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Critiques de Claire Castillon (877)
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Insecte

Un receuil de dix-neuf nouvelles.A chaque fois les relations mères-filles, situations souvent cocasses mais qui peuvent virer de la complicité, l'amour ,l'amitié vers le drame, l'inceste, la jalousie, la brutalité et même à la mort. Ce n'est pas toujours rose entre les mères et leurs filles.
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On n'empêche pas un petit coeur d'aimer

Dans ce recueil de nouvelles, Claire Castillon, nous parle une nouvelle fois d'amour, amour douloureux,incestueux, passionnel, pédophile etc. L'amour chez Castillon est toujours anxiogène comme si la souffrance était l'acte ultime de tout amour. On est parfois mal à l'aise devant ce coeur sec qui saigne de mal aimer. Forcément certaines nouvelles vous touchent plus que d'autres car l'écriture est parfois alambiquée et la chute soudaine mais Castillon continue au fil de ces romans de disséquer le coeur amoureux avec violence et un sérieux penchant pour les situations malsaines ou immorales. Le coeur est sec, rancunier, dépressif. Mais son talent pour décrire ces mouvements ne laisse pas indifférent.
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Eux

"parfois c'qui m'désole, c'qui m'fait du chagrin, quand j'regarde son ventre et l'mien ; c'est qu'même si j'devenais, pédé comme un phoque, moi j's'rai jamais en cloque".

......... RENAUD.........

( en fait, non! Je suis déjà assez en transe rien que pour aller chez le dentiste, alors...)



Claire Castillon est enceinte, enfin son personnage. Il y a donc du monde dans son ventre, mais dans sa tête, c'est carrément une réunion de famille...les héréditaires, qu'elle les appelle.

Les héréditaires, (morts ou vivants ?) qui la harcèle, lui parle à travers les murs, veulent lui éduquer son enfant à naître, s'en prennent au passage au futur papa, son gars...

"_ Ton enfant sera des nôtres, quoi que tu fasses, quoi que tu dises. Élevons le bébé ensemble, on te montrera le chemin.

Petite poule, poupée gigogne, allez, donne-nous ton œuf !

L'œuf va nous représenter. Il aura nos principes, notre légende...

Gars ou fille, qu'importe, le tout est de lui dire d'où il vient.

Notons dans un carnet, l'histoire de ses ancêtres, racontons lui les drames, chantons lui les rengaines, il doit savoir ce que nous contenons, le contenir à son tour..."



Est-elle folle ? Ou simplement enceinte, angoissée au plus haut point ? Trouvera t'elle auprès de sa mère, le réconfort tant recherché ?

" _ Ne vous mariez pas, commente ma mère. Le divorce coûte cher. Mais, je suis contente que tu veuilles qu'il porte son nom. Si ton gars te plaque, tu auras une preuve qu'il est le père".

"_ Ne t'inquiète pas, suggère mon père. En fait, elle a peur de s'attacher au bébé, elle préférait éviter. Tu sais comment elle est... elle n'aime pas trop les enfants des autres.

Elle se fait du souci pour toi. Elle a peur que ton enfant soit débile ; un monstre, un légume"...



Et puis le futur papa. Là ? Pas là ? Là sans être là ?

J'avoue avoir eu du mal à le saisir.



Assez différent des autres livres de l'auteure, celui-ci est moins trash frontal, plutôt axé huit-clos psycho, ambiance névrosée.

L'écriture est faite de nombreuses métaphores, est assez imagée :

" _ Un bébé me pousse dans le ventre. Je suis descendante. Je vais multiplier".



" _ Le courrier contient des vipères. La lettre qui aura ma peau est écrite en langue de serpent. Je cherche le bon langage pour me faufiler entre leurs mots d'humains".



Claire Castillon est pour moi comme un aimant. ( tout comme Amélie Nothomb, même si je me retrouve plus dans l'univers malsain de C.C ) oui, je les lis toutes les deux, mais très souvent, mes étoiles scintillent péniblement. Et pourtant, j'y reviens, encore et encore.

Ici, c'était ma 4ème lecture de l'auteure, et une fois de plus, j'ai beau eu pousser, pousser... je n'ai pu accoucher que de trois petites étoiles.



