour eux d’un prix élevé, leur apporta une grâce qu’on ne trouve dans la plupart des âmes qu’en miettes et en souillures » nous annonce Christian Chavassieux en page 10 de son magnifique roman Je suis le rêve des autres, nous proposant ainsi une sorte de résumé-guide pour la lecture.

***

Malou et Foladj savent qu’ils entreprennent un très long voyage qui, au mieux, devrait durer 9 ou 10 mois. Ils devront traverser des contrées où seul Foladj s’est déjà aventuré, ce qui justifie qu’il devienne l’accompagnateur de cet enfant possiblement promis à un extraordinaire destin. Le vrai dépaysement, pour l’enfant et le lecteur (qui, comme moi, n’a pas encore lu La Nef de Pangée), commence peu après, à l’arrivée des voyageurs dans la première ville : des maisons incroyablement hautes, des machines inconnues, des gens entravés qui travaillent, des frères de terre tués, destinés à être mangés, et d’autres, des lanquedins, assez gigantesques pour que l’on voyage dans les huttes spacieuses construites sur leur dos. Un autre monde que je me refuse à détailler plus ! Très vite, on comprend que l’enfant et le vieil homme développent une relation faite de curiosité, d’admiration, de respect et de tendresse. Ils vont devenir complices, apprendre à se connaître et à s’apprécier, à s’aimer. L’enfant fait preuve d’un belle maturité pour ses 8 ans, et on pressent un être exceptionnel. Quant à Foladj, il a eu plusieurs vies. Une partie de son passé mouvementé a laissé dans son cœur regrets et remords, mais il a l’impression de s’être partiellement racheté plus tard, par son activisme et ses bonnes actions.

***

J’ai retrouvé avec un grand plaisir dans ce beau récit ce qui me plaît tant chez Christian Chavassieux : le ton, le style, la poésie, le rythme, et aussi les trouvailles sémantiques… Ainsi, le vieil homme et l’enfant voyageront en lanquedin et en ezquide, leur destination est Beniatia, et il a existé une civilisation nommé Christosa. Je pourrais multiplier les exemples. Chacun des personnages est très fouillé et réserve des surprises, l’un et l’autre toujours magnifiés par l’écriture. Les réponses à la question vespérale rituelle de Foladj à Malou « Qu’as-tu appris aujourd’hui ? » ou les brèves conversations qui la suivent donnent souvent lieu à des aphorismes d’une grande profondeur parfois pleins d’un humour subtil et discret. En fait, on progresse dans le récit avec la lenteur propre à l’enfant et au vieil homme, et les découvertes, les splendeurs, les difficultés du voyage s’effacent devant la place laissée à l’introspection des deux héros. Comme l’annonce l’auteur au tout début, c’est l’apprentissage, la connaissance qu’ils développeront d’eux-mêmes qui fait la richesse de leur voyage, bien plus encore que les découvertes et les savoirs glanés au fil de leur périple. J’ai précommandé à la Fnac le prochain roman de Christian Chavassieux, Mon très cher cueilleur de roses, qui sort le 5 mai. C’est la première fois que je fais ça. Fan, je suis…

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Je suis le rêve des autres

Un jeune elu, un vieux qui l'accompagne, une marche initiatique. Et quelle marche : longue, lente, contemplative, faites de rencontres, de réflexion philosophique. Une confrontation ambivalente se maturité entre l'enfant et l'élu parfois déstabilisante. Et tout ça pour quoi au final ?
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Je suis le rêve des autres

Le vieux et l'enfant.

Rien d'autre ne compte dans ce texte onirique et terriblement poétique qui naît d'un rêve d'enfant.



