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Critiques de Douglas Kennedy (3125)
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Mirage

Les derniers romans de Douglas Kennedy m’avaient rendue nostalgique : nostalgique de ce cher Douglas dont les romans me comblaient d’aise et de mal être à la fois : aise parce que, travaillant dans la journée je n’avais qu’une hâte, arriver au soir pour retourner dans mon roman, mal être car il n’y a que lui pour décrire des situations de personnages banales sans l’être, désespérées à souhait pour lesquelles on passe une énorme partie du roman à se demander comment le personnage va s’en sortir. Et puis Douglas Kennedy est un peu sorti de sa routine avec des romans comme quitter le monde, ou son roman tourne au thriller, avec une héroïne qui s’exprime soudain, ce qui surprendra beaucoup le lecteur, des romans comme la femme de Vème, où il ajoute du fantastique qui ne lui ressemble pas… Bref, il semblerait que nombre de ses lecteurs ont été fort déçus, et puis, dans ce dernier roman, on retrouve dès les premières pages notre bon vieux Douglas, qui nous sert un couple qui part en voyage au Maroc, un couple qui connaît une crise hors normes avec un certain nombre de dommages collatéraux, une implication d’individus aidant ou malfaisants, du suspens comme on aime chez Douglas, des situations sans issue perceptible pour le héros, une héroïne de caractère, entêtée et déterminée, de l’injustice, beaucoup d’injustice pour cette héroïne à laquelle on s’attache volontiers, de nombreux rebondissements et même des scoops en fin de chapitre. Le tout dans un pays ou l’accueil et l’hospitalité sont de mise, ce qui est très bien rendu dans le roman.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré. Je n’attends plus qu’une chose : le prochain Douglas Kennedy.



Je remercie Babélio et les éditions Belfond pour ce partenariat.


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Les hommes ont peur de la lumière

Oui, ça arrive, Les hommes ont peur de la lumière est un coup de cœur sans avoir la note maximum. Coup de cœur pour cette plongée dans l’Amérique d’aujourd’hui, mais note diminuée à cause d’une intrigue policière dont la fin ne m’a pas convaincue.

Brendan, un chauffeur Uber, raconte ses nuits sans sommeil, sa vie sous tension : au moindre faux pas, il risque d’être éjecté de la plateforme. Une existence précaire, mais qui pourrait l’être encore plus sans ce travail. Le début du livre n’est pas sans rappeler le film de Ken Loach, Sorry We Missed You, un film qui dénonce les ravages de l’uberisation. Et comme dans le film, j’ai été fascinée par la description faite par Douglas Kennedy.

Brendan prend Elise pour une course et la dépose devant un bâtiment qui explose quelques secondes après. Elise est saine et sauve, mais ce n’est pas le cas d’un gardien qui meurt dans l’explosion. Elise est bénévole dans une clinique qui pratique l’avortement, sujet plus que sensible aux États-Unis.

L’histoire est aussi la prise de conscience par Brendan d’un sujet qui l’indiffère même si les positions anti-avortement de sa femme et de son meilleur ami le gênent quelque peu. Mais jusque-là, il préférait éviter les discussions.

J’ai été moins convaincue par l’intrigue policière, peut-être parce que thriller et chronique sociétale vont mal ensemble, ou alors parce que l’intrigue et ses méchants caricaturaux ne sont pas à la hauteur de la critique.

Merci à NetGalley et aux Éditions Belfond pour cette lecture.




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Isabelle, l'après-midi

Après son roman au titre superbe : " L'homme qui murmurait à l'oreille des femmes ", le merveilleux écrivain américain, Douglas Kennedy, nous revient avec un roman exquis qui se passe cette fois ci à Paris. On y apprend que les femmes françaises sont charmantes, mystérieuses, intrigantes, désirables, élégantes, cultivées, ravissantes, raffinées, ensorcelantes...

On y apprend aussi que les mâles français sont arrogants, malpolis, râleurs, fainéants, sales, radins, lâches, fourbes, mesquins, mous du gland, minables. Ils portent continuellement une baguette sous le bras, même quand ils dorment et ne mangent que des cuisses de grenouille à l'ail.

Et on y apprend enfin que les mâles américains sont beaux, grands, musclés, intelligents, charmants, distingués, courageux, galants, malicieux et sont des amants tout à fait exceptionnels.

Un roman enchanteur qui analyse subtilement le caractère des Français par un amoureux de Paris : " Paris is so romantic ! "( Douglas, en son temps, avait mis son petit cadenas au pont des Arts.





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Piège nuptial (Cul-de-sac)

Le hasard veut qu’un journaliste américain, sans grand succès, tombe sur une vieille carte d’Australie. Il plaque tout et s’y rend. Puis, je cite : « Un beau jour, on s’arrête, sans nécessité aucune, dans une station-service, on rencontre quelqu’un, et votre vie déraille. » Dérailler est un mot faible avec ce qui l’attend. Il va se retrouver au milieu de nul part dans une communauté où il n’est pas bon d’y tomber. Cinglant, drôle, flippant. Ça ment, c’est méchant, c’est glauque, ça tourne au western. Une lecture détente à la prose fluide et additive. En tournant la dernière page, je n’ai plus envie de partir en Australie pour y admirer les kangourous. Encore une lecture en fouinant chez Rabanne que je remercie.
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Piège nuptial (Cul-de-sac)

Ce que j’apprécie dans les romans de Douglas Kennedy, c’est que les personnages se retrouvent très souvent dans des situations sans issue, le lecteur a beau chercher comment le héros se sortira de l’impasse, aucune échappatoire ne semble possible. Et là … Si Piège nuptial m’a arraché des « quelle horreur », « le pauvre » c’est que la situation de Nick est désespérée : se retrouver marié à une espèce de brute alcoolique, au langage grossier similaire à celui de la population de la ville, pur produit du Bush , avec une belle famille qui n’envisage pas d’autres façons de vivre que la sienne, hommes rustres, imposant leur loi, leur rythme de vie , leur vision du monde, leur violence, voilà de quoi se lamenter !