" Allez, salut Claire ! À dans 9 mois, alors... !?".













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Les longueurs

La mère d’Alice, 15 ans, lui annonce que Mondjo, son meilleur ami, va s’installer chez elles. C’est un cataclysme pour Alice : comment Mondjo peut-il dire à sa mère qu’il est amoureux d’elle alors qu’il est le sien depuis ses 8 ans ? Un roman glaçant sur la pédophilie et sur la perversité, qui se met à hauteur d’enfant victime, manipulée par le bourreau pour se croire coupable et se taire. J’ai bien failli arrêter ma lecture tant ce livre était juste et dur, et il doit certes être conseillé au plus grand nombre d’adolescents mais en les avertissant que certaines scènes sont éprouvantes, à la limite du supportable tant elles révoltent le lecteur.
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Marche blanche

Sur ce sujet difficile, l'enlèvement d'un enfant, Claire Castillon fait un roman qui montre cette mère qui glisse doucement vers la folie.

Il aura fallu 10 ans à celle ci pour sombrer : dix ans et 27 secondes …27 secondes de cache-cache et sa petite fille de 4 ans n'est plus à côté d'elle.



La narratrice explique 10 ans après, ce qui c'est passé. Une homme petit et nerveux a enlevé Hortense. Un petit soulier vert sera retrouvé quelques jours après dans la nature… Hortense elle est volatilisée…

Jusqu'au jour où la mère reconnaît Hortense dans la fille de ses nouveaux voisins…



Un roman psychologique prenant….et convaincant pour moi par rapport à la narratrice (moins pour le personnage du mari que j'ai trouvé un peu « plat »…. Mais c'est certainement voulu par l'auteure….)
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Son empire

Trois personnages principaux la mère, la fille 7 ans puis un peu plus et le sale type. Et un écrivain, Claire Castillon qui écrit pour tout ce petit monde.



C'est l'histoire d'une femme donnons lui dans les 30-35 ans, qui rencontre un homme un peu plus âgé, elle tombe sous son emprise et il ne la lâche plus.



Le tout est raconté par la petite fille, un regard de fille de 7 ans. Claire Castillon écrit en ses lieux et place, évident pour une oeuvre littéraire, mais je ne sais pas si le mot incongru parmi d'autres fait partie du langage d'une gamine de 7 ans ou comme on le dit maintenant de son espace mental, idem, ce n'est pas une étudiante en quatrième année de psychologie mais on n'en est pas loin. Bref, cela sonne vrai cela sonne juste et parfois la cloche est fêlée.



La femme énerve aussi, pourquoi s'accroche t elle ainsi à un pauvre type, menteur, fainéant, tyran, il est vrai, séducteur par moments, mais enquiquineur de première et qui plus ça va, plus lui doit de l'argent.

Bref, laissons tomber le côté amoureux qui aveugle, c'est qu'elle est fêlée aussi la maman et il en faudra peu pour la briser davantage.



Son empire est composé de courts chapitres de quelques pages. Bien écrits, la lecture n'en est pas moins laborieuse et pesante à l'instar d'une tête de marteau qui coup après coup, n'enfonce en rien un clou buté qui ne veut rien voir ni entendre.

Livre difficile donc, non pas par le sujet mais son style, délibéré je suppose, d'écriture. Ajoutons une petite astuce finale, qui vient souligner la profondeur de la fêlure de la fêlée butée. Il fallait bien nous préciser les choses.

Quant à la cohérence psychologique, en littérature, on peut écrire ce que l'on veut.



Un restaurant à Bruxelles. Voulez vous essayer un nouveau dessert et nous donner votre avis. C'est aux asperges. Je goûte, immangeable pour moi, je me dis, comment peut on écrire, pardon, cuisiner de l'immangeable dans un restaurant.