Christian Chavassieux nous invite à découvrir avec l'émerveillement de Malou, 7 ans, un monde inconnu, celui qu'il traverse aux côtés de Foladj, un des vieux sages de son village. Tous deux cheminent pendant des mois, vers la ville de Benatia, où la vision de Malou sera étudiée au temple pour déterminer s'il fait partie des élus, de ceux qui reçoivent les messages des Dieux. Ou s'il retournera au village pour reprendre sa vie d'enfant. Tous les espoirs de sa communauté repose sur ce voyage qui changera inévitablement l'existence de ce duo tendre et exceptionnel.



J'ai été infiniment émue par cette relation qui se tisse au fil des mots, des questions de l'enfant, des souvenirs de l'ancien, des rencontres faites sur la route, sur le fleuve. Dans la sagesse et l'ingénuité de celui qui voyage pour la première fois, dans la générosité et l’humilité de celui qui voudrait racheter son passé.



De la littérature de l'imaginaire qui enchante et dépayse, un magnifique texte à découvrir dans une maison d'édition qui depuis « Les oiseaux du temps » de Gladstone-El-Mohtar, ne cesse de m'émerveiller.

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Je suis le rêve des autres

En lisant la quatrième de couverture, le synopsis imaginé par Christian Chavassieux contient tous les éléments d'un voyage initiatique dans un univers imaginaire.

En effet, à la suite d'un rêve merveilleux, les membres du conseil du village sont convaincus que Malou, enfant de 7 ans, est appelé à devenir un "reliant", capable de recevoir en rêve les esprits, et de retranscrire dans le monde leur sagesse.

Foladj étant le seul membre du conseil à s'être déjà rendu à Beniata, il est désigné afin d'accompagner le jeune Malou dans son voyage. Malou doit se présenter au conseil des conseils afin qu'ils déterminent s'il est véritablement un reliant, et le cas échéant d'entamer sa formation.



Le lecteur accompagne les deux protagonistes dans leur voyage :

Le jeune Malou, qui voit le monde avec un regard neuf et quelque peu naïf, toujours en quête d'apprentissage, cherchant à faire de son mieux ;

et le vieux Foladj, dévoué "à son jeune maître", honoré qu'on lui ait confié cette tâche.



Je n'ai pas réussi à accrocher au personnage de Malou, qui m'a semblé peu crédible... Un comportement qui selon moi ne colle pas à un garçon de 7 ans (aussi exceptionnel soit-il).



Je pense que cette impression mitigée est également liée au côté spirituel de la quête (et du "reliant"). Comment adhérer à ce monde imaginaire (dans lequel on vénère des gosses qui racontent leurs rêves), alors que l'on a quasiment aucune information (pas beaucoup plus à la fin qu'au début d'ailleurs) ?

De même, au fur et à mesure du récit le lecteur entrevoit un lourd passé, , mais l'auteur ne s'embarrasse pas d'explications, il n'y a qu'une toile de fond tendue, un décors propice aux réflexions contemplatives des personnages.



J'ai davantage apprécié le personnage de Foladj qui porte le récit par ses paradoxes :

Il sert "son maître", pour autant il est le "vieux", le "sage expérimenté".

Il est pour Malou un guide, mais porte en lui un lourd passé .

On le croit désintéressé, mais ne l'est pas tant .



L'on ressent que l'objectif de l'auteur n'est pas tant de développer un univers, mais de s'attarder sur le lien être Foladj et Malou, le passé et le futur, avec un message :



En conclusion, la lecture n'est pas désagréable mais sonne creuse. Je n'ai probablement pas été assez dans l'émotion pour accrocher aux personnages. J'ai trouvé le roman trop contemplatif. La fin a ce côté agaçant qu'ont les bons sentiments, quand ils sont simplificateurs, j'ai cette impression de "tout ça pour ça?" Et "facile à dire".
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Je suis le rêve des autres

« Tous nos rêves ne se manifestent pas avec la même force. Les plus marquants se révèlent souvent aux portes du jour, et bouleversent l'âme au point qu'il semble vital de les partager. Celui que fit l'enfant était de cette nature. Agréable, solaire, il le déposa aux marges du réveil en lui laissant une impression durable d'intense bonheur. »



Voici comment débute ce très beau roman de Christian Chavassieux à la frontière du rêve et du spiritisme, de l'intime et de l'introspection.