Nick se trouve confronté à la dure réalité de la vie en plein désert australien avec des gens ayant leurs propre lois, suivant de très, très, très loin les avancées de la civilisation, beau choc des cultures en fait : lui pur Amerloque ne connaissant auparavant que la N95 qu’il suivait dans le Maine, eux ayant trouvé le moyen de survivre dans le bush .

Et puis j’ai ensuite serré les dents jusqu’à la fin, ne pouvant arrêter l’écoute de ce CD avant deux heures du matin, tant je voulais savoir ce qui allait se passer. J’y pense encore avec effroi…

Je crois pouvoir affirmer que c’est mon coup de cœur des romans de Douglas Kennedy !


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13 à table ! 2016

En ce début novembre 2015, les éditions Pocket récidivent et proposent une seconde édition du recueil de nouvelles 13 à table en faveur des restos du cœur. Cette fois-ci, la générosité de tous permettra de financer 4 repas (et non plus 3 comme l’an dernier) pour chaque livre acheté.



Lors de la précédente édition, ce sont 1 400 000 repas supplémentaires qui ont pu être offerts grâce à l’élan de solidarité de tous les intervenants de la chaîne du livre. Cette fois encore, tous on participé gracieusement à cette belle aventure humaine (les auteurs bien sûr, l’éditeur, l’imprimeur, les publicitaires, les médias…).



5 € pour se faire plaisir et faire une bonne action, pourquoi se priver ?



La brochette d’auteurs est, une fois de plus, magnifique. Il y en a pour tous les goûts, une variété de senteurs et d’émotions qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. De l’amitié, de belles émotions, de moins belles, de la violence, de l’humour… sur le thème « frère et sœur ».



Au menu, douze auteurs (le treizième à table étant donc le lecteur) :



Un repas familial, avec Françoise BOURDIN et son histoire intergénérationnelle



Un repas surprise, avec Michel BUSSI et son intrigue à la chute marquante



Un repas carnivore, avec Maxime CHATTAM qui fait du CHATTAM (rien qu’à l’idée des yeux ronds que vont faire les lecteurs non habitués à son univers littéraire, je me marre tout seul)



Un repas arrosé, avec Stéphane DE GROODT, qui (comme à son habitude) nous inonde de ses jeux de mots impayables



Un repas de retrouvailles, avec François D’EPENOUX et sa drôle et émouvante histoire



Un repas glacé, avec Karine GIEBEL et sans doute la nouvelle la plus mémorable du recueil. Un récit dur et très touchant, piquant et utile. On y retrouve son style inimitable, mais sur une thématique loin de ses écrits habituels



Un repas de famille, avec Douglas KENNEDY dans cette nouvelle autobiographique (du moins je suppose) qui nous délivre une petite leçon de vie



Un repas solitaire avec Alexandra LAPIERRE et son histoire d’un fils unique (ou pas)



Un repas de rencontre avec Agnès LEDIG qui nous montre bien ce que peuvent être de vrais frères et sœurs



Un repas catégorie bistrot (et croquettes pour chien) avec Nadine MONFILS et ses belgitudes



Un repas farfelu, avec l’humour incomparable de Romain PUERTOLAS. Comme à son habitude, il nous propose une histoire loufoque, mais avec un vrai fond et un message qui passe. Magnifique



Un repas double portion avec Bernard WERBER qui nous parle de jumeaux (et arrive à faire le lien avec ce qu’il développe dans son dernier roman en date)



Chacun aura ses préférences, selon ses goûts, selon son humeur. Pour moi, j’ai été particulièrement marqué par la lecture des nouvelles de Giébel, Puértolas et Chattam.



Vous auriez tort de refuser l’invitation. Venez vous attablez avec nous, plus on est de fous, plus on (se) fait du bien.
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Mirage

Et si ce livre n’était qu’un mirage ? Une illusion de roman où s'entremêlent les thèmes de prédilection de Douglas Kennedy :

- une femme malmenée par le destin mais prête à tout pour repartir à zéro (Quitter le monde)

- un mari manipulateur, le désir d’enfant (Une relation dangereuse)

- une erreur de jeunesse qui refait surface (Les charmes discrets de la vie conjugale)

- la trahison (Cet Instant-là)

- un soupçon d’ésotérisme (La femme du Vème)

- le désert (Piège Nuptial)…

- et toujours, ce constat : « Ne sommes-nous pas les artisans de notre malheur ? »



Vous l’aurez deviné, ce voyage au Maroc sur les pas de Robyn et de son mari Paul, tout dépaysant et mouvementé qu’il soit, ne m’a pas ébouriffée.



Pourtant, passées les décevantes coquilles des premières pages, on entre facilement dans cette histoire d'amour aux accents de thriller. Selon la bonne recette du « page turner » éprouvée par le grand Douglas, chaque fin de chapitre donne envie de lire le suivant. L’auteur a un réel talent pour se glisser dans la peau d’une femme et cet aspect-là est réussi. Tout comme le choc culturel d’une Américaine citadine qui débarque au Maroc pour la première fois.



Cependant, à part quelques descriptions poétiques, comme celle de l’heure bleue – cette aube à la lueur si particulière – ou du Sahara, le style et les dialogues de ce nouvel opus sont désespérément plats. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, un peu trop caricaturaux à mon goût : Robyn agit uniquement en experte-comptable, Paul en artiste immature malgré ses 50 ans passés. Quant à l’escroc-ange gardien Ben Hassan, son omnipotence ne m’a pas convaincue…



Enfin, est-ce une déformation professionnelle de l’héroïne ou un tic de l’auteur, l’argent est ici omniprésent. On sait à chaque instant combien Robyn dépense de dirhams pour acheter des objets, des services ou se sortir de mauvais pas, avec la conversion en dollars en prime…



Mirage, lui, m’aura coûté zéro dirham et je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Belfond pour cette escapade ensoleillée et, somme toute, distrayante en pays berbère.
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Cinq jours

On est loin du Douglas Kennedy habituel.