Cela pourrait plaire dis je.
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Son empire

Il y a une loi des séries ! C’est le troisième livre de suite que je lis où une femme est victime d’une personnalité toxique. Les trois livres ne se ressemblent pas, les situations sont différentes, mais je sature un peu quand même. Cette fois il s’agit d’un pervers narcissique qui a jeté son dévolu sur une mère célibataire et sa fille. Le récit est porté par l’enfant, sept ans au début de l’histoire, très mature pour son âge, mais tout à fait dans la limite du vraisemblable. Il y a quelque chose qui m’a beaucoup gêné au début du roman, mais qui est passé ensuite : j’ai eu la sensation de flou sur le statut du narrateur et le temps de la narration : c’est la petite fille, et elle raconte au présent, mais au tout début, on ne sait pas toujours qu’elle est la valeur narrative de ce présent (il y a quelques incises qui commentent avec un regard futur ce que l’enfant raconte). D’autre part, même en tenant compte qu’elle tient un « carnet de preuves », les détails des journées dont elle se souvient sont si fins, si précis que c’est invraisemblable. Mais peu importe, au bout de quelques pages cette gêne s’est estompée pour laisser place à de l’admiration pour ce récit qui montre à merveille l’emprise progressive de cet homme. Il séduit la mère et l’enfant en s’occupant d’elles, en jouant avec l’enfant, il offre des cadeaux de pacotille, souffle le chaud et le froid, les met en porte-à-faux, isole et la mère, et l’enfant, rabaisse la mère de façon insidieuse. Il n'a rien pour plaire : profiteur, resquilleur, pique-assiette, malotru, ... Ensuite tout déraille, s’accélère, la mère perd de plus en plus pied, et l’enfant quelque peu aussi, jusqu’à la chute finale complètement inattendue. Malgré mes réserves sur le début du livre, c’est un roman très marquant, une excellente réussite dans le traitement du thème de l’emprise et des dégâts qu'elle peut faire à long terme, et tout cela sans que jamais aucun des trois personnages ne soient nommés.

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Rebelles, un peu

29 courtes nouvelles sur l'adolescence. 29 nouvelles percutantes; parfois drôles, parfois émouvantes, parfois violentes, mais toujours très fortes.

Ces nouvelles courtes donnent une cadence à l'écriture, on passe vite à la suivante, comme une urgence.

Claire Castillon évite la psychologie, l’analyse. Mais c'est tellement bien écrit , qu'on a l'impression que ce sont réellement des textes d'ados. Cependant elle n’essaie pas de raconter ce qu’est un jeune d’aujourd’hui, elle raconte des histoires où il y a des adolescents, c’est-à-dire de très grandes petites personnes. Elle se moque un peu d’eux… Mais des mères aussi, et des pères, et de tout le monde. On peut en rire quand les choses ne sont pas dramatiques. Parfois , c'est plus violent...

La lecture de ce livre invite à penser le moment de l’adolescence d'une manière subtile et généreuse. Une bouffée d'air frais.

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Marche blanche

28 janvier 2018, 16h20, Hortense, 4 ans, a disparu. Quelques minutes auparavant, dans un parc, la fillette jouait à cache-cache avec sa mère. Quand sa mère rouvre les yeux, Hortense, n'est plus là !



10 ans ont passé, le père ne baisse pas les bras, il continue à imprimer des affiches, des photographies, et à organiser des marches blanches.



10 ans ont passé quand dans la maison en face de chez eux, un couple et deux enfants emménagent. Elle croit reconnaitre sa fille, Hortense.



"Marche Blanche" est un thriller psychologique intense au coeur d'une disparition d'enfant. L'histoire est racontée à la première personne par la mère, dans la tête et la folie de cette femme devenue folle à cause de la souffrance.



Plongé dans la tête de la mère, on suit les épreuves traversées par le coupler tout au long de ces années : enquête, marche blanche, médiatisation, témoignages loufoques...



La plume de Claire Castillon est forte, percutante, faite de phrases courtes et choquantes, sans pathos. Un roman fort qui mène à la réflexion sur la folie, la perte d'un enfant et la maternité. Et cette fin qui m'a mis une claque monumentale.



Un roman captivant, saisissant et un style admirable. "Marche Blanche" montre tout le talent littéraire de Claire Castillon !
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Marche blanche

Ce livre m'a bouleversée. J'ai lu, ça et là, des avis tranchés à son sujet, on l'aime ou on le déteste. Moi, je l'ai adoré. Tellement que je viens vous en parler, tout de suite, sans trop retoucher mes mots, sans me relire mille fois, sans attendre comme je le fais toujours. Besoin de dire vite, comme je l'ai lu. J'ai inspiré en le commençant, puis bloqué l'air pendant 167 pages. Il est temps de relâcher. Expiration.