Ce récit se situe dans un monde différent mais également très proche du notre, un monde dans lequel je n'ai eu aucun mal à me projeter. Classé dans la Fantasy, je lui trouve une dimension plus proche du conte, de la quête identitaire ou du voyage initiatique.



*

Lorsque Malou, un petit garçon âgé de sept ans, se confie innocemment à ses parents sur un rêve à la fois étrange et merveilleux qu'il vient de vivre, il est loin d'imaginer l'importance que cela revêt pour les adultes. Les parents, saisis par les mots de l'enfant, par la magie du songe, pressentent qu'il pourrait être l'élu, le messager des esprits, l'intercesseur que tous les villageois de Paleval attendent depuis toujours.

Présenté aux élus du village, il est décidé qu'un des anciens, le vieux Foladj, accompagnera le jeune garçon jusqu'aux portes de Beniata où siège le Conseil des Conseils, seul habilité à confirmer, ou pas, sa qualité de reliant.



« Foladj avait été choisi pour protéger et guider le petit, car il était le seul, au cours de sa vie aventureuse, à s'être rendu au Berceau, le seul à avoir parcouru le continent, à parler plusieurs langues. Il avait même, disait-on, navigué sur l'océan. »



C'est un périple de plusieurs mois qui attend le vieil homme affaibli par l'âge et l'enfant si jeune, le début d'un voyage, au sens propre comme au sens figuré.

Au cours de cette longue et difficile traversée, j'ai eu l'impression d'être au coeur de l'histoire, m'émerveillant devant ces paysages inconnus et enchanteurs que je découvrais en même temps que l'enfant. Avec eux, j'ai parcouru de grandes distances, approché une flore et une faune surprenante, navigué sur le fleuve des fleuves, fait des rencontres marquantes.



Et ce voyage éprouvant alternant joies, émerveillements, peurs, souffrances et chagrins devient un dépassement de soi, un cheminement dans l'intimité de la pensée, une ouverture de soi en même temps qu'un cheminement de l'esprit vers les autres.



« Malou se nourrissait de la constante bonne humeur de son guide, de son attention et de sa gentillesse jamais démenties. »



J'ai aimé les moments d'échanges et d'apprentissage, de confiance et de respect mutuel, où chaque soir, le camp monté, Foladj relatait leur journée dans un petit carnet, inscrivant les paroles de l'enfant, ce qu'il avait retenu de cette journée interminable et fatigante, mais riche d'enseignements.

Des moments doux et profonds.



« Les mots de l'enfant et les pensées du vieux élevaient sous ces deux clartés les sortilèges de l'amitié. »



Des moments où l'enfant apprend de l'adulte.



« Qu'as-tu appris aujourd'hui ? …

« J'ai appris qu'on pouvait être fier de la sagesse d'un autre que soi.

— Qu'en déduis-tu ?

— Que… la sagesse de l'un rejaillit sur la confiance de l'autre. »



Des moments où inconsciemment, la pertinence, la clairvoyance et la bienveillance de l'enfant pénètrent les pensées du vieillard, apaisent de manière inattendue sa souffrance intérieure.



« Lui, le guide, le protecteur, était passé sous la protection de son petit maître. »



*

Malou et Foladj sont des personnages extrêmement attachants. Les liens qui se tissent entre eux sont particulièrement émouvants et tendres. On sent que Christian Chavassieux a pris plaisir à leur donner vie, s'attachant à développer leur psychologie et nous les rendre proches.



Le petit garçon, par son empathie, sa candeur, ses questionnements permanents pour essayer de comprendre le monde qui l'entoure, fait preuve d'une clarté étonnante pour son âge. Tandis qu'il émane de lui une pureté et une franchise toute enfantine, il ouvre de nouveaux horizons à Foladj qui cherche à racheter ses fautes passées par ce voyage qui n'est plus de son âge.