Pas de suspense, l'intrigue est essentiellement sentimentale. Au début on s'impatiente un peu devant la banalité des personnages.

Mais au fil du livre, on s'attache à eux.

Laura et Richard se rencontrent à un moment clé de leur vie: tous deux sont mariés et mal mariés.

Elle est technicienne en radiologie, elle est appréciée professionnellement mais trouve peu d'épanouissement dans sa vie familiale: son mari est chômeur, peu attentionné, ils ont peu de conversation et peu d'activités ensemble, leur fils est fragile et se remet mal d'une rupture affective.

Richard rencontre Laura lors d'une conférence à Boston.

Il est assureur mais ne se plaît pas trop dans son métier. Sa femme est très distante et son fils a des troubles bipolaires bien préoccupants.

Entre Laura et Richard cela va être le coup de foudre.

Oui mais... un nouveau départ est-il vraiment possible?

Douglas Kennedy nous fait aimer ces personnages qui pourraient être nos voisins ou nos collègues.

Tout est traité ici avec une grande humanité.

Une belle question de morale se pose ici: jusqu'où peut-on aller pour échapper à la frustration d'une vie que l'on n'a pas entièrement choisie?

Pas de réponse ici mais les hésitations et les atermoiements dans lesquels se débattent les personnages nous émeuvent beaucoup.

Un livre différent des Douglas Kennedy que j'ai lus jusqu'ici mais qui vaut peut-être le détour malgré ses airs de roman sentimental.
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Et c'est ainsi que nous vivrons

Ce n’est pas qu’un roman, mais une vision. Pas qu’une fiction, mais une anticipation. Douglas Kennedy regarde devant nous et imagine le futur, Et c’est ainsi que nous vivrons en 2045.



Deux décennies à peine, ce n’est rien du tout à l’échelle de nos sociétés, et pourtant le monde que décrit l’auteur est bien différent du nôtre. Ou plutôt, il en est l’extension, avec des curseurs poussés juste (beaucoup) plus loin.



Dans ce futur, place aux Etats-Désunis. Les anciens gendarmes du monde se sont repliés sur leur lutte intestine. Une guerre de sécession version 2.0 a morcelé le pays, au point d’y ériger des frontières comme autant de murs de Berlin version XXL.



Les côtes Est et Ouest et quelques états proches, d’un côté. De l’autre, les états de l’intérieur. Et deux modes de vie et de pensée opposés, démocratie autoritariste vs théocratie redneck.



Douglas Kennedy a pensé, théorisé, ce demain avec minutie. Pas juste en en dessinant les grandes lignes, mais en le réfléchissant avec nombre de détails. Allant parfois bien au-delà du continent américain, élargissant parfois le spectre au monde entier.



L’auteur donne le « choix » entre deux idées sociétales qui s’entrechoquent. Entre l’état de Big Brother ou la dictature de l’Inquisition.



Rien de farfelu, ce roman d’anticipation est clairement un prolongement de ce que l’on est en train de vivre à travers un pays et un monde qui se désagrègent. Et où la remise en cause des droits fondamentaux est devenue la nouvelle norme.



Qu’on soit clair, le roman n’est pas un pamphlet politique ou une thèse, mais bien un vrai thriller, avec une intrigue fouillée. De l’art de faire passer des messages forts à travers un genre dit de divertissement. Un mélange détonnant qui prend aux tripes, se révèle haletant après 1/3 de mise en place, tout en mettant mal à l’aise et faisant réfléchir.



Clairement, ce n’est pas un livre qu’on oublie lorsqu’on le pose sur sa table de chevet. Il embolise les pensées, continue son cheminement intérieur.



La partie thriller met en scène une agente secrète de la partie République (celle des deux côtes) qui doit infiltrer le camp adverse, via la Zone Neutre, pour éliminer une cible. Sauf qu’elle va se retrouver personnellement et émotionnellement impliquée dans cette mission.



Cette partie offre son lot de surprises, et le contexte ambiant rend l’intrigue sacrément addictive et singulière.



Ce que décrit Kennedy n’est rien de moins qu’un démocraticide. Par les deux parties.



D’un côté dans la Bible Belt étendue, sous couvert de croyances religieuses moyenâgeuses, les droits sont bafoués, la différence ou la dissension sont passibles de mort par le feu.



De l’autre, la démocratie est totalement encadrée, tout est fliqué, pour une réelle sécurité apportée mais au détriment de la notion même d’intimité.



L’écrivain américain a clairement choisi son parti, on le sent très vite, mais ça ne l’empêche pas d’être critique et d’alerter. Oui, ce roman est clairement engagé, il y tire à boulets rouges sur la génération Trump et l’avancée de l’obscurantisme au détriment de la liberté et de l’égalité.



La diatribe est vive contre ces états de l’intérieur qui « écorchent leur salmigondis de dogmes hypocrites », dixit l’auteur.



Le plus terrifiant sans doute, pour moi, est que ce propos visionnaire, avec sa foultitude de détails, correspond beaucoup à ma manière de voir les choses… Pessimiste clairement, alarmiste assurément. Pour tenter d’éveiller aussi les consciences sur ce possible avenir. Un monde qui fonctionne autrement, mais à quel prix ?



Et c’est ainsi que nous vivrons, une affirmation, tant Douglas Kennedy s’engage sur ce futur proche qu’il a pensé avec minutie. Une vision d’une division qui est déjà en marche, aussi effrayante que fascinante et éclairante, à travers le jeu du thriller d’espionnage.