Poumons pleins, j'ai avancé dans l'esprit torturé de cette mère. J'ai entendu sa rage, partagé sa souffrance, ses errances. J'ai serré ses poings dans les miens. Dix ans plus tôt, Hortense, son Hortense, a disparu. Sous ses yeux fermés. A peine 30 secondes. Un cache-cache jamais terminé. Depuis, ce sont dix années pleines d'espoir et de folie, de peut-être, de recherches. Dix années à se demander. Dix années à tourner, autour, dedans, dehors, à rabâcher, ressasser. Cette journée, les autres. Souvenirs de l'avant, du pendant. Impossible construction de l'après. Et puis viennent de nouveaux voisins, et leurs enfants. Leur fille. La sienne. Peut-être. C'est sûr. Il n'y a qu'une mère pour savoir ça, pour le sentir. Ça ne peut qu'être vrai. C'est elle. Évidemment.



L'enfant partie laisse place à son absence, pleine et entière. Étouffante. Omnisciente. Empêchée de siéger, la raison fuit, le couple aussi. Restent quelques regards, et du vide. Et l'espoir qui rend fou. Tout ça pour tenter de coller des morceaux de vie qui ne feront de cette femme qu'une poupée de chiffons, mal cousue, tenue par les fils d'un esprit morcelé. Alors bien sûr, cette mère-là fait peu de bruit. Ses cris résonnent à l'intérieur, ses doutes se cognent dedans. Personne d'autre ne pourra comprendre. Elle seule sait.



En entrant dans la tête de cette mère, j'ai manqué d'air, doucement. Dangereuse apnée. Alors j'ai lu vite. Je devais sortir. Je sentais que ça tournait, que, petit à petit, je m'enfonçais. Le parc, la chaussure de poulain vert, les marches, les affiches, les voisins. Je perdais pied mais, comme elle, je ne pouvais pas lâcher. Et puis lui, le mari. Lui, réconfortant. Lui, maison de gilet gris. Lui, dedans. Dehors. Il souffre. Il essaie. Mais rien ni personne ne peut entrer. La tête maternelle est pleine de celle qui manque. Plus de place.



Que vous dire ? Rien d'autre. Il faut que vous veniez vous aussi. Ouvrez ce livre et comptez.



1,2,3... Hortense...

...

15,16,17...L'absence, démente...

...

25, 26, 27... Sa mère...

...

29... Ouvrez ses yeux...

30. Cachée.
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River

River a 15 ans. Elle est harcelée par la bande des T et son chef Alanka. Mais la jeune fille ne veut rien dire tant elle désire se faire des amis et ne pas inquiéter ses parents.



Car l'adolescente est depuis toujours très différente des autres enfants et communique de manière souvent très décalée.



Mais la situation dégénère... Heureusement il y a sa soeur aînée qui veille sur elle...



Encore un livre sur le harcèlement ? Pas tout à fait même s'il me semble que cette partie de l'histoire est particulièrement bien traitée. Car, elle fait découvrir le désir profond des victimes de s'insérer dans un groupe.



Le coeur du livre est l'émouvante relation entre les deux soeurs. Et le déchirant dilemme qui consiste à protéger ceux que l'on aime sans les étouffer !



Il y a enfin le thème de la différence et de sa difficile acceptation avec un très beau portrait du père notamment.



A découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Ma grande

Ouf, je viens de refermer ce roman dont la lecture est oppressante.

C'est l'histoire d'un homme dont on sait dès le dèbut qu'il a tué sa femme ; femme perverse, jalouse, étouffante.

L'angoisse monte petit à petit et à chaque page on se demande pourquoi il subit cela.

Le style rend parfaitement compte de l'ambiance angoissante ; la peur de mal faire, du mot de trop, de la chose mal rangée qui déclenchera la rage.

L'entourage voit tout mais n'intervient pas ou si peu.

Un roman intéressant, original mais j'ai hâte de passer à autre chose.
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On n'empêche pas un petit coeur d'aimer

Dès que j'ai commencé la lecture de ce recueil avec le premier récit qui porte le titre de l'ensemble : on n'empêche pas un petit cœur d'aimer, j'ai accroché et su que j'irai au bout des histoires. Quel bonheur après 3 livres arrêtés !