Ainsi, le vieillard se révèle plus complexe qu'il n'y paraît au départ, l'auteur ayant pris soin de travailler sa personnalité avec une palette de couleurs tantôt lumineuses, tantôt dans des nuances plus sombres et tristes, ces teintes se fondant souvent les unes dans les autres.

A la lumière de ses secrets et de ses blessures non refermées, prédomine malgré tout un sentiment d'affection pour le vieux sage.



*

L'écriture poétique travaillée avec finesse et perspicacité, la fluidité du style s'apparient parfaitement pour envelopper le lecteur d'une ambiance paisible, subtilement mélancolique. le rythme est en parfaite harmonie avec la lenteur et la longueur du voyage.

Il flotte ainsi un parfum de douceur et d'onirisme malgré la violence passée qui s'esquisse peu à peu à travers les paroles pétries d'une douce sagesse, de savoir et d'expérience de Foladj. Petit à petit, le présent part à la rencontre des temps anciens lorsque vivait encore un autre peuple, celui des Ghioms.



*

« Je suis le rêve des autres » se veut une réflexion sur la tolérance, le respect et l'acceptation de la différence de l'Autre, sur les liens intergénérationnels et l'importance de la transmission, sur les rêves et le destin.



« Qu'as-tu appris aujourd'hui ? Que l'on n'est maître que de ses propres sentiments, qu'ils se limitent à notre personne et qu'il faut compter avec l'opinion des autres. »



En explorant la prise de conscience des actes et le sentiment de culpabilité, le repentir et la possibilité de rédemption, ce roman ouvre également une thématique autour des relations entre les personnages et comment leurs choix passés et présents affectent le restant de leur vie.



*

Pour conclure, ce récit hors du temps, est un voyage à la rencontre de l'autre et de soi. Il m'a conquise par son écriture onirique, ses beaux personnages, son atmosphère mystérieuse, des décors grandioses, mais aussi par cette aventure qui s'achève de manière inattendue et touchante.

J'en ai aimé chaque page, chaque phrase.

C'est beau et lumineux.



« Qu'as-tu appris aujourd'hui ?

Que l'on peut vouloir être plus que soi-même. Et c'est cela qui oriente et prescrit. C'est ce désir qui fait d'un enfant qui rêve, une promesse pour demain… »



*

Je finis mon billet en remerciant Bernard (@Berni_29) qui m'a invitée à découvrir ce roman subtil et plus profond qu'il n'y paraît au premier abord, et Chrystèle (@HordeDuContrevent) notre dénicheuse de pépites.
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Je suis le rêve des autres

Malou, jeune garçon de sept ans, fait un rêve que les anciens de son village identifie comme prophétique, et voient en Malou un possible réliant : un être d'exception capable d'invoquer les esprits pour leur demander conseil, ou de relayer les doléances des humains auprès des esprits.

Pour en être sûrs, ils l'envoient à la lointaine cité de Beniata afin de rencontrer le Conseil des conseils qui seul peut confirmer ou infirmer qu'il est bien un réliant.

Pour ce long périple, il sera accompagné du vieux Foladj, le seul à avoir déjà parcouru le monde.

Ainsi commence un long périple initiatique, lent par le rythme qui se veut poétique et contemplatif, avec les intéractions entre le vieil homme au passé tourmenté et son "jeune maître".

Ils traverseront maintes contrées, au moyen de transports variés également, rencontreront nombres cultures, animaux, flore inconnus pour le jeune Malou jusqu'alors, avec à chaque fin de journée le point d'orgue : qu'as-tu appris aujourd'hui?

J'ai trouvé les réflexions de Malou incohérentes avec un garçon de son âge, qui même s'il était très en avance ne peut avoir des réflexions d'une telle maturité.

Le rythme contemplatif m'a laissé une impression figée, comme s'il ne se passait jamais rien, même quand il peut y avoir un peu d'action.