Avec une intrigue prenante et engagée qui porte le propos tout en faisant défiler les pages devant nos yeux écarquillés. Pour mieux les laisser grands ouverts sur ce qui risque de nous attendre ? Un roman épatant et important.
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Cinq jours

cinq jours! que dire du dernier roman de douglas kennedy. comme tous ces romans celui-ci ne déroge pas à la règle il y est question de couple, le rapport homme femme, bref les joies du mariage.

dans ces livres précédents il y avait une intrigue , un fil rouge qui nous permettait de comprendre la psychologies des personnages, une étude sur la société américaine.

tout commence par la rencontre de Laura et Richard, tous deux mariés elle manipulatrice radio, lui agent d'assurance; pendant la moitié du livre ils vont se découvrir ,s'apprécier , s'aimer pour ces deux écorchés de l'amour un choix va s'imposer quitter mari et femme et vivre une autre vie à Boston.

ça se gâte dans la seconde partie. Pour les inconditionnels du romancier je ne raconterais pas la fin; ce roman m'a déçu. Juste un conseil évitez de l'offrir pour la saint Valentin.
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Cet instant-là

Sur ma liste des auteurs à découvrir cette année, c'est un nouveau nom que je vais pouvoir cocher, celui de Douglas Kennedy, grâce à "Cet instant-là". Et si j'ai trouvé les 300 premières pages plutôt longues, voire même très longues par moments, j'ai été happée par les 400 dernières, que j'ai littéralement dévorées.



En recevant un colis provenant d'Allemagne, l'écrivain Thomas Nesbitt voit tous ses souvenirs remonter douloureusement à la surface. Souvenirs qui remontent à 1984, où jeune globe-trotter, il venait d'arriver en RFA dans l'objectif d'écrire un roman sur Berlin. Employé chez Radio Liberty, c'est là qu'il rencontre Petra, jeune "transfuge", originaire de la RDA. Ils tombent amoureux presque immédiatement, mais le passé de la jeune femme va devenir un obstacle à leur passion.



Guerre froide, capitalisme et communisme, espionnage et contre-espionnage sont au cœur de l'histoire de Douglas Kennedy. Et c'est de là que me sont venues les difficultés à "rentrer dedans". Car s'il y a bien un sujet historique qui m'a toujours profondément ennuyée, c'est bien celui-là. Et comme l'auteur prend le temps pour implanter ce contexte, il m'est souvent arrivé de bailler ou de souffler, du moins dans le premier tiers. Pourtant, l'histoire de Berlin, de son Mur, de l'Allemagne de l'ouest et de l'est est humainement intéressante, mais ne m'a jamais attirée. [Et d'être tombée dessus au brevet (alors que j'espérais très fort tomber sur la Seconde Guerre mondiale), puis à l'oral du bac deux ans après (dans ma section, on passait l'hist-géo en Première), n'y est certainement pas pour rien non plus...] Quoi qu'il en soit, il m'aura fallu presque 300 pages pour être à l'aise dans ma lecture, pour finalement ne plus arriver à la lâcher. Il est important de souligner que l'auteur a fait un travail consciencieux sur ce contexte historique, sur les conflits géopolitiques de l'époque, sur les modes de vie qui diffèrent selon qu'on vit à l'ouest ou à l'est du Mur, créant un tout, historiquement parlant, sacrément bien approfondi.



Il en est de même pour les personnages, tous bien campés. À commencer par Thomas, personnage principal et narrateur, qui nous conte son histoire, sans omettre de décrire ses moindres ressentiments, ainsi que les lieux et décors par lesquels il est passé et ses impressions, nous projetant directement sur place. Petra est également l'un des personnages les mieux creusés, alors qu'elle est l'un des plus énigmatiques puisqu'on ne sait pas tout d'elle et qu'on apprend la vérité peu avant la fin, lorsque Thomas retourne à Berlin 30 ans après les événements. Quant aux autres personnages, à part pour Alastair, on en sait finalement très peu afin de laisser planer le doute, la situation du moment voulant qu'il y ait des "espions" disséminés un peu partout. Ils en imposent tout de même, ont leur personnalité bien à eux.



Côté émotions, l'histoire prend un tel tournant qu'elle finit par nous atteindre. Plus on approche du dénouement, plus cela devient de plus en plus émouvant, laissant de temps à autre une petite larme au coin de l'œil.



Et puis l'auteur a une très belle plume, à la fois simple et fluide, élégante et méticuleuse. Tout est extrêmement bien dépeint, que ce soit au niveau du contexte, des lieux, ou des personnages. On ressent tour à tour les différentes émotions par lesquelles passe Thomas : l'amour passionnel bien évidemment, mais aussi le doute, la peur, la colère, la trahison, les regrets, la culpabilité.



Bien plus qu'un roman d'amour, Douglas Kennedy nous offre aussi un roman historique et un roman d'espionnage qui, malgré un début laborieux, m'a finalement offert un très bon moment de lecture.



[N.B. : Si vous venez ou êtes en train d'arrêter de fumer, mieux vaut passer votre chemin pour l'instant. Tous les protagonistes fumant clope sur clope dans chacune des scènes (sur 704 pages, ça fait beaucoup de cigarettes allumées), votre volonté serait mise à rude épreuve !]

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La Poursuite du bonheur

J'avais une amie qui, au début des années 2000, ne jurait que par Douglas Kennedy. Elle avait lu tous ses bouquins, attendait avec impatience la parution du prochain, et avait réussi à m'entraîner à une sorte de barnum où, ce monsieur sur la scène, était interviewé par un journaleux local qui, me semblait-il alors, posait des questions insipides, auxquelles le prestigieux invité apportait dans un français à l'accent tellement susurré des réponses auxquelles je ne comprenais goutte. Puis le show se concluait par quelques questions de quelques fans (des femmes) dans le public. En sortant du conservatoire qui accueillait la grande-messe kennedyenne, j'avait été frappé de voir qu'une queue de plusieurs dizaines d'inconditionnels (je mets un masculin pluriel pour respecter la grammaire et le seul homme qui patientait au milieu de groupies tout "excitées" à l'idée de pouvoir approcher leur idole pour la sacrosainte dédicace que leur demi-dieu les gratifierait, assis au chaud derrière son guichet... à côté d'une pile himalayesque de ses ouvrages à consommer sur place... entendez... à acheter).