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Rebelles, un peu

A travers 29 petites nouvelles à la fois touchantes et drôles et parfois un peu dûres, Claire Castillon, nous fait (re)découvrir ce monde si confus et compliqué de l'adolescence. Ce monde où on a déjà quitté un petit peu l’enfance et où on n’est pas encore tout à fait adulte. Toutes les histoires sont racontées à la première personne par différents ados.



Dans certains de ces personnages j'ai reconnue l’ex-adolescente en moi et dans d’autres je reconnais la mère d’une adolescente qui je suis aujourd’hui. Je pense que tout le monde pourrait se reconnaître dans un ou plusieurs de ces personnages puisque plusieurs thèmes sont abordés : l’amitié, la maladie, les parents, la famille, l’image de soi, etc….



Les petites histoires sont racontées comme si l’ado nous confie son secret ou ses préoccupations. Il y a par exemple l’histoire de celle qui veut avoir un sac d’une marque de luxe pour appartenir à un groupe dit « populaire », ou de celle qui reçoit par mégarde un sms de son père destiné à la maîtresse de celui-ci et qui n’en dit rien à sa mère pour la protéger, ou encore de celle qui pense qu’elle n’a plus besoin de ses parents et qui part en colonie de vacances pendant 2 semaines pour découvrir que ses parents lui manquent énormément…



Ce livre est une vraie petite. Je vous le recommande vivement.

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Les Piqûres d'Abeille

Quand, du haut de ses dix ans, Jean a vu Abeille, il était mordu, amoureux fou de cette fille virevoltante et fantasque, volontiers impertinente. Lui, si sage et pondéré, avait trouvé chez elle son contraire, et cela le remplissait de joie. La rencontre avait eu lieu lors du mariage de sa marraine et de Paul-Émile. Chat perché, rock endiablé, sourires en coin, courses effrénées, répliques épiques, pique et pique et colegram… Abeille avait renversé le petit cœur de Jean.



Mais le lendemain, Abeille est partie bien loin, si loin que Jean ne sait pas où elle habite. Alors, il mène l’enquête auprès de sa marraine et réussit non sans mal à dégotter son adresse et se met à lui écrire. S’ensuit un échange épistolaire funambulesque où les charmantes lettres de Jean pleines d’amour, croisent les piquantes missives d’Abeille chargées de mots méchants et moqueurs. Ne dit-on pas que l’amour est aveugle… !?



Les lettres se suivent et se ressemblent, les mois passent et Jean est toujours fou d’amour. Autour de lui, ça bouge et ça tangue… Zoé, son adorable grande sœur – sans cesse chahutée par sa mère au sujet de ses kilos en trop – tombe éperdument amoureuse d’Hervé, un robin des bois moderne ; sa mère annonce qu’elle attend un bébé ; mémé Raymonde a un nouveau jules et ne tient plus en place ; Doumé son cousin a une maladie capillaire – en fait il est chauve – ce qui ne semble pas inquiéter Vésuve, sa copine ; son meilleur ami Lambert aime Léandra qui vit à des centaines de kilomètres Berck et est handicapée… heureusement pépé genou – parce qu’il n’a qu’une jambe – et mémé poil – parce qu’elle a du poil au menton – veillent sur tout ce petit monde…



Un petit roman d’amour et d’amitié complètement déjanté, une galerie de personnages loufoques, une écriture pleine de folie et d’excentricité, et de la tendresse partout.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Insecte

Insecte, regroupe différentes histoires de famille sur la relation mère fille.

Trouvée dans une boite à livres, il m'a attirée. Dévoré d'une seule traite, certaines histoires touchent plus que d'autres et ces relations se révèlent bien plus compliquées qu'il n'y paraît.

L'écriture est quant à elle très poignante et touchante
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Les longueurs

Quel roman terrible ! Et en même temps écrit de façon si pudique, tout en suggestion.

Un roman qu'il faudrait absolument faire lire à tout le monde, mais comment le faire connaître ?

(D'autant que titre et couverture ne me paraissent pas forcément ni attractifs ni très parlants)



On chemine avec Lili, on ne la quitte pas, un peu en zigzag puisque le récit n'est pas linéaire, on voudrait sans cesse interpeler les adultes, leur hurler qu'elle a besoin d'eux.