Peut-être n'était-ce pas le bon moment pour moi pour lire une telle oeuvre, qui malgré une lecture aisée ne m'a jamais happé et obligé à chercher intensément en moi la volonté de poursuivre la lecture jusqu'au bout.
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Je suis le rêve des autres

J’ai récemment découvert “Je suis le rêve des autres”, un livre de Christian Chavassieux, et je dois dire que j’ai été curieux de cette lecture. J’ai été attiré par cette plongée dans un univers fantastique et mystérieux. Bien que l’histoire se déroule dans un monde différent du nôtre, l’auteur parvient à créer une atmosphère onirique et captivante où les rêves ont une influence sur la réalité. Les personnages sont peu nombreux mais profonds, chacun avec ses propres rêves et défis. J’ai bien aimé le personnage de Foladj, qui se révèle au fil du récit comme un homme au passé trouble mais au coeur généreux. Par contre, j’ai trouvé que le personnage de Malou ne faisait pas son âge, il m’a semblé trop mature et sage pour un enfant de huit ans. J’aurais aimé qu’il soit plus naïf et spontané. Leur relation est néanmoins très belle et évolue au fil du récit, passant de la méfiance à la confiance, de la distance à la complicité. J’ai été sensible à l’écriture élégante et poétique de l’auteur, qui a su exprimer les émotions des personnages et les merveilles de la nature. Le récit est bien construit, sans redondance, mais il manque un peu d’action et de rebondissements à mon goût. J’aurais aimé qu’il y ait plus de conflits, de dangers, de surprises, pour maintenir le suspense et la tension. La fin du roman m’a aussi laissé sur ma faim, car elle ne répond pas à toutes les questions que je me posais sur le destin de Malou et de Foladj. En conclusion, je dirais que “Je suis le rêve des autres” est un roman de fantasy poétique et émouvant, qui nous fait découvrir un univers magnifique et des personnages attachants. Je le recommande aux lecteurs qui aiment les voyages initiatiques, les récits contemplatifs et les histoires pleines de sensibilité. Si vous cherchez un roman d’action et d’aventure, vous risquez en revanche d’être déçus.
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L'affaire des vivants

Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et son opération Masse Critique qui m'a permis de découvrir l'Affaire des vivants et son auteur Christian Chavassieux.



Cette histoire avait tous les éléments pour me plaire: une saga familiale, historique, sous fond de révolution industrielle, du côté de Lyon, l'histoire d'une ascension sociale.



Et pourtant... je ne suis pas parvenue à entrer dans ce roman qui m'a semblé trop long, avec une écriture par moments trop descriptive à mon goût. Je suis restée de marbre face au destin de Charlemagne et des différents personnages l'entourant.



Une déception pour ma part...
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L'affaire des vivants

Si vous commencez à fatiguer devant les souvenirs intimes soigneusement entretenus en fonds de commerce, précipitez-vous sur cette superbe saga très bien écrite. Elle nous raconte l’ascension sociale d’un arriviste paysan né au milieu du XIXe siècle dans la région lyonnaise, Charlemagne Persant, ainsi prénommé par son grand-père qui offre à son premier petit-fils un destin :



Il a tracé la vie d’un Persant, il lui a désigné le chemin, lui a dit tu es unique, tu verras, ton nom te dira quoi faire, ton nom fera de toi un roi, un maître, on t’élèvera, sans même comprendre pourquoi, on t’élèvera comme un prince, on pardonnera tes caprices, on t’obéira, tu prendras l’habitude d’être obéi, on te donnera les meilleurs morceaux, on prendra soi de toi, on te confiera ce qu’il faut connaître de l’ordre intime des choses, on t’expliquera le monde, les hommes, on t’en dira plus qu’aux Paul et aux Michel. Parce que tu es Charlemagne.