S'en était "naturellement" suivie l'idée que j'avais affaire à une sorte de Musso (pardon pour les adeptes), un écrivain dont raffole la ménagère de plus ou moins 50 ans... bref, un sous-produit de la littérature américaine.

Et puis, d'un passage chez Busnel à un autre passage à LGL... je me suis demandé si je n'avais pas été leurré par des apparences auxquelles j'avais donné une interprétation qui, somme toute, convenait à mes stéréotypes, lesquels ne sont pas à l'abri quelquefois d'une certaine forme de mauvaise foi.

J'ai donc acquis - La poursuite du bonheur -, que j'ai commencé à lire avant-hier, et dont j'ai bouclé les presque 800 pages hier...

Si je n'avais pas eu besoin de mes huit heures de sommeil, de me sustenter et de m'hydrater... je l'aurais lu d'un trait.

Plus sérieusement, je dois reconnaître que je m'étais complètement fourvoyé.

Douglas Kennedy est un petit malin. Non seulement, il écrit bien. Non seulement ses histoires sont magistralement construites et structurées, mais ce diable d'homme possède une substance appétente qu'on appelle talent, et qui rend le lecteur totalement addict.

Dans ce pavé, deux femmes tiennent le haut de l'affiche : Kate Malone qui introduit et conclut le roman, et Sara Smythe qui en occupe le coeur... de tout son coeur... puisqu'elle est la protagoniste d'une merveilleuse histoire d'amour. Histoire d'amour qui donne à l'auteur l'opportunité de nous faire traverser l'histoire de l'Amérique, du début du XXème siècle, en passant par l'entre-deux-guerres, la guerre... celle contre les nazis... celle plus froide contre l'URSS... la terrible "chasse aux sorcières" que symbolisèrent les années noires du maccarthysme ... pour se terminer au moment où se referme ce XXème siècle et où débute celui qui lui prend le relais.

Les personnages sont en multi D, finement croqués, tout en chair, tout en émotions ; le rendu psychologique est impressionnant ; ils vivent grâce à des mots "incarnants" diablement inspirés.

J'avoue avoir lu pas mal de bouquins sur cette Amérique-là, avoir été le témoin privilégié de quelques grandes et belles histoires romanesques, mais force est de constater que Douglas Kennedy a réussi le pari et du grand Amour, celui de l'Histoire, celui de la peinture sans complaisance et parfois glaçante d'une certaine Amérique, et celui de la littérature lorsqu'elle vitriole les faux-semblants, le désir de paraître pour plaire. Lorsqu'elle ne se compromet pas. Lorsqu'elle ne concède rien. Lorsqu'elle dénonce pour ne pas se soumettre.
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La femme du Ve

Harry Ricks est un type paumé, un professeur d’université d’une petite ville des Etats-Unis qui a commis une erreur avec une étudiante et s’est fait limoger.

Broyé par la machine administrative autant que par la machine humaine ; confronté à la vision manichéenne de la morale américaine : transgression égale punition ; sa femme l’a quitté, sa fille ne veut plus lui parler… C’est l’histoire d’un homme qui a tout perdu.

Accablé et sans trop d’argent, il décide alors de fuir les Etats-Unis, destination Paris, où il a l’intention de débuter une nouvelle vie. Il trouve une chambre de bonne et un petit boulot de veilleur de nuit dans un quartier peuplé d’escrocs, de clandestins et de malfrats.

Seule éclaircie dans sa vie plus que médiocre, sa rencontre avec Margit, une hongroise aussi belle que mystérieuse qui l’entraîne dans une relation amoureuse passionnée mais non moins énigmatique…Car d’étrange coïncidences se manifestent à son contact : morts violents, accidents troublants…des évènements de plus en plus terrifiants et incompréhensibles qui vont projeter Harry dans un cauchemar bien proche du délire…



Après la lecture de « Rien ne va plus », La «femme du Vème » saura-t-elle nous faire perdre la tête comme à Harry Ricks ?

Si cette fiction noire n’est pas tout à fait au niveau des précédentes productions de l’auteur - notamment par la qualité d’écriture, en deçà de ce à quoi nous a habitué Douglas Kennedy – elle a néanmoins le mérite de nous faire passer un vrai moment d’évasion en possédant des perspectives attrayantes et distractives menées sur un rythme toujours soutenu. Et n’est-ce pas cela que l’on demande à un roman ? Nous sortir parfois du cadre de la réalité, nous happer dans une lecture décomplexée, simple et désinvolte ?

« La femme du Vème » réunit ces qualités d’échappée facile du réel après certaines lectures trop bouleversantes et mérite à ce titre que l’on si attarde.



Car au-delà l’histoire de Harry, « La femme du Vème », c’est aussi l’histoire d’un lieu, d’une ville, Paris, créée comme un personnage à part entière du roman.

Douglas Kennedy, qui adore les grandes villes, s’est promené dans la capitale. De ses déambulations et flâneries parisiennes, il ramène des instantanées en noir et gris, nous invitant ainsi à découvrir une cité bien loin des circuits touristiques et des quartiers chics.

Au détour des ruelles mal famées et des recoins sombres, l’auteur saisit un Paris crépusculaire et menaçant, un Paris à la Simenon, à l’atmosphère lourde et oppressante. C’est le Paris des immigrés, des clandestins, des contrôles policiers, des voleurs et des sans-abris.