Une mère aimante mais qui ne voit rien (et ce n'est pas un reproche, ferions-nous mieux ? Au contraire, elle pense donner à sa fille toutes les chances de pouvoir remplacer le père absent.) Un père lointain, qui l'aime mais trop pris par sa nouvelle famille.

Et l'ami de sa mère, pédophile et totalement manipulateur, qui la détruit depuis des années, tout en sachant la faire taire.

Un court texte, mais qui parait long, parce qu'on voudrait sans cesse lui crier de parler à quelqu'un.

quand elle se décidera, elle sera probablement sauvée de l'homme, mais pas des dégâts qu'il a causé, qu'on craint irréversibles.

Il me semble (même si c'est difficile à dire sans l'avoir vécu) que l'autrice s'est admirablement mise dans la tête de l'enfant. Constamment partagée entre des sentiments contradictoires qui l'étouffent peu à peu.

Se sentir adulte et avoir envie d'être encore une enfant.



À lire, vraiment.

Puisse-t-il aider quelques enfants. Et peut-être quelques jeunes à reconnaître le mal-être d'une amie.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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L'âge du fond des verres

Encore un roman qui aborde l'entrée en 6ème. Il faut dire que mon loulou s'en approche de plus en plus, et qu'une fois cet événement passé ce sera trop tard (ou plutôt jugé "trop bébé" si l'on en croit Claire Castillon).



Qui n'a pas joué à "qui est le plus vieux" en regardant le fond de son verre ?

Avec ce roman au titre évocateur, Claire Castillon croque avec beaucoup d'humour le changement des codes et surtout leur apprentissage. 



Sa Guilène se considère encore très "bébé", légèrement influencée par son amie Cléa. Elle jouerait volontiers à chat perché dans la cour, mais ses camarades ne voient pas ce genre d'activités d'un bon œil. Il ne s'agit pas de se faire remarquer, d'autant qu'elle est tiraillée entre son amour pour ses parents et la honte qu'ils lui inspirent. Car comme son prénom le suggère, Guilène est une "enfant de vieux" : sa mère a bien entamé la cinquantaine et son père a 71 ans. Face au premiers soubresauts de l'adolescence, est-ce un atout ou un handicap ? 



Si certaines situations sont un peu expédiées et la seule prof mentionnée totalement hystérique, l'auteure excelle dans les relations entre ses personnages. J'ai adoré les liens qui unissent Guilène à ses parents et les personnalités de ceux-ci.
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Les messieurs

Amusantes, ces nouvelles. Enfin, pas vraiment des nouvelles en fait. Plutôt des introductions, des présentations sur des "couples" avec des grandes différences d'âge. Elles sont très jeunes et eux, beaucoup moins.



Ils sont souvent pathétiques, veules, fuyants, excités, culpabilisés, frimeurs ou complexés. Elles sont naïves ou intrigantes, sincères, manipulatrices, gaies ou désabusées... parfois tous le sont tout en même temps.



Des textes un peu courts pour apporter une réflexion, des coup d'oeil amusés
Lien : https://www.noid.ch/les-mess..
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Insecte

"insecte" est un recueil de dix-neuf nouvelles qui explorent les relations familiales et notamment les rapports mères-filles.

Certes Claire Castillon écrit bien, son esprit est alerte, elle a un talent d'observation aiguisé et elle connaît la laideur de certains recoins de l'existence qui ne sont pas souvent exposés au grand jour. Ses textes sont enlevés et cyniques, comme on aime en confectionner dans les ateliers d'écriture.



J'ai le souvenir de l'un d'entre eux où nous nous amusions comme des petites folles à la production de choses bien grinçantes et insolentes. C'était à qui mieux mieux, une vraie surenchère. Ça donnait à peu près ça. C'était bon pour le moral, nous partions ravies, avec le sentiment qu'"on ne nous la faisait pas".



Pas dupes, les nanas.

Non mais.



Hors atelier d'écriture, sans contexte, c'est un peu ennuyeux : on reconnaît la vraie vie, mais livrée comme ça, à quoi bon ?



J'ajoute que de la même auteure, j'avais beaucoup aimé "Les pêchers".
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