Charlemagne devenu « le grand » dans sa famille, Charles partout ailleurs, va s’élever très haut, s’arracher de sa misérable famille collée à la glaise et à la misère par le fatalisme et l’alcool. Charlemagne ne va pas faire d’études, au grand dam de son instituteur que fascine sa brillante intelligence, mais il va sortir de sa condition, devenir celui à qui tout le monde obéit, y compris dans sa propre famille d’origine, comme l’avait prédit son grand-père. Nous assistons en même temps à la progression inexorable de ce Rastignac paysan et têtu et aux débuts de l’industrialisation de la région lyonnaise.



Charlemagne naît durant la deuxième république, peu avant le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte qui rétablit l’empire à son profit. Il part à la guerre à vingt ans quand la Troisième république reprend la guerre contre les Prussiens après le désastre de Sedan. Charlemagne revient sans dommages et continue son ascension sociale. Mariage de raison et d’intérêt, comme le modèle de Balzac. La vie de Charlemagne est intimement mêlée au développement industriel et commercial initié par Napoléon III et poursuivi dans les campagnes françaises durant la troisième république.



On évoque beaucoup de monde, dans ce roman, de Victor Hugo le seigneur des lettres adulé par les humbles à Louise Michel l’égérie de la Commune enfin rentrée du bagne de Cayenne ou le cinéaste Abel Gance à la fin du roman. Mais on découvre aussi les conditions de vie terrifiantes des ouvriers, le travail des enfants, les premières grèves.



Il était arrivé. Il y avait la chaleur. Il y avait l’odeur. Il y avait l’enfer. Sous la pellicule huileuse du jour faiblement distribué par de petites lucarnes, cinq mètres sous lui, des dizaines de métiers étaient alignés dans une vaste cave. Combien d’hommes s’activaient là, pliés au labeur, nus jusqu’à la taille, musculature hâve dans la pénombre, attelés comme greffés aux mécaniques : quatre-vint, cent, cent vingt ? de la pénombre montaient leurs souffles, leur peine étouffée par les percussions des peignes et des navettes, et montait avec autant de force l’âcreté de leurs sueurs mêlées, le jus exprimé des corps par la moiteur de serre.



Il est difficile de s’identifier au personnage principal de la saga tant c’est un bloc puissant qui avance en broyant ceux qui l’entourent, à commencer par sa femme et son fils qu’il terrorise. Charlemagne est devenu un patron dur et intransigeant qui n’aime qu’une prostituée noire qu’il voudrait libérer de sa servitude. Il va trouver une mort abominable, libération pour sa femme et signal de la perte de son empire industriel et commercial. Le roman s’achève sur la guerre suivante, dite la Grande Guerre, à laquelle participe Ernest, le fils de Charlemagne.



Les vivants doivent aux vivants. Si je meurs demain, je mourrai pour le projet des vivants, sans rancune et sans compter. Si je ne meurs pas, alors je vivrai aussi pour eux. La vie est l’affaire des vivants.



La saga de Christian Chavassieux est profondément enracinée dans le terreau historique, industriel et langagier de la dernière partie du XIXe siècle et du début du vingtième. En plus de l’écriture, originale, enveloppante et nerveuse à la fois, de l’intrigue classique mais très bien menée, ce n’est pas le moindre mérite de ce roman de plus de trois cents pages de nous plonger dans une période et des milieux sociaux que nous connaissons mal. J’ai beaucoup aimé cette saga historique où l’auteur ne renie pas ce qu’il doit à Balzac, Flaubert, Hugo et Zola. Précision du langage (délices de ces mots exhumés !), des mœurs, des journaux de l’époque, descriptions précises des travaux des usines et des travaux agricoles, scènes de bataille où le lecteur est embarqué, tout concourt à faire de ce roman un exemple de ce que peut être un bon roman historique.



L’Affaire des vivants

Christian Chavassieux

Éditions Phébus, août 2014, 352 p., 21 €

ISBN : 978-2-7529-0957-2
Lien : http://nicole-giroud.fr
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