L’écrivain s’est fait observateur de la ville pendant des mois, il en dessine les contours, s’attardant sur le changement brutal qui existe d’un quartier à l’autre dans une métropole labyrinthique et fluctuante, qui contient des dizaines de villes en elle, offrant le tableau en clair-obscur d’un monstre de briques aux entrailles grouillantes de vies furtives et secrètes.

Par ailleurs, par le biais de son héros vivant aux abois, l’auteur s’est essayé à raconter ce que chacun peut devenir s’il se trouvait dans la situation d’un type obligé de recommencer sa vie en clandestin.



Et puis à côte de cela, il y a le personnage de Margit, si belle et sensuelle, aussi sûre d’elle qu’Harry est faible, une femme entourée de mystère, énigmatique, insaisissable…

Avec elle, on délaisse l’ambiance à la Simenon pour pénétrer dans l’univers d’Edgar Allan Poe…

C’est là une nouveauté pour les lecteurs de Douglas Kennedy !

Cette incursion dans le fantastique et le paranormal pourra en déstabiliser plus d’un, une toquade de l’auteur qui suggère néanmoins que chacun de nous est hanté par quelque chose, que ce soit des regrets, des déceptions ou de la culpabilité, et que finalement, toute chose a un prix à payer.

On en revient à la sentence du début : transgression égale punition…



« La femme du Vème » est donc un vrai roman noir, un presque polar qui flirte avec le paranormal en confrontant encore une fois son héros aux tourments de la chute sur un rythme trépidant.

Alors, c’est gros, c’est très gros, rocambolesque et peu crédible parfois mais, pour peu que l’on accepte toutes les fantaisies de l’auteur, on est pris dans les mailles d’une intrigue assez vertigineuse dont on sort avec l’impression d’avoir passé un sympathique moment de délire et de divagation.

Et si le héros n’aspire qu’à descendre de ce manège endiablé, le lecteur, lui, en referait bien un petit tour !

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La Symphonie du Hasard, tome 3

Nous voici donc a la fin des aventures d’Alice Burns, fin temporaire si l’on en juge par la mention « à suivre» qui vient refermer ce troisième tome.



La période Irlandaise s’est tragiquement terminée et Alice devra faire un deuil en ne comptant que sur elle même et surtout pas sur sa mère qui a bien des problèmes à résoudre et pour laquelle il est même dangereux de se pencher sur ceux de sa fille sans la blesser, sans compter sur son père, ni sur l’influençable Adam, son jeune frère, ni sur Peter l’aîné, qui n’a pu qu’observer ce dont les hommes sont capables, et s’est trouvé confronté à la violence, la torture, la perte d’êtres chers.



Malgré quelques longueurs parfois, ce troisième volet amène le lecteur à poursuivre la route auprès d’Alice, à côtoyer les acteurs de sa reconstruction, à analyser les relations qu’elle entretient avec les personnes qu’elle rencontre et la façon dont elle communique dans une société dont le principal souci est l’argent et le pouvoir par l’argent. On y retrouve comme dans les autres romans de Douglas Kennedy, une critique de la société américaine.



Ce troisième tome m’a malgré tout moins emballée que les deux premiers, lenteur dans l’action sauf peut-être à la fin. J’attends tout de même le quatrième tome par curiosité pour savoir ce que deviendra Alice et son entourage.
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Quitter le monde

Comment réagir quand sa vie est un chaos ? Comment survivre à l’insupportable ? Jane va l’apprendre très vite. Rendue responsable du divorce de ses parents, pour des mots enfantins prononcés lors d’une dispute conjugale, Jane grandit sous le poids de la culpabilité. Sa vie d’adulte est une suite de catastrophes en tous genres et de malheurs répétés. La vie est faite de choix et Jane fait les mauvais systématiquement. Même la mort ne veut pas d’elle ! Et moi, dans ma peau de lectrice, je m’énervais en me disant : "mais non elle ne va pas faire ça ?! " J’ai tourné les pages rapidement pour savoir où le destin va arrêter de jouer des tours à Jane, mais page après page la descente aux enfers continue. Ah, vous voulez connaître l’épilogue ? Lisez ce roman et puis offrez-le, gardez le sur votre table de chevet et à chaque coup du sort, à chaque crise de cafard, relisez-le. Vous verrez la vie autrement.
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La Poursuite du bonheur

Sara a aimé deux hommes dans sa vie: son frère Eric et Jack Malone.

Eric sera toujours là pour elle et elle pour lui en des temps difficiles où l'Amérique devient folle: chasse aux communistes, aux homos à tous ceux qui seraient susceptibles de nuire à la patrie.

Quant à Jack, on ne peut pas en dire autant: après une première nuit fougueuse, il repart pour Londres où il est correspondant de guerre, lui jurant son amour. Seulement il la laisse sans nouvelle, meurtrie, brisée.

Mais la vie est une petite coquine et pas seulement dans les romances bien ficelées...

Ce roman qui raconte le destin croisé de deux femmes: Sara et Kate est particulièrement émouvant, l'auteur trouve les mots justes pour évoquer les turpitudes de la vie des femmes entre les années 40 et nos jours.

Le contexte historique du Maccarthysme est dépeint sans complaisances.

L'ouvrage est beaucoup mieux écrit que "L'homme qui voulait vivre sa vie" et tout aussi haletant et nous suivons avec un plaisir renouvelé le destin de ces deux femmes qui nous deviennent très proches au fil des pages.
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Isabelle, l'après-midi

Samuel étudiant américain, peu argenté est venu passer quelques mois à Paris. Petit intermède avant d’intégrer Harvard, découvrir la magie de la ville, fuir une famille peu aimante.



Un jour, dans une librairie où une auteure est venue présenter son livre, il rencontre Isabelle, plus âgée que lui, mariée et le coup de foudre est immédiat. Ils vont se retrouver l’après-midi vers 17 h dans le studio où se situe le bureau d’Isabelle, traductrice de son métier.



Il tombe amoureux d’elle, à moins que ce soit plutôt amoureux de l’amour. Elle a subi un drame dans sa vie, son bébé étant décédé de la mort subite du nourrisson et elle s’en est mal remise, les blessures sont à vif, elle s’est contentée de continuer à vivre, pour se conformer à la tradition de la famille d’aristocrate de son époux. Lui, se console avec ses maîtresses sans même prendre la peine de se cacher. Alors ces rendez-vous de l’après-midi (on note au passage que c’est Isabelle qui décide du jour autant que de l’heure). Est-ce pour pimenter un peu ?



Cependant, tout a une fin. Sam doit rentrer aux USA, il aurait pu tout quitter pour construire un couple, une vie avec Isabelle mais elle l’a renvoyé dans ses pénates, lui annonçant qu’elle ne quitterait jamais son époux, son milieu aisé et que de toute manière elle voulait démarrer une nouvelle grossesse et donner une chance à son couple. En fait, elle n’est pas prête à abandonner sa vie avec Charles, elle est trop confortable : l’appartement luxueux, la maison familiale en Normandie…



Sam reprend donc ses études, il travaille d’arrache-pied car, comme il le dit si bien : « Contrairement à la plupart de mes condisciples, je ne me plaignais pas de l’emprise dévorante des études à Harvard. Ma vie ne contenait rien d’autre. »



Il rencontre une jeune femme, « libérée au lit » avec un comportement sadomaso souvent, cette violence contraste avec la douceur des relations qu’il avait avec Isabelle : il a choisi une femme complètement à l’opposé ; en fait ce serait plutôt Siobhan qui l’a choisi lui… Pour elle c’est un dernier défoulement avant de commencer une vie typique de l’Amérique des années 70. Elle est quand même lucide, a bien compris qu’il y a une femme dans l’ombre :



« Même quand tu auras trouvé ce que tu penseras être l’amour, tu te prendras à rêver d’une autre réalité. Tu ne poseras jamais tes valises. Ta solitude te hantera pour toujours, parce qu’elle fait partie de toi. C’est elle qui te définit » lui dit-elle !



Sam va tenter de se persuader qu’il peut tomber amoureux d’une autre femme lorsqu’il rencontre Rebecca, et finit par l’épouser. Il ne fait qu’obéir aux diktats de l’époque : un mariage ou plutôt une association de deux personnes compatibles qui ont les mêmes buts, dans la vie, un travail rémunérateur et qui confère un statut privilégié, des enfants…



Ce qui frappe dans ce roman, c’est d’abord l’aura de tristesse qui entoure Sam tout au long de son histoire. Sa mère est morte quand il était jeune, son père est d’une froideur extrême et il est sans cesse en quête d’amour, de reconnaissance, avec une estime de soi dans les chaussettes. Il a le chic pour tomber sur des femmes qui sont soit inaccessible, l’idéal de l’amour avec Isabelle qui ne peut que rendre les autres femmes ternes, car il subit sa vie au lieu de la vivre.



On baigne dans le mélodrame : Rebecca est « foldingue », elle relève de la psychiatrie, elle est alcoolique, obsédée par le rangement, et a complètement décompensé lorsque Sam a eu la promotion dont elle rêvait et qu’elle n’a pas eu dans le cabinet d’avocat où elle devait devenir associé… Elle se montre jalouse, une tigresse, mais même s’il est conscient qu’elle est malade, il continue à subir.



Sam est amoureux de l’amour, il ne cherche pas à agir, il préfère subir, et il est parfois lourd, le roman s’éternise car un pas en avant, deux pas en arrière. Il revoit régulièrement Isabelle, même si parfois des années s’écoulent entre deux visites, ils s’écrivent de la même manière, par période.



Douglas Kennedy nous offre une belle histoire d’amour et de souffrances, digne du Romantisme du XIXe siècle, avec des allusions fréquentes à « Madame Bovary » : Isabelle lui ressemble étrangement avec son ennui abyssal, et n’oublions pas que son mari se prénomme Charles. Il aurait d’ailleurs pu appeler son roman « La poursuite du malheur » ! (Clin d’œil à un de ses romans précédents « La poursuite du bonheur »). Il insiste sur la sensibilité du héros, ses états d’âme, et le côté rédempteur de la souffrance. Certes, c’est jouissif intellectuellement, mais on plonge vite dans la victimisation.



Petit bémol : même si c’est une lecture agréable, car les personnages sont bien étudiés, et la plume de Douglas Kennedy est quand même belle ; on a de jolies réflexions sur l’amour, l’espoir, les regrets mais il faut s’accrocher parfois pour pouvoir résister à ce côté mélancolique, fataliste même qui plombe un peu la lecture…



C’est le troisième roman de l’auteur que je lis et je n’ai pas retrouvé la fougue, l’inventivité de « L’homme qui voulait vivre sa vie » ou surtout, « La poursuite du bonheur » qui m’avait tant plu…Quitte à baigner dans la mélancolie ou le blues, je préfère la plume d’Olivier Adam…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver un auteur que j’apprécie.



#Isabellelaprèsmidi #NetGalleyFrance
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Les hommes ont peur de la lumière

« Dans un Los Angeles crépusculaire, le grand retour de Douglas Kennedy au roman noir. »



C’est cette phrase de la quatrième de couverture qui de ses caractères gras mercantiles m’a fait renouer avec un auteur que j’ai longtemps adulé pour finalement aboutir à un constat plus acidulé. J’espérais revivre les plaisirs de lecture de « Piège nuptial » ou de « Cet instant-là ».



Dans une Amérique déclinante, le grand retour de l’opinion à l’obscurantisme.



C’est plutôt mon ressenti de ce roman jugé noir qui s’avère tout au plus café au lait du matin chagrin où devant sa tasse ébréchée Brendan se demande comment a-t-il pu accepter une existence si médiocre ? Comment a-t-il pu supporter encore son conjoint avec de si lourds désaccords, dans une telle incompréhension de l’autre ?



D’un parcours de vie abimé par le quotidien comme Douglas Kennedy sait si bien en brosser l’essentiel et en détailler l’escalade et les enchainements, ce roman se métamorphose, et c’est bien dommage, en un « Thriller » mélodramatique et difficilement crédible.



Le cœur de l’intrigue explicitement abordé par l’auteur est la désolante remise en question de la liberté d’avorter dans l’Amérique puritaine d’aujourd’hui avec le combat entre les « Pro-Vie » et les adeptes du « Women’s Choice Group » qui est malheureusement porté à son paroxysme par une fusillade à l’américaine totalement inutile.



Ce roman a donc le courage de porter le débat sur le sujet épineux et passionnant qu’est l’IVG mais qui est trop souvent détourné par des effets spécieux beaucoup trop hollywoodien à mon gout.



« Cette question n’a rien de simple. Peu importe à quel point on nous répète qu’il y a ceux qui ont raison et ceux qui ont tort. La seule et unique vérité, c’est que c’est un choix personnel. Et il revient à chaque femme de faire ce choix. »



Et qu’il soit toujours possible de légalement l’accomplir...









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La symphonie du hasard, tome 1



En empruntant ce roman il y déjà un certain temps à la médiathèque, je ne m'étais pas rendue compte qu'il s'agissait d'une série, et, autant le dire tout de suite, je ne suis pas sûre de poursuivre l'aventure avec Alice Burns et sa famille. Non pas que la lecture soit désagréable, en général j'apprécie l'écriture de Douglas Kennedy, mais les aventures d'Alice étudiante et ses difficultés de communication avec ses frères et ses parents ne m'ont pas franchement passionnée. Et j'ai souvent perdu le fil, car si le roman commence lorsqu'Alice est adulte et travaille dans une maison d'édition, très rapidement on remonte le temps jusqu'à ses années de lycée à Old Greenwich, suivies de sa première année à Bowdoin, une université du Maine, dans les années 70. L'histoire est narrée de son point de vue, elle nous raconte ses amours, ses prises de positions politiques, ses enthousiasmes pour un professeurs et ses aversions pour d'autres, et surtout ses difficultés relationnelles avec ses frères Adam et Peter, ainsi qu'avec sa mère, les interminables disputes de ses parents. Son père semble trouver plus facilement grâce à ses yeux, bien qu'il travaille pour une société d'exploitation minière en relation avec le gouvernement chilien au moment où le Président socialiste Allende est assassiné et remplacé par Augusto Pinochet.

Je pourrais énumérer les multiples sujets qui sont abordés un peu pêle-mêle dans les 360 pages du roman, mais ce serait fastidieux, je vous l'épargnerai donc. Tout comme les innombrables personnages plus ou moins essentiels (ou pas du tout!) qui traversent l'existence de cette étudiante talentueuse (du moins dans les domaines qui l'intéressent) et influeront sur le cours de sa vie (ou pas!).

Beaucoup de questions restent sans réponses à la fin du volume, mais je dois avouer que j'en avais un peu assez, donc certaines choses m'ont peut-être échappé. Par exemple, on apprend au tout début de l'histoire qu'Adam, un des frangins, a écopé de huit ans de prison, mais je n'ai pas compris pour quelle raison.



Trêve de blabla, vous avez certainement compris que j'ai poussé un « ouf » de soulagement en arrivant à la fin. Si un jour je n'ai plus rien à lire (ce qui a peu de chance d'arriver si je regarde ma PAL et mon pense-bête), j'irai peut-être emprunter la suite. Sinon, ce n'est pas bien grave, j'oublierai Alice et ses tourments !

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La Poursuite du bonheur

La Poursuite du bonheur: vaste programme que ce titre. Presque une dissertation philosophique. Qu'est ce que le bonheur? Est-ce que ça se mesure? Ça se trouve? Ça se recherche? Ça vous tombe dessus sans crier gare? Est-il dû au destin? A Dieu? Au hasard? Est-ce qu'on se rend compte qu'on le détenait seulement quand on le perd? Existe-t-il seulement ou n'est-ce qu'une illusoire chimère pout continuer chaque matin à se lever et à poursuivre?



Autant de questions que Douglas Kennedy dissémine dans les 771 pages (version Pocket) de son roman. L'intrigue se joue sur deux plans, avec deux narratrices, à une cinquantaine d'années de différence. On y trouve également des rencontres, de l'amour, des séparations, des réussites, des deuils... C'est d'ailleurs le point de départ : l'enterrement de Dorothy, la mère de Kate. Et cette mystérieuse inconnue d'un certain âge qui assiste à des funérailles pourtant en comité réduit.



C'est avec cette accroche que l'auteur nous entraîne à sa suite, remontant le temps ensuite jusqu'à 1945 puis les années 1950. Comme souvent chez lui, il est question de secrets, de vies complexes et de sentiments compliqués. Pour autant, nul ennui tant l'histoire et son écriture s'écoulent avec une inexorable fluidité. Le récit s'enrichit de surcroît d'un contexte immersif avec une ville de New-York complètement immersive, une descriptions des chasses aux sorcières rouges du McCarthysme aussi scandaleuses qu'angoissantes. Kennedy rend parfaitement le cadre historique de cette époque trouble du passé récent de l'Amérique.



Quant aux personnages, j'ai été impressionnée par celui de Sara, femme moderne, passionnée et résolument décidée à vivre sa vie sans les diktats conformistes du puritanisme WASP dont elle est issue. Une femme à la répartie vive et piquante avec une belle âme. Son lien avec son frère est fort et bien construit.



Si certains points de l'intrigue se devinent avant la révélation explicite, ça n'en gâche pas pour autant la lecture de ce bon roman.
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